Calmann Lévy (p. 93-94).
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XVI


Ici, je suis forcé de reconnaître que, pour qui lit mon histoire, elle doit traîner beaucoup…

À défaut d’intrigue et de choses tragiques, je voudrais au moins savoir y mettre un peu de la bonne odeur des jardins qui m’entourent, un peu de la chaleur douce de ce soleil, un peu de l’ombre de ces jolis arbres. À défaut d’amour, y mettre quelque chose de la tranquillité reposante de ce faubourg lointain. Y mettre aussi le son de la guitare de Chrysanthème, auquel je commence à trouver quelque charme, faute de mieux, dans le silence de ces belles soirées d’été…

Tout ce temps de pleine lune de juillet qui vient de passer a été lumineux, calme, splendide. Oh ! les belles nuits claires, les belles lueurs roses sous cette lune merveilleuse, les belles ombres bleues, dans les fouillis épais de ces arbres… Et, du haut de notre véranda, comme cette ville était jolie à regarder dormir !…

… Mon Dieu, cette petite Chrysanthème, je ne la déteste pas, en somme. — D’ailleurs, quand il n’y a, de part ou d’autre, ni dégoût physique ni haine, l’habitude finit par créer une espèce de lien malgré tout…