Méthode pratique d’orchestration symphonique/Trompette à Pistons

Enoch & Cie Éditeurs (p. 34-35).

Trompette à pistons
ou trompette chromatique

On l’écrit comme la Trompette simple du même Ton. L’étendue est la même que celle de la Trompette simple et donne également les mêmes sons ouverts, sans l’aide des pistons, qui ne servent qu’à obtenir toutes les autres notes chromatiques.

Le doigté pour les notes chromatiques est le même que celui du Cor, mais il est différent de celui du Cornet. On se rappelle que le Cornet ; ne descend pas plus bas chromatiquement que le fa (trois lignes supplémentaires au-dessous de la portée).

La Trompette à pistons descend encore jusqu’au contre-ut grave, mais les bonnes notes à employer ne commencent qu’à partir du contre-sol.

L’étendue de la Trompette est donc plus grande que celle du Cornet mais, pour la Trompette en fa, il ne faudrait pas dépasser le mi au-dessous de la 5me ligne. Et pour la Trompette en ut, on peut facilement monter jusqu’au sol et même au la au-dessus de la portée.

La Trompette à pistons est maintenant d’un usage général, la Trompette simple étant à peu près abandonnée.

Le compositeur peut donc toujours écrire pour les Trompettes chromatiques, sans s’inquiéter des bonnes ou mauvaises notes, puisqu’elles sont toutes bonnes.

Les Tons les plus employés devraient être les Tons de Fa et de Mi rendant une octave au-dessus du Cor en Fa et Mi , les Tons de Mi , de et d’Ut sont aussi quelquefois employés, ceux de Si et Si le sont plus rarement. Quant aux autres Tons, on ne s’en sert plus.

En résumé les Tons des Trompettes sont généralement les mêmes que ceux que l’on a choisis pour les Cors.[1]

Comme pour les Cors à pistons, il faut mettre l’armure à la Clef, jusqu’à quatre dièses ou bémols.

On emploie assez souvent la Trompette à pistons comme instrument chantant, et si ce n’était que les notes sont plus dures à sortir, surtout avec les Tons élevés, on pourrait lui confier les mêmes traits que l’on donne au Cornet.

Dans l’Orchestration, il faut savoir employer les Trompettes bien à propos, sans abus, et le plus souvent dans les Tutti, ou pour des sonneries en soli, ou en octaves, de même pour certaines rentrées passagères. Elle exécute facilement les notes répétées vivement, ainsi que des arpèges, on peut aussi lui confier le chant, ou des tenues même dans les passages doux.

  1. Aujourd’hui la plupart des musiciens exécutants préfèrent la Trompette en ut, qui est bien moins dure que celle en fa et en mi quoique moins éclatante ; c’est le cas de dire : ils n’ont pas peur, car ils transposent les parties de Trompette en fa ainsi que celles des autres Tons, en Ton d’ut, et ils ne redoutent pas de jouer dans n’importe quel Ton, jusqu’à cinq ou six dièses ou bémols à leurs clefs supposées. Ils font comme les Cornistes avec leur Ton de fa.

    Dans ces conditions, on ne sait plus quel système recommander ; qui a raison ? Est-ce ceux qui soutiennent que les Trompettes en fa et en mi sont les meilleures ou est-ce ceux qui préfèrent la Trompette en ut.

    Les chefs de musique militaire préfèrent celles en fa et en mi , d’un autre côté les chefs d’orchestre de l’Opéra tolèrent que leurs exécutants n’emploient que les Trompettes en ut, en transposant au besoin leur partie pendant tout un Opéra, Certes l’appréciation, ou plutôt la tolérance de MM. les Chefs d’orchestre de l’Opéra n’est pas à dédaigner, elle pourrait même être suffisante pour recommander cette façon de faire.