Mépris (Hélène Swarth)

Parnasse de la Jeune BelgiqueLéon Vanier, éditeur (p. 268).


Mépris


Je mettrai mon âme si haut
Que rien du monde ne l’atteigne.
Maudire n’est pas ce qu’il faut :
Je souris, fière, et je dédaigne.

Courage ! l’animal rampant
Reculera dans l’ombre infâme
Et je serai comme la femme
Qui mit le pied sur le serpent.

Ô serpent ! rentre dans la vase !
Haine et colère, endormez-vous !
Le mépris vaut bien le courroux :
Il ne mord pas, mais il écrase.