Maisons héréditaires
Quinzième maison
Han

CHAPITRE XLV

Quinzième maison héréditaire

Han (101).


p.197 L’ancêtre des Han appartenait au clan des p.198 Tcheou (102) ; son nom de clan était Ki. Plus tard, un de ses descendants fut au service de Tsin et obtint en fief Han-yuen (103) ; il s’appelait Han Ou-tse. Trois générations après (Han) Ou-tse, il y eut Han Kiue (104) ; il tira de son fief son nom de famille et prit le nom de Han.(Voici ce qui concerne) p.199 Han Kiue : la troisième année (597), du duc King, de Tsin, le ministre de la justice de Tsin, T’ou-ngan Kou, voulut susciter des troubles en mettant à mort Tchao Toen, assassin du duc Ling (105) ; Tchao Toen étant déjà mort, il désira faire périr son fils, Tchao Cho ; Han Kiue (chercha à) détourner (T’ou-ngan) Kou de ce projet, mais ne fut pas écouté par lui. (Han) Kiue dit à Tchao Cho :

— On a décidé votre perte.

(Tchao) Cho répliqua :

— Si vous pouvez certainement faire en sorte que les sacrifices de (la famille) Tchao ne soient pas interrompus, je ne regretterai pas de mourir (106).

Han Kiue prit cet engagement. Puis, quand (T’ou-ngan) Kou extermina la famille Tchao, (Han) Kiue prétexta une maladie et ne sortit plus. Lorsque Tch’eng Yng et Kong-suen Tch’ou-kieou cachèrent Tchao Ou, l’orphelin de (la famille) Tchao, (Han) Kiue le sut (107). — La onzième année (589) du duc King, (Han) Kiue, étant avec Ki K’o à la tête de huit cents chars de guerre, attaqua Ts’i et battit le duc King, de Ts’i, à Ngan (108) ; il fit prisonnier Fong Tch’eou-fou (109). Alors (le prince de) Tsin institua six hauts dignitaires et Han Kiue occupa une de ces positions de haut dignitaire. Son appellation était Hien-tse. — La dix-septième année (583) de son règne, le duc King, de Tsin, tomba malade ; les sorts consultés dirent que la cause du mal (110) provenait de ceux qui, ayant accompli une grande œuvre, n’étaient pas satisfaits. p.200 Han Kiue parla des actions d’éclat de Tchao Tch’eng-ki (111) qui maintenant n’avait pas de descendant pour lui offrir des sacrifices, et, ainsi, émut le duc King ; le duc King lui demanda :

— Existe-t-il encore des représentants de cette famille ?

(Han) Kiue parla alors de Tchao Ou (112) et on restitua à la famille Tchao les terres et les villes qui lui avaient appartenu autrefois, pour qu’elle continuât les sacrifices de la famille Tchao. — La dixième année (563) du duc Tao, de Tsin, Han Hien-tse mourut de vieillesse. Son fils, Siuen-tse, lui succéda.

(Han) Siuen-tse transféra sa résidence à Tcheou (113). — La quatorzième année (543) du duc P’ing, de Tsin, Ki-tcha, du pays de Ou, vint en mission dans le pays de Tsin et dit :

— Le gouvernement du royaume de Tsin reviendra en définitive à Han, à Wei et à Tchao (114).

— La douzième année (514) du duc K’ing, de Tsin, Han p.201 Siuen-tse s’allia avec Tchao et Wei et ils se partagèrent entre eux les dix préfectures qui appartenaient aux familles K’i et Yang-cho. — La quinzième année (497) du duc Ting, de Tsin, (Han) Siuen-tse s’allia avec Tchao Kien-tse pour dépouiller et punir les familles Fan et Tchong-hang. — (Han) Siuen-tse mourut (115) ; son fils (Han) Tcheng-tse lui succéda.

(Han) Tcheng-tse transféra sa résidence à P’ing-yang (116). Tcheng-tse mourut ; son fils, (Han) Kien-tse lui succéda. — Kien-tse mourut ; son fils (Han) Tchoang-tse lui succéda. — Tchoang-tse mourut ; son fils (Han) K’ang-tse lui succéda. (Han) K’ang-tse s’allia à Tchao Siang-tse et à Wei Hoan-tse, et ensemble ils vainquirent Tche po (453) et se partagèrent ses territoires ; leurs propres territoires en furent augmentés et devinrent aussi grands que ceux des seigneurs. — K’ang-tse mourut ; son fils (Han) Ou-tse lui succéda. — La deuxième année (423) de son règne, (Han) Ou-tse attaqua Tcheng et tua son prince, le duc Yeou (117). — La seizième année (409), (Han) Ou-tse mourut. Son fils, qui fut le marquis King, prit le pouvoir.

p.202 La première année (408) de son règne, K’ien, marquis King, attaqua Tcheng et lui prit (la ville de) Yong-k’ieou (118). — La deuxième année (407), Tcheng nous battit à Fou-chou (119). — La sixième année (403), (Han), en même temps que Tchao et Wei obtinrent ensemble d’être mis au rang des seigneurs. — La neuvième année (400), Tcheng assiégea notre (ville de) Yang-ti (120). — Le marquis King mourut. Son fils, Ts’iu, qui fut le marquis Lie, prit le pouvoir.

La troisième année (397) du marquis Lie, Nie Tcheng tua Hie-lei, conseiller de Han (121).— La neuvième année (391), Ts’in attaqua notre (ville de) I-yang (122) et s’empara de six places. — La treizième année (387), le marquis p.203 Lie mourut ; son fils, qui fut le marquis Wen, monta sur le trône. Cette même année, le marquis Wen, de Wei, mourut.

La deuxième année (385) de son règne, le marquis Wen attaqua Tcheng et prit Yang-tch’eng (123). Il attaqua Song, arriva jusqu’à P’ong-tch’eng (124) et se saisit du prince de Song. — La septième année (380), il attaqua Ts’i et arriva jusqu’à Sang-k’ieou (125). — Tcheng se révolta contre Ts’in. — La neuvième année (378), (Han) attaqua Ts’i et arriva jusqu’à Ling-k’ieou (126). — La dixième année (377), le marquis Wen mourut. Son fils, qui fut le marquis Ngai, monta sur le trône.

La première année (376) du marquis Ngai, (Han) ainsi que Tchao et Wei se partagèrent le royaume de Tsin (127). — La deuxième année (375), (Han) anéantit Tcheng (128), et, à la suite de cela, il transporta sa capitale à Tcheng (129). — La sixième année (371), Han Yen (130) assassina son prince, le marquis Ngai ; le fils de ce dernier, qui fut le marquis I (131), monta sur le trône.

p.204 La deuxième année (369) du marquis I, Wei nous battit à Ma-ling (132). — La cinquième année (366), le marquis I, eut une entrevue avec le roi Hoei, de Wei, à Tchai-yang (133). — La neuvième année (362), Wei nous battit (sur les bords de la rivière) Koai. — La douzième année (359), le marquis I mourut. Son fils, qui fut le marquis Tchao, monta sur le trône.

La première année (358) du marquis Tchao, Ts’in nous battit à Si-chan. — La deuxième année (357), Song prit notre (ville de) Hoang-tch’e (134). Wei nous prit Tchou. — La sixième année (353), Han attaqua les Tcheou orientaux et leur prit Ling-koan (135) et Hing-k’ieou (136). — La huitième année (351), Chen Pou-hai devint conseiller de Han (137) ; il mit en honneur les bonnes méthodes et p.205 marcha dans la voie vertueuse (138) ; le royaume à l’intérieur se trouva ainsi bien gouverné ; les seigneurs ne vinrent plus l’envahir ou le combattre. — La dixième année (349), Han I (139) assassina son prince le duc Tao. — La onzième année (348), le marquis Tchao se rendit dans le pays de Ts’in. — La vingt-deuxième année (337), Chen Pou-hai mourut. — La vingt-quatrième année (355), Ts’in vint s’emparer de notre (ville de) I-yang (140). — La vingt-cinquième année (334), il y eut une sécheresse. (Le marquis Tchao) fit construire la Porte Haute. K’iu I-kieou (141) dit :

— Le marquis Tchao ne sortira pas par cette porte. Pourquoi cela ? Parce que ce n’était pas le moment (de la construire.) Quand je parle du moment, il ne s’agit pas de l’époque et du jour ; mais pour les hommes, il y a certainement les moments avantageux et les moments désavantageux. Le marquis Tchao a eu auparavant des moments avantageux, mais il n’a point fait construire la Porte Haute. L’année dernière, Ts’in lui a pris I-yang ; cette année, il y a une sécheresse ; or le marquis Tchao, en un tel moment, n’a pas compassion de la détresse de son peuple et ne songe qu’à p.206 augmenter ses prodigalités ; de cela on peut dire que c’est en temps défavorable entreprendre des choses excessives.

La vingt-sixième année (333), la Porte Haute fut achevée ; le marquis Tchao mourut, et, en effet, il ne sortit point par cette porte. Son fils, qui fut le roi Siuen-hoei, monta sur trône.

La cinquième année (328) du roi Siuen-hoei, Tchang I devint conseiller de Ts’in. — La huitième année (325), Wei battit notre général Han Kiu (142). — La onzième année (322), le prince prit le titre de roi (143). Il eut une entrevue avec Tchao à Kiu-chou (144). — La quatorzième année (319), Ts’in attaqua et soumit notre (ville de) Yen (145). — La seizième année (317), Ts’in nous battit à Sieou-yu ; il fit prisonnier le général de Han, Cheou Chen-tch’a, à Tchouo-tse (146). [(147) La maison de Han se trouva en péril ; Kong-tchong (148) p.207 dit au roi de Han :

— Les royaumes alliés (149), nous ne pouvons mettre en eux notre confiance. Maintenant, il y a longtemps que Ts’in désire attaquer Tch’ou. Le mieux serait, ô roi, que vous vous serviez de Tchang I pour vous mettre en bonne intelligence avec Ts’in, que vous gagniez l’amitié (de Ts’in) par le don d’une ville importante, et que de concert avec lui vous attaquiez au Sud Tch’ou ; c’est là un procédé qui vous permettra d’échanger un contre deux.

Le roi de Han approuva ce discours et avertit Kong-tchong d’avoir à se tenir prêt à partir pour aller dans l’ouest négocier avec Ts’in. Le roi de Tch’ou (150) l’apprit et en fut fort irrité ; il appela auprès de lui Tch’en Tchen pour l’informer (de ce qui se passait) ; Tch’en Tchen lui dit :

— Il y a déjà longtemps que Ts’in désire attaquer Tch’ou. Maintenant si, en outre, il obtient de Han une ville importante et des soldats tout équipés (151) et si Ts’in et Han réunissent leurs forces militaires pour attaquer Tch’ou, c’est là ce que Ts’in souhaitait dans ses prières et ses sacrifices (aux dieux). Quand il aura obtenu cela, Tch’ou sera certainement attaqué. Ô roi, si vous suivez mes conseils pour arranger cette affaire, vous avertirez (la population) sur toute l’étendue p.208 de votre territoire que vous levez des troupes, en disant que c’est pour secourir Han ; vous ordonnerez que les chars de combat couvrent les routes ; vous enverrez un ambassadeur (152) en multipliant les chars mis à sa disposition et en augmentant les présents dont il sera chargé, pour faire que (le roi de Han) croie que les secours de Votre Majesté sont déjà partis. Même si Han ne peut pas vous obéir (153), il ne manquera pas cependant d’être reconnaissant envers Votre Majesté ; certainement il ne viendra plus ici en se mettant à la suite (de Ts’in) comme les oies sauvages dans leur vol (154) ; ainsi Ts’in et Han ne seront plus d’accord. Même quand les hostilités nous atteindront, Tch’ou n’en souffrira pas beaucoup. Si (Han) peut vous obéir (155) et rompt ses bons rapports avec Ts’in, Ts’in en sera certainement fort irrité et en concevra un grand ressentiment contre Han. Han étant au sud en relations avec Tch’ou, fera peu de cas de Ts’in ; faisant peu de cas de Ts’in, lorsqu’il répondra à ses demandes, il lui manquera d’égard. Ainsi vous profiterez des hostilités entre Ts’in et Han pour sauver du p.209 péril le royaume de Tch’ou.

Le roi de Tch’ou approuva (ce conseil) ; alors il répandit des avertissements sur toute l’étendue de son territoire pour lever des troupes en disant que c’était pour secourir Han ; il ordonna aux chars de combat de couvrir les routes ; il envoya un ambassadeur en multipliant les chars mis à sa disposition et en augmentant les présents dont il était chargé, et dit (par son entremise) au roi de Han :

— Quoique le royaume de moi, pauvre prince (156), soit petit, je l’ai mis tout entier sur le pied de guerre ; je désire que votre grand royaume fasse tout ce qu’il veut à l’égard de Ts’in ; moi, pauvre prince, je me propose avec (mon royaume de) Tch’ou, de suivre Han jusque dans la mort.

En entendant ces paroles, le roi de Han fut très content et contremanda le départ de Kong-tchong. Kong-tchong lui dit :

— Vous avez tort. En effet, celui qui réellement nous attaque, c’est Ts’in ; celui qui prétend faussement nous secourir, c’est Tch’ou. Si, ô roi, vous vous fiez aux vaines promesses de Tch’ou et si vous rompez à la légère avec le puissant Ts’in qui est votre ennemi, vous deviendrez un sujet de grande risée pour l’empire. D’ailleurs Tch’ou et Han ne sont point des royaumes fraternels ; bien plus il n’y a pas entre eux de conventions anciennes par lesquelles ils aient projeté de combattre p.210 Ts’in. C’est parce qu’il y a apparence pour lui-même d’une attaque prochaine que (Tch’ou) lève des troupes en disant qu’il veut secourir Han. C’est là certainement un stratagème de Tch’en Tchen. En outre, ô roi, vous avez déjà envoyé des gens pour annoncer à Ts’in vos intentions ; si maintenant je ne pars pas, ce sera tromper Ts’in. Si vous trompez à la légère le puissant Ts’in et si vous ajoutez foi aux machinations de Tch’ou, je crains que Votre Majesté n’ait certainement à s’en repentir.

Le roi de Han ne l’écouta pas et rompit aussitôt avec Ts’in. Ts’in en fut fort irrité ; il augmenta le nombre de ses soldats pour attaquer Han et lui livra une grande bataille ; aucun secours de Tch’ou ne vint à Han]. La dix-neuvième année (314), (Ts’in) nous fit essuyer une grande défaite (157) à Ngan-men. Pour obtenir la paix, l’héritier présomptif Ts’ang fut envoyé en otage dans le pays de Ts’in.

La vingt et unième année (312), (Han) allié à Ts’in, attaqua Tch’ou ; il vainquit le général de Tch’ou, K’iu Kai, et coupa quatre-vingt mille têtes au nord de (la rivière) Tan (158). — Cette année-là, le roi Siuen-hoei mourut. L’héritier p.211 présomptif Ts’ang monta sur le trône ; ce fut le roi Siang (159).

La quatrième année (308) de son règne, le roi Siang eut une entrevue avec le roi Ou, de Ts’in, à Lin-tsin (160). En l’automne de cette année, Ts’in envoya Kan Meou attaquer notre (ville de) I-yang (161). — La cinquième année (307), Ts’in prit notre (ville de) I-yang et coupa soixante mille têtes. Le roi Ou, de Ts’in mourut. — La sixième année (306), Ts’in nous rendit (la ville de) Ou-soei (162). — La neuvième année (303), Ts’in nous reprit (la ville de) Ou-soei. — La dixième année (302), l’héritier présomptif Yng alla rendre hommage à Ts’in, puis revint (163). — La onzième année (301), Ts’in nous attaqua et prit (la ville de) Jang (164). (Han), allié à Ts’in, attaqua Tch’ou et vainquit le général de Tch’ou, T’ang Mei (165).

La douzième année (300), l’héritier présomptif Yng mourut (166). Le kong-tse Kieou et le kong-tse Ki-che (167) se p.212 disputèrent le titre d’héritier présomptif. En ce temps, Ki-che se trouvait en otage dans le pays de Tch’ou. [(168) Sou Tai (169) dit à Han Kieou (170) :

Ki-che s’est enfui dans le pays de Tch’ou et le roi de Tch’ou a un vif désir de le faire rentrer (ici). Maintenant, les soldats de Tch’ou au nombre de plus de cent mille sont au delà de Fang-tch’eng (171). Ô prince, pourquoi n’invitez-vous pas le roi de Tch’ou à construire une ville de dix mille habitations à côté de Yong-che (172) ? (Le roi de) Han ne manquera pas de lever des p.213 soldats afin de secourir (173) (Yong-che) ; vous serez certainement mis à leur tête ; alors vous vous servirez des soldats de Han et de ceux de Tch’ou pour les mettre au service de Ki-che et pour faire rentrer ici ce dernier. (Ki-che) vous obéira certainement et ne manquera pas de vous donner des fiefs dans les pays de Tch’ou et de Han (174).]

Han Kieou suivit cet avis ; Tchou assiégea Yong-che.

[(175) Han demanda des secours à Ts’in. Ts’in ne les avait pas encore fait partir, lorsqu’il envoya Kong-suen Mei (176) dans le pays de Han. Kong-tchong lui dit :

— Pensez-vous que Ts’in se dispose à secourir Han ?

(Kong-suen Mei) répondit :

— Le roi de Ts’in a tenu ce langage :

« Je me propose de passer par Nan-tcheng (177) et Lan-tien (178) pour p.214 faire sortir mes troupes dans le pays de Tch’ou en vous attendant. »

Mais il semble qu’il y ait là une contradiction (179).

Kong-tchong lui demanda :

— Pensez-vous qu’il en soit réellement ainsi ?

(Kong-suen Mei) répondit :

— Le roi de Ts’in met assurément en honneur l’ancienne sagesse de Tchang I (180). (Autrefois en effet), quand le roi Wei, de Tch’ou, attaqua Leang (181), Tchang I dit au roi de Ts’in :

— Si vous vous alliez à Tch’ou pour combattre Wei, Wei se tournera brusquement et se rendra à Tch’ou ; comme d’ailleurs Han est depuis longtemps l’allié (de Wei), Ts’in se trouvera ainsi isolé. Mieux vaut faire sortir vos soldats pour tromper (182) (Wei).

Wei et Tch’ou se livrèrent une grande bataille et Ts’in se retira après s’être emparé du territoire extérieur au Si-ho (183). Or p.215 maintenant voici quelle est la situation : (Ts’in) en apparence se dit l’allié de Han, mais en réalité il est secrètement en excellents rapports avec Tch’ou. Comme vous croirez à tort que vous pouvez vous attendre à Ts’in, vous ne manquerez pas d’engager à la légère les hostilités contre Tch’ou ; Tch’ou, (de son côté), ayant obtenu secrètement que Ts’in ne vous rendrait aucun service, vous tiendra tête volontiers. Si, lorsque la bataille se livrera, vous êtes vainqueur de Tch’ou, alors (Ts’in) profitera avec vous de (la victoire remportée sur) Tch’ou, se glorifiera (184) dans le San-tch’oan et s’en retournera. Si, lorsque la bataille se livrera, vous n’êtes pas vainqueur de Tch’ou, Tch’ou vous fermera le San-tch’oan et y tiendra garnison sans que vous puissiez y porter remède. A mon avis, cela sera funeste pour vous. Se-ma Keng (185) est p.216 allé par trois fois à Yng (186) ; Kan Meou (187) s’est rencontré à Chang-yu (188) avec Tchao Yu (189) ; il a prétendu que c’était pour recevoir un sceau (190) ; en réalité (tout s’est passé), comme si il y avait eu un traité conclu (191).

Kong-tchong effrayé dit :

— Mais alors que faut-il faire ?

(Kong-suen Mei) répondit :

— Mettez au premier rang Han, et au second Ts’in ; préoccupez-vous d’abord de vous-même et ensuite de Tchang I (192). Le mieux est pour vous de faire au plus vite la paix entre votre royaume et Ts’i et Tch’ou ; Ts’i et Tch’ou ne manqueront pas de vous confier la direction de votre royaume. Ce que vous n’aurez pas aimé, c’est Tchang I, et en réalité vous n’aurez pas manqué (de l’appui) de Ts’in (193).]

Alors Tch’ou leva le siège de Yong-che.

p.217 Sou Tai dit encore à Mi Jong (194), frère cadet de la reine-mère (195) de Ts’in :

— [(196) Kong-chou Po-yng (197) craint que Ts’in et Tch’ou ne fassent rentrer Ki-che (dans le pays de Han). Pourquoi ne réclamez-vous pas au nom de Han l’otage (198) qu’il a donné à Tch’ou ? Si le roi de Tch’ou consent à livrer cet otage à Han (199), alors Kong-chou Po-yng reconnaîtra que Ts’in et Tch’ou ne veulent pas lui faire des embarras en se servant de Ki-che et il fera de Han p.218 l’ami de Ts’in et de Tch’ou ; Ts’in et Tch’ou profiteront de Han pour réduire Wei à l’extrémité ; le prince de Wei n’osera plus s’allier à Ts’i et Ts’i se trouvera isolé. Vous pourriez encore réclamer au nom de Ts’in l’otage (que Han a donné) à Tch’ou (200) ; si Tch’ou ne vous écoute pas, il s’attirera la haine de Han ; Han profitera de Ts’i et de Wei pour assiéger Tch’ou, (et alors) Tch’ou vous tiendra certainement en haute estime (201). Jouissant ainsi de l’estime de Ts’in et de Tch’ou, vous pourrez en profiter pour rendre de nombreux services à Han ; Kong-chou Po-yng ne manquera pas de mettre tout son royaume à votre service.

Alors Ki-che en définitive ne put pas revenir dans le pays de Han et Kieou fut nommé héritier présomptif de Han.— Les rois de Ts’i et de Wei vinrent (dans le pays de Han).

La quatorzième année (298), (le roi de Han), avec les rois de Ts’i et de Wei, attaquèrent Ts’in ; ils arrivèrent à (la passe) Han-kou et y campèrent. — La seizième année (296), Ts’in nous donna le Ho-wai (202), ainsi que (la ville de) Ou-soei (203). — Le roi Siang mourut. L’héritier p.219 présomptif Kieou monta sur le trône ; ce fut le roi Hi (204).

La troisième année (293), le roi Hi chargea Kong-suen Hi de marcher à la tête (des troupes) de Tcheou et de Wei pour attaquer Ts’i. Ts’in vainquit notre armée de deux cent quarante mille hommes (205) et fit prisonnier (Kong-suen) Hi à I-k’iue (206). — La cinquième année (291), Ts’in prit notre (ville de) Yuan (207). — La sixième année (290), (Han) donna à Ts’in (la ville de) Ou-soei (208) avec deux cents li de territoire. — La dixième année (286), Ts’in battit nos soldats à Hia-chan. — La douzième année (284), (le roi de Han) eut une entrevue avec le roi Tchao, de Ts’in, dans (la ville des) Tcheou occidentaux (209), puis il aida Ts’in à attaquer Ts’i ; Ts’i fut battu ; le roi Min sortit (de son royaume) et s’enfuit. — La quatorzième année (282), (le roi de Han) eut une entrevue avec (le roi de) Ts’in dans l’intervalle compris entre les deux Tcheou (210). — La vingt et unième année (275), (le roi de p.220 Han) envoya Pao Yuen au secours de Wei, mais, battu par Ts’in, (Pao) Yuen s’enfuit à K’ai-fong (211).

La vingt-troisième année (273), Tchao et Wei nous attaquèrent à Hoa-yang (212). Han informa Ts’in du péril où il se trouvait, mais [(213) Ts’in ne venait point à son secours. Le conseiller de Han dit à Tch’en Che (214) :

— La situation est périlleuse ; je désire que, quoique vous soyez malade, vous fassiez un voyage d’une étape (215).

Tch’en Che alla voir le marquis de Jang (216) ; celui-ci lui dit :

— La situation est donc bien périlleuse pour qu’on vous ait chargé de venir ici ?

Tch’en Che répliqua :

— Elle n’est pas encore périlleuse.

— S’il en est ainsi, repartit le marquis de Jang, comment puis-je vous considérer comme un ambassadeur officiel (217) ? En effet (les ambassadeurs de Han) qui viennent dire que leur pauvre pays est fort menacé (se succèdent en si grand nombre) qu’ils aperçoivent de loin (sur la route) les dais et les bonnets officiels les uns des autres. Comment peut-il se faire p.221 que vous veniez dire qu’il n’y a pas encore de péril ?

Tch’en Che répondit :

— Si Han était en péril, il se disposerait à changer de politique et à suivre un autre (maître) (218) ; c’est parce qu’il n’est pas encore en péril qu’il vient encore s’adresser à vous.

Le marquis de Jang dit :

— N’allez pas voir le roi (219). Je me permettrai de donner l’ordre d’envoyer des soldats au secours de Han.

Dans un délai de huit jours, (ces renforts) arrivèrent et firent essuyer une défaite à Tchao et à Wei sous les murs de Hoa-yang.]

Cette année-là (273), le roi Hi mourut. Son fils, qui fut le roi Hoan-hoei, monta sur le trône. — La première année de son règne (272), le roi Hoan-hoei attaqua Yen. — La neuvième année (264), Ts’in prit notre (ville de) Hingtch’eng (220) qui était sur le bord de (la rivière) Fen. — La dixième année (263), Ts’in nous attaqua sur (les monts) T’ai-hang (221). Le gouverneur de notre commanderie de Chang-tang fit sa soumission à Tchao en lui livrant la commanderie de Chang-tang (222). — La quatorzième année (259), Ts’in conquit le Chang-tang qui appartenait à Tchao et tua plus de quatre cent mille soldats de p.222 Ma-fou tse (223) à Tch’ang-p’ing (224). — La dix-septième année (256), Ts’in nous prit (la ville de) Fou-chou (225), (près de) Yang-tch’eng. — La vingt-deuxième année (251), le roi Tchao de Ts’in mourut. — La vingt-quatrième année (249), Ts’in nous prit (les villes de) Tch’eng-kao (226) et Yong-yang (227). — La vingt-sixième année (247), Ts’in nous enleva entièrement le Chang-tang (228). — La vingt-neuvième année (244), Ts’in nous prit treize villes. — La trente-quatrième année (239), le roi Hoan-hoei mourut. Son fils, Ngan, roi, monta sur le trône.

La cinquième année (234) de Ngan, roi, Ts’in attaqua Han. Han, se trouvant en péril, envoya Han Fei en mission dans le pays de Ts’in ; Ts’in retint (Han) Fei (229), puis le mit à mort. — La neuvième année (230), Ts’in fit prisonnier Ngan, roi, et s’annexa entièrement son territoire dont il fit la commanderie de Yng-tch’oan. Ainsi finit (le royaume de) Han.

Le duc grand astrologue dit : Lorsque Han Kiue émut p.223 le duc King, de Tsin, lorsqu’il fit succéder à ses ancêtres Ou, l’orphelin de la famille Tchao, et lorsqu’il fit triompher ainsi la conduite intègre de Tch’eng Yng et de Kong-suen Tch’ou-kieou, il accomplit là une action qui devait avoir une vertu secrète dans le monde ; on ne voit point que la gloire de la famille Han dans le pays de Tsin ait été grande ; en définitive cependant les Han devinrent seigneurs aussi bien que les Tchao et les Wei ; cela leur était bien dû (230) !


Notes

(101. ) Le chapitre qui traite du royaume de Han est le plus court des trois chapitres consacrés aux trois Tsin, c’est-à-dire aux royaumes de Tchao, Wei et Han, entre lesquels fut démembré l’ancien État de Tsin. Cela tient à deux raisons : la première est que les événements auxquels il est fait allusion dans ce chapitre ont été pour la plupart racontés en détail dans les deux chapitres précédents ; aussi l’historien se borne-t-il le plus souvent à les rappeler brièvement ; en second lieu, le royaume de Han est loin d’avoir eu l’importance de Tchao et de Wei ; d’étendue beaucoup plus restreinte, il n’a pas joué un rôle politique aussi considérable.

— La famille Han tire son nom du fief de Han-yuen à 18 li au S.-O. de la s.-p. actuelle de Han-tch’eng (préf. de T’ong-tcheou, prov. de Chàn-si). Vers le milieu du VIe siècle avant notre ère, Han Siuen-tse transporta sa résidence à Tcheou (au S.-E. de la s.-p. actuelle de Ou-tche préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan). Dans les premières années du Ve siècle, Han Tcheng-tse transféra sa capitale à P’ing-yang qui correspond pratiquement à la ville préfectorale de ce nom dans le Chan-si à une date qui est postérieure à l’année 453, la capitale des Han fut la ville de Yang-ti qui est aujourd’hui la préf. sec. de Yu (préf. de Kai-fong, prov. de Ho-nan). En 403, Han fut mis au rang des seigneurs, en même temps que Tchao et Wei. En 375, il conquit la principauté de Tcheng et prit pour capitale la ville même de Tcheng (s.-p. actuelle de Sin-tcheng, préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan). Han fut anéanti par Ts’in en l’an 230 av. J.-C. et son territoire devint la commanderie de Yng-tch’oan (cf. tome II, n. 06.177).

(102. ) D’après la tradition, les anciens princes de Han seraient descendants d’un fils du roi Ou ; c’est ce que disent les commentateurs du Che king à propos de l’ode (7e de la 3e décade du Ta ya) où on célèbre les louanges d’un marquis de Han. Mais il est vraisemblable que cette ancienne principauté fut détruite par Tsin et que le territoire en fut donné à un certain Han Ou-tse, pour le récompenser des services qu’il avait rendus aux Tsin : Han Ou-tse et ses descendants n’auraient donc aucune parenté avec les anciens princes de Han et ne seraient pas issus du roi Ou.

(103. ) D’après le Kouo ti tche (chap. II, p. 14 v°), Han-yuen était à 18 li (et non 8 li comme on le lit dans l’édition de Chang-hai) au S.-O. de la s.-p. de Han-tch’eng (préf. de T’ong-tcheou, prov. de Chàn-si). D’après une autre indication du Kouo ti tche (chap. II, p. 14 r°), la ville de Han, qui fut le fief de Han Ou-tse, était à 18 li au S. de la s.-p. de Han-tch’eng. Il semble donc bien que Han-yuen et la ville de Han soient une seule et même localité.

(104. ) Han Kiue est mentionné à diverses reprises entre les années 597 et 583 (cf. t. IV, p. 318, 320-322).

(105. ) Cf. p. 17, lignes 6-8.

(106. ) Cf. p. 17, lignes 28-31.

(107. ) Ce fut en définitive grâce à Han Kiue que l’orphelin de la famille Tchao put faire reconnaître ses droits. Cf. p. 20.

(108. ) Cf. tome IV, n. 32.207.

(109. ) Cf. t. IV, p. 66.

(110. ) Cf. n. 43.118. .

(111. ) Tch’eng-ki, ou Tch’eng-tse est l’appellation de Tchao Tch’oei qui fut un des fidèles compagnons de Tch’ong-eul, duc Wen de Tsin.

(112. ) Le fameux orphelin de la famille Tchao ; cf. p. 21.

(113. ) Le Kouo ti tche (chap. III, p. 17 r°) identifie Tcheou avec l’ancienne sous-préfecture de Ou- au S.-E. de la s.-p. actuelle de Ou-tche, préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan). Le Tso tchoan (11e année du duc Yn) mentionne Tcheou au nombre des douze villes qui, en 712 av. J.-C., furent enlevées à Sou Fen-cheng.

(114. ) Cf. t. IV, p. 15.

(115. ) Se-ma Ts’ien est ici en désaccord avec le Tso tchoan, qui fait mourir Han Siuen-tse en l’automne de l’année 514.

(116. ) P’ing yang était au S.-O. de la ville préfectorale de P’ing-yang (prov. de Chan-si). D’après le Ti wang che ki, elle aurait été la capitale de l’empereur Yao. A l’époque tch’oen ts’ieou, elle appartint à la famille Yang-cho. D’après le Tso tchoan (28e année du duc Tchao), lors du partage des terres de la famille Yang-cho en 514, P’ing-yang échut à la famille Tchao, et Tchao Tch’ao en devint gouverneur. Elle dut plus tard passer entre les mains de la famille Han, puisque Se-ma Ts’ien nous apprend que, peu après l’année 497, Han Tcheng-tse transféra sa résidence dans cette ville.

(117. ) Cf. t. IV, p. 483.

(118. ) Cf. tome II, n. 06.123.

(119. ) D’après le Kouo ti tche (chap. VI, p. 12 r°), le relais de Fou-chou était à 35 li au S.-O. de l’ancienne sous-préfecture de Yang-tch’eng de l’arrondissement de Lo. L’ancienne sous-préfecture de Yang-tch’eng était elle-même à 35 li au S.-E. de la s.-p. actuelle de Teng-fong (préf. et prov. de Ho-nan). A la date de 504 av. J.-C., Fou-chou est mentionné dans le Tso tchoan comme une place appartenant au territoire des Tcheou. — La note relative à Fou-chou insérée dans le tome I (n. 04.558) est fautive, car elle confond l’ancienne ville de Yang-tch’eng dans le Ho-nan avec la s.-p. actuelle de Yang-tch’eng dans le Chan-si.

(120. ) Cf. t. II, p. 288, n. 1, et Kouo ti tche, chap. VI, p. 11 v°. Cette ville de Yang-ti paraît avoir été à ce moment la capitale de Han, car, à la date de 375, le T’ong kien kang mou dit que Han transféra sa capitale de Yang-ti à Tcheng.

(121. ) La biographie de Nie Tcheng se trouve dans le chap. LXXXVI des Mém. hist., qui s’inspire en grande partie du Tchan kouo ts’e (dernière partie du chap. XXVII). Dans le Tchan kouo ts’e, Kia-lei est appelé Han Koei.

(122. ) Cf. tome IV, n. 07.244.

(123. ) Cf. tome II, n. 08.188.

(124. ) Cf. tome II, n. 06.289.

(125. ) Cf. n. 44.157. .

(126. ) Cf. n. 43.244. .

(127. ) Cf. t. IV, p. 336.

(128. ) Cf. t. IV, p. 484.

(129. ) Sous-préfecture actuelle de Sin-tcheng (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan). — A partir de ce moment, les princes de Han sont souvent appelés « rois de Tcheng » de même que les princes de Wei sont appelés « rois de Leang », après qu’ils eurent, en l’année 340, transporté leur capitale à Ta-leang (K’ai-fong fou).

(130. ) Le Tchou chou ki nien nomme ce personnage Han Chan-kien.

(131. ) Le Tchou chou ki nien donne la même leçon, mais les Tableaux chronologiques appellent ce prince le marquis Tchoang.

(132. ) Cf. tome II, n. 05.339.

(133. ) Cf. n. 44.175. .

(134. ) Cf. tome IV, n. 31.218.

(135. ) Ling-koan était sur le territoire de la préfecture actuelle de Yen-tcheou (prov. de Chan-tong).

(136. ) Hing-k’ieou était près de la sous-préfecture de Wen dans le Ho-nan (cf. tome II, n. 05.468). Mais cette leçon est fautive et il faut lire Lin-k’ieou, comme dans les Tableaux chronologiques et le T’ong kien kang mou ; sur l’emplacement de Lin-k’ieou, cf. tome IV, n. 32.277. — Le Tchou chou ki nien nous apprend que, en 368, Tcheng (c.-à-d. Han) éleva un rempart à Hing-k’ieou ; cette ville lui appartenait donc déjà, et il ne pouvait par conséquent pas la prendre en 353 aux Tcheou orientaux.

(137. ) Cf. Mém. hist., chap. LXIII.

(138. ) Cf. Li ki, chap. Jou hing, § 17 (Legge, S. B. E., vol. XXVIII, p. 408) « ceux qui pratiquent la conduite vertueuse, et cela par les mêmes méthodes ».

(139. ) Dans les Tableaux chronologiques, Se-ma Tcheng … fait … remarquer que le témoignage de l’historien est ici suspect, car il n’y a pas eu de duc Tao dans le royaume de Han et on ne sait pas qui est ce prince.

(140. ) Cf. tome II, n. 05.385.

(141. ) K’iu I-kieou était un grand officier de Tch’ou qui se trouvait alors dans le pays de Wei.

(142. ) A la date de 311, le Tchou chou ki nien dit : « Wei battit le général de Tchao, Han Kiu ». Peut-être ce témoignage se rapporte-t-il au même événement que relate ici Se-ma Ts’ien en le fixant à l’année 325 et en faisant de Han Kiu un général de Han.

(143. ) Les Tableaux chronologiques rapportent ce fait à l’année 324. Jusqu’alors les princes de Han n’avaient pas pris le titre de roi.

(144. ) Cf. n. 43.306. .

(145. ) Yen était à 15 li au N.-O. de la s.-p. de Yen-ling (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

(146. ) Tchouo-tse est une leçon fautive qui provient du Tchan kouo ts’e ; il faut lire Koan-tse comme dans le Tchao che kia et les Tableaux chronologiques ; cf. n. 43.306. .

(147. ) Tchan kouo ts’e : section de Han ; chap. XXVI, p. 3 v°-4 r°.

(148. ) Se-ma Tcheng dit que Kong-tchong était conseiller d’État dans le pays Han, et que son nom personnel était Tch’e. Cependant le Tchan kouo ts’e l’appelle Kong-tchong Ming.

(149. ) D’après une note de l’édition de 1581 du Tchan kouo ts’e, le terme [] désigne ici les royaumes de l’Est des montagnes. A l’époque des royaumes combattants, on appelait royaumes de l’Est des montagnes ceux qui se trouvaient à l’Est des passes montagneuses qui défendaient le pays de Tsin : cette expression comprenait donc tous les royaumes autres que Ts’in. Il semble cependant que, dans le cas présent, elle s’applique plus spécialement à Tch’ou.

(150. ) Le roi de Tch’ou était alors le roi Hoai (328-299).

(151. ) D’après le commentaire de l’édition de 1581, ce seraient les revenus fournis par la ville importante qui permettraient d’équiper des soldats : il faudrait donc traduire : « si, en outre, il obtient de Han une ville importante pour équiper des soldats. »

(152. ) D’après le dictionnaire de K’ang-hi, les anciens appliquaient à un ambassadeur le mot sin qui a le même sens que le mot siun  « interroger ou informer ». L’ambassadeur était ainsi l’homme chargé de demander des nouvelles ou d’en apporter.

(153. ) Première hypothèse : Han n’écoute pas les propositions d’alliance que lui fait Tch’ou ; il ne peut cependant manquer d’être sensible à ses bons procédés et ne secondera Ts’in que mollement.

(154. ) Cf. n. 367. Cette métaphore revient souvent dans les textes du Tchan kouo ts’e.

(155. ) Seconde hypothèse : Han fait alliance avec Tch’ou ; Ts’in alors l’attaquera.

(156. ) Celui qui n’a pas de céréales, c’est celui qui n’a pas de revenus ou de traitement. Par modestie, les princes se désignaient eux-mêmes de la sorte.

« Ce que les hommes détestent, lit-on dans le Tao king (§ 42), c’est d’être orphelins, abandonnés, pauvres ; cependant les rois et les seigneurs s’appellent ainsi eux-mêmes.

Cf. Li-ki, chap. K’iu-li, b, § 9.

(157. ) Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 4 r°) identifie Ngan-men avec la localité de Si-ou-t’ing, à 28 (ou 18) li au N.-O. de la s.-p. de Tch’ang-cho (laquelle se trouvait à l’O. de la s.-p. actuelle de Tch’ang-ko, préf. sec. de Hiu, prov. de Ho-nan).

(158. ) Cf. tome II, n. 05.373. Se-ma Tcheng considère Tan-yang comme un nom de lieu et l’identifie avec l’ancienne capitale de Tch’ou (cf. tome IV, n. 40.101). Pour Tchang Cheou-tsie, c’est la ville de Tche-kiang qui, étant devenue capitale de Tch’ou après Tan-yang (cf. tome IV, n. 40.101), prit aussi le nom de Tan-yang (T’ong kien kang mou, année 312 av. J.-C.).

(159. ) D’après Siu Koang, ce roi serait appelé le roi Siang-ngai dans d’autres textes.

(160. ) Cf. tome II, n. 05.372.

(161. ) Cf. tome IV, n. 40.324.

(162. ) Ou-soei était à 70 li de P’ing-yang qui avait été capitale de Han au cinquième siècle av. J.-C. (cf. n. 100, et t. IV, p. 396, lignes 2-3 ; la note 40.325 du t. IV est fautive, car P’ing-yang était au S.-O. de la ville préfectorale de ce nom, prov. de Chan-si).

(163. ) Les Tableaux chronologiques disent : « L’héritier présomptif Yng eut une entrevue avec le roi de Ts’in à Lin-tsin ; à la suite de cela, il alla à Hien-yang (capitale de Ts’in), puis revint ».

(164. ) Cf. tome II, n. 05.440.

(165. ) Cf. tome IV, n. 40.333.

(166. ) Tout ce qui suit est fort obscur. L’héritier présomptif Yng dont la mort est annoncée ici paraît être identique au Kong-chou Po-yng qui apparaît plus loin comme vivant encore.

(167. ) Le Tchan kouo ts’e écrit ce nom avec l’orthographe [][].

(168. ) Tchan kouo ts’e : section de Han ; chap. XXVIII, p. 3 v°-4 r°.

(169. ) Le Tchan kouo ts’e met ce discours dans la bouche d’un certain Ling Hiang.

(170. ) Han Kieou paraît être identique au kong-tse Kieou dont il a été question plus haut ; cependant, puisque le kong-tse Kieou disputait à Ki-che le titre d’héritier présomptif, il est impossible que son interlocuteur lui donne le conseil de prendre l’initiative de faire rentrer Ki-che dans le pays de Han. Il faut donc ou admettre que Han Kieou est un autre personnage que le kong-tse Kieou, ou substituer à Han Kieou le nom de Kong-tchong comme le propose Ou Che-tao, commentateur du Tchan kouo ts’e à l’époque des Yuen.

(171. ) La montagne Fang-tch’eng (cf. tome IV, n. 40.240) était sur la frontière nord du pays de Tch’ou. Dire que les soldats de Tch’ou sont au delà de Fang-tch’eng c’est dire qu’ils sont déjà entrés en campagne.

(172. ) Yong-che ville de Han, était ainsi nommée, dit le Kouo ti tche (chap. VI, p. 11 v°) en souvenir d’un certain Yong-fou, ministre de Hoang-ti, qui, d’après la légende, fabriqua un pilon et un mortier. Cette ville était à 25 li au N.-E. de la s.-p de Yang-ti qui occupait, suivant la tradition, l’emplacement de la capitale de l’empereur Yu, et qui, pour cette raison, est aujourd’hui appelée la préfecture secondaire de Yu (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

(173. ) Tchan kouo ts’e : « afin de s’y opposer ».

(174. ) La leçon du Tchan kouo ts’e est préférable :

« Quand Ki-che aura obtenu de rentrer, il vous en sera reconnaissant et il ne manquera pas de mettre à votre service (toutes les forces de) Han et de Tch’ou.

(175. ) Tchan kouo ts’e : section de Han ; chap. XXVII, p. 1 v°.

(176. ) Tchan kouo ts’e :

« Tch’ou assiégeant Yong-che, (le roi de) Han ordonna à Ling Hiang d’emprunter des renforts à Ts’in. (Le roi de) Ts’in à cette occasion envoya Kong-suen Mei comme ambassadeur dans le pays de Han.

(177. ) Nan-tcheng était à 2 li à l’E. de la s.-p. actuelle de ce nom (préf. de Han-tchong, prov. de Chàn-si).

(178. ) Lan-t’ien était à 30 li à l’O. de la s.-p. actuelle de ce nom (préf. de Si-ngan, prov. de Chàn-si). D’après le Kouo ti tche (chap. II, p. 9 v°), à 90 li au S.-E. de la s.-p. de Lan-t’ien se trouvait la passe Lan-t’ien, qui n’est autre que la passe Yao de l’époque des Ts’in). — Comme on le voit, Nan-tcheng désigna la route occidentale ou méridionale, et Lan-t’ien la route orientale, ces deux voies étant celles qui menaient du pays de Ts’in dans celui de Tch’ou (cf. n. 44.328. ).

(179. ) Il semble qu’il y ait là une contradiction, car le roi de Ts’in ne peut pas passer à la fois par la route du Sud et par celle de l’Est. Le texte du Tchan kouo ts’e est plus explicite :

« Le roi de Ts’in a tenu ce langage :

« Je propose de passer par Nan-tcheng et Lan-t’ien pour pénétrer dans le pays de Tch’ou et l’attaquer, de faire sortir mes soldats dans le San-tch’oan pour vous attendre. Il semble qu’il y ait contradiction (entre ce dernier projet) et le fait de camper à Nan-tcheng ».

En d’autres termes, il y a une contradiction suspecte dans le langage du roi de Ts’in, car s’il veut passer par Nan-tcheng, au sud de ses États, qu’a-t-il besoin de passer par Lan-t’ien et de se rendre dans le San-tch’oan, qui est à l’est ? En réalité, comme on le verra plus loin, le roi de Ts’in projetait, non de secourir Han, mais de s’emparer du San-tch’oan.

(180. ) En d’autres termes, le roi Tchao, de Ts’in se propose de suivre maintenant (300) à l’égard de Han la même politique que, sur les conseils de Tchang I, le roi Hoei-wen de Ts’in, avait suivie trente ans auparavant à l’égard du royaume de Wei. Il feindra de le secourir pour qu’il s’engage dans la lutte contre Tch’ou, puis, il profitera de son embarras pour lui enlever son territoire.

(181. ) Le royaume de Wei dont la capitale était Ta-leang.

(182. ) D’après Se-ma Tcheng, le mot [] a ici le sens de « tromper ».

(183. ) Le territoire extérieur au Si-ho (entre le Hoang ho et la rivière Fen du Chan-si) est le Ho-si (entre le Hoang ho et la rivière Lo du Chan-si). C’est en l’année 330 que Wei dut céder à Ts’in le Ho-si (cf. t. II, p. 69).

(184. ) D’après le commentaire de Tchang Cheou-tsie, le mot a ici le sens de « disposer, étaler ». Le San-tch’oan, c’est-à-dire la région de Ho-nan fou arrosée par le Hoang ho et les rivières I et Lo, était le lieu où se trouvait la capitale du Fils du Ciel de la dynastie Tcheou. Le texte signifie donc que, si Han est vainqueur, Ts’in étalera aux yeux du Fils du Ciel la gloire qu’il s’est acquise en lui prêtant son secours et en agissant comme un hégémon. Au lieu de [], le Tchan kouo ts’e écrit [], et, d’après le commentaire, il faudrait traduire :

« Ts’in profitera avec vous de (la victoire remportée sur) Tch’ou, pour ne s’en retourner qu’après s’être emparé du San-tch’oan. »

(185. ) Au lieu de Se-ma keng, le Tchan kouo ts’e écrit Se-ma K’ang. Ce personnage devait être un haut fonctionnaire du pays de Ts’in, mais il ne nous est pas connu par ailleurs.

(186. ) Par Yng, il faut entendre ici la ville de Jo qu’on appelait aussi Yen-yng, et qui fut la capitale du royaume de Tch’ou de 504 à 278 av. J.-C. Cf. tome IV, n. 40.101.

(187. ) Kan Meou était conseiller de Ts’in ; cf. t. II, p. 75-77.

(188. ) localité non identifiée. Le Tchan kouo ts’e écrit [] « à la frontière ».

(189. ) Tchao Yu, dont le nom est écrit Tchao Hien par le Tchan kouo ts’e, devait être conseiller de Tch’ou.

(190. ) Le sceau dont il est question doit être un sceau militaire ; Kan Meou eut une entrevue avec Tchao Yu pour lui prendre le sceau qui l’investissait de son commandement, et par conséquent pour arrêter l’attaque de Tch’ou contre Han. On pourrait aussi admettre que le sceau était l’insigne par lequel Tchao Yu recevait de Ts’in un titre officiel.

(191. ) En réalité il semble bien que Ts’in et Tch’ou aient fait un accord pour attaquer Han.

(192. ) C’est-à-dire : préoccupez-vous de trouver par vous-même les moyens de sauver Han et n’ajoutez pas foi aux fausses promesses, renouvelées de Tchang I, par lesquelles le roi de Ts’in vous garantit des secours qui ne viendront point.

(193. ) En d’autres termes, vous vous serez tenu en garde contre les stratagèmes trompeurs que le roi de Ts’in a empruntés au souvenir de Tchang I, et vous ne serez point privé de l’appui de Ts’in puisque, en tout état de cause, vous ne deviez pas l’obtenir réellement.

(194. ) Mi Jong est cité comme général de Ts’in en 299 av. J.-C. (cf. tome II, n. 05.397). Il est aussi connu sous le nom de prince de Sin-tch’eng ; aussi le Tchan kouo ts’e débute-t-il ici par les mots : « On dit au prince de Sin-tch’eng :... »

(195. ) La reine-douairière Siuen, mère du roi Tchao-siang, de Ts’in, était issue de la maison princière de Tch’ou dont le nom de famille était Mi (cf. t. II, p. 76-77).

(196. ) Tchan kouo ts’e : section de Han ; chap. XXVII, p. 3 v°.

(197. ) Kong-chou Po-yng, le kong-tse Ki-che et le kong-tse Kieou étaient tous trois fils du roi Siang, de Tch’ou. Quand Po-yng était héritier présomptif, il avait pu craindre de se voir supplanté par Ki-che, et c’est sans doute à cette époque que se rapporte ce discours ; mais on voit que l’historien a interverti à tort l’ordre chronologique des textes du Tchan kouo ts’e en plaçant ce discours après celui de Sou Tai à Han Kieou (cf. p. 212-213) qui suppose que Po-yng est mort (cf. n. 166) et que la rivalité n’existe plus qu’entre le kong-tse Ki-che et le kong-tse Kieou.

(198. ) Cet otage n’est autre que le kong-tse Ki-che.

(199. ) D’après Se-ma Tcheng, le sens est celui-ci : si le roi de Tch’ou consent à accepter comme otage une autre personne que le kong-tse Ki-che, ce sera la preuve qu’il n’a pas l’intention de se servir de ce dernier pour susciter des embarras à l’héritier présomptif Po-yng. — D’après Tchang Cheou-tsie au contraire, le texte de l’historien est fautif et il est nécessaire d’ajouter la négation avant le mot ; si le roi Tch’ou ne consent pas à faire rentrer le kong-tse Ki-che dans le pays de Han, il montrera qu’il n’a pas l’intention de lui faire obtenir, au détriment de Po-yng, la place d’héritier présomptif.

(200. ) C’est-à-dire demander à Tch’ou d’envoyer dans le pays de Ts’in le kong-tse Ki-che.

(201. ) Tch’ou tiendra Mi Jong en haute estime parce qu’il aura besoin de lui pour obtenir que Ts’in l’aide à lutter contre Han, Ts’i et Wei.

(202. ) Cf. n. 44.256. . Ce texte nous permet de comprendre comment s’est produite l’erreur de Se-ma Ts’ien que nous avons signalée plus haut (p. 168, ligne 1) ; en 296, Ts’in rendit à Wei le Ho-pei et donna à Han le Ho-wai ; c’est pour avoir confondu ces deux faits que l’historien dit par erreur que Ts’in restitua à Wei le Ho-wai.

(203. ) Quelques lignes plus bas, on lit que, en 290, Han livra de nouveau à Ts’in cette ville de Ou-soei. Tchang Cheou-tsie ajoute qu’elle devait se trouver près de I-yang et j’ai moi-même adopté cette opinion dans le tome IV, n. 40.325. ; mais je crois qu’elle est erronée ; cf. n. 162.

(204. ) Dans le t. III, p. 41, au bas de la seconde colonne, ce roi est appelé, par inadvertance, « le roi Hi-kieou »  ; en réalité Kieou est son nom personnel.

(205. ) Les Annales principales des Ts’in disent qu’il coupa deux cent quarante mille têtes (Cf. t. II, p. 82).

(206. ) Cf. n. 44.260. .

(207. ) Yuan est la ville préfectorale de Nan-yang (prov. de Ho-nan). Elle constituait, à l’époque des Tcheou, la principauté de Chen ; cf. tome I, n. 04.407.

(208. ) Cf. n. 162 et n. 203.

(209. ) Cf. n. 44.266. .

(210. ) On sait que les Tcheou orientaux et les Tcheou occidentaux s’étaient partagé la capitale (auj. Ho-nan-fou) ; il y avait apparemment un intervalle ménagé entre les deux parties de la ville qu’occupaient les deux princes rivaux (cf. tome I, n. 04.497), et c’est là que durent se rencontrer le roi de Ts’in et le roi de Han.

(211. ) Cf. tome II, n. 08.180.

(212. ) Cf. tome II, n. 05.459. — D’après Se-ma Piao, il faudrait considérer Hoa-yang comme le nom d’une montagne qui se trouvait sur le territoire de la sous-préfecture de Mi (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

(213. ) Tchan kouo ts’e : section de Han ; chap. XXVIII, p. 5 r°.

(214. ) Le Tchan kouo ts’e nomme ce personnage T’ieng Ling.

(215. ) Euphémisme pour désigner le long voyage de la capitale de Han (Sin-tcheng du Ho-nan) à la capitale de Ts’in (Hien-yang du Chàn-si).

(216. ) Wei Jan, marquis de Jang, était conseiller de Ts’in ; cf. t. II, p. 86.

(217. ) Un ambassadeur d’État, c.-à-d. un ambassadeur officiel.

(218. ) C’est-à-dire qu’il cesserait de se rattacher à Ts’in et qu’il ferait alliance avec Tchao et Wei. Le raisonnement est le même qu’à la p. 177, lignes 9-10.

(219. ) Il est inutile que Tch’en Che aille voir le roi de Ts’in ; le marquis de Jang se charge d’envoyer les troupes demandées.

(220. ) Cette localité était à 20 li au N.-O. de la s.-p. de K’iu-ou (préf. de P’ing-yang, prov.de Chan-si).

(221. ) Le T’ai-hang est une chaîne de montagne étendue (Cf. tome I, n. 02.223). Mais, d’après Tchang Cheou-tsie, il s’agirait plus spécialement ici des montagnes qui étaient à 25 li au N. de la s.-p. de Ho-nei (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan).

(222. ) Cf. p. 116-119.

(223. ) Tchao Kouo, cf. tome II, n. 07.191.

(224. ) Cf. n. 43.517. .

(225. ) Cf. n. 119. Yang-tch’eng est la localité qui est mentionnée par Mencius à propos de Yu le grand et du fils de l’empereur Choen ; cf. tome I, n. 02.298.

(226. ) Cf. tome II, n. 05.503.

(227. ) Cf. tome II, n. 06.109.

(228. ) Il est vraisemblable que, lorsque Fou Ting livra le Chang-tang à Tchao en 262 (cf. p.116 et suiv.), une petite partie de ce territoire continua à appartenir à Han ; c’est pourquoi l’historien dit que, en 259, Ts’in prit « le Chang-tang de Tchao », et que, en 247, il s’empara de tout ce qui restait de  « notre Chang-tang », c’est-à-dire du Chang-tang de Han.

(229. ) La biographie du célèbre Han Fei-tse se trouve dans le chap. LXIII des Mém. hist.

(230. ) En d’autres termes, on peut être surpris au premier abord, de voir que les Han devinrent seigneurs bien qu’ils n’eussent pas été une famille très glorieuse du pays de Tsin ; mais leur grandeur s’explique si on considère qu’elle fut la récompense décernée aux mérites de leur ancêtre Han Kiue ; en faisant rendre ses dignités et ses terres à l’orphelin de la famille Tchao, Yan Kiue accomplit une bonne action dont la vertu ou l’influence secrète fut une source de bénédiction pour ses descendants.