Septième Traité
Les canaux du fleuve
Le livre des Hia dit : « Yu réprima les eaux débordées ; pendant treize années, lorsqu’il passait devant sa demeure, il n’en franchissait point la porte. Pour aller sur la terre ferme, il se mettait en char ; pour aller sur l’eau, il se mettait en bateau ; pour aller sur la boue, il mettait le pied sur une sorte de van ; pour aller sur les montagnes, il se servait d’un char à timon droit520-1. Pour séparer les neuf provinces, il suivit les montagnes et approfondit les cours d’eau ; d’après les capacités du sol il détermina le tribut ; il rendit les neuf chemins praticables ; il endigua les neuf marais ; il nivela les neuf montagnes. »
Cependant le (Hoang) Ho débordait d’une manière désastreuse ; il ravageait l’empire du Milieu d’une manière toujours plus terrible ; c’est lui surtout dont s’occupa {Yu). C’est pourquoi {Yu) dirigea le Ho ; à partir de Tsi-che521-1, il le fit passer par Long-men521-2, arriver au sud à Hoa-yn, descendre à l’est à Ti-tchou, puis au gué de Mong, puis au confluent de la rivière Lo et atteindre à Ta-p’ei. Puis Yu, considérant que les lieux d’où venait le Ho étaient élevés, que ses eaux étaient rapides et violentes, qu’il leur était difficile de passer dans la plaine et qu’elles y causaient de nombreux dégâts, détacha (du fleuve) deux canaux521-3 pour y mener son cours. Au nord, il le porta sur un terrain élevé, le fit dépasser la rivière Kiang et arriver au Ta-lou ; il le divisa en neuf Ho qui se réunirent pour former le Ni-ho et se jeter dans le P’o- hai.
Quand les neuf cours d’eau eurent un lit bien tracé et que les neuf marais furent nettoyés, l’empire entier522-1 fut en ordre et en paix ; cette œuvre méritoire fut bienfaisante pour les trois dynasties.
A une époque postérieure à cela, on dériva le Ho vers le sud-est au-dessous de Yong-yang522-2 et on en fit le Hong-keou. Ce canal mettait en communication les états de Song, Tcheng, Tch’en, Ts’ai, Ts’ao et Wei ; il se réunissait aux rivières Tsi, Jou, Hoai, Se522-3 dans le pays de Tchou. — Dans l’ouest, on canalisa la rivière Han dans la plaine de Yun-mong522-4. — Dans l’est, on perça un grand canal entre le Kiang et le Hoai. — Dans le pays de Ou, on fit communiquer par un canal les trois Kiang et les cinq Lacs522-5. — Dans le pays de Ts’i, on fit communiquer les rivières Tse et Tsi523-1. — Dans le pays de Chou, le gouverneur du pays de Chou, (Li) Ping523-2, ouvrit (le mont) Li-toei et supprima les ravages de la rivière Mo523-3 ; il creusa les deux Kiang523-4 dans la région de Tcheng-tou. — Sur tous ces canaux on pouvait aller en bateau ; quand ils avaient de l’eau de trop, on s’en servait pour l’irrigation ; les cent familles y trouvaient leur avantage. Quant aux canalisations qu’on pratiquait sur le passage (de ces canaux principaux) pour en détourner l’eau dans toutes les directions et pour s’en servir à arroser les champs cultivés, elles se comptaient par myriades et par centaines de mille ; on ne saurait en faire le dénombrement.
Si-men Pao523-5 amena l’eau de la rivière Tchang523-6 pour arroser la localité de Ye, et, par là, il enrichit la région du Ho-nei dans le pays de Wei.
Puis, (le prince de) Han, apprenant que l’état de Ts’in réussissait bien dans ses entreprises, voulut l’épuiser et ne pas lui permettre de diriger ses attaques du côté de l’est. Il envoya donc un ingénieur hydrographe nommé Tcheng Kouo qui conseilla traîtreusement (le prince de) Ts’in et l’engagea à percer un canal qui mènerait les eaux de la rivière King, à partir de la montagne Tchong à l’ouest et depuis Hou-k’eou524-1 tout le long des montagnes du nord pour les déverser à l’est dans la rivière Lo524-2; le parcours serait de plus de trois cents li on se proposait de s’en servir pour l’irrigation des champs. Les travaux étaient à moitié exécutés lorsque la ruse fut découverte524-3. (Le prince de) Ts’in voulut tuer Tcheng Kouo ; mais celui-ci lui dit : « Au début, j’étais un traître ; cependant, quand le canal sera achevé, ce sera aussi un profit pour Ts’in. » (Le prince de) Ts’in approuva ces paroles et, en définitive, il le chargea d’achever le canal. Quand le canal fut achevé, on s’en servit pour emmener les eaux stagnantes524-4 et pour irriguer les champs cou- verts de salpêtre, sur un espace de plus de quarante mille k’ing 1 ; sur toute cette étendue on eut des récoltes d’un tchong* par meou. Alors le pays à l’intérieur des passes devint une plaine fertile et il n’y eut plus de mauvaises années. Ts’in fut, à cause de cela, riche et puissant et en définitive il conquit les seigneurs. C’est de là que vint au canal son nom de « canal de Tcheng Kouo ».
Les Han avaient pris le pouvoir depuis trente-neuf années (168 av. J.-C), lorsque, au temps de l’empereur Hiao-wen, le Ho déborda à Soan-tsao 3 et rompit la Digue de métal. Alors, dans la commanderie de Tong on fit une grande levée de soldats pour fermer la brèche.
Une quarantaine d’années plus tard, sous le règne du présent Fils du Ciel, pendant la période yuen-koang (132 av. J.-C), le Ho déborda à Hou-tse, se déversa au sud-est dans (les marais de) Kiu-ye* et communiqua avec les rivières Hoai et Se 6. Alors le Fils du Ciel envoya Ki Yen et Tcheng Tang-che recruter des hommes pour boucher la brèche ; mais celle-ci se rouvrit soudain. En ce temps, Tien Fen526-1, marquis de Ou-ngan, était grand conseiller ; parmi ses apanages étaient les revenus de la ville de Chou526-2 ; cette ville se trouvait au nord du Ho ; depuis que le Ho avait fait une brèche et coulait vers le sud, Chou ne souffrait plus des ravages de l’eau et les recettes de la ville augmentaient. (T’ien) Fen parla donc à l’empereur en ces termes : « Les brèches faites par le Kiang et le Ho sont toujours des événements célestes ; il n’est point facile de les boucher de force en se servant de l’énergie humaine ; si on les bouche, il n’est point certain que cela convienne au Ciel. » Puis des gens qui faisaient profession d’inspecter les émanations et de manipuler les nombres furent aussi du même avis, c’est pourquoi le Fils du Ciel pendant longtemps ne s’occupa plus de fermer de nouveau la brèche.
En ce temps, Tcheng Tang-che était ministre de l’agriculture526-3. Il tint ce discours : « Auparavant, les transports de grain venant de l’est des passes remontaient le cours de la rivière Wei526-4 on estime à six mois le temps qu’il fallait pour arriver au terme ; la route du transport par eau était longue d’environ neuf cents li et parfois il s’y trouvait des passages difficiles. Si on amène les eaux de la rivière Wei dans un canal qu’on aura creusé et qui, partant de Tch'ang-ngan, longera le pied des montagnes du sud et arrivera au Ho, le trajet sera d’environ trois cents li et en ligne droite ; il sera facile d’y faire les transports ; on peut estimer qu’il faudra trois mois pour arriver au terme527-1. En outre, les gens qui habitent au-dessous du canal auront plus de dix mille k’ing de terres cultivées qui pourront ainsi être irriguées. Par ce moyen, on raccourcira les transports par eau et on diminuera le nombre des hommes (qu’on y emploie) ; d’autre part, on augmentera la fertilité des terres situées à l’intérieur des passes et on y obtiendra de bonnes moissons. » Le Fils du Ciel approuva ce projet. Il chargea l’ingénieur hydrographe Siu Po, originaire du pays de Ts'i d’indiquer le tracé du canal et de recruter tous les hommes disponibles, au nombre de plusieurs myriades, pour creuser le canal destiné aux transports. Au bout de trois ans, le percement était terminé ; quand le percement fut terminé, on se servit du canal pour les transports et on y trouva un grand avantage. Par la suite, les transports devinrent graduellement plus considérables et les gens qui demeuraient au-dessous du canal s’en servirent souvent pour irriguer leurs champs.
Plus tard, P’o Hi, administrateur du Ho-tong527-2, dit : « La quantité de grain qu’on transporte par eau, de l’est des montagnes vers l’ouest, est, par an, d’environ un million de che528-1 ; au passage difficile de Ti-tchou528-2, il s’en perd une très grande partie et c’est d’ailleurs une cause de fatigues et de dépenses. Qu’on perce des canaux qui amèneront les eaux de la rivière Fen pour irriguer la région au-dessous de P’i-che et de Fen-yn, et qui amèneront les eaux du Ho pour arroser la région au·dessous de P’ou-fan528-3. J’estime qu`on gagnera ainsi cinq mille k’ing de champs ; ces cinq mille k’ing n’ont été jusqu’ici qu’un_terrain en friche en bordure du Ho ; les gens du peuple y allaient couper leur foin et y menaient paître leurs troupeaux ; maintenant, si on les irrigue et qu’on en fasse des champs, j’estime qu’on pourra y recueillir plus de deux millions de che de grain ; ce grain remontera le cours de la riviere Wei et sera tout comme celui de l’intérieur des passes. Quant à ce qui est du grain qui vient de l’est de Ti’tchou, on n’aura sans doute plus à en faire le transport528-4 ». Le Fils du Ciel approuva ce projet, Il recruta plusieurs myriades de travailleurs pour faire les canaux et les champs. Au bout de quelques années, le Ho changea son cours et les canaux ne furent plus d’aucune utilité ; ceux qui cultivaient les champs ne purent même pas avoir de quoi compenser leurs ensemencements. A la longue, les canaux et les champs à l’est du Ho furent abandonnés ; on donna (ces terres) à des gens du pays de Yue et le chao-fou reçut l’ordre de ne faire rentrer les taxes que graduelle- ment529-1.
Après cela, un homme adressa une requête à l’empereur pour proposer d’ouvrir un chemin par les rivières Pao529-2 et Ye et de s’en servir pour le transport des grains. L’affaire fut déférée au yu-che-ta-fou Tchang T’ang, qui fit une enquête530-1 à ce sujet ; il dit en conséquence : « Pour arriver au pays de Chou, on passe par le district de Kou530-2 ; le district de Kou présente beaucoup d’escarpements et on y fait de longs détours ; si maintenant on perce le chemin de Pao et de Ye, il y aura peu d’escarpements et la distance sera raccourcie de quatre cents li ; d’ailleurs, la rivière Pao communique avec la rivière Mien ; la rivière Ye communique avec la rivière Wei ; sur tous ces cours d’eau, on peut faire les transports de grain par bateaux. Les transports viendront de (la commanderie de) Nan-yang530-3 remonteront la rivière Mien, puis entreront dans la rivière Pao ; depuis le point où la rivière Pao cesse d’avoir assez d’eau jusqu’à la rivière Ye, il y a un intervalle d’une centaine de li où les transports se feront par chars ; le grain descendra le cours delà rivière Ye, puis descendra la rivière Wei ; de cette manière les céréales du Han-tchong530-4 pourront être amenées. Le grain qui vient de l’est des montagnes suivra en quantité illimitée la route de la rivière Mien, qui sera plus avantageuse que le transport par Ti-tchou. Enfin l’abondance des bois de construction et des bambous gros et petits dans les vallées de Pao et de Ye sera comparable à celle qu’on trouve dans les régions de Pa et de Chou. » Le Fils du Ciel approuva ce projet. (Tchang) Ang, fils de (Tchang) Tang, fut nommé administrateur du Han-tchong ; il recruta plusieurs myriades d’hommes pour frayer le chemin de Pao et de Ye sur une longueur d’environ cinq cents li. Le chemin était en effet commode et plus court ; mais les rivières étaient torrentueuses et encombrées de pierres ; on ne put s’en servir pour les transports de grain.
Après cela, Tchoang Hiong-pi déclara que le peuple de Lin-tsin désirait ouvrir un canal partant de la rivière Lo, pour irriguer les dix mille k’ing des terres qui s’étendaient à l’est de Tchong-ts'iuen531-1 ; ces terres avaient été jusqu’ici couvertes de sel ; si on parvenait réellement à y avoir de l’eau, on pourrait obtenir des moissons de dix che par meou. Alors on recruta dans ce but environ dix mille travailleurs; ils percèrent un canal qui, partant de Tch'eng531-2, amenait les eaux de la rivière Lo jusqu’au bas du front de la montagne Chang. Comme les berges (de la rivière Lo) s’éboulaient aisément, on perça des puits dont les plus profonds avaient jusqu’à environ quatre cents pieds ; de distance en distance on pratiquait un puits ; les puits communiquaient entre eux par en bas et amenaient l’eau. L’eau descendit jusqu’à ce qu’elle vint s’arrêter au front de la montagne Chang532-1, à l’est, (le canal) allait jusqu’à la chaîne de hauteurs et occupait un espace d’une dizaine de li. C’est là la première fois qu’on créa un canal avec puits. Pendant qu’on perçait le canal, on trouva un os de dragon ; c’est pourquoi le canal s’appela « canal de la tête du dragon ». Une dizaine d’années après qu’il eut été achevé, le canal était bien ouvert, mais on n’en avait tiré encore aucun profit pour la fertilisation des terres.
C’était plus de vingt ans après que le Ho avait rompu sa digue à Hou-tse532-2 ; comme la moisson n’avait pas poussé pendant plusieurs années, et comme cette calamité s’était surtout fait sentir dans les pays de Leang et de Tch’ou532-3, le Fils du Ciel alla donc célébrer les sacrifices fong et chan532-4 (110 av. J.-C.) et fit une tournée dans laquelle il sacrifia aux montagnes et aux cours d’eau. L’année suivante (109 av. J.-C), il y eut une sécheresse qui dessécha le (tertre du sacrifice) fong532-5 et il y eut peu de pluie. Le Fils du Ciel chargea donc Ki Jen et Kouo Tch'ang de recruter plusieurs myriades de travailleurs et de boucher la brèche de Hou-tse, Puis le Fils du Ciel, après avoir été célébrer un sacrifice à Wan-li-cha532-6, s'en revint et visita en personne le lieu où le Ho avait fait sa brèche ; il fit précipiter dans le Fleuve un cheval blanc et un anneau de jade533-1. Il ordonna à tous ses sujets et aux fonctionnaires qui le suivaient, depuis le grade de général et au-dessous, de se charger de fascines pour les déposer sur la brèche. En ce temps, dans la commanderie de Tong533-2, on avait incendié les broussailles ; c’est pourquoi il y avait peu de menu bois ; on abattit donc les bambous du parc de K’i pour en faire des barrages de pieux.
Le Fils du Ciel, s’étant approché de la brèche du Fleuve, s’affligea de ce que le travail n’était pas terminé et fit un chant ainsi conçu533-3 :
« Il s’est produit une brèche à Hou-tse ; — que faut-il faire ?
C’est une inondation, c’est une immensité ; — là où étaient les hameaux il n’y a plus que le Fleuve.
Comme il n’y a plus que le Fleuve. — le pays ne peut jouir du calme.
Pour les travaux, ce n’est pas le moment de les arrêter ; — nos montagnes s’efondrent533-4 ;
Nos montagnes s’effondrent, — et (le marais de) Kiu-ye déborde.
Les poissons s’agitent et sont inquiets ; — ils sont mis dans la gêne534-1 par les jours d’hiver.
Le lit (du Fleuve) tout du long est endommagé ; — (le Fleuve) a abandonné son cours constant.
Les alligators et les dragons s’élancent en avant ; — ils vont en toute liberté errer au loin.
(Quand le Fleuve) reviendra à son ancien cours, — ce sera certes le bienfait des dieux ;
Si je n’avais pas été faire les sacrifices fong et chan, — comment aurais-je su ce qui se passait au dehors (de la capitale)534-2 ?
Dites pour moi au Comte du Fleuve534-3 : — « Pourquoi n’es-tu pas bon ?
« Ton inondation ne s’arrête pas — et tu désoles mes hommes.
« Ye-sang534-4 est submergé ; — (les rivières) Hoai et Se sont pleines ;
« Depuis longtemps tu n’es pas revenu (dans ton lit) ; — les règles qui président aux eaux sont négligées. »
Une (autre strophe) était ainsi conçue535-1 :
« Les eaux bouillonnantes — se précipitent dans leur cours ;
Traversant vers le nord, elles reviennent535-2 ; vigilantes elles coulent par dessus les obstacles.
Prenez en main les longues perches535-3 ; — jetez à l’eau le beau jade ;
Le Comte du Fleuve est consentant535-4 ; — mais le bois ne suffit pas535-5.
Si le bois ne suffit pas, — c’est la faute des gens de Wei535-6
L’incendie a fait le désert ; — hélas, comment arrêter l’eau ?
Qu’on fasse tomber les bambous de la forêt535-7 ; — que les pieux et les pierres soient enfoncés.
A Siuen-fang535-8 la barrière est faite ; — dix mille félicités vont venir. »
Puis les travailleurs bouchèrent la brèche de Hou-tse et construisirent au-dessus un pavillon536-1 dont le nom fut « pavillon de Siuen-fang ». Puis il conduisirent le Ho vers le nord, le firent aller dans deux canaux et suivre les anciennes traces (du cours tracé par) Yu. D’autre part, les territoires de Leang et Tch’ou recouvrèrent la tranquillité et ne souffrirent plus des inondations.
A partir de ce moment, ceux qui étaient aux affaires parlèrent à l’envi des avantages que pouvaient fournir les eaux. (Les commanderies de) Cho-fang et de Si-ho, et, à l’ouest du Fleuve, celle de Tsieou-ts’iuen536-2 dérivèrent toutes les eaux du Ho pour les amener dans les vallées et les gorges, et s’en servirent pour irriguer les champs. Dans le pays à l’intérieur des passes, le canal Fou536-3 et le canal Ling-tche536-4 amenèrent les eaux des diverses rivières. (Les commanderies de) Jou-nan et de Kieou- kiang dérivèrent (lès eaux de la rivière) Hoai. (La commanderie de) Tong-hai dériva (les eaux du marais de) Kiu-ting. Au pied du Tai-chan, on dériva (les eaux de) la rivière Wen. Dans tous ces cas, on creusa des canaux pour irriguer les champs, et chacun (de ces canaux irriga) plus de dix mille k’ing. Quant aux autres petits canaux, et à ceux qui longent le pied des montagnes pour en emmener les eaux, on ne saurait parler d’eux tous. D’ailleurs, ce qui fut le plus remarquable, c’est ce qui fut fait à Siuen-fang537-1.
Le duc grand astrologue dit : Au sud, je suis monté sur la montagne Lu et j’ai vu les neuf Kiang537-2 avec le cours que Yu leur a donné ; puis je suis allé sur le Koei-ki537-3 et à T’ai-hoang ; je suis monté sur (la terrasse) Kou-sou et j’ai contemplé les cinq Lacs537-4. A l’est, j’ai considéré le confluent de la rivière La et (la montagne) Ta-p’ei537-5. J’ai remonté le Ho ; j’ai parcouru les canaux des rivières Hoai, Se, Tsi, T’a et Lo. A l’ouest, j’ai regardé la montagne Min et le Li-toei537-6 (du pays) de Chou. Au nord, je suis allé depuis Long-men jusqu’au Cho-fang537-7. — Je dis : Immenses sont les bienfaits ou les ravages que causent les eaux. Pour moi, étant à la suite (de l’empereur), j’ai porté les fascines pour boucher (la brèche) à Siuen-fang ; je me suis affligé sur le chant qui fut fait à Hou-tse ; puis j’ai composé le traité sur le Ho et les canaux.
520-1. Suivant d’autres commentaires, il s’agirait de chaussures armées de crampons. On peut comparer tout ce passage à celui qui se trouve dans les Annales principales des Hia ; cf. tome I, p. 101. 521-1. Se-ma Ts’ien, qui se propose de traiter dans ce chapitre des canaux du Hoang-ho, dégage dans l’œuvre légendaire de Yu ce qui concerne spécialement ce fleuve. Sur tous les noms de lieux cités dans ce paragraphe, cf. tome I, p. 141, n. 3.
521-2. Yu passait pour avoir fait une tranchée de 80 pas de large, dans la montagne Long-men, à 50 li au nord de la sous-préfecture de Han-tch’eng 韓城 , province de Chàn-si.
521-3. Ces deux canaux se séparaient au lieu appelé Sou-siu k’eou 宿胥口 , à peu de distance à l’ouest de la sous-préfecture actuelle de Hoa 滑 , préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan. L’un d’eux se dirigeait vers l’est et n’est autre que la rivière T’a 漯川 (cf. tome I, p. 111, n. 5, ad fin.) dont le cours est à peu près celui du bas Hoang-ho actuel. L’autre canal constituait le lit principal du Fleuve 大河 ; il se dirigeait vers le nord, atteignait, non loin de la sous-préfecture actuelle de Fei-hiang 肥鄉 (préfecture de Koang-p’ing, province de Tche-li), la rivière Tchang 漳 (cf. tome I, p. 106, n. 2), et, à partir de ce point, suivait le cours actuel de cette rivière. Dans mon premier volume (p. 103, n. 1 et p. 141, n. 3 ad fin.), j’ai admis l’hypothèse de M. von Richthofen (China, tome I, p. 308 et 322-323) qui place l’embouchure du Hoang-ho au temps de Yu, nou loin du Kie-che ; je dois reconnaître cependant que cette hypothèse n’est pas confirmée par les dires des érudits chinois ; il semble, d’après Hou Wei, que le Hoang-ho, dès l’époque de Yu, se soit jeté dans la mer non loin de la ville actuelle de T’ien-tsin. Le changement de cours qui survint en 602 avant J.-C. ne modifia pas l’embouchure du Hoang-ho, mais reporta son lit à l’est de celui de la rivière Tchang ; dans la carte hors texte qu’on trouvera en regard de la page 526. on voit marqués en noir foncé les trois tronçons qui se desséchèrent en 602 avant J-C, mais qui, à l’époque où nous reporte le Tribut de Yu, amenaient le Hoang-ho dans le lit actuel de la rivière Tchang. 522-1. L’empire entier est désigné ici par l’expression 都夏 « tous les Hia » ; il s’oppose ainsi à la capitale où demeure le roi suzerain de tous les princes. 中国京師也.四方都夏也 « Le royaume du Milieu, c’est la capitale ; les régions dans les quatre directions, ce sont tous les Hia » (commentaire du Che king, cité dans le P’ei wenyun fou, à l’expression tchou hia).
522-2. Cf. tome II, p. 101, n. 7 et p. 312, n. 1.
522-3. Sur la rivière Tsi, cf. tome I, p. 109, n. 1. — La rivière Jou est un affluent de la rivière Hoai, qui prend sa source au pied du mont Tien-mou 天目 , à 120 li au nord-ouest de la sous-préfecture de Sin-yang 信陽 , préfecture de Jou-ning, province de Ho-nan. — Sur la rivière Hoai et la rivière Se, cf. tome I, p. 115, n. 1 et p. 117, n. 2.
522-4. Cf. tome I, p. 121, n. 2 et p. 122,. n. 2.
522-5. Sur les trois Kiang, cf. tome I, p. 119, n. 2. Les cinq Lacs ne sont autres que le lac T’ai-hou (cf. tome I, p. 119, n. 3) qui est ainsi nommé, dit-on, parce qu’on lui attribuait une circonférence de cinq cents li. 523-1. Cf. tome I, p. 113, n. 2 ad fin. et p. 109, n. 1.
523-2. Li Ping passe pour avoir été au service du roi Tchao (306-251 av. J.-C.) de Ts’in. On trouve, à la fin du chapitre III du Kin che kou wen, quelques mots de deux inscriptions attribuées à ce personnage ; mais ces deux courts fragments, l’un de 3 et l’autre de 6 caractères, ne présentent aucun sens suivi. Leur authenticité est d’ailleurs douteuse.
523-3. La rivière Mo 沫 est un petit cours d’eau de la province de Se-tch’oan ; elle se jette, non loin de la ville préfectorale de Ya-tcheou 雅州 , dans la rivière Ts’ing-i 青衣 ; la rivière Tsing-i coule vers le sud-est et se jette dans la rivière Min **#£ à l’endroit où se trouve la préfecture Kia-ting.
523-4. Sur la bifurcation de la rivière Min (regardée par les géographes chinois comme le cours supérieur de Yang-tse kiang), dans le voisinage de Tch’eng-tou, cf. tome I, p. 143, n. 1.
523-5. Si-men Pao était préfet de la ville de Ye (auj. préfecture de Tchang-té, province de Ho-nan), au temps du marquis Wen du pays de Wei (424-387 av. J.-C.). Cf. Mém. hist., chap. cxxvi.
523-6. Cf. tome I, p. 106, n. 2. 524-1. La rivière King (cf. tome I, p. 131, n. 1) est un affluent de gauche de la rivière Wei ; elle passe au sud de la sous-préfecture de King-yang ---- ; au nord de cette ville se trouvait la montagne Tchong -- ou -- ; d’autre part, la localité de Hou-k’eou -- -- ou Kou-k’eou -- était voisine de la ville qui était appelée, sous les Han, Tch’e-yang -- et qui était située à 2 li au nord-ouest de la sous-préfecture actuelle de King-yang. On voit ainsi que la montagne Tchong et la localité de Hou-k’eou étaient contigües ; elles indiquent toutes deux le point de départ occidental du canal.
524-2. La rivière Lo -- , à laquelle venait aboutir le canal, est un affluent de droite du Hoang-ho, qui confond son embouchure dans ce fleuve avec celle de la rivière Wei.
524-3. C’est-à-dire que le prince de Ts’in s’aperçut que Tcheng Kouô était un émissaire de son ennemi le prince de Han, et que l’entreprise du canal avait été projetée pour le ruiner.
524-4. Cf. le commentaire de Yen Che-kou à cette phrase, dans le chapitre xxix du Ts’ien Han chou. 525-1. Le k’ing est une mesure de superficie qui vaut cent meou ou arpents chinois.
525-2. Le tchong est une mesure de capacité qui, d’après Yen Che-kou, serait de 6 hou -- et 4 teou -- , soit 64 teou ou boisseaux chinois. Dans le dictionnaire de K’ang-hi, on trouve le tchong évalué aussi à 80 ou à 100 teou. Une récolte d’un tchong par meou est donnée ici comme une récolte considérable.
525-3. Soan-tsao était une ville située au nord de la sous-préfecture actuelle de Hoa -- , préfecture de Wei-hoei --, province de Ho-nan. Sur la Digue de métal, cf. p. 456, n. 1.
525-4. Cf. p. 506, n. 4. Tout au bas de la carte annexée à la page 526, on voit marquée la ville de Pou-yang -- , au nord de laquelle se trouvait la digue de Hou-tse.
525-5. Au nord de la sous-préfecture actuelle de Kiu-ye *" ^J , préfecture de Ts’ao-cheou 13 /Il , province de Chan-tong.
525-6. Cf. tome I, p. 115, n. 1 et p. 117, n. 2. C’est à celle date de 132 avant J.-C. que, pour la première fois, le Hoang-ho vint momentanément, se jeter dans la rivière Hoai. 526-1. Cf. p. 156, n° 20. T’ien Fen avait été nommé grand conseiller le 5 juillet 135 ; il mourut eu l’année 131.
526-2. La ville de Chou était à 50 li au sud-ouest de la sous-préfecture actuelle de P’ing-yuen ---- , préfecture de Tsi-nan --- , province de Chantong. L’emplacement de cette ville nous permet de voir exactement où passait le Hoang-ho avant que la brèche de Hou-tse se fut produite. Dans la carte hors texte ci-contre, la ville de P’ing-yuen est marquée sur la rive droite du Hoang-ho ; la ville de Chou est sur la rive gauche.
526-3. Ta-nong. Cf. tome II, p. 519, n° XVI.
526-4. Dans la phrase ------ , le mot -- est inutile ; il est supprimé dans le chapitre xxix du Ts’ien Han chou. 527-1. Ce canal devait amener le grain en ligne droite du Hoang-ho à la capitale ; il suivait un cours parallèle à celui de la rivière Wei au sud de laquelle il se trouvait.
527-2. La commanderie de Ho-tong correspondait à la préfecture secondaire de Kie 解 , dans le Chan-si. 528-1. Le che est un poids de 120 livres.
528-2. Ti-tchou était un massif rocheux situe au milieu du lit du Hoang-ho en amont de la sous-préfecture de Yuen-k’iu È , préfecture secondaire de Kiang, province de Chan-si. - Dans cette phrase, le mot Éest l'équivalent de , comme l'explique Yen Che-kou ; le mot E est l'équivalent de , qui est la leçon du Ts'ien Han chou, chap. XXIX.
528-3. Les villes de P'i-che, Fen-yn et P'ou-fan correspondent respectivement aux sous-préfectures. actuelles de Ho-tsin È, Yong-ho et à la préfecture de P’ou-tchéou É , qui sont toutes trois situées dans l’angle sud-ouest de la province de Chan-si. — La rivière Fen est un affluent du gauche du Hoang-ho, dans la province de Chan-si.
528-4. Comme on le voit, les canaux dont il est ici question n’étaient pas destinés au transport des grains, mais uniquement à l’irrigation ; on espérait rendre fertiles les terres comprises entre la rivière Fen et le Hoang-ho, dans l’angle sud-ouest de la province actuelle de Chan-si ; le grain qu’on y aurait récolte n’aurait pas coûté plus cher que celui du pays à l’intérieur des passes, puisqu’il suffisait de lui faire remonter la rivière Wei pour l’amener jusqu’à Tch’ang-ngan ; d’ailleurs on s’imaginait que la moisson qu’on recueillerait sur ces champs nouveaux suffirait à tous les besoins de la capitale et qu’il ne serait plus nécessaire de transporter du grain d’au-delà de Ti-tchou, le parage dangereux dans la navigation du Hoang-ho (cf. p. 528, n. 2).
529-1. Le pays de Yue avait pour capitale la ville actuelle de Canton ; les gens de ce pays étaient habitués aux terres marécageuses ; lorsque l’empereur transporta un grand nombre d’entre eux dans ses états, il leur donna les terrains qu’on avait vainement essayé de fertiliser ; le chao-fou, ou intendant des finances privées de l’empereur (cf. tome II, p. 519, n° XVII), reçut l’ordre de ne pas réclamer immédiatement la totalité des taxes aux colons établis dans cette région peu favorisée.
529-2. La rivière Pao -- passe près de la sous-préfecture de Pao-tch’eng ----. préfecture de Han-tchong, province de Chàn-si ; elle se jette dans la rivière Mien -- , nom sous lequel est connu le haut cours de la rivière Han -- , affluent du Yang-tse. Si on remonte au nord la rivière Pao jusqu’à sa source et si on traverse le massif montagneux d’où elle sort, on trouve, sur le versant septentrional de ce massif, la source de la rivière Ye, ou rivière de la vallée Ye ------ , qui se jette dans la rivière Wei -- , près de la sous-préfecture de Mei -- , préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si. En organisant un portage de la rivière Pao à la rivière Ye, les produits du Se-tch’oan et du Hou-pei pouvaient être amenés dans le Chàn-si.
530-1. L’édition de Shanghai donne, par suite d’une faute d’impression, la leçon -- , au lieu de la leçon -- .
530-2. On appelait -- « district », à l’époque des Han, les régions habitées par des peuplades barbares et non encore soumises au régime administratif des préfectures. Le district de Kou ---- correspondait, d’après Yen Che-kou, à la sous-préfecture actuelle de Fong -- , préfecture de Han-tchong, province de Chàn-si.
530-3. Aujourd’hui, préfecture de Nan-yang, province de Chàn-si.
530-4. Aujourd’hui, préfecture de Han-tchong, dans le sud-ouest de la province de Chàn-si. 531-1. Lin-tsin correspond à la sous-préfecture actuelle de Ta-li 大荔 , préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si. La localité de Tchong-tsiuen était à mi-distance entre la préfecture de T’ong-tcheou 同州 à l’est, et la sous-préfecture de P’ou-tch'eng 蒲城 à l’ouest. La rivière Lo dont il est ici question est la rivière du Chàn-si qui se jette dans le Hoang-ho en confondant presque son confluent avec celui de la rivière Wei dans ce fleuve.
531-2. Aujourd’hui sous-préfecture de Tch’eng-tch’eng 澄城 , au nord de la préfecture de T'ong-tcheou. 532-1. Cette phrase est obscure, au témoignage même de l’éditeur de Che ki luen wen.
532-2. Cf. p. 525, n. 4.
532-3. C’est-à-dire les provinces actuelles de Ho-nan, de Ngan-hoei et de Kiang-sou que dévastait alors le Hoang-ho sorti de son ancien lit.
532-4. Cf. p. 501.
532-5. Cf. p. 509, n. 2.
532-6. Cf. p. 506, n. 3. 533-1. C’étaient là des offrandes destinées à apaiser le dieu du Fleuve.
533-2. La leçon ------ des Mémoires historiques est fautive. Le Ts’ien Hun chou (chap. xxix) donne la leçon correcte ---- .
533-3. Ce texte se retrouve dans le xxixe chapitre du Ts’ien Han chou. Le Dr Edkins en a donné une traduction avec une étude sur le 2e et le 3e tons de la langue chinoise, dans la China Review, vol. XV, p. 285-288.
533-4. L’eau débordée mine les hauteurs et les fait s’ébouler. — Suivant d’autres commentateurs, l’empereur Ou exhorte les travailleurs à démolir les collines et à en prendre la terre pour boucher la brèche. — Suivant d’autres enfin, ---- serait l’équivalent de ---- et il faudrait comprendre qu’il s’agit de la montagne Yu. 534-1. Le mot -- est l’équivalent du mot -- . Les poissons sont mal à leur aise dans les eaux troubles de l’inondation ; quand vient l’hiver, ils sont pris par la glace qui se produit sur toute la surface des terres inondées.
534-2. L’empereur va boucher la brèche de Hou-tse et faire revenir le Fleuve dans son ancien lit ; ce sera, dit-il, un effet de la bonté des dieux, car c’est une conséquence des sacrifices fong et chan ; si, en effet, il n’était pas sorti de sa capitale pour aller accomplir ces sacrifices, comment aurait-il su les désastres que causait le Fleuve débordé ?
534-3. Si on suit la leçon du Ts’ien Han chou, il faut traduire : Moi, le souverain, je dis au Comte du Fleuve. Sur la divinité appelée le Comte du Fleuve, cf. Mém. hist., chap. cxxvi, biographie de Si-men Pao.
534-4. Cf. tome II, p. 70, n. 8. 535-1. Cette seconde strophe décrit le retour du Hoang-ho dans son ancien lit.
535-2. J’adopte ici la leçon -- du Ts’ien Han chou ; la leçon -- des Mémoires historiques signifierait que le Fleuve « s’écarte » de la voie qu’il s’était frayée par la brèche de Hou-tse et qu’il retourne vers le nord à son ancien cours.
535-3. Les perches qu’on enfonce pour former comme l’ossature du barrage.
535-4. Le Comte du Fleuve, ayant reçu la belle pièce de jade qu’on vient de lui envoyer en présent, consent à ce que la brèche soit bouchée.
535-5. ----
535-6. On a vu plus haut que les gens de la commanderie de Tong, qui correspond à l’ancien état de Wei --, avaient incendié les broussailles et qu’il n’y avait plus de menu bois pour boucher la brèche.
535-7. L’empereur donne l’ordre qu’on abatte les bambous du parc de Ki.
535-8. La localité appelée Siuen-fang était à 25 li au sud-ouest de la préfecture secondaire de K’ai -- , préfecture de Ta-ming, province de Tche-li. 536-1. Ce pavillon était à 25 li au sud-ouest de la préfecture secondaire de K’ai -- , préfecture de Ta-ming, province de Tche-li.
536-2. Cf. tome II, p. 534, n° 5 ; p. 539, no 62 et p. 542, no 95. On appelait « ouest du Fleuve » ---- , sous les Han, la partie de la province actuelle de Kan-sou située à l’ouest du Fleuve Jaune.
536-3. C’est en 111 avant J.-C. que le tso-nei-che Ni K’oan proposa de creuser le canal Fou ou Leou-fou ------ .
536-4. Ce canal était sur le territoire de la sous-préfecture actuelle de Tcheou-tche ---- , à 150 li à l’ouest de Si-ngan fou. 537-1. C’est-à-dire à Hou-tse, lorsqu’on boucha la brèche en présence de l’empereur.
537-2. Cf. tome I, p. 121, n. 4,
537-3. Cf. tome 1, p. ]62, n. 4.
537-4. Cf. tome I, p. xxviii. et tome III, p. 522, n. 5.
537-5. Cf. tome I, p. 141.
537-6. Cf. p. 523.
537-7. Long-men est la localité où Se-ma Ts’ien vit le jour (cf. tome I, p. xxv, n. 1). Sur le Cho-fang, cf. tome II, p. 534, no 5.