NOTES.



(1) Littéralement, bois d’élan. (page 2)

(2) Shawanees de Cooper, de Bell et de John Hunter. (p. 2)

(3) Hickory est le nom de la plupart des noyers particuliers à l’Amérique, qui forment un genre à part, désigné par quelques botanistes sous le nom scientifique de carya. Mais ce nom s’applique à plusieurs arbres fort différens, suivant les épithètes qu’on y joint. Parmi les variétés, on distingue surtout le blanc et le rouge. Les feuilles ont une senteur agréable ; les noix sont estimées : les sauvages, dit Lawson, en faisaient une grande consommation ; les troupeaux s’en nourrissent. — Le nom d’hickory est un terme purement américain, qui n’a pas de synonyme en français ; M. de Chateaubriand le cite plusieurs fois dans les Natchez. Toutes les variétés d’hickorys sont d’un bois dur, compacte et très difficile à rompre, mais qui, coupé et exposé à l’air, n’a guère de durée. Les Indiens, et après eux la populace américaine, faisant allusion à ces qualités, ont surnommé le général Jackson le vieil Hickory. (p. 8)


(4) Ce terme américain, consacré à une espèce particulière de chaussure à peu près analogue à des brodequins, est trop connu pour avoir besoin de commentaire. (p. 10)


(5) Ceux qui sont à portée des factoreries anglaises ont des vaisseaux de cuivre pour leur cuisine. — M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique. (p. 11)


(6) Les canots d’écorce de bouleau sont le chef-d’œuvre de l’art des sauvages. Rien n’est plus joli et plus admirable que ces machines fragiles, avec quoi cependant on porte des poids immenses et l’on va partout avec beaucoup de rapidité. Il y en a de différentes grandeurs, de deux, de quatre, jusqu’à dix places distinguées par des barres de traverse.... Le fond du canot est d’une ou deux pièces d’écorce, ausquelles on en cout d’autres avec de la racine qu’on gomme en dedans et en dehors, de manière qu’il paraît être d’une seule pièce. Comme l’écorce qui en fait le fond n’a guère au delà de l’épaisseur d’un ou de deux écus, on le fortifie endedans par des clisses de bois de cèdre extrêmement minces, qui sont posées de long... Si ces petits bâtimens sont commodes, ils ont aussi leur incommodité ; car il faut user d’une grande précaution en y entrant, et s’y tenir assez contraint pour ne pas tourner ... ; ils sont d’ailleurs très fragiles.

Le père Lafitau, Mœurs des sauvages amériquains, comparées avec celles des premiers temps, t. 2, p. 214

La grandeur de ces canots varie de 10 pieds jusqu’à 28… Les plus grands peuvent contenir aisément 14 hommes ; mais pour l’ordinaire, quand on veut s’en servir pour transporter des vivres ou des marchandises, trois hommes suffisent pour les gouverner… Les canots sont sûrs, et ne tournent jamais quand ils sont d’écorce de bouleau, laquelle se lève ordinairement en hiver avec de l’eau chaude. Les plus gros arbres sont les meilleurs pour faire de grands canots, quoique souvent une seule écorce ne suffise pas. Le fond est pourtant d’une seule pièce, auquel les sauvages sçavent coudre si artistement les bords avec des racines, que le canot paroît d’une seule écorce. Ils sont garnis ou de clisses ou de varangues d’un bois de cèdre presque aussi léger que le liége. Les clisses ont l’époisseur d’un écu, l’écorce celle de deux, et les varangues celle de trois. Outre cela, il règne à droit et à gauche, d’un bout du canot à l’autre, deux maîtres ou préceintes, dans lesquels sont enchâssées les pointes de varangues, et où les huit barres qui le lient et le traversent sont attachées. Ces bâtimens ont vingt pouces de profondeur… ; s’ils sont commodes par leur légèreté et par le peu d’eau qu’ils tirent, il faut avouer qu’ils sont, en récompense, bien incommodes par leur fragilité ; car, pour peu qu’ils touchent sur le caillou ou sur le sable, les crevasses de l’écorce s’entr’ouvrent… ; chaque jour, il y a quelque nouvelle crevasse ou quelque couture à gommer. Toutes les nuits, on est obligé de les décharger à flot, et de les porter à terre, où on les attache à des piquets, de peur que le vent ne les emporte ; car ils pèsent si peu, que deux hommes les portent à leur aise sur l’épaule, chacun par un bout.

Le baron de la Hontan, Nouveaux voyages dans l’Amérique septentrionale, t. i, p. 33.

Ces canots, dit plus loin le même voyageur, ne valent rien du tout pour la navigation des lacs, où les vagues les engloutiraient si l’on ne gagnait terre lorsque le vent s’élève.

Un grand nombre d’écrivains ont décrit les canots d’écorce : M. de Chateaubriand en parle plusieurs fois dans les Natchez et dans le Voyage en Amérique ; M. Isidore Lebrun les mentionne, avec quelques détails, à la page 332 de son Tableau statistique et politique des deux Canadas, et le père Charlevoix leur consacre une longue description dans la douzième lettre de son journal. (p. 12)


(7) Petite ville dans le comté de Wayne, sur la rivière du même nom, qui porte les eaux du lac Huron et du lac Saint-Clair dans le lac Erié. Elle est située sur la rive droite ; c’est le côté des États-Unis. La rive opposée est canadienne, c’est à dire anglaise.

La population du détroit, restée française, malgré les vicissitudes politiques qu’elle a éprouvées, conserve nos usages dans le Michigan. Cet état est nouveau de 1803, et c’est de 1620 que date l’établissement du détroit... Cédé avec tout le Canada à l’Angleterre, il en fut démembré vingt ans après... La coutume de Paris n’a cessé d’y être en vigueur qu’en 1810. Comme les Français du détroit conservent religieusement les marques de leur origine, des habitans instruits du Bas-Canada leur portent une affection de nationalité. La ville du détroit se compose de 270 maisons habitées par 1550 individus. Mais les fermes riantes, de 4 arpens de front sur 80 de longueur, serrées les unes contre les autres le long de la rivière, contiennent une plus forte population. Is. Lebrun, Tableau statistique et politique des deux Canadas, p. 212.

On nous montra sur la rive gauche du fleuve une longue file de maisons en bois peint, de construction élégante et neuve, et entièrement semblables aux édifices de toutes les petites villes d’Amérique. C’était la ville de détroit : on ignore si elle tient son nom du fleuve, ou si le fleuve lui doit le sien ; elle fut fondée jadis par les Français canadiens, au temps où la France était puissante dans les deux mondes.

G. de Beaumont, Marie ou l’Esclavage en Amérique, t 2, p. 56. (p. 14)



(8) Les totems forment une espèce de blason : chaque famille sauvage, se supposant descendue de quelque animal, en adopte pour ses armoiries la représentation. Le tombeau est orné du totem qui a distingué le sauvage pendant sa vie et joué un rôle dans toutes les solennités de son existence aventureuse.

Cooper : notes du Dernier des Mohicans. (p. 19)


(9) Les prisonniers adoptés ne jouissent pas d’une sûreté complète ; s’il arrive que la tribu où ils servent fasse quelque perte, on les massacre : telle femme qui aurait pris soin d’un enfant le coupe en deux d’un coup de hache.

M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique, p. 220, édit. de 1832. (p. 21)


(10) Tanner a beaucoup de l’habitude des Indiens de cacher leurs émotions ; mais en me dictant ces détails, l’éclat de ses yeux et un mouvement convulsif de sa lèvre supérieure laissaient suffisamment voir qu’il n’est pas exempt de la soif de vengeance qui caractérise les hommes parmi lesquels il a passé sa vie. Plus de trente années après, il aurait voulu tirer vengeance de cette injure reçue vers l’âge de onze ans. — Note de l’éditeur américain. (p. 24)


(11) Méchilli, ou Michilli, ou Michilmackinac des diverses relations. (p. 28)


(12) Scioux, ou Nadoessis, de la relation de la Hontan. — Nadoessis de Carver. — Nadowessies de M. Balbi. — Le père Charlevoix dit qu’ils n’exerçaient point envers leurs prisonniers les horreurs qui déshonorent la plupart des nations du continent américain. M. de Chateaubriand, dans ses Natchez, rend hommage à leurs mœurs douces et à leur hospitalité. — Le nom de Sioux, généralement adopté aujourd’hui, et consacré par Cooper et Washington Irving, est, selon le père Charlevoix, d’origine française, comme diminutif de Nadouessis ou Nadouessioux. (p. 28)


(13) Ouinebagos de Carver. — Winebegos de M. de Chateaubriand. (p. 28)


(14) Chippewais de Carver et de M. Balbi. — Chippewas de Cooper et de M. Isidore Lebrun. — Cipawois, ou Cipowois de M. de Chateaubriand. — Schipiwans de Perrin du Lac. (p. 28)


(15) Ottawas de M. Balbi. — Ottaways ou Ottaouas de Carver. — Ottowas de Hunter. — Outaouas de la Hontan et Pernety. — Outaois de Diéréville. — Outaouais de Charlevoix et de M. Isidore Lebrun. — Outaouacs de la Hontan et du père Crespel. — Outaouaks de Charlevoix. — La nation des Ontaways, que les Indiens faisaient descendre du grand Castor. — M. de Chateaubriand, (p.28)


(16) Le gallon américain est à peu près de quatre litres de France. (p. 29)


(17) Je n’ai jamais vu de parent corriger un enfant, à l’exception d’une seule femme, dit Lawson ( The History of Carolina, p : 201). Il faut conclure de cette remarque, ou que Lawson a mal observé, ou plutôt que depuis un siècle le voisinage de la civilisation a modifié dans un sens très fâcheux pour les enfans le système d’éducation des Indiens. (p. 31)


(18) C’est la marte commune à pin de Samuel Hearne, vison de Buffon, mustela vison de M. Warden, pine martin ou marten de Sabine. C’est un animal répandu dans toute cette partie de l’Amérique et plus commun dans le sud que dans le nord. Le traducteur du Dernier des Mohicans a rendu le mot martin par martinet. (p. 37)


(19) Ce doit être la rivière de Marne des anciennes relations, ainsi nommée selon Lepage du Pratz, à cause de sa largeur pareille à celle de la Marne ; ce nom, donné par des géographes et des voyageurs, n’a point été connu dans le pays : on l’a nommée aussi rivière des Nactchitoches. (p. 38)


(20) Ce nom se trouve ainsi dans la Relation de Tanner. (p. 38)


(21) Portage. En parlant de certains fleuves, comme de celui de Saint-Laurent, où il y a des sauts qu’on ne peut ni remonter ni descendre en canot, on dit. faire portage pour dire porter par terre le canot et tout ce qui est dedans au delà de la chute d’eau ; et, en parlant des endroits où sont ces chutes d’eau, on les appelle portages. Il y a tant de portages, depuis là jusqu’à Quebec ! ( Dict. de l’Académie. )

Faire portage, c’est transporter les canots, par terre, d’un lieu à un autre, c’est à dire du pied d’un cataracte jusqu’au dessus, ou d’une rivière à une autre.

La Hontan, Nouveaux Voyages, t. 1, p. 276.

On fait portage aux cataractes que leur extrême hauteur rend impraticables... Deux hommes portent sur leurs épaules les canots dans les lieux de portage avec beaucoup de facilite au dessus et au dessous des cataractes.

{Le père Lafitau, t. 2, p. 218.) (p. 40)


(22) Rats musqués, petits animaux gros comme des lapins et faits comme des rats, dont les peaux sont assez estimées, pour le peu de différence qu’elles ont d’avec celles des castors. Ils sentent si fort le musc, qu’il n’y a point de civète ni de gazelle en Asie dont l’odeur soit si forte et si suave.

(La Hontan, Nouveaux Voyages, t. I, p. 80.)

Nous leur trouvâmes un grand monceau de rats sauvages qui vont à l’eau et sont gros comme conuils (lapins), et bons à merveille à manger, lesquels portent du musc comme les castors.

(Lescarbot, Hist. de la Nouvelle-France, p. 321.)

Rat musqué, petit animal de même nature à peu près que le castor ; à bien des égards, il en paraît un diminutif. Le père Charlevoix (Lettre 5 du journal d’un voyage en Amérique) donne beaucoup de détails fort intéressans sur les habitudes du rat musqué.

Samuel Hearne en parle aussi avec étendue. C’est probablement le pilori de quelques relations. (p. 45)


(23) Ces raquettes ont 18 pouces de long sur 8 de large ; de forme ovale par devant, elles se terminent en pointe par derrière ; la courbe de l’ellipse est de bois de bouleau plié et durci au feu. Les cordes transversales et longitudinales sont faites de lanières de cuir ; elles ont six lignes en tout sens ; on les renforce avec des scions d’osier. La raquette est assujettie aux pieds au moyen de trois bandelettes. Sans ces machines ingénieuses il serait impossible de faire un pas l’hiver dans ces climats ; mais elles blessent et fatiguent d’abord, parce qu’elles obligent à tourner les genoux en dedans et à écarter les jambes.

M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique, p. 179, édition de 1832.

On trouve aussi des descriptions fort étendues des raquettes à neige dans les écrits plusieurs fois cités dans ces notes de la Hontan, t. 1er, p. 73. Lafitau, t. 2, p. 220, et Charlevoix, t. 5, p. 326.

William Smith, historien de New-York, attribue en grande partie au manque de raquettes à neige le mauvais succès de l’expédition française contre les Mohawks en 1665 (The History of New-York, p. 58).

Hérodote, entre autres énigmes qu’il se plaisait à donner à deviner aux Grecs, avait dit que dans un pays du nord les hommes avaient les pieds tournés en arrière, ce qui ne les empêchait pas de courir avec agilité. L’historien suédois Rudbeck croit qu’il a voulu faire allusion à l’emploi des raquettes pour marcher sur la neige. Leur plus grande extension étant en arrière de l’homme, elles lui donnent tout à fait l’apparence d’avoir les pieds tournés en sens contraire. (p. 49)


(24) Les Indiens ont un habillement que les Français nomment mitasse, que l’on devrait plutôt nommer cuissard, puisqu’il couvre les cuisses et descend depuis les hanches jusque dans le quartier du soulier, et y entre jusqu’à la cheville du pied.

Lepage du Pratz. Hist. de la Louisiane, t. 2, p. 196.

L’auteur anonyme de la vue de la colonie espagnole du Mississipi ou des provinces de la Louisiane et Floride occidentale, en l’année 1802, donne une description un peu différente du même vêtement : les principaux d’entre eux ont des chausses de lainage ou peaux qui leur prennent de mi-cuisse jusqu’à mi-jambe, et qu’ils appellent mitasses.

Washington Irving (a tour on the prairies) les appelle des metusses ou leggings.

Les Canadiens français donnent indifféremment à ce vêtement le nom de leggins et celui de mitasses. Nous avons dû adopter la dénomination d’origine française. — Bossu (Nouveaux Voyages dans l’Amérique septentrionale, p. 105) les définit ainsi : « Espèce de bas sans pieds, faits de peaux de chevreuils passées, qui servent aux hommes pour aller à la chasse dans le bois, et pour les garantir des épines et des ronces, comme aussi de la morsure des serpens à sonnettes. » (p. 49)


(25) En guise d’allumettes, ils ont un morceau de bois pourri et bien sec, qui brûle incessamment jusqu’à ce qu’il soit consumé ; dès qu’il a pris, ils le mettent dans l’écorce de cèdre pulvérisée, et soufflent doucement jusqu’à ce qu’elle soit enflàmée.

(Lafitau, t. 2, p. 242.)

Leur spunk est une sorte d’écorce molle. Cette substance, en général de couleur cannelle, pousse dans les creux des chênes, des hickorys et de quelques autres arbres d’où on l’enlève avec une hache. Les Indiens en portent toujours avec eux au lieu de briquet. Le spunkwood est bien préférable.

(Lawson, The history of Carolina, p. 204.) (p. 50)


(26) Makigo de Perrin du Lac. C’est une tribu d’Ojibbeways qui, selon l’éditeur américain, ne jouit pas d’une bonne réputation. (p. 50.)


(27) L’hospitalité est la dernière vertu sauvage qui soit restée aux Indiens, au milieu des vices de la civilisation européenne. »

M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique, t. Ier, p. 37, édit. de i832.

Quemcumque mortalium arcere tecto, nefas habetur. Pro fortuna quisque apparatis epulis excipit ... notum ignotumque, quantum ad jus hospitii nemo discernit. Tacite, De moribus germanorum. (p. 51)


(28) La note consacrée plus loin au moose parlera du caribou. (p. 51)


(29) Rainy-lake, littéralement lac pluvieux. M. Balbi et le traducteur de Carver, avec beaucoup d’autres géographes et voyageurs, le nomment lac de la Pluie. (p. 55)


(30) Winnipeg. — Winnipie. — Ouinipeg. — Ouinipique ou winnepeck de Carver ; Owinipike de Perrin du Lac. (p. 57)


(31) Sans discuter aussi savamment que le docteur Obed Battius de la Prairie sur le buffle et le bison, nous n’avons pas cru devoir, dans cette relation, traduire le mot buffaloe par le mot correspondant de buffle. C’est à tort que ce dernier nom, appartenant à un animal bien connu, est devenu, dans le dialecte anglo-américain, d’une acception générale pour désigner le bison, bos americanus de Gmelin, bos bison d’Erxleben, bœuf illinois ou bœuf sauvage et à bosse des vieilles relations. Ce nom de bison était donné par les Grecs et les Latins à une espèce de taureau sauvage, l’aurochs, probablement, que, dans son Histoire des Celtes, Pelloulier a confondu avec l’élan. (p. 62)


(32) Les trappes employées contre ces animaux sont des planches plus ou moins épaisses, plus ou moins larges. On fait un trou dans la neige : une des extrémités des planches est posée à terre, l’autre extrémité est élevée sur trois morceaux de bois agencés dans la forme du chiffre 4. L’amorce s’attache à l’un des jambages de ce chiffre ; l’animal qui la veut saisir s’introduit sous la planche, tire à soi l’appât, abat la planche, est écrasé.

M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique. (p. 63)


(33) Creeks de Bell et de M. Adrien Balbi. — Criques de M. de Chateaubriand. — Les Kilistinous ou Cristinaux, que nos Canadiens appellent Criques. Père Charlevoix. (p. 64)


(34) Assiniboins ou Asseniboines de M. Adrien Balbi. — Assiniboines de Cooper. — Assiniboils du père Charlevoix et de M. de Chateaubriand. — Assinipoils ou Ossenibonies de Carver. — Assimpouals de la Hontan. — L’éditeur américain dit que ce nom signifie, dans le langage indien, rôtisseurs de pierres, parce que les Assinneboins cuisent leurs vivres avec des pierres chauffées. (p. 64)


(35) On trouve chez la plupart des voyageurs de nombreux détails sur les cabanes que les sauvages américains élèvent en moins d’une heure dans leurs campemens. Le père Lafitau (t. 2, p. 241) dit que, dans leurs marches, quelques uns portent avec eux des écorces de bouleau, roulées comme nos cartes géographiques, avec quoi ils ont bientôt fait et dressé une espèce de tente et de cabanage.

Nous aurions pu citer un grand nombre d’autorités sur les curieux détails de ces constructions improvisées, sur les procédés ingénieux des sauvages pour se garantir du froid, sur de longues écorces qu’ils savent emboîter comme nos tuiles creuses pour se préserver de la pluie. Nous nous bornerons à citer un vieux missionnaire des premières années du dix-septième siècle, dont la relation n’aurait guère à subir, au dix-neuvième, que des modifications de style.

« Quelque part qu’ils soyent arriués, la première chose c’est de faire du feu et se cabaner, ce qu’ils ont faict dans une heure ou deux, souuent en demy-hëure. Les femmes vont au bois et en apportent des perches, lesquelles on dispose par en bas en rond à l’entour du feu, et par en haut, on les enfourche entre elles pyramidalement, de manière qu’elles se reposent l’une contre l’autre, droit au dessus du feu, car là est la cheminée. Sur les perches on iette des peaux, ou bien des nattes ou des escorces. Au pied des perches, dessous les peaux, se mettent les sacs. Toute la place à l’entour du feu est ionchée de fueilles de pin, afin de ne pas sentir l’humidité de la terre. Dessus les fueilles de sapin ils iettent souvent des nattes ou des peaux de loups marins aussi délicates que le velours ; là dessus ils s’estendent à l’entour du feu, ayant la teste sur leurs sacs, et, ce qu’on ne croiroit pas, ils sont très chaudement, léans dedans à très petit feu, voire aux plus grandes rigueurs de l’hiuer. »

Le père Biard, Relation de la Nouvelle France (1616), p. 40. (p. 69)


(36) « C’est une coutume établie parmi tous ces naturels, que le jeune chasseur ne mange jamais de son premier bœuf, ours, poisson, ou tout autre gibier. » — Lawson, n° 210.

Cette coutume paraît s’être modifiée, car Tanner mentionne plusieurs festins semblables, et ne parle jamais de l’abstinence du jeune chasseur.

Le même usage se retrouve chez les peuplades de l’Amérique la plus septentrionale. Nous lisons dans l’Histoire des Voyages :

« A quinze ou seize ans, l’enfant (groenlandais) suit son père à la pêche du veau marin. Le premier monstre qu’il a pris doit servir à régaler toute sa famille et le voisinage. Durant ce festin, le jeune homme raconte son exploit, et comment il s’est rendu maître de sa proie. Tout le monde admire et loue sa dextérité, vante le goût délicieux de la bête qu’il a tuée, et, dès ce jour de gloire et de triomphe, les femmes songent à trouver une compagne au vainqueur du monstre. »

Histoire générale des Voyages, édit. de 1780, t. 18, p. 304. (p. 71)


(37) Cet animal, assez commun dans les déserts de l’Amérique, est souvent désigné par les noms généraux de cerf, daim, ou chevreuil d’Amérique. Diverses circonstances portent à croire que, dans un grand nombre d’anciennes relations, il a été appelé l’orignal ; on l’a nommé aussi l’élan de Terre-Neuve, et quelquefois le caribou ; mais nous voyons que Tanner distingue le caribou du moose. C’est le cervus alces de Linnée, souvent pris mal à propos pour le renne {cervus tarandus). M. Warden dit que les naturalistes français ont confondu cette espèce de cerf avec l’élan, mais qu’elle en diffère à plusieurs égards, quoiqu’elle ait à peu près la même taille et la même forme. Nous avons cru devoir conserver la dénomination anglo-américaine, en évitant toutefois de l’écrire selon la prononciation française (mouse), qui nous aurait exposé à faire confondre avec la souris un quadrupède de la grosseur d’un élan. (p. 71)


(38) C’est le typha latifolia des botanistes. Il y a dans le pays un lac du même nom ainsi prononcé par les Indiens, quoique sur les cartes américaines il s’écrive puckaway.

Les Indiens trouvent, dit M. de Chateaubriand (Voyage en Amérique), le toit de leur chaumière dans l’écorce du bois blanc.

« Ce sont nattes faictes de roseaux tendres, beaucoup plus minces, et délicates que les nostres de paille, si artistement tissuës, que quand elles pendent, l’eau coule tout au long, sans point les précer. »

Le père Biard, Relation de la Nouvelle-France, p. 4a. (p. 76)


(39) Lieu de dépôt, sacré autrefois pour tous les Indiens avant leurs relations de trafic avec les Européens, (p.77)


(40) Mandans de M. de Chateaubriand. — Mandanes de M. Balbi. — Mandannes de Carver. (p. 79)

(41) Olaus Magnus, dans son ouvrage de Gentibus septentrionalibus, liv. 2, p. 16, parle de l’usage adopté au Groenland de se servir de canots de cuir. (p. 79)


(42) Surnom donné à ces Indiens, parce qu’ils rôtissent leurs viandes avec des broches de bois.

(Note de l’éditeur américain.) (p. 81)


(43) M. Isidore Lebrun, dans son Tableau statistique et politique des deux Canadas, donne des détails fort étendus sur la constitution des deux compagnies, (p.81)


(44) Les blancs appellent cette peuplade les Minnetarees.

(Note de l’éditeur américain. ) (p. 82)


(45) Le mot fall, employé fréquemment dans la relation de Tanner, signifie littéralement la chute... L’automne se nomme fall dans ce pays, dit Basil Hall, n’est-ce pas un mot singulièrement expressif ?... On a cru devoir préférer dans cette traduction le terme de chute des feuilles, plus conforme aux habitudes indiennes et aux vieilles relations. John Smith, l’historien des premiers établissemens de la Virginie, dit que la chute des feuilles était, chez les Indiens, la dernière des cinq saisons.

M. Michaud nous apprend, dans l’Histoire des Croisades, que les Prussiens, idolâtres encore et incivilisés au treizième siècle, connaissaient le mois de la chute des feuilles. (p. 82)


(46) C’est ce même sirop qui, connu autrefois à Paris sous le nom de sucre du Canada, se vendait à des prix exorbitans : il est produit par la sève des érables. Voici, à ce sujet, quelques détails donnés par les voyageurs :

« Ces érables ont une sève admirable, et telle qu’il n’y a point de limonade ni d’eau de cerise qui aient aussi bon goût, ni de breuvage au monde qui soit plus salutaire. Pour en tirer cette liqueur, on taille l’arbre deux pouces en avant dans le bois ; et cette taille, qui a dix ou douze pouces de longueur, est faite de biais. Au bas de cette coupe, on enchâsse un couteau dans l’arbre aussi de biais, tellement que l’eau, coulant de cette taille comme dans une gouttière, et rencontrant le couteau qui la traverse, elle coule le long de ce couteau, sous lequel on a soin de mettre des vases pour la contenir. Tel arbre en peut rendre cinq ou six bouteilles par jour, et tel habitant du Canada en pourrait ramasser vingt barriques du matin au soir, s’il voulait entailler tous les érables de son habitation. Cette coupe ne porte aucun dommage à l’arbre. Les érables des pays septentrionaux ont plus de sève que ceux des parties méridionales, mais cette sève n’a pas tant de douceur. »

La Hontan, Mém. de l’Amérique, t. 2, p. 59.

« Lorsque la sève commence à monter aux arbres, dit Charlevoix, on fait une entaille dans le tronc de l’érable, et, par le moyen d’un morceau de bois qu’on y insère et sur lequel l’eau coule comme sur une gouttière, cette eau est reçue dans un vaisseau qu’on met dessous. Pour qu’elle coule avec abondance, il faut qu’il y ait beaucoup de neige sur la terre, qu’il ait gelé pendant la nuit, que le ciel soit serein et que le vent ne soit pas trop froid. A mesure que la sève s’épaissit, elle coule moins, et au bout de quelque temps elle s’arrête tout à fait. L’érable à sucre ne vient que sur un sol très fécond. Pendant l’ascension de la sève, on enfonce des tubes dans son tronc, qui la conduisent dans des jattes déposées au pied de l’arbre. On fait ensuite évaporer, au soleil ou sur le feu la partie aqueuse de cette sève, qui donne après cette opération un sucre un peu brun inférieur à celui de la canne à sucre. » (Bayard, Voyage dans l’intérieur des États-Unis, p. 73.)

Duhamel, dans son Traité des Arbres et Arbustes, entre dans d’assez longs détails sur la manière de récolter ce sucre. On peut consulter aussi M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique, p. 143, édit. de i832 ; et Natchez, t. 1er, p. 17 et 26, édit. de 1826. — Charlevoix, t. 5, p. 179. — Lebrun, p. 389. Les Pionniers de Cooper, ch. 20 et longue note à la fin de la traduction française. (p. 94)


(47) Nous n’avons trouvé dans aucune relation rien qui ait rapport à cette peuplade indienne ; mais les différentes tribus avec leurs diverses populations forment un catalogue immense tout à fait disproportionné avec le petit nombre des hommes rouges. — Il en est de même des pieds noirs. (p. 96)


(48) Littéralement persil des vaches. Nous ne trouvons dans aucun ouvrage de botanique le nom ni la description de cette plante. (p. 98)


(49) Les Ottawwaws donnent aux très grands lacs le nom de Kitchegawme ; ils en reconnaissent cinq : le lac Supérieur, qu’ils appellent communément le Kitchegawme ojibbeitay ; deux ottawwaws, le Huron et le Michigan, et enfin FErié et l’Ontario. Ils appellent Sahkiegunnun le lac Winnipeg et les innombrables lacs du Nord-Ouest. — Note de l’éditeur américain. (p. 98)


(50) Basil Hall parle d’ornemens en argent dont la grosseur varie depuis celle d’une montre jusqu’à celle d’une soupière. (p. 102)


(51) Le père Lafitau (Mœurs des sauvages amériquains, comparées aux mœurs des premiers temps, t. 2, p. 220) donne une très longue note fort intéressante sur les traîneaux des Indiens. (p. 106)


(52) Cette exclamation de la vieille Indienne prouve, contrairement à toutes les relations, que, dans les mœurs sauvages de l’Amérique, le fils adoptif n’est pas considéré par une femme comme absolument l’égal de l’enfant qu’elle a porté dans son sein. (p. 113)


(53) « Nous passons les sept et huict jours, voire les dix, aucunefois sans manger, si n’en mourons point pour cela. ».

(Le père Biard, Relation de la Nouvelle-France, p. 70.) (p. 120)


(54) Ce poisson paraît être une clupée. (p. 135)


(55) Le mot de médecine s’applique, dans les relations américaines, aux remèdes et aux amulettes. D’après les habitudes de Net-no-kwa, il est probable que ce mot est employé ici dans sa double acception. M. de Chateaubriand se sert du terme de sac à médecine. « Les Indiens, dit John Hunter, possèdent, en général, au nombre des provisions les plus essentielles de leurs cabanes, des écorces, des racines et dés herbes médicinales, et même dans leurs voyages, celles dont l’usage est le plus fréquent font partie de leurs bagages indispensables.

» La plupart des familles ont leur sac à médecine ou sac sacré, fait en peau de castor ou de loutre ornée avec soin, et qui renferme les petits objets nécessaires à leur art médical et à leur culte.

» L’usage de ces sacs varie dans les différentes tribus ; quelquefois ils sont consacrés à un objet unique, quelquefois aussi la diversité de leur contenu en fait de véritables pots-pourris ; mais ils sont toujours considérés comme sacrés, et je ne me rappelle pas un seul exemple de leur violation par des mains profanes. » (p. 149)


(56) Selon John Hunter, la peau de castor est l’unité monétaire des naturels de l’Amérique du nord. (p. 154)


(57) Les couvertures fabriquées par les Européens, et qui sont aujourd’hui le principal vêtement des Indiens, ont le plus grand rapport de forme avec les manteaux de fourrures dont ils couvraient jadis leur nudité. M. de Chateaubriand définit ce vêtement un morceau de flanelle jeté sur leurs épaules.

(Voyage en Amérique, p. 63, édit. de 1832.)

« La peau de buffle dont ils s’enveloppaient et qui leur servait de lit a été remplacée par des couvertures de laine ou de drap qu’ils portent dans toutes les saisons. Presque toutes les nations avec lesquelles les blancs commercent sont vêtues de même. »

( Perrin du Lac, Voyage chez les Nations sauvages du Missouri ; 1802. ) (p. 161)

(58) De malheureux Chippewas, amenés ainsi en Angleterre, y ont paru d’abord sur quelques théâtres, pour être ensuite abandonnés à la charité publique ; un prince de la maison royale vient de les faire embarquer à ses frais pour le Canada. (p. 171)


(59) Prairie Hen. C’est le tetrao urophasianus de Charles Bonaparte, sorte de grosse gélinotte nouvellement décrite et commune aux sources du Missouri : plusieurs voyageurs l’appellent à tort coq de bruyère. (p. 173)


(60) Nous n’avons découvert aucun indice sur ces. Indiens. — Les différentes tribus avec leurs subdivisions forment un catalogue immense. (p. 174)


(61) Needjee, mon ami, est un terme communément employé dans des conversations amicales, mais, comme dans notre langue, avec une certaine inflexion de voix, c’est souvent aussi une expression de menace.

( Note de l’éditeur américain. ) (p. 175)


(62) La rivière du Lac des joncs. (p. 180)


(63) « Pourquoi trouve-t-on tant de charme à la vie sauvage ? Pourquoi l’homme le plus accoutumé à exercer sa pensée s’oublie-t-il joyeusement dans le tumulte d’une chasse ? Courir dans les bois, poursuivre les bêtes sauvages, bâtir sa hutte, allumer son feu, apprêter soi-même son repas auprès d’une source est certainement un très grand plaisir. Mille Européens ont connu ce plaisir et n’en ont plus voulu d’autre. »

(M. de Chateaubriand, Voyage en Amérique.}

« C’est un fait remarquable que les blancs, amenés au milieu des Indiens, s’attachent sans réserve à leurs coutumes et ne les quittent que rarement. J’ai vu deux exemples de blancs qui, arrivés à l’âge d’homme, ont renoncé à toutes leurs relations et aux habitudes de la vie civilisée, pour adopter toutes les mœurs des Indiens. »

(John Hunter, p. 22. )

Le gouverneur Denonville écrivait, en i683 : « Ceux des sauvages qui se sont approchés de nous ne se sont pas francisés, et les Français qui les ont hantés sont devenus sauvages. » Saint-John Creve-Cœur, dans ses Lettres d’un Cultivateur américain, parle, avec détails, de jeunes blancs des frontières qui vont se joindre aux sauvages. Il serait trop long de citer toutes les autorités qui donnent force à cet argument contre la civilisation. (p. 181)


(64) Cette observation est identique avec celle qui a été faite, en Europe, sur les cerfs et les daims. (p. 189)


(65) « Quand le soleil commence d’avoir assez de force pour fondre la neige, la gelée de la nuit faisant comme une croûte sur la superficie de cette neige fondue pendant le jour, l’orignal, qui est pesant, la casse avec son pied fourchu, s’écorche la jambe, et a de la peine à se tirer des trous qu’il s’est creusés. Hors de là, et surtout quand il y a peu de neiges on ne l’approche pas de près sans peine. » (Charlevoix, Journal, let. 7. )

Il paraît cependant que l’orignal des vieilles relations est le moose, et non l’élan. (p. 201)


(66) Lac Leech ou des Sangsues de M. Balbi. (p. 205)

(67 et 68) Perrin du Lac, p. 352 de son Voyage dans les deux Louisianes et chez les Sauvages du Missouri, donne d’étranges détails sur cette bizarrerie de mœurs sauvages. (p. 206)


(69 et 70) Jebing neezh o shin naut : Deux morts reposent là. (Note de l’éditeur américain.) (p. 211)


(71) « Les premières démarches doivent être faites par les matrones ; mais il n’est pas ordinaire qu’il se fasse aucune avance du côté des parens de la fille. Ce n’est pas que, si quelqu’une tardait trop à être recherchée, sa famille n’agît sous main pour faire penser à elle, mais on y apporte de grands ménagemens. »

(Charlevoix, Journal, let. 19, t. 5, p. 420.) (p. 216)


(72) L’auteur anonyme de la Vue des provinces de la Louisiane dit, contradictoirement aux observations de Tanner : « Le suicide, cet acte de violence et de désespoir, qu’enfantèrent le dégoût de la vie et le poids du malheur, est assez commun parmi les nations les mieux policées, et, pour ainsi dire, inconnu chez les sauvages. (p. 223)


(73) « Multi superstites bellorum, infamiam laqueo finierunt. » (Tacite, De Moribus Germanorum.) (p. 223)


(74) « Aleam (quod mirere) sobrii inter seria exercent, tanta lucrandi, perdendive temeritate, ut cum omnia defecerunt, extremo ac novissimo jactu de libertate et de corpore contendant. » (Tacite, De moribus Germanorum.) (p. 228)

(75) « Le jeu de noyaux est un jeu de hasard, ils sont noirs d’un côté et blancs de l’autre ; on n’y joue qu’avec huit seulement. On les met dans un plat qu’on pose à terre, après avoir fait sauter les noyaux en l’air. Le côté noir est le bon ; le nombre impair gagne, et les huit blancs ou noirs gagnent double, ce qui n’arrive pas souvent.» (La Hontan, Mém. de l’Amérique, t. 2, p. m.)

Lafitau, t. 2, p. 340, explique, avec les développemens les plus complets, le jeu des noyaux, marqués des deux côtés, l’un noir, l’autre blanc.

Charlevoix, t. 5, p. 384 et suiv., et t. 6, p. 26 et suiv., donne de longs et curieux détails sur les jeux de hasard auxquels les sauvages américains se livrent avec une véritable passion. (p. 229)


(76) « Dotem non uxor marito, sed uxori maritus offert. » (Tacite, De Moribus Germanorum.) (p. 240)


(77) L’yard d’Angleterre est un peu moins d’un mètre, (p. 247)


(78) » Quamvis junior, quamvis robustior, alligari se ac venire patitur. »

(Tacite, De Moribus Germanorum.) (p. 251)


(79) « Nec regibus infinita aut libera potestas ; et duces exemplo potius quam imperio... præsunt. »

(Tacite, De Moribus Germanorum.)

« L’autorité d’un chef indien est loin d’être despotique... : il tient son principal pouvoir de ses qualités personnelles. » (Cooper, Les Puritains d’Amérique, ch. 23, p. 365.) (p. 254)

(80) Samuel Hearne (t. 2, p. 212 de la traduction française) consacre une notice assez développée aux mœurs du porc-épic. (p. 263)


(81) Samuel Hearne consacre d’assez longs détails (t. 2, p. 176 de la relation de son voyage, à la description du we-was-kish ou daim rouge, le plus stupide de tous les animaux de la race des daims. (p. 265)


(82) « Les ours rougeâtres sont méchans, ils viennent effrontément attaquer les chasseurs, au lieu que les noirs s’enfuient. Les premiers sont plus petits et plus agiles que les derniers. »

(La Hontan, Mémoires de l’Amérique, t. 2, p. 40. )

Buffon donne beaucoup de détails sur les variétés de couleurs parmi les ours d’une même espèce. (p. 271)


(83) « D’un seul ours on tire quelquefois plus de cent vingt pots de cette huile ou graisse. » (Buffon.) (p. 273)


(84) « Parmi ces plantes, il en est une qui mérite une attention particulière : c’est celle qu’ils emploient à détruire ou modérer l’action du feu. Sur le rapport que l’on m’en avait fait, je sollicitai un sauvage de me la faire connaître ; aussitôt il m’apporta deux petites racines auxquelles tenaient encore quelques feuilles. Curieux de la lui voir employer, et craignant qu’il ne me trompât, je lui en présentai un morceau, dont je l’engageai à faire usage. Il le prit dans sa bouche, le mâcha quelques instans et s’en frotta ensuite fortement les mains. Cela fait, il me demanda des charbons. Je lui en donnai successivement trois, les plus ardens qu’il me fut possible de me procurer. Il les éteignit les uns après les autres en les frottant légèrement, sans éprouver la moindre douleur et sans que sa peau en fût en aucune manière altérée. Je lui en mis ensuite dans la bouche ; il les enflamma avec son souffle, en les tenant entre les dents, et il les mâcha doucement sans aucune apparence de douleur. Il répéta cette expérience à trois reprises, m’assurant que, s’il avait une plus grande quantité de cette racine, il ferait des choses,qui me paraîtraient bien plus extraordinaires. » (Perrin du Lac, Voyage dans les deux Louisianes, p. 246.)

Charlevoix donne aussi des détails fort étendus sur cette étrange propriété d’un suc végétal. (Tom. 5, liv. 15, p. 338.) (p. 283)


(85) Le nom de ce chef distingué est écrit Wanotan, dans la Relation de la seconde expédition du major Long. Cette orthographe donne de la prononciation de ce nom une idée aussi inexacte que le portrait gravé dans cet ouvrage reproduit mal la beauté de sa figure et de sa personne. (Note de John Tanner.) (p. 288)


(86) M. Balbi mentionne cette tribu des Sioux, à la page 1003 de son Abrégé de géographie. (p. 288)


NOTES.


(1) C’est une des espèces de psoralea qui abondent, dans les contrées ouvertes du Missouri. Bouillies ou rôties, ses racines sont fort agréables au goût et très nourrissantes ; mais leur usage exclusif cause, d’ordinaire, des dérangemens d’entrailles.

(Note de l’éditeur américain.) (p. 3)


(2) Pemmican. — Essence de viande séchée à un feu de chêne et d’orme, opération dans laquelle on réduit six livres de meilleur bœuf en une seule. Ces viandes réduites ont l’apparence et peut-être même un peu le goût des saucisses allemandes, avec cette différence que le prix en est, en Angleterre, de 17 schellings la livre. — Parry, dans son voyage de 1827, en avait deux mille livres.

« Il fallut nous arrêter deux ou trois jours pour sécher et réduire en poudre la chair de quelques bœufs musqués. N’importe quel soit l’animal, sa chair, ainsi préparée, offre un aliment sain et appétissant, toujours prêt et d’un transport facile. Il est connu dans la baie d’Hudson sous le nom de Thew-Agon, et parmi les Indiens du nord, sous celui d’Achées. »

(Voyage de Samuel Hearne, v. I, p. 60. )

On coupe les parties maigres de l’animal en petites tranches que l’on fait sécher au soleil ou à un feu modéré, pour les broyer ensuite entre deux pierres et les réduire en une poudre grossière.

( Notes du Voyage de Hearne. ) (p. 3)


(3) « Plusieurs de nos chasseurs, exposés plusieurs heures à la réverbération des rayons du soleil sur la neige, revenaient, le soir, avec une inflammation douloureuse aux yeux, connue, en Amérique, sous le nom d’aveuglement de neige : on y éprouve alors la même irritation que s’ils étaient remplis de poussière et de particules de sable. »

(Voyage de Parry, p. 175.) (p. 27)


(4) La rivière du Bison. (p. 27)


(5) « Je fus rendre visite au chef des Miamis : c’est un grand homme, bien fait, mais fort disgracié, car il n’a point de nez ; on m’a dit que ce malheur lui était arrivé dans une débauche. »

(Charlevoix, journal, 22, t. 6, p. 26.)

« Ces sauvages, après avoir fait leur emplette, boivent excessivement... ; ils se querellent, se battent, se mangent le nez. »

La Hontan, Nouveaux Voyages, t. I, p. 64.

« Ceux d’entre nous qui sont tarez, comme borgnes, lousches, camus, etc., sont aussi tost remarqués par eux, et mocqués largement, spécialement par derrière, ( et quand ils sont entr’eux, car ils sont bons compagnons et ont le mot et sobriquet à commandement. »

Le père Biard. (Relation de la Nouvelle-France, p. 38.)

On trouve, dans l’Histoire des nations civilisées, des traits semblables à cet acte de véritables barbares. En voici un qui appartient aux annales du bas empire ; il s’agit d’un combat très populaire entre une reine et la maîtresse du roi son mari.

« Finalement, après plusieurs coups de griffes, de pieds et de dents (armes propres des femmes colères), la Royne (Hélène paléologue), faschée outre mesure pour la grande résistance que luy faisoit sa partie adverse, et se voyant près d’estre vaincue, se délibère de jouer à quitte ou à double, et rassemblant en un toute sa force, jalousie et rage, elle se rua d’une telle animosité sur ceste pauvrette, qu’à faulte de cousteau, de ses propres dents elle luy tronçonna le nez : qui fut cause de la fin de tant cruel, brave, furieux et chevaleureux combat. Depuis, pour ce qu’en ceste meslée la concubine y perdit son nez, elle fut appellée par les Cypriots Eomomutène, qui vault autant que nez couppé. »

Le père Etienne de Lusignan. (Histoire générale de l’isle et royaume de Cypre, p. 156.) (p. 34)


(6) Pluriel, Muzzyneneenug. — Ne croirait-on pas lire une anecdote française contemporaine des Valois ? (p. 58)


(7) On le nomme aussi le lac du Diable, et sur la carte de la compagnie du Nord-Ouest le lac de Dieu (god’s lake).

(Note de l’éditeur américain.) (p. 70)


(8) Spring deer. C’est le cervus Virginianus, cerf de Virginie, ou, selon quelques auteurs, le Guazoupoucou, ou cervus paludosus de d’Azara. Nous penchons pour la première opinion (p. 70)


(9) « Le serpent a quelque chose de mystérieux chez tous les idolâtres des Indes orientales, de la Chine et du Japon, comme chez tous les anciens païens ; c’est aussi la même chose chez tous les sauvages de l’Amérique. »

(Lafitau, t. I, p. 247.) (p. 95)


(10) Me-nau-zhe-taw-naun. (p. 100)


(11) M. Balbi donne quelques détails sur cet établissement à la page 1153 de son Abrégé de Géographie. (p. 115)


(12) Il y a une scène à peu près analogue dans le chapitre vingt-huitième de la Prairie de Cooper. (p. 128)


(13) « Il s’y trouve quantité de grozelles rouges, vertes et bleues. »

(Lescarbot, Hist. de la Nouvelle-France, p. 343.)

« Les bluets sont de certains petits grains, comme de petites cerises, mais noirs et tout à fait ronds ; la plante qui les produit est de la grandeur des framboisiers... : le» sauvages du Nord en font une moisson durant l’été, qui leur est d’un grand secours, et surtout lorsque la chasse leur manque. »

(La Hontan, Mémoires de l’Amérique, t. 2, p. 65. )

« Le bluet est un arbuste qui excède de peu nos plus grands groseilliers, que l’on laisserait croître sans les arrêter. Ses fruits sont bleus et de la forme de la groseille, mais détachés les uns des autres et non par grappes. Les grains ont un goût de groseille sucrée ; on en fait une liqueur très agréable en la mettant dans de l’eau de vie, même sans sucre. On lui attribue plusieurs vertus que je ne connais pas assez pour en répondre. Cet arbuste se plaît dans une terre maigre et graveleuse. » (Lepage du Pratz, Histoire de la Louisiane, t. 2, p. 22.)

Bossu (Nouveaux Voyages dans l’Amérique septentrionale, p. 237) définit le bluet un petit fruit qui croît dans les bois et qu’ils font sécher, comme nous faisons sécher le raisin.

Ce fruit, dit Samuel Hearne (t. II, pJ 325 de la Traduction française), est de la grosseur d’une mûre, et croît sur des buissons qui ont quelquefois dix-huit à vingt-quatre pouces de haut. Il mûrit rarement avant septembre, époque où les feuilles de l’arbuste qui le produit prennent une belle teinte rouge. Le fruit, quoique petit, est précédé d’une fleur dont la beauté égale celle du premier, et qui est très estimée pour son parfum. (p. 145)


(14) Quelques circonstances de ce meurtre semblent se rapporter à celui de Keveny, pour lequel Charles de Reinhard et Archibald Maclellan furent traduits eu justice à Québec en 1818, et le premier condamné à mort ; de Reinhard, Mainville et Jose ou Joseph Indien, nommé aussi le fils de la perdrix blanche, semblent avoir été les acteurs de ce crime. Il ne serait pas surprenant que Tanner, qui était alors avec les Indiens les plus sauvages, eût estropié des noms étrangers, ou se fût mépris sur le rang et l’importance de quelques hommes de la race européenne.

Note de l’éditeur américain, (p. 157)


(15) La relation de l’expédition de lord Selkirk a été traduite en français et imprimée à Montréal (Canada), en 1818. Elle forme un in-8o de 222 pages.

Lord Selkirk, en 1814, a traité en fief absolu d’un territoire situé aux abords de la rivière Rouge, contenant environ 116000 milles carrés. C’est deux fois la superficie de l’Angleterre.

M. Adrien Balbi donne, dans son Abrégé de Géographie, p. 1153, des détails fort curieux sur cet établissement. (p. 159)


(16) Selon M. Isidore Lebrun (Tableau statistique et politique des deux Canadas), ou les appelle quelquefois les brûlés. (p. 169).


(17) Presque tous les noms des blancs cités dans ce récit sont grossièrement estropiés : tous ont été écrits tels que se les rappelait le narrateur, chaque fois que son éditeur ne les connaissait pas assez pour les rectifier avec certitude. Codman a été mis vraisemblablement pour Coltman ; dans d’autres passages, Maveen pour Mainville ; Tussenon pour d’Orsonnens, etc. Il est même probable que plusieurs noms se sont confondus dans la mémoire de notre chasseur lui-même, qui paraît tenir plus souvent ses détails des Indiens que des blancs. C’est ainsi que, dans sa narration du meurtre du gouverneur pour la compagnie de la baie d’Hudson, il donna à cet agent le nom de Mac-Donald ou Mac-Dollond, tandis que les faits semblent se rapporter à la fin tragique de M. Semple, l’une des victimes de la rivalité sanglante survenue entre les deux compagnies. De telles erreurs, dues presque toutes à un défaut de prononciation, ne sont pas de nature à affaiblir l’authenticité de cette humble narration. — Note de l’éditeur américain. (p. 182)


(18) « Autant ces peuples sont heureux à guérir les plaies et les fractures, autant sont-ils peu habiles à traiter les maladies internes. »

(Charlevoix, t. I, p. 316.) (p. 209)


(19) Ce nom veut dire ours, dans la langue des Ojibbeways, un ours était le totem d’Oto-pun-ne-be.

Note de l’éditeur américain, (p. 210)


(20) Ce même Kish-kau-ko, dont Tanner prononce le nom Gish-gau-go, a été très connu dans le Michigan et sur d’autres points de la frontière du nord-ouest par le nombre de ses meurtres et de ses déprédations. Il est mort en prison à Détroit, dans l’automne de 1825.

Note de l’éditeur américain . (p. 219)

(21) Le père Charlevoix dit, dans la lettre dix-neuvième de son Journal, t. 5, p. 427 :

« On n’appelle jamais un homme par son nom propre, quand on lui parle dans le discours familier ; ce serait une impolitesse. »

Plusieurs passages des mémoires de Tanner, et cette partie surtout de son récit, contredisent l’observation de Charlevoix ; mais la fréquentation des blancs et la vie de la frontière ont dû altérer cet usage. (p. 223)


(22) Pottawatameh de M. Adrien Balbi ; Poutéouatamis de la Hontan et de Charlevoix. (p. 226)


(23) Les lois chez les Indiens ne recherchent point l’homicide : la vengeance de ce crime est abandonnée aux familles.

(M. de Chateaubriand, Natchez, t. 1, p. 122.) (p. 228).


(24) « Il s’en trouve qui refusent de le recevoir, pour ne pas avoir toujours devant les yeux un objet aussi désagréable que doit l’être, par exemple, pour une mère, l’assassin de son fils ; mais le plus grand nombre des femmes adoptent véritablement ces sortes d’esclaves, et commencent à les regarder, dès qu’ils leur sont livrés, avec les mêmes yeux qu’elles regardaient cet enfant qu’elles ont perdu, qui était tout ce qu’elles avaient de plus cher, et tout le soutien de leur cabane ; et elles ont pour eux dans la suite les mêmes égards que si c’était leur propre fils. »

Le père Lafitau. (Mœurs des Sauvages amériquains, comparées aux Mœurs des premiers temps, t. 1, p. 494.) (p. 230)

(25) « Peu importe au hardi driver américain que les voyageurs qu’il conduit arrivent sains et saufs ; pourvu que le mail, grand sac de cuir qui contient les lettres et les journaux, vienne à bon port, c’est là pour lui le point important ; le reste n’est qu’accessoire. »

Eugène Ney. {Revue des Deux-Mondes, mars 1833, p. 541.)

« J’ai parcouru une partie des frontières des États-Unis sur une espèce de charrette découverte qu’on appelait la malle ; nous marchions grand train nuit et jour par des chemins à peine frayés, au milieu d’immenses forêts d’arbres verts : lorsque l’obscurité devenait impénétrable, mon conducteur allumait des branches de mélèze, et nous continuions notre route à leur clarté. De loin en loin, on rencontrait une chaumière au milieu des bois : c’était l’hôtel de la poste. Le courrier jetait à la porte de cette demeure isolée un énorme paquet de lettres, et nous reprenions notre course au galop, laissant à chaque habitant du voisinage le soin de venir chercher sa part du trésor. »

Alexis de Tocqueville. (De la Démocratie en Amérique, t. 2, p. 245. ) (p. 249)


(26) Aux États-Unis d’Amérique, le titre de colonel équivaut à peu près à la valeur du même rang dans nos gardes nationales. Les Américains, malgré leur prétention à l’amour de l’égalité, tirent une grande vanité de cette puérile distinction. (p. 258)


(27) « Après avoir logé le cadavre, on fait une voûte presque au niveau du sol avec des écorces et des pieux qu’où charge de terre et de pierres à une certaine hauteur... On enferme après cela tout cet espace, en bâtissant au dessus une loge avec des planches, ou bien on l’entoure avec des perches qu’on assujettit par le haut, où elles se réunissent en forme conique ou pyramidale. »

Le père Lafitau. (Mœurs des Sauvages amériquains, comparées aux Mœurs des anciens temps, t. 2, p. 41.) (p. 260)


(28) Ces mémoires ont été publiés à New-York, en 1830. (p. 274)


(29) Voici un abus de la force tout à fait analogue, rapporté par Samuel Hearne (p. 163, t. I de la traduction française) :

« Souvent, lorsque les femmes des plus forts se trouvent surchargées, en route, de fourrures ou de provisions, ceux-ci ne se font aucun scrupule de faire porter une partie de leurs bagages par les femmes de leurs camarades moins robustes. » (p. 293)


(30) « C’est un droit et une coutume chez tous les sauvages de l’Amérique, que les enfans appartiennent à leur mère. Si deux Indiens, après avoir long-temps vécu ensemble comme mari et femme, viennent à se séparer, ayant plusieurs enfans, tous suivent la mère, même si elle prend un second mari, et pas un seul ne reste avec le père. »

Lawson. (History of Carolina, p 185.) (p. 293)