Mémoires d’une danseuse russe/T2-02-1

Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 121-137).



RÉCIT D’UNE ORPHELINE














Bandeau typographique
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I

DÉBUTS PEU RAGOÛTANTS.



J e devins orpheline à l’âge de douze ans. Une tante, qui ne pouvait pas me voir en peinture, me conduisit dès le lendemain de l’enterrement de ma mère, dans un de ces Orphelinats qui foisonnent à Moscou.

Dans celui où l’on m’avait emprisonnée c’est le mot, nous étions une quarantaine de filles de dix à vingt ans. Quand elles avaient atteint cet âge, on les vendait au plus offrant, bien que plus d’une fût usée jusqu’à la corde, tellement on avait abusé d’elles de toute manière.

La direction en était confiée à un vieux général en retraite, aidé dans sa surveillance par une gouvernante d’une quarantaine d’années, qui portait dans ses traits la méchanceté incarnée. Il y avait là, outre des orphelines, des filles de déportés, ou de simples soupçonnées, qui, lorsqu’on les relâchait après une longue détention n’ayant pu faire la preuve, n’avaient pas besoin de s’informer auprès de la mère, quand ils réintégraient le domicile conjugal, de ce qu’était devenue leur fille, et ils n’osaient pas aller la réclamer de peur d’être retenus de nouveau comme suspects.

On enseignait à coudre, à repasser, à faire le ménage. On nous faisait balayer chacune à notre tour, et servir de femme de chambre au vieux général et à la matrone, qui surveillait l’orphelinat. Le gouverneur et la femme obligeaient les filles à les servir toutes nues dans leur chambre, pour que rien ne les protégeât contre la correction immédiate qui atteignait n’importe où.

Les filles de chambre couchaient dans les appartements des maîtres. Quand je dis couchaient, je ne veux pas dire qu’elles y dormaient, elles y passaient la nuit dans un fauteuil enveloppées dans un peignoir de flanelle. L’hiver elles devaient alimenter le feu, et malheur à elles si le sommeil les gagnait sur le matin, et si le feu s’éteignait faute de l’avoir entretenu. Elles n’avaient rien pour le rallumer, et quand le dormeur ou la dormeuse se réveillait, ils ne pouvaient manquer de s’apercevoir que la veilleuse avait dormi.

Elles devaient enlever leur peignoir, et apporter l’instrument de correction qu’on leur désignait. Elles montaient sur le lit, où elles devaient s’agenouiller en tournant le dos pour présenter leur postérieur au fouetteur ou à la fouetteuse, qui leur appliquaient trente neuf coups de cordes sévères sur les fesses et les cuisses nues. Quelquefois c’était les verges qu’employaient les fouetteurs jamais le martinet de cuir, pour cette faute grave. Les pauvres filles par quelles mains qu’elles fussent passées avaient les fesses et les cuisses endommagées.

Cette façon lubrique de faire payer l’extinction des feux à un postérieur, qui gigotait lascivement sous les yeux des fouetteurs excités, l’allumaient souvent dans l’organe du vieux général, et toujours dans celui de la matrone, que les fouettées devaient éteindre de la même façon chez tous les deux, en suçant celui du général, et en léchant celui de la gouvernante. Le feu du général s’éteignait après un jet de pompe, l’incendie de la fouetteuse après une heure de manœuvre incessante.

Les filles de chambre devaient rallumer le feu toutes nues, avec des brindilles apportées par une servante sonnée par la fouetteuse. Elles ne reprenaient leur peignoir qu’après avoir rallumé le feu, qui n’était pas plus ardent que celui qui brûlait dans leurs fesses.

L’été elles pouvaient s’assoupir, pourvu qu’elles se réveillassent au premier appel. Monsieur avait besoin du vase, la servante volait vers le lit tenant le récipient d’une main, ajustant de l’autre le membre dans l’embouchure d’un cylindre en caoutchouc, qui conduisait le liquide dans le vase ad hoc.

Quand c’était madame, on lui glissait une bassine sous les fesses, et quand l’opération était terminée, la servante devait la lécher jusqu’à ce que les bords séchés se remouillassent.

Le fille de chambre assistait le vieux général au bain. Elle devait le laver, l’éponger, l’essuyer, sans négliger aucun détail. Cette opération ne se terminait pas souvent sans qu’il enfilât la fille, qu’il fessait préalablement pour augmenter son ardeur. Quand il s’était fait sucer le matin, il ne lui restait pas toujours assez de vigueur pour repiquer au truc, et il se faisait habiller sur le champ.

La matrone usait du même procédé avec la fille de chambre qui la servait. Elle se faisait lécher tous les matins jusqu’à plus soif, cette enragée qui n’aimait que ça au monde, mais qui l’aimait avec rage, car elle y dressait dans la journée des gamines qui n’avaient pas l’âge de servir de femme de chambre. Je fus mise à l’épreuve le lendemain de mon entrée.

Nous étions dans l’atelier de couture sous la surveillance d’une sous-maîtresse d’une trentaine d’années, une grande brune plantureuse, dont la gorge libre de corset gonflait amplement la toile du corsage. Elle était comme nous assujettie à la discipline de l’orphelinat, et aussi aux fonctions de femme de chambre qu’elle remplissait plus souvent qu’à son tour auprès le sa matrone, ce qui n’empêchait pas celle-ci de la traiter avec la plus grande sévérité, quand elle la fouettait en présence des ouvrières.

Nous étions là une vingtaine de filles portant toutes le même uniforme, un corsage de toile sur la chemise sans corset, de façon que la gorge parut telle qu’elle était et aussi pour qu’on pût la peloter librement. Une jupe de toile sur un jupon de calicot complétait le costume d’été. Des bas de filoselle de diverses nuances étaient attachés sur le genoux finissant à des escarpins d’un cuir souple et léger.

L’hiver le corsage, la jupe et le jupon étaient en laine et bien que les appartements fussent chauffées, nous gelions en longeant les longs corridors qui étaient très froids.

La maîtresse entra. Tout l’atelier se leva, elle fit rasseoir les ouvrières. Elle n’avait pas paru faire attention à moi. Elle s’assit dans un fauteuil à côté d’une table, sur laquelle il y avait des martinets de cuir et des martinets de cordes de toutes les dimensions.

Elle se fit apporter son ouvrage par une grande fille, qui devait approcher de la vingtaine, qui le lui remit en tremblant. Elle l’examina sur toutes les coutures. Elle fit une grimace significative.

— Le martinet va t’apprendre, Tania, à faire des points long d’une aune.

La jeune fille vint s’agenouiller devant la fouetteuse, le buste allongé entre les cuisses qui s’élargirent de façon que le buste et la figure disparurent à moitié. La sous-maîtresse vint la trousser, et mit au jour un joli postérieur rose, rebondi par la pression exercée par les genoux de la fouetteuse sur les hanches de l’agenouillée, dont les cuisses serrées empêchaient de voir la fente dont on apercevait à peine les bords vermeils sous le creux bouché des fesses.

Je me demandais pourquoi cette bizarre façon de fouetter les ouvrières. Était-ce pour nous offrir le spectacle en exemple, ou pour quelque autre raison ? La fouetteuse dut se pencher pour fouetter le postérieur, et alors la figure et le buste disparurent complètement. Elle devait respirer mal à l’aise dans cet étouffoir.

Elle prit le plus grand des martinets de cuir qui avait une vingtaine de lanières, qui retombaient en long sur les fesses et sur les cuisses, atteignant jusqu’aux genoux. Quelques coups cinglèrent la raie tombant entre les cuisses. On entendait des soupirs étouffés.

Elle put en appliquer ainsi deux douzaines. Elle avait les fesses et les cuisses de la couleur d’une langouste cuite. Quand elle se retourna, elle avait la figure congestionnée et les yeux pleins de larmes.

— Tu vas me découdre çà. Je repasserai dans une heure, et gare à tes fesses, si ce n’est pas plus proprement fait.

Elle en fouetta deux autres de la même façon. Il me semblait maintenant qu’elle y prenait plaisir. Elle m’appela :

— Nadine !

Je me disposais à lui porter mon ouvrage.

— Non, non, laisse-là ton ouvrage. Ce n’est pas pour çà que je t’appelle.

Je m’approchai du fauteuil. Elle me posa en travers de ses cuisses, les pieds et la tête dans l’espace, releva ma jupe courte avec mes dessous, découvrant mon postérieur et mes cuisses, qu’elle palpa dans tous les coins. Puis elle m’appliqua cinq ou six claques sur les fesses, et autant sur les cuisses.

Ensuite elle me prit par les jambes, me fit basculer la tête en bas, les dessous retombés, je dus m’appuyer sur les mains. Elle écarta mes jambes, les ramenant brusquement cinq ou six fois, faisant claquer les talons sans doute pour plonger dans mes cuisses, et comme nous ne portons pas de pantalons, ce serait gênant pour la fessée et pour autre chose, elle put se régaler tout à son aise. Elle me reposa sur les pieds.

— Suis-moi, me dit-elle.

Je sortis sur ses pas. Elle me conduisit dans sa chambre à coucher, où elle me fit déshabiller. Quand je fus toute nue, elle s’assit dans un fauteuil, les fesses sur les bords, se troussa, et me montrant son gros chat roux, parsemé de poils gris, elle me dit de m’agenouiller, d’écarter les lèvres de son con, de l’embrasser, et de lécher ce que je trouverais à l’entrée sur les bords.

— Et tache de te bien comporter, ou si non je t’encouragerai avec ceci, dit-elle en brandissant un martinet de douze branches de cuir. Je t’ai fait mettre toute nue pour pouvoir te distribuer plus facilement les encouragements sur tout ton corps. Allons, à l’ouvrage !

Je dus écarter les poils et prendre les grosses lèvres ridées dans mes doigts. Le bas de la toison était humide, le clitoris suintait. Je fermai instinctivement les yeux, quand je posai mes lèvres et ma langue sur ce con qui sentait le rance, bien que j’en eusse déjà léché à dix ans. Mais c’était le conin d’une jeune barine de quatorze ans, encouragée par les claques que m’appliquait sur les fesses sa noble mère, à laquelle la mienne m’avait louée pour un an. La maman ne manquait jamais de m’offrir son chat à bouffer le matin, sans compter les revenez-y de la journée, mais ils étaient propres et parfumés.

J’avais la figure enfouie dans la toison, et je barbottais dans le logis humide assez maladroitement, car ici le dégoût ne m’encourageait pas, ce n’était pas comme dans les minets parfumés de mes premières maîtresses. Aussi, bien qu’elle se fut épanchée sur mes lèvres, elle crut avoir affaire à une apprentie, et elle m’encouragea par quelques cinglées bien senties.

Après la seconde affaire, elle me renvoya en me disant que j’avais besoin de quelques leçons encore, mais qu’elle se chargerait de me les inculquer par les fesses, pendant que je reprenais mes vêtements.

Je rentrai à l’atelier, où toutes les ouvrières y compris la sous-maîtresse, se mirent à rire.

— Eh ! bien, me fit l’une, comment as-tu trouvé le premier bouillon ?

— Un peu salé, n’est-ce-pas ?

— Puis, c’est qu’il faut le boire dans une vieille marmite.

— Tu t’y feras, tu t’y feras, me dit la sous-maîtresse, en voyant ma grimace. Elle a un martinet, des cordes, des verges et autre chose encore de plus piquant que tout cela, qui se chargeront de rendre habile la plus maladroite, dut-elle mettre un mois à t’écorcher les fesses tous les jours. C’est qu’il lui en faut des langues à cette vieille chipie, et toutes y passent, moi plus souvent qu’à mon tour, ce qui ne l’empêche pas de me tanner les fesses pour un rien, mais je sais bien pourquoi.

Elle me fait remplacer par la plus grande d’ici, quand elle vient de me fouetter dans l’atelier, et c’est dans sa chambre qu’elle m’entraîne, où elle est comme une furie pendant plus d’une heure. Je la mordrais avec plaisir. Il me prend quelquefois envie, quand je tiens ce vilain clitoris ridé dans mes dents de le lui couper et de le lui cracher à la figure. Elle abuse du contrat qui me lie à elle, pour m’obliger à toutes les horreurs.

D’ordinaire en sortant d’ici, elle va dans la lingerie, où se trouve l’atelier des ravaudeuses et des lisseuses. Mais elle était pressée de te mettre à l’épreuve, et de te caresser les fesses avec son méchant martinet. Car elle t’a fessée un brin, n’est-ce-pas ?

Je fis signe que oui.

— Montre-nous tes fesses.

Je me troussai. Tout l’atelier vint défiler devant moi. Mes fesses étaient roses, mais pas trop maltraitées.

— Elle a été bien indulgente pour toi. Tu as dû la satisfaire à demi.

Je leur racontai mon année passée chez la jeune barine. Le goût de cette mère, qui m’avait louée pour me faire gougnotter sa fille de quatorze ans, et qui se faisait bouffer le chat tous les matins, et souvent dans la journée après m’avoir offert sa progéniture, m’encourageant d’une façon piquante à me bien comporter, les fit bien rire. Mais c’est surtout quand je leur dis que le dégoût m’avait fait fermer les yeux, lorsque j’avais dû me mettre à cette sale besogne, et que ce dégoût avait été cause de mes maladresses, qu’elles éclatèrent.

— Ne crains rien, tu y reviendras demain et les jours suivants, et si le dégoût persiste ainsi que ta maladresse, le martinet et les verges se chargeront de t’en guérir.

Le lendemain en effet, après en avoir fouetté trois entre ses cuisses, elle me dit d’aller l’attendre dans sa chambre, pendant qu’elle allait inspecter la lingerie. Je l’attendais avec l’anxiété dans mes fesses, redoutant que mon dégoût ne s’accentuât, et ne m’empêchât de me bien comporter, et alors gare les verges. Brrr, je sentais un frisson me courir sur l’épiderme en me déshabillant, car elle aurait pu trouver mauvais de ne pas me trouver dans la tenue réglementaire et me le faire payer cher.

Dès qu’elle fut entrée, elle se plaça dans le fauteuil et s’offrit à mon baiser. Je pris mon courage à deux mains, je m’agenouillai précipitamment, et je plongeai entre les cuisses, me collant comme une sangsue à ces deux lèvres ridées, léchant le bouton qui suintait, et qui avait un véritable goût acide.

Çà ne m’empêcha pas de lécher et de relécher avec une ardeur qui me permit de mener deux fois l’affaire à bien, ce qui ne l’empêcha pas quand je me relevai de me prendre sur ses cuisses, et de m’appliquer une douzaine de fortes claques sur les fesses, qui me cuisaient vivement.

Elle me renvoya en me disant qu’elle était satisfaite des progrès que j’avais faits dans deux leçons, mais que je devrais revenir le lendemain et le surlendemain.

Je dus raconter à l’atelier comment les choses s’étaient passées, mon courage à boire dans ce vieux pot, sa rude fessée malgré la satisfaction de mes progrès.

Le lendemain et le surlendemain elle me fit monter dans sa chambre, comme elle me l’avait annoncé pour parfaire mon éducation, toujours avec la fessée qui suivait. Puis elle ne me fit monter que de temps en temps, une fois tous les mois pour savoir si j’avais désappris, car elle avait à son service des langues plus expertes et plus raffinées que la mienne.

Il y avait des jours où elle ne prenait pas de fouettée dans l’atelier de couture, car elle en amenait une tous les jours. C’était alors la lingerie qui lui fournissait sa gougnotte.

Tous les soirs, après le dîner, elle désignait les deux filles de chambre qui devaient passer la nuit dans les appartements des maîtres. Je n’étais pas encore dans la catégorie des filles de chambre, j’étais trop jeune pour ces fonctions.