Mémoires d’une danseuse russe/T2-01-4

Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 89-98).

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IV

J’Y PASSE.



E nfin mon tour arriva plus tôt que je ne pensais. J’avais cependant quinze ans, et j’étais formée comme une fille de dix-sept, plus certainement que la gamine de quatorze ans, quand elle fut vendue par sa mère. J’avais deux petits seins rondelets qui gonflaient mon corsage, un gazon noir court encore mais assez épais et soyeux, qui promettait pour plus tard une belle fourrure, et vous savez mieux que personne comme il a tenu sa promesse, des fesses développées pour mon âge, et vous avez pu vous rendre compte que de ce côté là comme de l’autre, le résultat a dépassé la promesse.

Je passai l’avant-dernière sur le prie-dieu. Je dus rester exposée aux regards lubriques des paillards invisibles. La maîtresse m’avait fouettée avec la méthode dont elle se servait pour obliger les croupes à se montrer dans toute leur indécence. Je n’en avais tiré aucune conclusion. Les fesses me cuisaient atrocement.

Quand on me détacha, la séance était terminée. Je cherchai des yeux la modiste, qui pourtant était encore là quand on me fouettait.

— Vous cherchez votre maîtresse Mariska. Elle vous aura sans doute oubliée. Mais nous vous offrirons l’hospitalité, il y a ici de très bons lits, bien moelleux. On vous ramènera demain à l’atelier, si vous n’êtes pas trop fatiguée. Le changement de lit, ajouta-t-elle, avec un sourire qui me fit frissonner, fatigue quelquefois.

Akoulina, conduis cette jeune fille au no 17, je crois que la chambre est libre.

Akoulina me conduisit au numéro indiqué, ouvrit la porte me poussa dans l’appartement en me disant que je trouverais là tout ce qu’il me faudrait, et elle referma la porte sur moi.

J’y trouvai un homme d’une quarantaine d’années, qui était dans une tenue très légère, prêt à se mettre au lit. Sur la couverture, il y avait un drap plié en quatre posé en travers, qui affleurait à la descente de lit. Je pâlis en devinant que cette précaution était prise pour moi, on allait donc me saigner. Sans la moindre entrée en matière, il me dit :

— Déshabille-toi, petite, mets-toi toute nue. Toute nue, tu m’entends.

Je l’entendais bien, mais j’étais tellement troublée à l’aspect de cet homme qui commandait en maître, que je mis un certain temps à me dévêtir. Il s’aperçut que je rougissais en enlevant mon dernier voile.

— Où diable la pudeur va-t-elle se nicher ? Tu as dû pourtant t’exhiber déjà toute nue devant des hommes, car tes maîtres n’ont pas dû se priver de te mettre à poils quand çà leur plaisait de te fesser ainsi.

Il s’était déshabillé lui aussi. Ce que je voyais entre ses cuisses n’était pas fait pour me rassurer, et je frissonnai de plus belle, bien que cet objet ne fut pas dans sa plus brillante tenue, puisqu’il me le fit caresser. Quand il eut acquis tout son volume, je fus encore plus effrayée à l’aspect du redoutable poignard qui allait me saigner.

Il me posa en travers du lit, malgré le feu qui me brûlait le derrière. Mes fesses reposaient sur le drap tout au bord. Il se porta entre mes jambes, se pencha sur mon corps, je sentis quelque chose de raide battre entre mes cuisses.

Il me tenait dans ses bras mangeant mes nichons de caresses, mordant et suçant les pointes qui se dressèrent dans sa bouche. Son arme frappait toujours à l’entrée. Je me disais qu’il ne s’y logerait pas souvent, s’il persévérait à frapper à l’huis de ce logis vierge, malgré les doigts de mes camarades d’atelier et le petit outil du jeune groom, qui n’avaient jamais franchi les bords.

Il me tenait toujours embrassée, et sans que ses bras eussent quitté mon buste, je sentis deux mains qui travaillaient à ouvrir la cage à l’oiseau. Ces doigts, qui étaient des doigts de femme, je n’avais pourtant entendu entrer personne, me tripotaient comme des doigts habitués à ouvrir les huis fermés. Ils tiraient sur les lèvres qui s’écartèrent, et pendant qu’on les tenait entr’ouvertes, la tête de l’oiseau se faufila toute seule entre les barreaux de la cage. Toute seule non, car je sentis une autre main de femme qui la dirigeait. Elles étaient deux à m’offrir en holocauste au sacrificateur.

Le monsieur qui me tenait toujours dans ses bras, poussait, poussait encore, poussait toujours. Il poussa si fort, qui je sentis comme un coup de poignard qui me perforait, et je perdis connaissance en perdant mon sang.

Quand je repris mes sens, ce fut grâce à de l’eau fraîche dont on abluait mes parties ensanglantées. C’étaient sans doute les deux filles de chambre, qui avaient été chargées de présider au sacrifice, qui me donnaient leurs soins. Après m’avoir lavée et tamponnée, elles me relavèrent à une seconde eau, puis à une troisième.

Je souffrais horriblement de la déchirure. Il y avait à côté des serviettes ensanglantées. Mon vainqueur semblait fier de sa victoire.

— Eh ! bien petite, tu peux te vanter d’être joliment douillette. Tu te trouves mal pour quelques gouttes de sang. Mais puisque le devant est impraticable, nous allons nous loger dans le voisin. J’ai acheté tes deux pucelages, et je vais m’offrir l’autre tout de suite, car je veux un gîte pour ma nuit.

Vous deux, vous allez m’aider à me loger là. Vous devez être aussi expertes pour ouvrir les portes verrouillées que pour ouvrir les huis à deux battants. Voyons si vous êtes d’habiles concierges ?

Le drap aussi avait été changé. On m’appuya le ventre contre le lit, le corps ployé en deux, et les deux filles de chambre s’escrimèrent à faire entrer la grosse aiguille dans le petit étui. Le gland entra, mais je crus qu’il m’écartelait en pénétrant jusqu’au fond, où je sentis la pointe s’enfoncer dans mes entrailles. Après un va et vient douloureux dans cet étroit fourreau, il déposa là-haut un déluge de sperme bouillant.

Il redescendit peu à peu, sortant enfin de l’embouchure. Les filles de chambre durent me relaver des deux côtés, le dépôt qui sortait de mes fesses, et le sang qui coulait sur mes cuises. Il se fit essuyer par l’une d’elles avec une serviette.

On dut me mettre des serviettes entre les cuisses, et un drap plié en quatre sous les fesses quand je me couchai. Quand mon maître de cette nuit fut en état de réoccuper le gîte, il me força à lui ouvrir la porte moi-même. Il entra assez difficilement dans le logis resserré qu’il venait de se tailler, s’enfourrant péniblement jusqu’en haut Il resta là, le ventre et les cuisses collés à mes fesses, s’endormant sur mon épaule, les mains refermées sur mes tétons. Je comprenais maintenant ce qu’il entendait par un gîte pour la nuit. Le volume resta près de trois heures gonflé, dilatant les parois. Puis il diminua, mais il garda encore assez d’ampleur pour occuper toute la place dans les parois rétrécies.

Il se réveilla ainsi logé le matin. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, souffrant toujours de ma blessure trop fraîche. L’outil reprit tout son volume dilatant les parois. Il me fouilla un moment, et lança son jet bouillant dans mes entrailles.

Sentant son membre diminuer peu à peu, il poussa un bouton. Les deux filles de chambre de la nuit accoururent, et m’enlevèrent du lit juste comme le visiteur sortait de son logis. Elles m’emportèrent dans la chambre. Mon dépuceleur avait disparu.

Je comptais qu’on allait me ramener chez ma maîtresse. Mais les deux filles de service me dirent que le monsieur m’avait louée pour huit jours, que j’étais son esclave pendant toute la durée de la location, et que je resterais huit jours dans cet appartement si c’était son bon plaisir.

L’annonce de cette longue prison me terrifia. J’avais passé une nuit affreuse, toute dans la souffrance, sans l’ombre d’un plaisir pour moi. Et s’il me fallait subir cette torture huit jours durant, je crois que j’en mourrais.

Quand ma plaie fut cicatrisée, ce fut la troisième nuit, il me reprit par devant. Je souffris bien un peu, mais j’avoue que je ressentis un certain plaisir. Il s’en aperçut sans doute, car il devint moins brutal. Jusqu’à présent il m’appliquait des claques qui tombaient au hasard, j’avais des bleus par tout le corps.

Cette nuit il resta dans le logis naturel, mais il me prit comme quand il se logeait dans le voisin, pour avoir mes fesses sous son ventre. C’était aussi pour élargir le fourreau en le tenant dilaté toute la nuit. Comme il bandait quand il entra, il avait frôlé le petit bouton déjà très apparent à l’entrée de mon clavier d’amour. L’outil qui dilatait les bords, s’appuyait tout le temps sur ce petit point de chair. Il sentit que je me mouillais en serrant son membre et en remuant mes fesses.

Si je vous disais que cela m’arriva deux fois encore pendant ma veille et trois fois pendant mon sommeil, toujours avec le même tortillement.

Quand il se réveilla, il fit comme tous les matins dans l’autre gîte, il banda plus fort, et me servit dans cette posture, heurtant mes fesses à chaque poussée en avant. Malgré mes pertes de la nuit, je m’épanchai abondamment, jouissant comme une femme, me tordant sous la volupté, quand il inonda mon sein.

Il fut si content de moi, qu’il me dit que ma prison cesserait le jour même, mais que je devrais revenir tous les soirs avec ma maîtresse, sans passer par la salle du fouet, qu’il me ferait assister à la danse des fesses, que je verrais cette fois sans prendre part au bal.

Je me promettais, maintenant que j’avais pris du plaisir avec un homme, d’en prendre un bien plus grand avec le spectacle émoustillant du jeu lascif des fesses fouettées.

On me ramena en voiture chez la modiste dans la matinée.


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