Mémoires, souvenirs, œuvres et portraits/2/Madame Cottin

Alissan de Chazet
chez Postel, éditeur (2p. 105-124).


MADAME COTTIN.


Mme Cottin eut une destinée contraire à ses goûts, et l’on peut dire même opposée à ses principes ; auteur de Claire d’Albe, d’Amélie de Mansfield et de plusieurs autres romans qui ont eu un succès de vogue, elle était pourtant convaincue que les femmes ne doivent point écrire, ou du moins ne doivent pas livrer leur nom au public ; elle s’était expliquée nettement à cet égard dans son roman de Malvina ; c’était d’elle-même qu’elle voulait parler quand elle faisait dire à mistriss Clare :

« Le monde et ses plaisirs n’occupent pas un seul de mes moments, et ma solitude ouverte à peu d’amis n’est jamais troublée par aucun importun ; il a donc fallu me suffire à moi-même et Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/126 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/127 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/128 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/129 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/130 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/131 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/132 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/133 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/134 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/135 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/136 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/137 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/138 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/139 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/140 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/141 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/142 Page:Chazet - Memoires souvenirs, oeuvres et portraits t2.djvu/143 le prix selon le goût qui le domine et le sentiment qu’il préfère.

On ne pouvait pas dire que Mme Cottin fût ce qu’on a coutume d’appeler dans le monde une jolie femme, elle était mieux que cela : sa physionomie spirituelle et douce annonçait tout ce qu’on pouvait espérer de sa conversation, et ses yeux expressifs et tendres tout ce qu’on pouvait attendre de son âme.

Cette femme si remarquable, qui joignait à l’esprit le plus distingué la modestie la plus sincère, devenue célèbre malgré elle et trahie par sa propre gloire, est morte le 25 août 1807, presque au même instant que Le Brun le lyrique, Portalis et Valmont de Bomare : une seule de ces pertes aurait suffi pour faire placer ce jour au nombre des jours néfastes[1].

  1. Voici la note de ses ouvrages, avec la date de leur publication.
    Claire (FAlbe, 1 vol., 1798 ;
    Malvina, 4 vol. in-12, 1800 ;
    Amélie de Mansfield, 4 vol. in-12, 1802 ;
    Mathilde, 6 vol. in-12, 1804 ;
    Elizabeth les Exilés de Sibérie, 1 vol., 1806.