Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds/Contes

Giovane Della Rosa (J. Gay) (p. 165-265).
Bannière de début de chapitre
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PRÉFACE



  Déjà l’histoire de ma vie,
  A scandalisé les dévots.
M’auraient-ils cru ? d’où venait cette envie ?
  Je n’écrivais pas pour des sots.
  Peut-être encor voudront-ils lire
  Ces jolis contes faits pour rire.
J’évite leur réponse en les avertissant
 Que le conteur est parfois ravissant.
  Dans le Moyen de parvenir

  J’ai puisé mon fond et mon style :
  Si l’on ose me parcourir
  L’on reconnaîtra de Verville.
 Mais le prélat, le moinillon, la nonne,
Le fouteur, la Laïs, la belle qu’il enconne ;
 Chacun se dit : « Elle ne devait pas
  Écrire ni parler si gras. »
  Hé ! mon ami, si mon histoire,
  N’eût des cons célébré la gloire
  Jamais mon illustre conteur
  Ne vous aurait eu pour fouteur.
  Entre nous soyons donc sincères
  Et dévoilons tous ces mystères.
 Je n’ai parlé jusqu’ici que de cons,
  De vits, de foutre, de couillons.
Or je vais soutenir ce sublime langage.
 Vous qui criez et voulez être sage,
 Ah ! croyez-moi, jetez mon livre au feu,
  Tant d’autres en feront un jeu.



Cul de lampe de fin de paragraphe
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CONTES MORAUX



PREMIER CONTE

Les Pets musqués.


Je voudrais bien que tous nos petits-maîtres
Fussent punis comme certains marquis,
  Qui se croyent un de ces êtres
  À qui l’usage a tout permis.

  Une courtisane de Rome,
  Invitée à goûter la pomme
  De ce petit impertinent,
En exigea d’abord une bourse d’argent.
Ensuite le paya, comme je vais le dire,
  Dût l’histoire vous faire rire.

  Impéria s’était munie
  De cette espèce de vessie
  Où le grand art des parfumeurs
  A su renfermer des odeurs.
  Elle en met une entre ses fesses,
 Et recevant le Français dans ses bras,
Elle ouvre à son galant ses jolis pays bas ;
 Et celui-ci commence ses caresses.
  Dès le premier coup de pilon
  La belle serre la croupière,
  Et presse si fort le ballon,
  En se remuant le derrière,
  Que le galant, tout étonné,
  Sur-le-champ fut désarçonné.
 Impéria le reprend par la couille ;
  Saisit son vit et le chatouille,
  Pour lui donner de nouveaux feux.
  — Cher et tendre objet de mes vœux,
  Lui dit alors l’adroite fille,
  Le bruit d’un cul te fait-il peur ?
 Ouvre le nez, savoure cette odeur,
  Et désormais sois plus tranquille.
 L’odeur du pet embaumait le galant.
 — D’où vient cela ? dit-il à sa maîtresse,
  Est-il émané de ta fesse ?
  Ton cul, mignonne, est bien charmant.
  Pour le régaler, il rengaine ;
  Et dans la chaleur du combat,
  Il entend un nouvel éclat

  Qui de nouveau le met en peine.
  Mais son nez, de l’odeur épris,
  Le rassure : il se tient en selle,
 Pousse sa pointe, et confie à la belle,
  Qu’il est étrangement surpris
De la suavité des pets d’une Romaine ;
  Les Françaises n’ouvrent le cu
  Que pour lâcher un vent qui pu.
  — Mais je pette à l’italienne.
Répond Impéria : vous allez voir comment.
  Dans ce pays, tout aliment
  Porte avec lui l’odeur de l’ambre ;
  Dans nos corps nous le distillons,
  Et par le cul nous le rendons,
  Pour embaumer toute une chambre.
  Le gars flatté foutait si fort,
  La belle faisait tant d’efforts,
 Pour soutenir ses charmantes caresses,
 Qu’un vent nouveau sortit d’entre ses fesses.
 Pour respirer ce délicieux pet,
 Monsieur déconne, approche de l’œillet.
  Ciel ! une vesse épouvantable
 À l’odorat porte une odeur de diable :
 Mon sensuel se crut empoisonné.
 — Pourquoi, mon fils, avez-vous déconné ?
 D’un grand sang-froid lui dit cette princesse.
— Au diable soit ton cul ! Cette bougre de vesse…
 — Vous remettra, mon fils, sur le bon ton
Du premier cul français dont vous foutrez le con.



CONTE II

Les Cerises.


 Le gros seigneur d’un très petit canton,
  Fort connu pour un rodomont,
  Faisait trembler tous les villages,
 Et renversait tous les anciens usages.
 Ses grands vasseaux lui formaient une cour ;
 Et les petits n’osaient se faire jour,
 Pour jouer à grands frais leur rôle.
  Son meunier dit à Marciole :
 — Ma fille, ce panier est pour notre seigneur.
  Cela nous portera bonheur ;
Va le lui présenter. Cette charmante fille
  Était un morceau pour les dieux.
 Alerte, leste, et, ma foi, si gentille,
  Qu’elle fixa d’abord les yeux.
  Hélas ! elle était trop charmante !
  Mais je me trompe ; l’on verra
  Que cette fille ravissante
 Ne perdit rien à montrer son cela.
 Venons au fait. — Que voulez-vous, ma belle ?
 Dit le seigneur qui ne l’attendait pas ;
  Voici, messieurs, une pucelle,
 Dont vous verrez dans l’instant les appas.
 La pauvre enfant que tout cet étalage
 Étourdissait, répondit : — Monseigneur,

 En vérité,… c’est… un bien faible hommage
  Que mon père offre à Sa Grandeur,
  Car ce ne sont que des cerises ;
  Mais, monseigneur, elles sont prises
  Sur un précoce cerisier,
  Et j’en avons fait un panier.
 — Fort bien, ma fille, et je t’en remercie.
 Laquais ; des draps dans cet appartement ;
  Qu’on les étende dans l’instant ;
  Faudra-t-il que je vous en prie ?
  Déjà les draps sont étendus,
  Et les valets attendent l’ordre.
— Belle, dit le seigneur, j’aime beaucoup les culs.
 Vous voudrez bien pardonner le désordre
  Que je mets dans les Pays-Bas,
 Mais, je l’ordonne, et ne résistez pas.
  Marciole est toute tremblante,
  Fait des façons, parle, gémit.
  — Vous pleurez, dit-il, ma charmante !
  Tant mieux ! tant mieux ! le con vous rit.
 Quoi qu’il en soit, quittez votre chemise ;
 Et sur ces draps placez chaque cerise.
  Il fallut bien, de monseigneur
 Suivre les lois, et montrer son honneur.
  La belle enfant est tout en larmes ;
  Et tandis que chaque témoin
  Se réjouit de ses alarmes,
  Elle dépouille, dans un coin,
  Et le pet-en-l’air, et la cotte.

  Ce fut bien une autre façon
Pour ôter la chemise… Ah ! mon cher petit con !
 Cache-toi donc. Marciole est si sotte
  Qu’elle n’ose faire un seul pas.
  — Dépêchons-nous, de par le diable !
 Dit le seigneur, de semer sur ces draps
 Vos jolis fruits… Ayez donc l’air aimable.
  Les fruits semés, ce n’est pas tout,
  Et la belle n’est pas à bout.
  L’on ordonne qu’elle ramasse
  Ces fruits répandus sur la place.
  Elle jette les plus hauts cris,
  Et l’on n’oppose que des ris.
  Elle commence son service.
 Vous concevez que dans cet exercice
  Elle montrait à tous les yeux
  Les charmes les plus précieux.
 De beaux tétons, un ombrage, une fente ;
 Et, par derrière, une fesse saillante.
  Les spectateurs étaient ravis,
 Et ne bridaient qu’avec peine leurs vits.
  — Pour voir ces élégantes fesses,
 J’eusse donné, disait l’un, cent écus !
  L’autre chantait le Roi des culs,
  Et pour en goûter les caresses,
  Aurait compté deux mille francs.
  Tous étaient enfin si contents,
  Et du devant, et du derrière,
  Qu’ils les prisaient à leur manière :

 Jusqu’aux valets, chacun mettait à prix
 Le cul, le con dont il était épris.
  — C’est assez, belle Marciole,
  Dit en riant le bon seigneur ;
 Tu vas bientôt célébrer ton bonheur,
  Et je t’en donne ma parole :
  Rhabille-toi. La chère enfant,
Une main sur le con, une autre sur la fesse,
  Se retire d’un air décent,
  Et toujours pleurant sa détresse.
  Elle avait gagné son dîner.
  — Il n’est plus temps de badiner,
  Belle, je crois qu’il te démange !
  Approche de la table, et mange.
 Le bon seigneur fait mettre sous ses yeux
  Les mets les plus délicieux.
 À bien manger, il l’invite lui-même ;
 À la servir, goûte un plaisir extrême ;
  Et lorsqu’on y pense le moins :
— J’ai prévenu, dit-il, messieurs, tous vos besoins ;
 Or, maintenant, que chacun se rappelle
Le taux qu’il vient d’offrir au cul de cette belle ;
 Que sur-le-champ l’on m’en compte le prix,
 Ou, sacrebleu ! je vous coupe les vits !
  L’on connaissait trop bien son homme
 Pour résister. Chacun compte la somme.
— Marciole, dit-il, je t’en fais un pur don :
  Porte ces écus à ton père ;
  Et s’il s’en forme du mystère,

 Tu lui diras : « — C’est en montrant mon con
Que je les ai gagnés ; tandis que tant de femmes
Montrent le leur gratis, et pourtant font les dames. »




CONTE III

L’Œuvre inconnue.


  Nature, que vous êtes sage !
 Que vous régnez puissamment sur nos cœurs !
  Justine, de son mariage,
 Conservait un des fruits les plus flatteurs,
  Une fille douce et jolie,
  Quelle aimait jusqu’à la folie,
  Et qu’elle veillait nuit et jour,
  Pour la garantir de l’amour.
 À dix-huit ans, la charmante Isabelle,
  Vivait et ne se doutait pas
  Qu’elle possédait mille appas,
  Et qu’elle était encor pucelle.
  Un jeune voisin sémillant,
  Et dont la mère était bien sûre,
  Fut seul admis comme galant
  De l’élève de la nature.
 Mais la nature, enfin, parla si haut,
  Que nos amants firent le saut.
  Isabelle portait des cottes,

  Et le beau Colas des culottes.
  Cette seule réflexion,
  Fut la première question.
 — D’où vient cela ?… L’on n’ose se répondre,
  Et l’on craindrait de se confondre.
  Quelquefois Colas, en riant,
  Mettait la main sur le devant
 De l’innocente et craintive Isabelle.
 — Aimable fille ! ah ! que vous êtes belle !
Et la belle disait : — Monsieur, laissez cela ;
 Je vous en prie, ôtez la main de là.
 Le beau Colas avait de la décence,
  Et respectait son innocence.
Ce n’était qu’en tremblant qu’il y portait la main ;
 Mais constamment il suivait son dessein.
  Un jour, dans une matinée,
  Colas va voir sa dulcinée ;
  La belle était encore au lit,
  Et d’un mal cruel se plaignit.
  — Quel mal ? confiez-le, charmante.
  Au bas-ventre était sa douleur ;
 Et de Colas l’âme compatissante,
  Feignit pour elle d’avoir peur.
  — Voyons du mal quel est le siège ?
  Et pour lui tendre un nouveau piège,
  Il ose encor glisser sa main
 Sous sa chemise, au bord de son conin.
  — Vous m’impatientez, dit-elle.
  — Ne grondez pas, chère Isabelle.

 — Je le répète encor : laissez cela ;
  Votre main n’a que faire là.
  — Pourquoi donc pas ? — Pourquoi ! pour cause ;
  Je sens qu’il y faut autre chose.
 — Mais parlez donc ? — Je ne puis m’expliquer,
  Et vous défends de répliquer.
  Si vous ne voulez me rien dire
  De ce que j’ose vous prescrire.
  Colas la devine de loin.
 — Parlez, dit-il, je ne réplique point.
 — Écoutez-moi, vous me rendrez service ;
Pourquoi porter la main au petit orifice
  Qu’entre mes cuisses vous savez ?
 Si je portais la mienne où vous l’avez,
 Vous jureriez vivement ; et j’augure
 Que vous diriez : « Ce n’est pas une main
  « Qu’il faut mettre à cette embouchure ; »
  Elle l’entr’ouvrirait en vain.
  Il faudrait là quelque cheville,
D’une bonne grosseur, raide comme une quille,
 Pour apaiser, par divers frottements,
  Les démangeaisons que j’y sens.
 Où la trouver ? — Vos vœux, chère Isabelle,
 Seront remplis, répond-il à la belle.
  Aussitôt il lui met en main
  Ce raide, long, superbe engin.
 — Le voilà donc, le dieu que je désire !
Dit-elle, en s’écriant ; après lui je soupire
  Depuis plus de neuf ou dix mois :

  Je le possède, cette fois.
Essayons, cher Colas, s’il a bien la mesure
 Que doit avoir l’outil de la nature.
 Viens vite, viens, plonge-toi dans mes bras !
Quoi ! je pouvais guérir, et je ne savais pas
 Que je cachais ton fourreau sous ma cotte,
 Et que mon glaive était dans ta culotte !
Perce-moi, cher Colas, frotte, frotte longtemps ;
 Dieux ! je me pâme ! ah ! quels heureux instants !
 Les deux amants, charmés de cette fête,
Savourent à longs traits la commune conquête ;
  Et la nature, en dépit des cagots,
Leur apprit ce moyen de soulager leurs maux.



CONTE IV

Le CELA fêté.


   C’était un jour d’hiver.
Lucrèce rentre : — Dieux ! je suis toute de glace !
 Vite, au foyer je prétends une place.
Ah ! pour me réchauffer, il me faudrait l’enfer !
Lucrèce avait couru toute la matinée ;
 Elle avait droit d’exiger un bon feu.
  Un coin j’avais de cheminée :
Elle prend l’autre coin. La maman au milieu,
Écrivait et rêvait, écoutait, calculait.

  Demandez-vous ce que faisait
  Dans son coin la belle Lucrèce ?
 Ses cotillons, placés sur ses genoux,
Mettaient à découvert le plus beau des bijoux.
 Elle chauffait une cuisse, une fesse,
Puis l’autre ; enfin je vis ses charmants pays bas
Du nombril jusqu’au cul. J’admirais tant d’appas !
 Si je pouvais en faire la conquête !
 Si je pouvais !… Ils me tournaient la tête.
 Je m’écriai : — Cachez votre cela !
 Belle Lucrèce. — Eh ! que dites-vous là ?
Que je cache… quoi donc ? — Belle, c’est votre chose,
 Qui de l’amour me donne une ample dose.
 — Je n’y suis pas. — Votre joli minon.
 — Mais qu’est-ce encor ? — Ma foi, c’est votre con !
— L’entendez-vous, maman ? — Vous êtes une sotte ;
Que ne le cachez-vous ? rabaissez votre cotte.
 — Parbleu ! mon con est aussi vieux que moi,
  De le montrer puis-je avoir honte ?
Il ferait, au besoin, les délices d’un roi.
 Si de monsieur il ne fait pas le compte,
 Il peut ailleurs porter son pauvre vit,
 Je le verrai s’éloigner sans dépit.



CONTE V

Le Bréviaire pastoral.


  Une assez jeune demoiselle,
  Un jour invita son pasteur
  À manger la soupe avec elle :
  — Vous me faites beaucoup d’honneur,
Et je serai chez vous à l’heure convenue.
 La compagnie était déjà rendue,
  Et le curé n’arrivait point.
  La demoiselle, impatiente,
 Vole à la porte : — Eh ! petite servante,
 Promène-toi, regarde de bien loin :
 S’il ne vient pas, nous le passerons maître.
 L’instant d’après, au bas de la fenêtre,
 Elle aperçoit notre curé pissant
Et faisant la toilette au joyeux instrument
  Que toujours admire une fille
  Blanche, noire, laide ou gentille.
 Elle descend : — Lavez vos mains, pasteur.
 — Cela, je crois, n’est pas fort nécessaire,
  Je n’ai touché que mon bréviaire,
  Et j’en sais les trois quarts par cœur.
 — Il mérite, curé, qu’on le chatouille ;
 Car je l’ai vu dispos, en bon état,
 Fait à peu près comme une andouille ;
Ce n’est pas aujourd’hui qu’il pourrait faire un rat.



CONTE VI

L’Arbre de science.


  Une alerte et tendre novice,
  On la nommait la sœur Dorice,
 Crainte du froid, se fit couvrir au lit,
 Par un grivois qui portait un bon vit.
  Ce n’était qu’une bagatelle :
  Peut-on toujours être pucelle ?
  L’abbesse, je ne sais comment,
  S’aperçut que sa pauvre cotte
  Se relevait sur le devant.
— Oh ! dit-elle, l’on a tâté de la culotte ;
 Je le saurai. L’on appelle la sœur.
 — Parlez, ma fille, ouvrez-moi votre cœur :
 Quand vous marchez, vous écartez les fesses,
 Et vous n’allez que difficilement.
Avez-vous engainé le joyeux instrument
 De quelque brave, et reçu ses caresses ?
 Dites le fait. — En vérité, madame,
 Je le dirai du meilleur de mon âme.
 Ce bon monsieur deux fois s’est retiré ;
 Mais j’avais lu dans nos plus saintes feuilles :
  Bonum est omnia scire.
 Si j’ai des fleurs, je veux que tu les cueilles,
  Ai-je dit à mon amoureux :
 Et quatre coups ont amorti nos feux.

 — Ah ! ah ! ma sœur, a riposté l’abbesse,
  Vous donnez quatre coups de fesse ;
 Vous en avez reçu, sans doute, autant ?
  Vous pompiez un bon instrument.
 Mais ce n’est pas ce que je voulais dire,
 Car à nos sœurs j’apprêterais à rire.
  En deux paroles je vous di,
  Que vous eussiez lu : Non uti.
  Si vous aviez tourné la page.
 — Si son amante eût été de votre âge,
 Je le crois bien, et je le dis tout net,
 Il vous eût dit : « Tournez donc le feuillet ! »
  Pour jeune mâle, un cul femelle
  Dont le devant a trop servi,
  Vaut bien mieux pour son allumelle.
  Un vieux con dégoûte un bon vit.



CONTE VII

Les Œufs cassés.


 Un jeune abbé, très bon physicien,
  Écolier et pensionnaire
  D’un très grave grammairien,
 Ne pensait pas toujours à la grammaire.
 Le jeune abbé jette son dévolu
  Sur les appas de la servante

 Bien découplée, alerte, fort fringante ;
 — Cela, dit-il, doit avoir un beau cul,
Et cela me paraît tout à fait innocente.
Quel plaisir d’en donner à sa petite fente !
L’abbé fait son calcul, prépare son filet :
  Il ne veut que sonder Babet.
  Un jour le maître et la maîtresse
  Sortent pour entendre la messe :
 L’abbé, pressé par la tentation,
  Ne manque pas l’occasion.
  Il descend, cause avec la fille.
 — Belle Babet, vous êtes fort gentille,
 Lui dit mon gars, mais parlez, qu’avez-vous ?
  L’on peut s’expliquer entre nous.
N’êtes-vous pas de champs ? — Oui bien, monsieur, dit-elle.
— Je suis bien sûr encor que vous êtes pucelle.
— Monsieur, je le crois bien. — Tant mieux, chère Babet.
N’êtes-vous pas malade ? Allons, venons au fait.
 Je m’y connais, vous avez la colique,
Et plus que ne pensez, votre état est critique.
  — Hé, mais, monsieur, assez souvent,
  Le ventre me fait mal vraiment.
 D’où vient cela ? — D’où cela vient, ma fille ?
C’est qu’élevée aux champs, vous habitez la ville ;
  Et je vois déjà dans vos yeux,
  Que votre ventre est rempli d’œufs.
 Que dira-t-on si vous allez les pondre ?
 J’entends déjà le public vous confondre.
 — En vérité, vous me faites grand peur,

 Et je voudrais éviter ce malheur.
 Que faut-il faire ? — Il faudrait, ma charmante,
  Introduire dans cette fente
Que vous avez en bas, un vigoureux marteau,
 Pour les casser. Ce remède est nouveau ;
Et je vous en fais part, prêt à doubler l’épreuve,
Si vous y consentez. — Monsieur, je suis bien neuve ;
Mais vous me paraissez connaître tous les maux ;
  Et je crains la gueule des sots.
 Procurez-moi ce marteau délectable,
Vous serez, à mes yeux, mille fois plus aimable,
— Je le porte sur moi : couchez-vous là, Babet.
 Babet s’étend : le bon abbé bandait
 Si fortement que Babet fut foutue
 Au même instant qu’elle fut étendue.
Mille œufs furent cassés, et le joli conin
 De Babet fut content du médecin.
 Content ! que dis-je ? Oh ! notre villageoise
 Souhaitait tant de devenir bourgeoise,
 Que tous les jours le mâle vigoureux,
 La visitait et cassait tous ses œufs.
  La maîtresse s’en doutait-elle ?
 Je n’en sais rien ; mais elle a des soupçons.
 — Que diable fait là-haut cette femelle ?
  Aimerait-elle les garçons ?
 Je le saurai. Chez le pensionnaire,
  Vivement, et de grand matin
  Babet monte le lendemain,
 Reste longtemps. — J’aperçois du mystère,

 Dit la maîtresse, et je veux l’éventer.
Le jeune homme n’avait garde de s’en vanter.
 Il casse encor quelques œufs à la belle.
 Babet descend. — D’où venez-vous, pucelle ?
  Lui dit sa maîtresse en courroux ;
 Chez ce monsieur, enfin, que faisiez-vous ?
  — Je prenais, madame, un remède :
  Je souffrais, il vient à mon aide ;
 Est-ce un grand mal ? — Vous souffriez, morbleu !
  Ce beau mot me mettrait en feu.
Qu’avez-vous ? parlez donc ! — Des douleurs dans le ventre :
 Dans sa chambre, monsieur m’appelle, j’entre.
Il devine d’abord le plus grand de mes maux,
  Et me les explique en deux mots.
Moi, je voulais guérir sans faire de tapage ;
  Il a commencé son ouvrage,
 Et, sans façon, je m’en trouve très bien.
Dans le ventre j’avais des œufs ; je n’ai plus rien.
Il les a tous cassés. — Dans ton ventre, coquine !
— Oui, dans mon ventre, oui ; n’en faites pas la mine :
Regardez-moi. Babet lève son cotillon.
  À madame étale son con
Et dit : — Ne croyez pas, madame, que je mente ;
 Mettez la main tout au bas de la fente ;
Mon poil est tout mouillé de la glaire des œufs :
Il les a tous cassés : je suis délivré d’eux,
Et s’il m’en croît encor… — Tu n’es qu’une bagasse !
Et tu seras bientôt une sale conasse !



CONTE VIII

La Bergère tuée.


  La jeune et naïve Glycère,
  En retournant à sa maison
  S’aperçoit qu’il manque un mouton.
 Elle pleurait. — Qu’as-tu ? lui dit sa mère.
  — Chère maman, ne grondez pas :
Un mouton s’est perdu. — Va le chercher, coquine !
  Retourne vite sur tes pas.
  Toujours cette enfant me chagrine !
  Si tu reviens sans le mouton,
 Je te promets mille coups de bâton.
 Glycère cherche, appelle, réappelle ;
Le mouton n’entend plus la voix de cette belle :
  Retournera-t-elle au logis ?
  Elle craint d’être bâtonnée :
  Quittera-t-elle son pays ?
 On la prendra pour une abandonnée.
 Tandis qu’ainsi Glycère raisonnait,
  La mère aussi réfléchissait.
 — Je ne vois point reparaître Glycère :
 Jean, va, mon fils, cours après ta bergère.
  Jean la rencontre sur sa route :
— Où vas-tu, ma cousine ? — Hélas ! je ne sais où !
  Je vais me cacher dans un trou.
  Ma mère m’a mise en déroute.

 — Reviens, reviens, ma belle enfant.
— Non, dût-on me tuer. — Veux-tu que je te tue ?
 — Soit fait ! Et Jean braque son instrument
 Qu’il fait sortir d’une couille velue.
— Vois-tu mon pistolet ? — Tire, tire, cousin.
Qu’importe, pour me tuer, ou tel ou tel engin.
Déjà Chouart était dehors de sa culotte :
Jean embrasse Glycère, et relève sa cotte,
  Lui met le pistolet au con
 Et la fourbit d’une bonne façon.
Quand la belle Babet fut doublement foutue,
 Le cousin crut qu’elle allait revenir.
 — Lève-toi donc. — Il faut que tu me tue
 Encore un coup. Pour remplir son désir,
 Le gars l’étend, fout le con et les fesses,
  Lui fait enfin tant de caresses,
  Qu’elle ne parle que du con ;
  Et Jean l’entraîne à la maison.



CONTE IX

Le Pucelage démontré.


 J’allais puiser dans le sein de Lucelle,
  L’extase, les plus grands plaisirs.
Un caprice à l’instant bride tous mes désirs
  — Dis, mon enfant, es-tu pucelle ?

  — Grand merci de la question,
  Répond Lucelle : oh ! vraiment, non !
  Me croyez-vous donc assez sotte,
 Pour vous montrer le dessous de ma cotte.
Si… — Lucelle, pardon ; excuse mon erreur,
 À tes genoux, embrasse ton vainqueur.
  — Il faut succomber sous vos armes ;
  Parcourez, sondez tous mes charmes ;
  Mais… — Pour éviter les ébats,
  Je m’étends sur les Pays-Bas.
 Le dieu déjà… Qu’en dis-tu, ma princesse ?
  — J’aime qu’on ait de la tendresse,
 Dit la charmante, et l’on peut, au besoin,
 De ses plaisirs vous confier le soin.
  Je suis maintenant à moi-même,
  Rappelez-moi votre problème.
— Il n’est plus temps. — Pourquoi ? parlons sans fard.
  Je sais tous les termes de l’art ;
 Et j’ai compris que la pauvre Lucelle
  À vos yeux n’était plus pucelle…
— Bien dit : Elle n’est plus. — Un vigoureux bourdon
 A trop fourbi les parois de son con.
 Mais si monsieur veut une autre Lucelle,
  C’est-à-dire une autre pucelle,
 Pour la connaître il est un sûr moyen :
Suivez cette recette, il n’y manquera rien.
  Recipe fille assez velue
 Vers les quinze ans, debout et toute nue :
  Son beau cul sera devant vous,

  Et vous serez à deux genoux.
 Passez alors la main entre les fesses,
  Et leur faites quelques caresses.
Puis, doucement, fermez les lèvres de son con.
 De l’autre main, entr’ouvrez son derrière,
  Collez la bouche au trou mignon
 Et soufflez-y de la bonne manière.
  Si, par aventure, le vent
Que vous soufflez au cul passe par le devant,
  Je décide alors que la belle
  S’est fait foutre et n’est plus pucelle.
Si le vent vous revient, foutez-la, mon ami :
 Son joli con mérite votre vit !



CONTE X

L’Époux guéri par une image.


 Le vif amant de la tendre Isabelle,
  Lui dit un jour : — Ma foi, la belle,
Je suis bien curieux de voir ton petit con ;
 Montre-le-moi. — Grand merci, mon mignon :
 Il sera temps après le mariage,
  De le voir et d’en faire usage.
Lucas devient malade. — Ah ! mon pauvre Lucas,
Qu’as-tu ? — Va, j’en mourrai, si je ne vois ton cas.
  Sais-tu bien comment on m’appelle ?

Sais-tu bien que chacun me nomme Coquebin ?
 « Le sot amant, dit-on d’un ton malin,
 Il n’a jamais vu le con d’Isabelle. »
Et je souffrirai, moi, que l’on m’outrage ainsi ?
Il faut que je le voie ou que je meure ici.
La belle oppose encore à cette maladie,
 Le sacrement. Enfin l’on se marie.
 Avint qu’un jour, jour cruel, jour fatal,
  Messer Lucas se trouve mal,
 Se met au lit, se plaint de la poitrine,
 De l’estomac… — Vite une médecine !
 Dit Isabelle, en pleurant son malheur.
  Et sur-le-champ… Lucas l’appelle ;
 Il veut pisser… — Porte chez le docteur,
Cette urine, ma femme. Et la tendre Isabelle
  Court à l’instant… Mais en chemin,
  Notre femme se ressouvint
Des propos de l’époux avant son mariage ;
  Elle retourne sur ses pas.
 Oh ! pour le coup, on peut en faire usage,
  Et guérir le pauvre Lucas.
Elle approche du lit : — Cher Lucas, lui dit-elle,
Ouvre les yeux, mon fils, et regarde Isabelle.
Elle relève alors chemise et cotillon,
Se met le ventre à l’air : — Lucas, vois-tu mon con ?
  Vois-le de près, et guéris vite,
  Pour lui donner du jus de bite.



CONTE XI

La Flûte de Martine.


 Le fait en est assez original :
  Je le narrerai bien ou mal.
 Une servante, — On la nomme Martine, —
 Ouvre le cul, pour lâcher son urine,
 Et croit entendre un certain sifflement.
 — Qu’est-ce cela ? dit-elle, Quoi ? Comment ?
 Qui siffle ainsi ? J’aime l’expérience.
Martine pisse encor : même bruit recommence.
 — Oh ! oh ! dit-elle ; ou le diable est par là,
  Ou ce bruit sourd vient de cela !
 Vous noterez que la belle Martine,
Pour un certain Bourdon était si peu mutine,
  Que souvent, dans son propre lit,
 Elle en avait reçu des coups de vit.
 Mercredi donc, l’histoire en est nouvelle,
Martine à cul ouvert, repisse ; et cette belle
  Remarque que le sifflement
  Du même endroit vient constamment.
Martine, pisse encor, pour se croire plus sûre
 Que le bruit sort du trou de la nature.
— Las ! donc, dit-elle enfin, mon siffleur est mon con ;
Il faut donc lui donner la flûte de Bourdon.
Bourdon est appelé ; Martine est tamponnée ;
Et s’écrie : — Oui, je suis noblement enculée !

Pour imposer silence à ce bruyant conin,
J’aurai toujours recours, Bourdon, à ton engin.



CONTE XII

Testament singulier.


Un docteur toulousain était au lit mourant ;
 Il s’avisa de faire un testament.
  Mais tout exprès, ou sans malice,
 Je ne veux pas l’accuser d’injustice,
 De son épouse il négligea les droits.
 Elle aurait pu revendiquer les lois ;
 Mieux elle aima prévenir la famille
 De son mari. — J’ai cessé d’être fille,
Dit-elle à ses parents, pour partager le lit
 De mon époux. Je regrette son vit.
 Si quelquefois j’ai souffert ses caprices,
Plus souvent, sous ses coups, j’ai goûté des délices ;
Mais je ne rougis pas d’en faire mille aveux.
A-t-il oublié, lui, le centre de ses feux ?
Ne se souvient-il plus que malgré tous mes charmes,
  Il n’était jamais sous les armes ;
 Qu’il ne devait qu’à ma bouillante main
 Tous les plaisirs de son infirme engin ?
Les parents du docteur, pénétrés d’un vrai zèle,
  Volent au lit, lui parlent d’elle :

 — Pour votre femme, il faut faire un effort :
 Comme mari, vous lui devez un sort.
Monsieur répond : — J’avais oublié cette affaire,
 Je la reprends, appelez le notaire.
Le notaire paraît : — Écrivez : « Je donne à… »
  Mais le docteur s’arrêta là.
  — Il se meurt, dit alors sa femme ;
 Que le Seigneur daigne prendre votre âme ;
 Mon cher époux, ne dites plus qu’un mot !
  Le docteur n’était pas un sot :
  Il savait ce qu’il voulait dire ;
  Mais il ne voulait faire rire
  Ni l’amant, ni le greluchon.
— À ma femme, dit-il, je laisse en très beau style,
  La plus grosse motte de con
  Que l’on rencontre dans la ville.



CONTE XIII

Les Pelotons.


 Un bal paré, la danse, un grand repas,
 Se préparaient aux noces de Blandine.
— Y serai-je, maman ? dit la jeune Martine.
— Oui, mais, répond maman, vous n’y danserez pas.
 — Pourquoi cela ? — Pourquoi ! ma chère fille,
  Parce que vous êtes gentille,

  Qu’avec quelque joli danseur,
  Vous pourriez perdre votre honneur.
  — Mon Dieu ! ne craignez rien, ma mère,
  Je vous promets de le garder ;
  Ce sera ma plus grande affaire,
  Seulement, je veux regarder.
  Martine, seule dans un coin,
 Les yeux roulants, et les mains sur sa cotte,
  Ne voyait danser que de loin.
Son cousin l’aperçoit et dit : — Fais-tu la sotte ?
 Viens donc danser… — Non pas pour cet instant ;
Je perdrais mon honneur. — Tu badines, l’enfant :
  Il faut le coudre, et que je meure,
  Si je ne le couds tout à l’heure.
  Suis-moi, cousine, entrons ici ;
Viens, je te guérirai de ton grave souci.
  Avec lui, le cousin l’entraîne ;
  L’aiguille en main, ouvre sa gaine ;
  L’enfile et la fourbit si bien,
 Qu’à son honneur il ne manquait plus rien.
  Pourtant il lui vint un scrupule :
— S’il allait retomber !… Ah ! d’horreur j’en recule !
 Je ne veux pas qu’il m’échappe au besoin.
 Cousin, crois-moi, cousons encore un point.
  L’aiguille était dans sa culotte ;
 Mais la cousine en savait le chemin.
  Elle le prend, lève sa cotte,
  Dans son beau con coffre l’engin.
  Le gars charmé de l’aventure,

  Fout la cousine outre mesure
  Savonne triplement son con,
  Puis, lui rabat le cotillon.
  Après cette cérémonie,
 Martine danse, étonne tous les yeux.
La commère, dit-on, n’en avait pas d’envie !
  Cependant elle danse au mieux.
 Martine entend ces propos de femelle :
  Craignant encor pour son honneur,
 Court à la source : — Ah ! mon cousin, dit-elle,
Mon honneur se découd, évitons ce malheur.
— Ma foi, dit le cousin, je ne sais plus qu’y faire,
— Je vous ai pourtant vu deux si gros pelotons…
  — Je les garde pour d’autres cons.
 Cherchez ailleurs qui fera votre affaire.
Mais, cousine, avouez qu’un cruel appétit
Dévore votre con, et recherche mon vit.
  Toutes les filles sont charmantes ;
  Mais le diable en foute les fentes,
  Parbleu ! s’il faut s’écouillonner
  Pour les approvisionner.



CONTE XIV

Le Dévotisme justifié.


Je foutais, l’autre jour, le con d’une dévote :
  Cette béate était au mieux ;
  Mais, la foutant, je fus curieux
 De la sonder. — Eh ! que vous êtes sotte !
  Lui dis-je, ma très chère sœur ;
  Mon vit ne vous fout qu’en douceur :
  Pourtant, ces abbés sans décence,
  Lesquels sans la moindre façon,
  Foutent le cul comme le con,
 Auront encor sur moi la préférence.
 Pourquoi ? — Vous ne mettez que votre engin ;
 Mais apprenez que ces races maudites,
 Savent qu’un con est toujours plein de feu ;
  Et que leurs couilles sont bénites.
Or, vous conviendrez bien qu’on doit les préférer,
 Pour, de nos cons chasser le feu d’enfer.



CONTE XV

L’Âge des Bijoux.


  Que maître Chabert est heureux !
De trois filles il peut recevoir les caresses :

  Le sot en dédaigne les feux,
  Se plaignant de trop de richesses.
  Chabert les aimait toutes trois :
Il en était aimé, que fallait-il encore
  Pour décider cette pécore
  À les épouser à la fois ?
  Hô ! mais hélas ! le mariage
  Se conclut par trois mots latins.
  Oui, mon lourdaud, tel est l’usage
  De quelques milliers de faquins
Qui font semblant, tout haut, d’être célibataires.
 Mais qui, tout bas, font très bien leurs affaires.
  Que cela fait-il à mon vit ?
  Je n’épouse jamais qu’un lit.
 Chabert, peut-être, était plus scrupuleux ;
 Ou, pour parler français, moins vigoureux.
— Mes filles, leur dit-il, vous êtes bien charmantes,
  Je voudrais bien vous épouser ;
  Mais, ma foi, l’outil à chausser,
  Ne pourrait suffire à trois fentes.
  Je propose une question :
  Celle qui, des trois, la première
  Donnera la solution,
Aura des coups de vits jusque dans le derrière.
  Les trois princesses avaient faim :
  Bien voulaient fêter leur conin.
 — Parlez, parlez, dirent-elles ensemble.
  Chacune, à part, disait : « Je tremble ! »
  Les princesses montraient leur cul :

 De son côté Chabert était tout nu.
  — Mes enfants, vous avez deux bouches,
 Dit-il alors, je les vois, je les touche :
  Je m’écrie : Ah ! du haut en bas
Une fille, partout, étale des appas ;
 Du haut en bas, elle est charmante ;
J’en adore surtout cette petite fente,
 Où de mon vit j’aperçois le fourreau ;
 Mais excusez un caprice nouveau :
De la bouche et du con, je veux savoir la date ?
  Mais ne craignez pas que je rate
  La fille dont le jugement
  Décidera : j’en fais serment.
  Parlez, et répondez, mes belles.
  La plus ancienne des femelles
   Dit : — Je crois que mon con
  Est le plus vieux ; sa palatine
  Vaut le poil de votre menton,
  Et la peau de ma bouche est fine.
  — Très bien, dit l’autre ; et toi, Babet,
  Voudras-tu convenir du fait ?
  Mais Babet prétend que sa bouche
  Est la plus vieille ; elle a des dents.
 — Remarquez-en, dit-elle, mes enfants,
  Dans celle d’en bas que je bouche.
 — Bien répondu ; qu’en dira Louison ?
 Louison dit qu’il faut être bien bête,
  Pour préférer la bouche au con ;
  Que tous les jours son mignon tette ;

  Que depuis plus de dix-huit ans,
Par la bouche elle prend de plus forts aliments.
 Maître Chabert, à cette repartie,
 Pouffe de rire et répond gravement :
 — De Louison je goûte la saillie
  Je m’en tiens à son jugement.
  D’un saut la petite coquine,
  Vole à Chabert, le prend au vit.
 — Parbleu, dit-elle, il faut nous mettre au lit ;
 Je veux goûter du jus de votre pine.
 Il fout, et puise un tel feu dans sa fente,
 Que pour l’éteindre, il voulait l’enculer.
 Elle répond : — Mon fils, porte la rente
  Dans le cul de certains dévots
 Qui font semblant de gémir de nos maux ;
  Tandis que sous cinquante cottes,
  Leur vit fout cinquante dévotes.



CONTE XVI

Le Bijou silencieux.


  Trois braves coureurs de bouchons,
  Lampant du meilleur de Bourgogne,
  Tenaient sans aucune vergogne,
  Les propos les plus polissons.
  Ils avaient pour les bien servir,

  À leurs ordres une servante,
  Qui les contentait à ravir.
 — Fille, dit l’un, que fais-tu de ta fente ?
  La fillette baisse les yeux.
 L’autre lui dit : — Charmante, si tu veux
  Ressentir un bonheur extrême,
 Dans quatre coups… — Bon, bon, dit le troisième,
  Cette prude aurait fait le saut,
  Si j’eus cru son four assez chaud.
  — Vraiment, messieurs, s’écria-t-elle,
  Vous êtes de vilains parleurs,
  Ou d’inutiles ferrailleurs ;
  Car je crois bien que sans femelle,
  Quand même elle serait pucelle,
  Vous seriez bien moins jaseurs.
  Qu’auriez-vous ensemble à dire,
  Pour tant vous moquer et vous rire,
  Si vous ne parliez de nos cons ?
Faudrait-il pas, messieurs, lever ses cotillons,
  Pour vous plaire et vous instruire ?
 Je le pourrais, mais vous êtes trop fous,
 Trop étourdis, trop impuissants, peut-être ;
  Je prétends d’abord vous connaître.
Répondez-moi, messieurs, si je faisais paraître
 Un con sans cul, que lui diriez-vous ?
  Allons, consultez-vous ensemble.
 L’un d’eux répond : — Je lui dirais, me semble :
 « Hé ! con sans cul, parle ; que fais-tu là ? »
  — Belle réponse que voilà !

 S’écrie un autre ; elle est, ma foi, bien drôle :
 Le con dit-il une seule parole ?
  — Pourquoi pas ? ajoute un docteur ;
N’a-t-il pas une langue et des lèvres charmantes ?
Les filles peuvent donc parler avec leurs fentes.
 Ton con, la belle, est-il un grand parleur ?
 Tu ne dis rien ? Un mot, par complaisance.
Ton con voudrait parler et garde le silence.
Pourquoi cela ? — C’est que mon cul est tout auprès,
Qui lui ferme la bouche et souvent lui dit : « Paix ! »



CONTE XVII

Le Bijou tondu.


  Jamais je ne fus un fouteur :
  Je puis donc être dans l’erreur,
  Et mal juger une coquine,
  Qui du plus profond de son cœur,
  M’offre son con sans palatine.
  En attendant les jugements
  De ceux qui portent une pine ;
Ou, pour mieux m’expliquer, des fouteurs du bon sens,
  J’ose dire qu’une femelle
Peut faire, sur-le-champ, bander mon allumelle ;
 Mais que bientôt j’éviterais son con,
Si je voyais qu’il fût sans la moindre toison.
  J’appuie encore ma sentence

  Sur le procédé d’un marin
Qui soupçonna, mais fort, son épouse en démence,
  Quand il lui vit un ras conin.
— Qu’est-ce donc que cela, dit-il, ma tendre fille ?
  Tu n’as plus un seul poil au con ?
L’as-tu tondu, morbleu ? parle-moi, Louison ?
  Tu me paraissais si gentille !…
  Sacrebleu, dans un autre lit,
  L’on t’a donné des coups de vit !
  Réponds, réponds, l’on t’a tondue
  Aussitôt que l’on t’a foutue !
 Confiez-vous, maris, à vos pasteurs ;
  Ce sont là les premiers fouteurs.
— Non, mon ami, j’avais une terrible envie
  De te donner une nouvelle vie ;
  Oui, je te dirai sans façon,
  Que je croyais, en imbécile
  Te présenter un con de fille,
  En te montrant mon nouveau con.
  — Je me fous de ce beau langage :
  Ton con était de moyen âge ;
 J’aimais son poil, et je le veux ; sans quoi
 Je fous ailleurs, et je me fous de toi.
  Fais-toi foutre par tes chanoines,
  Ou, si tu le veux, par des moines.
Laisse croître ton poil : sans cela ton conin
Ne pourra m’appâter ; j’aimerais mieux ma main,
  Pour extraire de ma semence
  Une dangereuse abondance.



CONTE XVIII

L’Origine des sexes.


 Désir de fille est un feu qui dévore ;
 Désir de nonne est cent fois pis encore,
 Disait naguère un poète français.
  Or, une nonne que j’aimais,
 Qui, très souvent, se couchait sous mes armes,
  Pour me faire goûter ses charmes,
  Pour tâter un peu de plaisir,
  Un jour, dans un beau tête-à-tête,
  De mon outil saisit la crête,
  Et dit : — Contente mon désir.
  D’où vient que la même personne,
  N’est pas celle qui tour à tour,
  Tantôt reçoit, et tantôt donne
  Le divin baume de l’amour ?
  Vois ce beau jeu dans la limace :
Comme mâle, il enfile une espèce de con,
 Comme femelle, prend l’inférieure place,
  Pour recevoir son limaçon.
  — Comprends-moi donc. Dans l’origine,
  Chaque être se reproduisit ;
 Mais Jupiter, en colère, fendit
  En deux le beau corps d’Androgyne.
 Anéanti par un trait de colère,
Il s’en repent ; appelle Mercure : « — Compère,

  Pour rétablir le genre humain
  Je te demande un coup de main.
  Je me suis emporté trop vite,
  Et ma gloire me le défend.
Avec le demi-corps d’un être hermaphrodite,
Fais-moi deux corps nouveaux, et recouds leur devant. »
  Mercure se met à l’ouvrage,
  Pour recoudre, selon l’usage :
  Mais, par hasard, le fil manqua,
  Et le mauvais couseur laissa
  Au bas du ventre une ouverture.
  « — Parbleu, dit-il, cette aventure
  Doit bien me servir de leçon.
 Pour l’autre ventre ayons un fil plus long. »
  Autre malheur aussi funeste,
 Il eut de fil huit bons pouces de reste.
« — Cela sent son Mercure, et ne part que d’un fou.
 Quoiqu’il en soit, je lui laisse l’aiguille :
  S’il en est requis par la fille,
  Il a de quoi coudre son trou. »
  Telle est, ajoutai-je, charmante,
  L’origine de votre fente ;
  Mais, puisque j’ai l’aiguille au cul,
 Quand vous voudrez, le trou sera cousu.
 — Fort bien, ma foi, me riposte la nonne :
  Vite, mon fils, l’aiguille en main.
  Elle s’enfile, et je l’enconne.
— Tout chacun dit : « — Mercure aimait le genre humain.
 Moi, je lui dois une belle foutaise.
  — Et moi, de te foutre à mon aise.



CONTE XIX

Le Sac matelas.


  Un jeune et bouillant militaire,
  Convoitait la jeune rosière.
 — Quoi ! disait-il, oh ! ne pourrai-je pas,
 Charmante fille, adorer vos appas ?
 Rosière avait toujours quelques excuses
  Pour éviter toutes ses ruses.
  Est-ce qu’elle le dédaignait ?
  Vous en jugerez par ce fait.
  Notre brave était à la chasse ;
  Il poursuivait une bécasse.
  Rosière se montre à ses yeux ;
  Il est au comble de ses vœux.
  — Le hasard, dit-il, me l’amène,
  Volons ! Eh bien, ma belle reine,
  Que dit à présent votre cœur ?
 Voulez-vous bien que j’en sois le vainqueur ?
  Cette tendre et douce verdure,
  Invite aux jeux de la nature.
  Puisse-t-elle être le séjour,
  Le trône de mon tendre amour.
  Rosière en avait bonne envie ;
  Mais elle fit la renchérie.
  — Ce lit est sale et bien peu mou,
  Monsieur ; il gâterait ma jupe.

  Le grivois, qui n’était pas dupe,
  Ne se comporta point en fou.
 Sur le chemin passait un vieux bonhomme,
  Monté sur un cheval de somme ;
  Un sac lui servait de coussin.
— Attendez-moi, dit-il, avec votre roussin ;
  Ce petit sac m’est nécessaire
  Pour un instant ; laissez-moi faire ;
 Vous en serez payé très largement.
 Avec son sac, il revient sur-le-champ.
  — Mettez ce sac, belle Rosière,
  À cul nu, sous votre derrière ;
  Il est propre, et votre jupon…
La belle alors se couche, expose un joli con.
  — Donnez-moi donc un fort clystère,
Dit-elle en enfonçant le vit du militaire ;
 Mais foutez vite, en quatre coups, zac ! zac !
  Afin que ce vieux ait son sac.



CONTE XX

Le Poupon noir.


  La femme de monsieur Liret,
  Procureur au Grand Châtelet,
 De son mari, sans doute peu contente,
  Désirait une nuit charmante.

  Elle aperçoit un jeune Noir ;
  Mais curieuse de le voir :
  — Cela peut être de service,
 Dit-elle, et faire, avec moi, son office.
  Je crois avoir le con petit,
  César paraît avoir un très gros vit.
  Le frottement de son auguste pine,
  Réchauffera ma trop froide machine ;
  Car, raisonnons : Cela doit être chaud ;
Un Noir né dans le feu ! c’est là ce qu’il me faut.
Le Noir est appelé. — Aimes-tu, camarade ?
Dit la Liret ; veux-tu guérir une malade ?
— C’est selon, répond-il ; que me demande-t-on ?
 — De me prêter, dit-elle, ton bourdon,
 Pour réchauffer, en transmettant ton âme,
 Le cul glacé d’une mourante femme.
— Volontiers, dit le gars. Oh ! parbleu, nous pouvons
 Dans moins d’une heure enfoncer mille cons :
Madame, est-ce cela ? — C’est bien cela, dit-elle,
  Car c’est moi qui suis la femelle.
  Dépêche-toi : monsieur mon époux,
  Étant furieusement jaloux,
S’aviserait… Le Noir abaisse sa culotte ;
Montre son dard bouillant, et relève la cotte
De madame Liret ; elle le prend au vit
 Pour l’entraîner forcément sur le lit ;
 Ouvre le cul, et dirige elle-même
La pointe de l’outil. Une douleur extrême
 La fait crier. Le pauvre diable eut peur :

 Il se retire. — Oh ! comble de malheur !
Dit-elle ; encor, tu peux, ô mon fils, passer outre ;
 Pousse bien fort ; je veux me faire foutre,
De manière à savoir comment un Africain,
Avec un vit tout noir, peut foutre un blanc conin.
César était en feu ; César bientôt en selle,
  Dans l’instant renconne la belle,
  Lui donne vingt coups de piston,
  Tenant toujours le vit au con.
Le foutre, cependant, coulait entre les fesses
De madame Liret qui ne se lassait pas.
Pourtant elle exigeait de nouvelles caresses ;
Mais de nouveau, César savonne ses appas.
Séparons ces amants. La belle était contente
  Des plaisirs versés dans sa fente.
Advint le temps fâcheux. Pour la première fois,
  L’on s’avise, au bout de neuf mois,
De craindre un enfant noir. Une fine commère
  Instruite à propos du mystère,
  Répond à la dame Liret :
  — Ne trahissez jamais votre secret.
Le petit sera noir, selon toute apparence :
  Accouchez, puis, avec prudence,
Nous conduirons à bien ce grotesque accident :
  J’en répondrais avec serment.
  Notre commère tint parole,
  Madame Liret fait un drôle
  Aussi nerveux que son auteur.
 Presque à peu près de la même couleur.

  Vite elle court à l’audience,
 Cherche Liret avec impatience.
 — Commère, eh bien ! lui dit le grave époux,
  Suis-je père ? enfin qu’avez-vous ?
— Compère vous aviez, le fait en est notoire,
  Dans votre poche une écritoire,
 Quand vous avez façonné votre enfant.
— Oui, dit-il, je l’avais ; pourquoi ? qu’est-ce ? comment ?
  — J’en gémis de toute mon âme !
Courez, et consolez votre innocente femme :
  Il est entré de l’encre dans le con,
Car votre femme a fait un petit négrillon.



CONTE XXI

Le Bijou mordu.


 Le gouverneur du château d’Oleron,
 Reçut, un jour, dans une matinée,
 De cancres vifs un ample cotillon
 Et les plaça près de sa cheminée.
 L’un des plus gros s’échappe du panier ;
 Il se tapit sous la tapisserie,
  Non loin du pot à pisserie,
  Dont il s’empare le premier.
  Or, advint que la gouvernante
  Voulut uriner dans la nuit ;

Mais, en coulant le pot sous sa mignonne fente,
  Pisse si raide… À ce grand bruit,
  Le maître cancre se réveille,
  Fait quelques tours, étend ses bras,
  Et saisit la lèvre vermeille,
 Qui de madame orne tous les appas.
  — Eh ! mon Dieu ! qu’est cela, dit-elle,
  Que l’on allume une chandelle !
 À mon secours ! — Madame, qu’avez-vous ?
  Répond en sursaut, son époux.
  — Je ne sais, mais quelque pincette
  Serre les bords de ma cuvette.
  J’y sens, mon fils, une douleur…
  Alors le tendre gouverneur
Porte des yeux brûlants sur le con de madame,
 Y voit un cancre, en frémit dans son âme ;
  Mais pour ne pas trop l’étonner :
  — Ce n’est rien, dit-il, mon amie ;
  C’est un de nos cancres en vie,
  Qui va bientôt abandonner
  Les contours de votre écuelle ;
  Il ne faut que souffler sur elle.
  Ce disant, notre médecin
  Souffle sur le cancre mutin
 Dont l’autre bras saisit le militaire,
  Ferme sa bouche et le fait taire.
  Voilà monsieur la bouche au con ;
  Cela ne sentait pas trop bon.
  La gouvernante alors s’écrie :

  — Jasmin, Lafleur, Goton, Marie !
 Chacun accourt : le fidèle Jasmin,
 Arrive, et voit cette scène critique.
Pour décoller monsieur, ce brave domestique
Coupe les bras du cancre et les poils du conin.
C’est ainsi qu’il sauva cette femme charmante ;
C’est de là qu’on fêta le con de sa suivante.



CONTE XXII

La Fille vengée.


  Or écoutez le tour plaisant
  D’une méchante chambrière ;
  L’aventure en est singulière,
 Et ne fait pas trop d’honneur au galant.
 Un jeune abbé s’était, pour cette fille,
 Épris d’amour : elle était si gentille !
 Lui proposer de coucher tous les deux
 Au même lit, cela serait affreux !
 Il vaudra mieux coucher chez sa maîtresse,
 Et pour la nuit y prendre appartement.
  Alors de tenter sa faiblesse,
 L’on saisira le favorable instant.
 Tout ce beau plan réussit à merveille.
 Chacun se couche. Au milieu de la nuit,
 L’abbé se lève et fait assez de bruit,

  Pour que la fille se réveille.
 Elle en a peur !… — Mon Dieu ! que voulez-vous ?
 L’abbé répond : — Ne sois pas en courroux,
  C’est moi, c’est l’abbé qui s’égare ;
 Viens me montrer ma porte et me l’ouvrir ;
  Viens, en deux mots, me secourir.
 La fille accourt, et mon abbé se pare ;
  Id est, approche en tâtonnant,
 Chemise en l’air, bras levé, vit bandant.
  Pour l’accrocher, la fille avance,
  Doucement et sans indécence.
  Elle craignait de heurter le lourdaud.
 Le rencontrant… — Ah ! je vous tiens, dit-elle,
 Par votre doigt… il est pourtant bien gros !
 C’est votre bras !… C’était son allumelle.
 Monsieur l’abbé fit très imprudemment,
 D’un coup de cul un hardi mouvement
  Qui fit rêver la chambrière.
Elle lui dit : — Ce bras sort de votre derrière :
 Allez, l’abbé, vous me tentez en vain,
  Je ne veux point d’un bras sans main.
  Ce nouveau tour criait vengeance :
  La fille la méditait.
  Au bout d’un mois, il eut son fait :
  Ce fut une cruelle danse.
  Il coucha dans le même lit
Où la fille voulait se venger de son vit.
  Elle met sur la même chaise
  Une ratière, un urinal ;

  Puis elle dit, riant à l’aise :
 — Je voudrais bien que cet original,
Qui prétendait fourbir le trou qui me chatouille,
 Par ce ressort fût pincé par la couille.
 Le pauvre diable, en effet, y fut pris.
Pour pisser, il poussa son trop malheureux vit
  Sous le ressort de la ratière :
 Il fit un cri. La bonne chambrière
 Disait : — Tant mieux ; un si vilain bourdon
Ne bandait pas assez pour me foutre le con !



CONTE XXIII

La Chape à l’évêque.


  Un certain curé de Bretagne,
  Un jour étant à la campagne,
  Se laissa ravir son chapeau
  Sur un antique pont sans eau :
  Il faisait lors un vent de bise.
  Le curé court après sa prise ;
  Mais, malgré lui, ce maudit vent
  L’emporte je ne sais comment.
 Du parapet, pour la suivre, il s’approche.
 Dieux ! que voit-il ! deux filles qu’on embroche ;
  De larges culs, de gros jambons ;
  Et les quatre plus beaux tétons.

  Il se doute de l’aventure.
— Ne troublons pas, dit-il, l’œuvre de la nature :
  Je vois, je crois, des vits au con ;
 Et pour qui l’a, du chapeau je fais don.
  Un de nos deux religieux déconne.
  Il veut s’emparer du présent.
  — Oh ! oh ! dit l’amante au galant,
  Me prends-tu donc pour une folle ?
  N’avais-tu pas ton chien de vit
  Dans ma fente, quand il l’a dit ?
  — Mais, répond l’autre, ma charmante,
  Ne l’avais-tu pas dans ta fente ?
  Tous deux avaient ma foi raison :
 Le gars foutait, la belle était foutue ;
  Tous deux avaient le vit au con.
Cette cause fut-elle, ou gagnée, ou perdue ?
 Je n’en sais rien. Qu’un plus savant que moi
Décide qui, des deux, avait pour lui la loi.



CONTE XXIV

Le Chapitre des carmes.


  Le grave chapitre des carmes
  Avait commis un révérend,
  Et le jeune frère Venant,
  Pour décocher leurs saintes armes,

  Dans le fourreau de deux tendrons :
  Osons le dire, dans leurs cons.
 Le lendemain on voulut les entendre.
 À l’assemblée, il fallut bien se rendre
  — Frères, selon nos sages lois,
 Vous nous devez compte de vos exploits !
  — Ma foi, dit le révérend père,
 Je suis, pour moi, content de ma commère ;
  Cela chauffe un vit comme il faut ;
 Plus on la fout et plus le four est chaud.
 Pendant la nuit plus de cent coups de fesses
  Ne l’ont pas encor rafraîchi :
Elle m’a demandé vingt autres coups de vit,
Qu’elle a bien mérités, parbleu, par ses caresses.
— Et vous avez fourni ?… — Mais, me connaissez-vous ?
  Je réponds à votre demande
  Que plus je fous, et plus je bande.
— À merveille, papa. Toi, frère, quand tu fous,
  Ton vit… L’un des révérends pères
  Arrêta cette question
 Et dit : — Avant cette solution,
Sachons d’abord s’il fout comme nos frères.
  Allons, parle, frère Venant,
  Qu’as-tu fait avec cette enfant ?
 — Je n’ai rien fait, dit-il, elle est si sotte !
  D’une main je relevais sa cotte,
 Et je levais, de l’autre, mon habit ;
  Mais, si j’abandonnais sa jupe,
  Pour diriger plus droit mon vit,

  J’en étais constamment la dupe.
  Enfin, quand sa jupe tombait,
  Ma soutane se relevait.
 Si, des deux mains, je relevais sa cotte,
Ma soutane, bientôt, était sur mes talons.
Le président, alors, dit : — Ferme ta culotte,
 Frère animal, je t’interdis les cons :
 Par charité, je veux bien passer outre,
Et t’ajouter que, si je te permets de foutre,
Tu dois suivre, d’abord, ces avis importants :
  Prends ta soutane entre les dents,
Et trousse, d’une main, les cottes de la fille :
Au bord du con, de l’autre, il faut placer ta quille.
 Pour l’enfoncer, pousse en avant, l’ami ;
Sans quoi, tu n’es qu’un sot, et je coupe ton vit.



CONTE XXV

La Présidente naïve.


  L’on sait que nos dames entre elles,
 Parlent souvent et ne rougissent pas
  Des coups portés dans leurs écuelles,
  Et de leurs ravissants ébats.
  Une grivoise entretenue
  Par un honnête chapelain,
  En fut si fortement foutue,

  Qu’elle criait comme un lutin.
  Dans une aimable compagnie,
  L’on plaignait cette belle enfant.
  — J’eusse, à sa place été ravie,
  Dit la femme d’un président ;
  Le bien abonde à ces drôlesses !
  Vingt coups de vit pour une fois !
  J’en ai beaucoup moins en un mois,
 Quoique l’on foute et mon con et mes fesses.



CONTE XXVI

Le Mari subjugué.


  Quel parti doit prendre une femme
  Dont le voluptueux mari,
  S’avise de porter sa flamme,
  Son goût, ses forces et son vit
  Dans tous les cons du voisinage ?
  Tel est, j’en fais l’aveu, l’usage
  Des neuf dixièmes des époux
 Qui pour tromper daignent être jaloux.
  Mais revenons à la charmante
  Qui ne voulait ouvrir sa fente
  Que pour recevoir Mathurin,
  Et le coller sur son conin.
 Un connaisseur, à la pauvre Lisette,

  A confié cette recette :
  — Madame, quand votre mari
 Voudra sonder le bas de votre ventre,
  Laissez-le parvenir au centre,
  Et lestement nouez son vit.
  Lisette, dès la nuit suivante,
  Aurait voulu brider l’engin
 De son époux. — Vois-tu ma pauvre fente ?
  Vraiment, mon fils, elle a grand faim.
  Mathurin, homme de service,
  Est un peu faible à l’exercice.
 Pour l’appâter, Lisette le saisit
 D’abord au poil, et tout de suite au vit.
 Mais que ne peut une chaude femelle !
 Lisette sent une raide allumelle
  Dont sa main tend tous les ressorts,
  Et qui fait, enfin, tant d’efforts
  Pour remplir sa vaste cuvette,
  Qu’elle s’en tint à sa recette.
En effet son époux, enchanté de son con,
Ne porta plus ailleurs son amour et son fond.
 Mais si, parfois, son vit était mollasse,
Lisette, de la main, lui rendait sa vigueur,
 Le ventre en l’air, lui désignait sa place,
 Et convenait des feux de son fouteur.
 J’ose ajouter, en faveur de nos belles,
 Qu’un mâle au lit, avec un petit con,
  Eût-il le plus faible bourdon,
  La plus flasque des allumelles,

  Bandera toujours sous leurs mains,
  Et remplira tous leurs conins.



CONTE XXVII

L’Outil vital jugé par des nonnes.


  Trois jeunes et franches nonnettes
  Lasses d’un jeûne rigoureux
  Firent repaître leurs cuvettes,
  Du suc d’un abbé vigoureux.
  La révérende mère abbesse,
 Qui pour ses sœurs avait de la tendresse,
  N’ignorait pas ce petit tour
 Que pour leur plaire avait joué l’amour.
  Elle en rit de toute son âme ;
  C’était une si bonne femme !
 Son confesseur ne fourbissait son con
  Que trois fois par chaque saison.
  — Je veux savoir, dit la pucelle,
  En quel état est leur écuelle
  Et quelle espèce de ragoût,
  Elles trouvent quand on les fout.
  Elle les appelle. — Mes filles,
  Vous êtes toutes trois gentilles,
  Et vous avez un beau galant :
 À toute nonne, il faut un élégant.

  Votre abbé, ravi de vos charmes,
  Les a sans doute caressé :
  Vous a-t-il fait verser des larmes ?
  Vous a-t-il souvent embrassé ?
  Entre nous quatre il faut le dire ;
  Je ne ferai, parbleu, qu’en rire.
 Au premier mot, chaque nonne trembla,
  Mais le dernier les rassura.
  Chacune répond à la mère :
 — Je n’ai tenté qu’une fois le compère,
  Parce que je mourais de faim.
— Soit fait ; mais êtes-vous contente de l’engin ?
 L’une répond : — La sauce était bien douce,
Et sans sucre pourtant. L’autre dit : — Ce mignon,
  Qui cependant jamais ne tousse,
 Plus d’un quart d’heure a craché dans mon con.
 La troisième ajoute qu’elle assure,
 Que l’on ne peut voir une chair si dure,
  Et qui n’a pourtant aucun os ;
  Qu’elle l’a tété comme il faut.



CONTE XXVIII

La Fille qui se croit bête.


  Une pauvre petite nonne
  Avait lu dans un des billets

 Que l’on a mis à l’usage des sots,
 Que si le ciel accorde une couronne
  À quiconque observe la loi,
  Il transforme au contraire en bête,
 Couvre de poil des pieds jusqu’à la tête,
  Ceux qui pèchent contre la loi.
La nonne, un beau matin, pour changer de chemise,
  Près de son miroir s’était mise.
 Qu’aperçoit-elle ! un spectacle nouveau :
 C’est que déjà le poil perçait sa peau !
  La pauvre enfant est étourdie ;
  Qu’ai-je donc fait pendant ma vie ?
 Filles à poil à l’entour de leur con
 Sont, à coup sûr, les filles du démon.
  Il faut consulter notre mère :
Peut-être son conseil me sera salutaire.
  Elle vole à l’appartement :
 — Que voulez-vous ? — Oh ! ma chère maman,
  Je suis une fille perdue !
  En me changeant, je me suis vue :
  J’ai, j’en suis sûre ; hélas ! pardon,
  Entre les cuisses un minon.
  — Qu’est cela ? vous êtes une sotte.
  — Regardez-y, levez la cotte.
 La mère voit le plus mince duvet.
 — Est-ce tout ? — Oui. — Petite, c’est l’effet
  Des tendres efforts du bel âge ;
  Il faut bien en suivre l’usage.
  — Hélas ! j’ai perdu mon trésor !

  Comme Nabuchodonosor ;
  Bientôt, si cela continue,
  Bientôt je serai plus velue.
— Vous serez comme moi. La sincère maman
 Lève sa jupe et montre son devant.
— En vois-tu, ma petite ? — Hélas ! hélas ! ma mère,
  Comment cela peut-il se faire ?
  Je n’en puis plus ! mon Dieu ! mon Dieu !
 Chère maman, que de poil en ce lieu !
  Vous êtes donc bien criminelle ?
  — Attends, attends. Sœur Isabelle,
  Faites venir tout le couvent.
 Venez, vous-même, à mon appartement.
  Au son de la cloche, les mères
  Se rendent. — Qu’est-ce ? quels mystères ?
— Aucun, mes chères sœurs, mais levez vos jupons ;
Montrez à cette enfant les taillis de vos cons.
  Les vois-tu ? dit alors l’abbesse,
  Les vois-tu ? chacune s’empresse
  A te montrer, près de son cul,
  Un charmant conin tout velu.
  La petite, après cette épreuve,
  En moins de huit jours fut moins neuve ;
  Car son directeur l’étendit,
  Et lui donna dix coups de vit.
  La voilà donc enfin savante,
  Et juge du prix de sa fente.
Il faut pourtant la suivre. Un jour elle rêvait.
 — Pourquoi cela ? — Mais c’est qu’elle voyait

  Une chèvre toute velue.
  Sur le gazon elle était étendue.
  — Hélas ! dit-elle en s’écriant,
  J’ai peu de poil à l’écuelle ;
 Et je jouis !… Si j’en avais autant
  Que le corps de cette femelle,
  Quel plaisir un jeune bourdon
  Ferait-il goûter à mon con !



CONTE XXIX

Confession d’une dévote.


  Une dévote à gros soupirs,
  S’accusait aux pieds d’un chanoine,
 De s’être fait houspiller par un moine,
  Pour satisfaire à ses désirs.
 — Comment cela ? demande ce saint prêtre.
  — Monsieur, c’est qu’il avait besoin
  De regarder par la fenêtre
  Un objet qui n’était pas loin.
  Pour être plus à sa portée,
  Il fallait bien monter sur moi :
 J’ai consenti, et je m’y suis prêtée
 Par charité : c’est, me semble, la loi.
  — Vous êtes-vous abandonnée
  À ses… — Il m’a tant bâillonnée

 Que je croyais expirer dans ses bras.
 — Vous avez donc confié vos appas.
  À cet homme ? Ma sœur, je tremble !
 — Oui, nous avons uni nos corps ensemble.
 — Triste accolade ! Avec un mort, ma sœur !
 — Avec un mort ! Je vous jure, monsieur,
Qu’il vivait, frétillait, et me poussait au diable.
— Cependant du plaisir il était incapable.
 — Je le veux bien ; mais dans un mauvais lit,
  J’aimerais mieux jouer au vit
 Avec ce mort, qu’avec ces haridelles
Qui ne peuvent emplir le con de leurs femelles,
 Tant ils sont froids ! Mon petit moinillon
M’a charitablement donné force savon.
 S’il meurt ainsi, soit ! je l’en remercie,
Et garde pour son vit mes charmes et ma vie.



CONTE XXX

La Joie de par le roi.


  Dans les derniers jours de la Ligue,
  Lorsque son pouvoir expirait,
  Et que la France respirait,
  Un certain monsieur de Lartigue,
  L’un de ces grands coupe-jarrets
  Qui fouillent partout par arrêts,

 Cherchait à Tours un suppôt punissable
  De ce démon épouvantable.
  Dans le cloître de Saint-Martin
  Gisait un jeune et gras chanoine,
  Abbé pimpant et jadis moine,
Qui faisait chaque nuit l’office de son saint
 Entre deux draps, près de deux belles fesses,
  Qu’il inondait de ses caresses.
  C’est chez lui que le grand prévôt
  Va chercher son maudit suppôt.
 La belle alors, lasse de la ballade,
 Était au lit et faisait la malade.
Une petite fille, on la nomme Sévin,
 Près d’elle était de garde ce matin.
 Le prévôt entre en jurant comme un diable,
 Contre la ligue et contre le coupable.
— Qu’on ouvre ici, dit-il, tous les appartements ;
 De par le roi, je foutrai tout céans.
 — Au nom de Dieu, lui répond la petite,
 Ne faites rien à madame, elle dort :
 Choisissez-moi, je subirai son sort.
 Voici mon con ; foutez-le donc bien vite.
  — Mais pourquoi vous, et non pas moi ?
  Dit madame qui se réveille,
  Et qui l’entendait à merveille,
  S’il ne fout que de par le roi.



CONTE XXXI

Le Bijou épousseté.


Qu’est devenu ce temps, qu’une fille jolie,
Ignorait le pourquoi son père la marie !
Oh ! vraiment, de nos jours, on en sait bien plus long.
De vos filles, parents, examinez le con,
 Et vous saurez que ces belles coquines
Ont tâté de la couille et ne sont plus mutines.
 La belle enfant dont je vous entretiens,
  N’était pas encor de notre âge.
  Qu’était-ce que le mariage ?
  Hélas ! elle n’en savait rien !
 En voulez-vous, en deux mots, une preuve ?
De sa première nuit réfléchissez l’épreuve.
  Dieux ! que n’étais-je sous les draps !
 Comment eussai-je exploité ses appas !
 Son sot mari, le nez sur la cuvette,
Se borne à promener une raide époussette
  À l’entour de son joli con :
  Il n’avait donc pas de couillon !
 Il n’était point digne de cette belle ;
  Aussi la laissa-t-il pucelle.
  Mais avant de parler de mort,
  Sachons d’elle quel est son sort.
  Les femmes lui portent envie.
— Ah ! que n’ai-je un tel mâle, il me rendrait la vie,

  Disaient-elles à l’unisson.
Elle ignorait pourtant ce que vaut un bourdon !
 — Que dites-vous de votre homme, voisine ?
  N’est-il pas vrai qu’il vous lutine ?
 — En vérité, mais je ne m’en plains pas :
 Il m’a trois fois épousseté le cas.
 — Voisine, ah ! vous êtes très bien pourvue !
 Dans une nuit, morbleu ! trois fois foutue !
  Cela s’appelle… Au bout d’un an,
L’époux voulut mourir, et par son testament,
  Donna tout à la pauvre veuve
  Dont la porte était toute neuve.
  Jeune veuve est au désespoir,
 Et jeune amant s’empresse de la voir.
  Amélie était du bel âge ;
 On lui propose un second mariage.
 — La belle emplette ! Eh ! peut-on désirer,
Disait-elle, un mari qui semble soupirer ?
Que cela sert-il donc ? À passer l’époussette
 Autour du cas ? Manque-t-on de vergette ?
 Seule, je puis en faire le métier.
  Pourquoi donc me remarier ?
  En attendant, la belle éprise
  D’un nouvel amant, est surprise
 D’entendre encor que la voix de son cœur,
 Lui parle et lui donne un nouveau vainqueur.
  Voilà donc Lindor à la place
  D’un Philinte froid comme glace.
  On se couche ; et Lindor en feu,

  S’apprête à commencer son jeu.
 Sa main parcourt les appas de la belle.
 — Jusques ici, cela va bien, dit-elle ;
  Mais quand Lindor, le vit bandant,
  Voulut entr’ouvrir le devant :
 — Que faites-vous, monsieur ? dit Amélie ;
 Feu mon époux jamais n’eut telle envie.
Avec une époussette, il me frottait le cas,
 Et ne… — Madame, il chauffait vos appas ;
 Précisément, c’est ce que je veux faire ;
  Le reste sera votre affaire.
Lindor, en tâtonnant, à peine réussit
 À rencontrer le fourreau de son vit :
Hé ! parbleu, l’y voilà. Force fut à madame
  De dilater ses cuisses et son âme.
 — Qu’avez-vous fait ? le manche de l’outil
Est entré… — Ma charmante, excusez mon douzil.
Et le douzil de foutre, et de bien faire rire
  La belle dont le con soupire.
 Lindor dégaine : — Eh bien ! la belle enfant,
  Le manche de mon instrument
  À votre avis, fait-il merveille ?
  — Ah ! monsieur, que cela réveille !
Comment l’appelez-vous ? — Cela s’appelle un vit.
— Ô dieux ! conservez-moi ce précieux outil !
 Et mon cas, dont la petite embouchure
  Écume encore de luxure.
  Daignez m’en désigner le nom ?
 — Cela s’appelle un joli petit con.

— Amen ; puisse ton vit combler de ses caresses.
 Charmant époux, et mon con et mes fesses.



CONTE XXXII

Le Curé fustigé.


 Le bon curé d’une chaste pucelle,
  S’avisa de la convoiter ;
 Et même osa proposer à la belle,
  Un seul instant pour l’exploiter.
 Le malheur fut qu’un galant du jeune âge,
  La poursuivit en mariage,
  Et que ce misérable époux
  Se donna l’air d’être jaloux.
  Le curé s’arme de hardiesse
  Et se présente à la maison :
  — Rappelle-toi de ta promesse.
  Dit-il à la belle Lison :
  Ton sot époux est à la ville,
  Et je te crois très bonne fille ;
  Entre nous deux, tu m’as promis
  Que nos membres seraient unis.
  — À propos, je me le rappelle :
  Comment l’avez-vous entendu ?
  De soi-même cela s’entend, ma belle.
  — Curé, mettez votre nez dans mon cul,

  Vous boucherez trois orifices
  Qui vous solderont vos services.
 Ce n’était là le compte du pasteur :
 Un tel propos lui donna de l’humeur ;
 Mais il daigna remettre la partie,
 Et la reprendre au risque de sa vie.
  Pourtant la prudente Lison,
Craignit du bon pasteur une séduction :
 À son époux elle en fit confidence.
 — Parbleu ! dit-il, je vas feindre une absence.
 Si de te voir il est encor tenté,
 Je te promets qu’il sera fouetté.
  Le cher curé brûlait de rage
 De ne pouvoir rendre un petit hommage
  À tant de charmes enchanteurs :
  Ainsi soupirent les grandeurs.
 Dans le canton, sans y prendre malice,
 Quelqu’un lui dit que Jacques est absent.
 — Tant mieux, morbleu ! je me ferai justice.
 Hé bien ! Lison, serai-je enfin content ?
 — Hélas ! monsieur, je suis votre servante :
 En vérité, je suis toute tremblante !
 Si, par hasard, quelqu’un vous avait vu,
 Hélas ! monsieur, vous seriez perdu ;
  Et moi, je serais bâtonnée !
 — Belle, non : mais tu seras enculée.
  — Curé, d’abord, tâtons au vin ;
  Le reste ira jusqu’à demain.
 — Tâtons d’abord ta charmante cuvette,

 Mon vit est plus brûlant qu’une allumette.
 — Attendez donc que nous soyons au lit,
 Il faut des draps pour célébrer un vit.
À ce mot, le curé ne se sentit pas d’aise.
— Tu me charmes, dit-il, viens donc que je te baise.
— Oh ! j’aime mieux souper. Monsieur, asseyons-nous.
 — Eh ! dis plutôt : « Cher curé, couchons-nous ; »
 — Couchez-vous donc, j’éteindrai la chandelle.
 Du fond du lit, il ne contemplait qu’elle.
 — Il faut ôter la chemise, mon bon,
 Je ne pourrais la souffrir près du con.
— Tu seras donc aussi, ma belle, toute nue ?
 — Comme la main, je m’y suis attendue.
Le curé se dépouille, et lui montre un gros cul.
Elle fait quelque effort… — Vous êtes bien velu.
  — Oh ! ma foi, tu m’impatiente ;
 Approche donc ; voyons ta belle fente.
— Je vais éteindre… Dieux ! au milieu de la nuit,
 Qui frappe donc avec un si grand bruit ?
  C’était l’époux. — Lison ! Lisette !
  Ouvre donc vite : ah ! je suis mort !
 Il ne fut plus question de cuvette :
 Le bon curé craignit un autre sort.
  D’où vient que ce sot nous dérange ?
 J’allais avoir du plaisir comme un ange.
 Vite, curé, cachez-vous sous le lit,
 Je vais ouvrir la porte à mon mari.
D’où venez-vous, mon fils ? — Ah ! je me meurs, ma fille !
  Je ne puis plus en revenir.

Va trouver le pasteur : il faut le prévenir.
 — Mon cher mari ! — Soupir très inutile !
 — Qu’avez-vous donc ? Ah ! je crois qu’il se meurt !
Au secours, mes voisins ! au secours ! à mon aide !
 À mon mari donnons quelque remède.
Et voisins d’accourir : et le pauvre pasteur,
  De se bien cacher dans son gîte.
 — Voisin, prenez courage. — Allez donc vite
 Chez le curé, je veux les sacrements.
 Tout à l’heure, je veux qu’il me confesse.
  — Mais, nous ne voyons rien qui presse,
  À demain il en sera temps.
  De voisins la chambre était pleine,
  Et le bon curé fort en peine.
  Jacques enfin lève les yeux,
  Aperçoit, montre aux curieux :
 — Le voyez-vous ? ce pasteur, il croasse,
  Et voudrait faire une bécasse
 De mon épouse. Ah ! serais-je cocu ?
Les femmes, à l’envi, s’écrièrent ensemble :
 — Il faut, parbleu, qu’il nous montre son cul ;
  Qu’en dites-vous ? que vous en semble ?
 C’est bien pour lui que l’on ouvre le con ?
 Fessez, fessez cet impudent foulon !
Force fut au curé de tendre le derrière.
Et d’être fustigé de la bonne manière.
L’on ferait mieux encor, pour l’honneur des maris,
De châtrer ces messieurs, du moins couper leurs vits.



CONTE XXXIII

La Servante modeste.


  Plaignons quiconque a des procès.
  En dépit de la bonne cause
  Juge, avocat, ont bouche clause,
  S’ils ne trouvent leurs intérêts.
  Il faut donc, pour les satisfaire,
 Pour les forcer de suivre votre affaire,
  Les appâter de temps en temps,
  Par quelques honnêtes présents.
  Un paysan de la Touraine,
  Pauvre, mais très adroit plaideur,
  Attrape un lièvre dans la plaine,
  Et le destine au rapporteur.
 Le lendemain, le gars vient à la ville ;
Veut parler à monsieur. Monsieur était au lit.
  — Donnez-le-moi, lui dit la fille.
— Le voilà, de la part de son client. — Qui ? — Vit.
  À déjeuner, la fidèle servante,
  Cherche le lièvre et le présente
  Aux deux maîtres de la maison.
— Ce paysan, Lisette, a-t-il dit son vrai nom ?
— Oui bien, mon bon monsieur. — Hé bien donc, il s’appelle ?…
— Dame, monsieur, je n’o… je n’oserais, dit-elle,
 Vous le nommer : il est pourtant bien beau ;
 Mais… — Oh ! parbleu, ce cas est tout nouveau :

  Faites venir votre maîtresse.
 — Interrogez, madame, une drôlesse
  Qui ne veut pas me dire un nom
Dont j’ai besoin. — Pourquoi ? pourquoi cette façon,
  Ma fille ? dit la conseillère :
  Est-ce donc de cette manière
  Que l’on rend compte des clients
  Qui, tous les jours, viennent céans ?
 — Eh !… mais, madame… en vérité… je n’ose…
 — Pourquoi cela ?… — Dame, il s’appelle chose…
  — Voilà bien de l’entêtement.
Craignez que d’un soufflet ma main ne vous régale.
 — Ce nom pourtant, madame, est si sale.
  — Il faut le dire en mot décent.
  — Hé bien ! il faut donc vous le dire,
  Mais, madame, vous allez rire :
  C’est le nom de ce vilain bout
  Avec lequel mon maître fout.



CONTE XXXIV

L’Arête rendue par le cul.


  Quand vous mangerez du poisson,
  Prenez, surtout, garde aux arêtes ;
  La fille du seigneur des Crêtes
 Sera pour vous une bonne leçon.

 De tous poissons elle était amoureuse :
  Elle avale, sans y penser,
  Une arête très dangereuse
 Qui menaçait de percer son gosier.
  L’on appela l’art à son aide.
 Le médecin prescrivit son remède.
 La belle enfant, hélas ! allait périr
Si l’on ne prévenait les progrès de l’ulcère.
  — Mes amis, s’écria son père.
  Verrai-je ma fille mourir ?
  Secourez-moi, sauvez ma fille ;
  La pauvre enfant et si gentille !
  Ah ! j’en serais au désespoir !
  Épuisez tous votre savoir.
 L’on se souvient que dans le voisinage
  Il existait un jeune sage,
  Aussi modeste que savant.
  Le père fut assez prudent
 Pour l’appeler. Il vint à la même heure ;
 Vit la malade et dit : — Cela n’est rien,
 Consolez-vous, je serai son soutien.
 Que l’on me donne une livre de beurre,
  Et que l’on allume un grand feu.
 Le père crut que ce n’était qu’un jeu.
L’on obéit pourtant. — Que tout le monde sorte,
 Dit-il encor, je vais fermer la porte.
  On le prit pour un charlatan :
  C’était un sage bien savant.
  Il étend avec modestie,

  La malade sur ses genoux,
  Et graisse la belle partie
  Dont l’aspect rend les hommes fous.
Il la fait retourner et relève sa cotte,
  Présente au feu son joli cul,
  Qu’il se plaisait de voir à nu.
 Patiemment il en ôte la crotte,
  Et puis de ce baume puissant,
  Il enduit ses deux grosses fesses
 Qu’il avouait mériter des caresses.
  Elle fut guérie à l’instant :
  En ouvrant le cul de la belle,
  Il saisit l’arête cruelle
  Que le beurre avait attiré
 Près de l’anus. Il fut très admiré.
 Je tiens de lui ce secret secourable :
  Si je mens, je me donne au diable.



CONTE XXXV

Le Cocu reconnaissant.


  Ah ! que l’amour a de ressources
 Pour attraper un inquiet époux !
  Les propos, l’intrigue, la bourse,
 Tout parle pour cocufier un jaloux.
  Je ne sais quelle Mathurine,

  Femme d’un lourdaud de mercier,
 Depuis longtemps convoitait un barbier,
 Dont elle était sans doute trop voisine.
  L’on avait si souvent goûté
  Des plaisirs de la petite oie
 Qu’on dédaignait cette faible monnoie.
 Mais l’on était sans cesse dérouté,
 Le plus beau plan était inefficace,
 Et l’on voulait toujours prendre la place.
  — Comment faire ? dit le barbier ;
  Chacun se plaît à nous épier.
  — J’y rêve, dit la mercière :
  Veux-tu m’en croire, maître Pierre ?
  Je serai malade demain,
  Et je voudrai le médecin.
  Au parfait je ferai mon rôle.
  Alors il faudra que tu vole,
  Sans retarder, à mon secour ;
  Confions le reste à l’amour.
  Dès le lendemain, Mathurine
 Fait la malade, et reste dans son lit.
  Son mari la voit et frémit.
— Qu’as-tu, ma fille, la colique ?
 — Hélas ! dit-elle, un cruel mal de cœur :
 Le pauvre époux, qui cherche son malheur,
  Est, sur-le-champ, chez maître Pierre :
 — Vite, voisin ! Ah ! ma chère mercière !
  Dépêchez-vous : en vérité
  Je la crois à l’extrémité.

  Pierre se lève de son siège :
  — Il donne, dit-il, dans le piège ;
 Profitons-en. Ah ! vous n’aviez pas tort :
 Du vinaigre, voisin, et du plus fort.
  Si j’eusse tardé de me rendre,
 Dans le tombeau, madame allait descendre.
 Donnez du linge, une assiette, du feu,
De l’eau ; parlez plus bas ; fermez ces huis un peu :
  Je crains qu’elle ne vous échappe !
 Le bon mari croirait-il qu’on l’attrape ?
 Hé ! non, vraiment. Le vigilant docteur
  Se transforme en apothicaire.
 Donne d’abord à madame un clystère,
 Et dit : — Nous la sauverons, par bonheur.
  De ce cas extraordinaire.
  Il fait un emplâtre à la diable.
— Voisin, dit-il alors, vous sentez-vous capable
 Toute la nuit, de caresser Manon,
  Et de la savonner à fond ?
— Pourquoi cela, barbier ? demande le compère.
— Voisin, mon cher voisin, ce n’est pas un mystère :
  Quand vous voudrez vous mettre au lit,
 De ce morceau calottez votre vit,
  Et sans rien dire à la malade,
 Régalez-la d’une forte salade.
  Mon onguent graissera son con ;
  Je n’y vois que cette façon.
 — Voisin, vous-même, appliquez le remède.
  — Me prenez-vous donc en sous-aide ?

  Moi, je croyais que cet endroit
  Vous eût appartenu de droit.
 — Que m’importe par où qu’elle guérisse ?
 L’occasion était-elle propice ?
 Le docteur met l’emplâtre sur son vit
  Et dans l’instant se place au lit.
  La belle le prend à la couille,
 Ôte l’emplâtre, et dirige l’andouille.
  Il fallut vingt coups de piston,
  Pour lui rassasier le con ;
Et l’époux, fort content de délivrer sa femme,
Embrassa son voisin du meilleur de son âme.



CONTE XXXVI

L’Esprit inoculé.


  La jeune et tendre Mauricette
  Était, ma foi, par trop nicette.
  Je veux vous en conter un trait ;
  Vous jugerez de son portrait.
  — Que ma maîtresse veut donc faire,
  Dit-elle un jour, de ce jambon
Que depuis si longtemps je vois dans la maison ?
  Je pénétrerai ce mystère,
  Et veux en avoir le cœur net.
 — Votre jambon, madame, est assez fait :

  Il faudra de vernis l’enduire,
 Si vous ne voulez pas le faire cuire.
 — Je le réserve à Pâques, mon enfant ;
 De le manger alors il sera temps.
  Certain grivois du voisinage,
  Venait d’entendre ce propos :
  — Parbleu ! dit-il, belle, à propos
  Je troublerai votre ménage :
  Vous m’en donnez l’occasion ;
Oui, je veux succomber à la tentation.
  Le gars profite de l’absence
 De madame ; et, sous l’air de l’innocence,
  Fait pour imposer au plus fin,
Il vole à Mauricette : — Eh ! bonjour donc, la belle ;
  Sachez que Pâques je m’appelle,
  Et que l’on ma dit, ce matin,
  De m’adresser à la servante
  Qui doit me donner un jambon.
 — Ah ! ah ! c’est vous, monsieur ; cela m’enchante.
 — Oui, mais je veux m’assurer qu’il est bon.
  Il suffira que je le touche,
  Approchons la pierre de touche.
 De sa culotte, il tire dans l’instant,
  Un vit majestueux, charmant.
  — Qu’est donc cela ? dit Mauricette,
  Qui jamais n’avait vu de vit.
  — Eh ! mais, dit-il, c’est mon esprit.
 — Donnez-m’en donc, ajoute la fillette ;
  Vous me ferez bien du plaisir :

  Tous les jours, madame querelle,
Et dit que je n’ai pas plus d’esprit qu’une écuelle.
D’en avoir, cependant, j’aurais un grand désir.
 Vous pouvez bien, monsieur, me secourir,
  — Oui-da, je le veux, ma charmante,
Mais il ne peut, pourtant, entrer que par la fente,
Belle, que vous cachez sous votre cotillon :
 Voudrez-vous bien m’en faire l’abandon ?
  Sans se faire prier, la sotte,
  S’applaudissant, lève sa cotte,
  Reçoit gravement le bourdon
  Qui frétillait dans la culotte,
  Et le pressure dans son con.
  Le gars la foutit d’importance,
  Eut encore un remercîment.
  Et Mauricette, après la danse,
  En souhaitait encore autant.
  Quand sa maîtresse fut rendue,
 Elle conta l’histoire du jambon.
 — Ce n’est pas tout ; ce monsieur m’a fait don
 De son esprit. Elle était si connue,
Que sa maîtresse rit de sa simplicité.
 — Mais, dis-moi donc ici la vérité.
 — Madame, il a tiré de sa culotte
 Un grand esprit, l’a fourré sous ma cotte,
  Et puis… — C’est donc là ton esprit ?
 Allons ! dehors : ah ! vous aimez le vit,
 Ma belle enfant, soyez-en la conquête :
 Je ne veux plus de servante si bête.



CONTE XXXVII

Le Bijou dentelé.


  Un sot voulait absolument
 Faire sauter une gente pucelle :
  Mais le gars n’était pas, vraiment,
  Taillé pour exploiter la belle.
 Elle essaya de lui jouer un tour,
  Pour récompenser son amour.
  Un jour elle donna parole
 De partager son lit avec le drôle ;
  Mais elle eut la précaution
  D’entourer son dédaigneux con,
  D’une foule de dents aiguës
  Que le grivois n’avait point vues.
 Le pauvre diable avance vers le lit,
  Monte et plante son allumelle
  Sur les bords du trou de la belle.
  Je ne sais quoi lui mord le vit.
  La belle en étouffe de rire,
  Et notre amoureux se retire
  Jurant fort que, sans examen,
  Il ne foutrait plus de conin.
  L’an d’après, par une autre fille,
 Il fut choisi pour être son époux.
  — Ho ! je ne suis point imbécile,
  Lui dit-il, mais je suis jaloux,

  Auparavant le mariage.
  De savoir si vous êtes sage.
  Je me souviens de ma leçon
  Et veux d’abord voir votre con,
  — Bien volontiers, dit la pucelle ;
  Mais je verrai votre allumelle.
  — Oui : mais c’est quand j’aurai tout vu ;
 Sans quoi, jamais vous ne verrez mon cul.
  Croirait-elle en être la dupe ?
 Non ; à l’instant elle lève sa jupe ;
 Et le grivois, les yeux sur son fourreau.
  Regarde, tâtonne, examine.
 Et sous le poil, aperçoit un morceau
  Que je prendrais pour une pine.
 — Là donc ! je vois la langue de bien près,
  Les dents, sans doute, sont auprès.
  Vous êtes, ma fille, charmante ;
  Mais je renonce à votre fente.
 Vous la montrez au mieux : bien grand merci,
  Je vais ailleurs porter mon vit.



CONTE XXXVIII

La Bonne Mère.


  Cruelles mères de notre âge,
  Écoutez ce conte enchanteur :

  Des tendres fruits du mariage,
  Il assurera le bonheur.
  Une mère avait fait trois filles ;
  Elles étaient toutes gentilles :
 En même jour, chacune eut un époux,
 Et le plus sot ne fut jamais jaloux.
  Après la première semaine,
 La bonne mère appelle ses enfants :
 — Vos chers maris de vous sont-ils contents ?
Je veux encor savoir comment chacun vous mène,
  Chacune répond qu’elle est bien ;
 Qu’à son honneur il ne manque encor rien.
— Voilà du général, et je veux davantage.
Comment va, mes enfants, l’outil du mariage ?
 L’aînée alors dit : — Pour remplir mon con
Le vit de mon mari est menu et bien long.
 — Au fond du pot, si tu sens la cuillère,
 Je t’en fais un compliment, ma commère.
 Et toi, seconde ? — Oh ! ma chère maman,
  Mon mari me semble un amant.
  Il a, je le sais, courte bite ;
  Mais elle grossit dans mes mains ;
 Et puis, il fout et si fort et si vite,
 Qu’il flatterait le plus beau des conins.
 — Ah : je le crois ; tout est au mieux, ma fille,
 Quand le con est rempli par la cheville.
 Et toi, petite, allons, explique-toi.
 — J’aime, maman, mon mari plus qu’un roi.
— Oh ! oh ! mais il a donc une couille puissante ?

 — Jamais son vit ne m’a rempli la fente,
 Il est, ma foi, trop menu, trop petit,
 Avec cela, je préfère son vit.
— Dites-moi le pourquoi ? — Pourquoi ! c’est que sans cesse
Il fout bien mon conin et chatouille ma fesse.
 — Très bien encore ; un con souvent foutu,
  Et qui reçoit mainte caresse,
 Est, à mes yeux, d’un très bon revenu.
 Dieu soit béni ! chères filles, vos fentes
Régulièrement ont leurs petites rentes.
Je vais mourir en paix. Puissent vos trois maris,
Ne point changer de cons, et vous garder leurs vits !



CONTE XXXIX

La Vigueur domptée.


  Depuis six jours deux jeunes gens,
  Frais encore et dans le bel âge,
  S’étaient conjoints en mariage,
  Munis de tous leurs sacrements.
 Une mère est sans doute curieuse
 De s’assurer si sa fille est heureuse.
  De celle-ci, la mère, un jour,
 Lui dit : — As-tu bien festoyé l’amour ?
  De ton époux es-tu contente ?
 En quel état est ta petite fente ?

 Elle répond : — Je ne sais ce que c’est :
 Toutes les nuits nous faisons des apprêts :
  Mon mari se met sur mon ventre.
— Fort bien, dit la maman : ensuite, quand il entre…
 — Hé quoi, maman ? — Hé, parbleu, le bijou
 Que ton époux enfonce dans ton trou.
— Jamais il ne l’a mis. — Pourquoi cela, ma fille ?
 — Il se dresse d’abord comme une quille,
 Malgré nos vœux et notre intention.
 — Ma fille, il faut consulter Carpion :
 C’est un grand saint ; s’il a quelque remède
 Il viendra très sûrement à ton aide.
 Allons le voir. — Ayez pitié de nous,
De ma fille, grand saint, et de son pauvre époux.
Ma chère fille, hélas ! est encore pucelle,
 De son mari la trop raide escarcelle.
  Se lève tant sur son nombril,
  Qu’ils ne peuvent jouer au vit.
— Oh ! oh ! dit le bon saint que ce discours chatouille,
Ma fille, l’avez-vous souvent pris à la couille,
  Pour rabaisser son instrument ?
 — Oui bien, monsieur, et même très souvent.
  — Armez-vous de cette fourchette,
 Ma belle enfant, quand de votre mari
  Vous voudrez abaisser le vit
  Jusqu’au bord de votre cuvette.
  Mais souvenez-vous qu’aussitôt
 Que votre con sentira ses caresses,
Vous devez, tous les deux, donner des coups de fesses

  Ou vous manquerez l’à-propos.
L’on rend grâces au saint, et dès la nuit suivante.
  On fait l’essai du saint outil.
 Par sa vertu, le trop vigoureux vit,
 Sans peine fut rapproché de la fente.
 Dix coups de cul consommèrent les feux
 De nos amants et comblèrent leurs vœux.
Au bout de quelques mois, la femme satisfaite,
Retourne vers le saint : — Voici votre fourchette ;
Bien grand merci, monsieur, le petit instrument
 De mon époux entre bien maintenant.
 — Gardez-le donc, lui répond-il, ma fille ;
 Vous ne pouvez toujours être gentille,
 Et votre époux, à la fin, s’ennuiera,
  De caresser votre cela.
 Son vit alors deviendra trop mollasse,
Et tombera trop bas pour monter à sa place.
Ayez encor recours à ce très saint outil :
De votre époux, pour foutre, il dressera le vit.



CONTE XL

Les bijoux miraculeux.


 Un médecin, plaisant original
 Et directeur de la santé de Lise
  Se couchait toujours sans chemise.

 Madame Lise, un soir se trouve mal ;
 Elle pâlit, tombe sans connaissance.
 Un des valets court chez le médecin.
  — Vite, monsieur, une ordonnance :
  Lise sera morte demain.
  Le docteur, à cette nouvelle,
  Oublie et culotte et chapeau,
  Endosse le premier manteau,
  Et vole au secours de la belle.
 Le docteur entre, et ne se doute point
 Qu’à l’assemblée il montre son derrière :
  Chacun le regarde de loin :
  Chacun en cause à sa manière.
  Les femmes ouvrent de grands yeux,
  Et trouvent ce cul merveilleux.
  On le montre au doigt, on chuchote :
  — S’il eût, du moins, pris une cotte !
  Le docteur à cul nu, surpris
  De ces signes et de ces ris,
  Se détourne et se formalise :
  — Mesdames, quoi ! tandis que Lise
  Est mourante sur son grabat,
  Vous riez de ce triste état !
  Plus le docteur s’impatiente,
  Et plus on rit à l’unisson,
  De son sang-froid, de sa leçon.
  On éclate enfin. La mourante,
  À ce bruit, rappelle ses sens,
  Voit autour d’elle mille gens,

  Et sous ses yeux un vit mollasse :
  C’était le vit du médecin.
 De la douleur les ris prennent la place,
  À l’aspect de ce bel engin ;
  Il se fait une heureuse crise.
 L’air concentré dans l’estomac de Lise,
  Se dilate et se porte au cul :
  La belle fait un pet dodu.
  L’assemblée à ce bruit de rire ;
  Lise de sauter dans son lit,
  Et toujours riante de dire :
  — Docteur, cachez donc votre vit !
  — Le cacher ! répond-il, madame ;
  Soit fait : il vous a rendu l’âme :
 Mais apprenez que ce grand médecin
Ne pourra la sceller que dans votre conin.
 Ce mot galant chatouilla la cuvette
 De la malade et la mit en goguette.
  — Oh ! parbleu, monsieur le docteur,
  Dit-elle, vous êtes fouteur,
 Je le crois bien ; mais je n’ai pas d’envie
De festoyer un vit en bonne compagnie.
 Je dois au vôtre une ample guérison,
Par contraste, écoutez l’effet d’un joli con :
  L’an dernier, je fus en campagne :
C’est là que le plaisir toujours nous accompagne.
 Un beau matin, je pris un déjeuner,
 Gras, succulent, chez Lucas, mon fermier.
  Tantôt debout, tantôt assise,

  J’étais rarement en repos.
Mon fermier s’avisa de tenir un propos
 Qui m’affecta. Assise, ma chemise,
  Je ne sais comment, s’accrocha
 Le long d’un banc. Mon fermier s’approcha
  Pour me conter son aventure ;
 Mais il sut prendre une position
 Qui l’exposait à la tentation.
Sous les yeux, il avait le trou de la nature.
 Il ne dit rien, et moi, je ne vis pas
 Que j’étalais mes plus charmants appas.
 Lucas raconte, et Lucas déraisonne :
 Lucas va boire, et puis il m’abandonne.
Je le rappelle, il vient : — Lucas, badinez-vous ?
 Restez ici, je n’aime pas les fous.
 Buvez, mangez. — Oh ! ma chère maîtresse,
 Dit-il alors, je suis d’une tristesse…
Et je perds l’appétit, je ne peux plus manger.
 — Pourquoi cela ? — Pourrais-je vous le dire ?
 — Parlez, Lucas. — Hé bien ! dussiez-vous rire,
 C’est que partout je me sens démanger :
  Je ne tiens plus dans ma culotte.
Il en tire un gros vit, raide comme un bâton,
 Et dit : — Madame, abaissez votre cotte,
 Ou permettez qu’il frotte votre con.



CONTE XLI

Le Savant Official.


  Par-devant maître original,
  Le plus savant official
  Des officiaux de la France,
  Sont appelés Pierre et Laurence,
  Pour répondre de leurs hauts faits.
  Ils savent trop leurs intérêts,
 Pour confier à ce juge d’église,
  Ce que l’on fait sous la chemise.
  L’on avait assigné Menaut,
  Comme témoin de l’aventure.
  Il faut d’abord que Menaut jure
  De ne point révéler à faux.
  — Soit fait ; mais je n’ai rien à dire.
  — Comment, Menaut, tu n’as point vu
  Pierre, ici présent, à cul nu,
  Enfoncer… — C’est qu’il voulait rire.
 — Dis, mon ami, dis-nous la vérité,
Et tu seras payé de ta sincérité.
 Ces jeunes gens se sont fait des caresses :
 Pierre a couché Laurence sur un lit…
 — Que fait cela ? je n’ai point vu son vit :
  Mais deux beaux culs et quatre fesses.
 — Tu n’as pas… — Non ; je dirai toujours non.
Laurence était dessous : Pierre dessus la foule.

  Apparemment que le diable de con
  Avait le vit tout entier dans la goule.



CONTE XLII

Le plaisir de la solitude.


  Pour adoucir sa solitude,
  Je ne sais quel frère chartreux,
  Préférait les jeux amoureux,
  Et mettait sa béatitude
  Dans l’attouchement de son vit.
  Frère Alexandre qui le vit,
  Et qui, depuis quelques semaines,
  Se doutait bien de ses fredaines,
  Guetta le délicieux moment
  Où son luxurieux camarade
  Jouerait le rôle d’amant.
  — Frère, lui dit-il à l’instant
  (Car il était en embuscade),
  Pourquoi vous fatiguer ainsi ?
  Tour à tour branlons-nous le vit.



CONTE XLIII

L’Outil vital noir.


  Trois femmes bavardaient ensemble,
  Et censuraient leurs trois maris.
 — Que dites-vous, mesdames, de vos vits,
  Cela fout-il, que vous en semble ?
 L’une répond : — Quand mon mari me fout,
 C’est pour l’instant, et puis adieu son bout.
 — Le mien fout mieux, dit l’autre, mais sa couille
  A besoin que je la chatouille ;
 La troisième, enfin, ne se plaint pas :
  — L’on fout, mesdames, vos appas,
  Et vous devez être contentes
  De voir ainsi chauffer vos fentes.
  Je ne dis pas que mon époux
  Avec moi fasse le jaloux :
  Je vas souvent seule à la foire ;
 Mais, par malheur, il a la couille noire.
 Mais, par malheur, son époux entendait
  Tous les propos qu’elle exposait.
  Elle rentre à l’heure ordinaire ;
  Trouve son époux en colère.
 — Qu’avez-vous donc, monsieur mon cher amant ?
 — J’ai, que toujours vous ferez mon tourment.
 Demain je dois paraître à l’audience,
 Pour réparer la blessure et l’offense

  Qu’à l’enfant de votre voisin
  Vous avez fait, et qui s’en plaint.
 — Qu’ai-je donc fait ? je suis très innocente,
 Et j’en réponds. — Soyez moins insolente ;
  Avec une maudite pierre,
  Vous avez torché votre cul :
 Le torche-cul jeté sur le derrière
  A blessé cet enfant tout nu.
— N’en croyez rien, mon fils, c’est une calomnie ;
  Et je proteste sur ma vie,
 Que depuis plus de six mois ou d’un an,
 Je n’ai torché le cul ni le devant.
  — Je veux bien, dit-il, vous en croire :
  Croyez aussi que le savon
 Ne vous lavant ni le cul ni le con
  Je dois avoir la couille noire.



CONTE XLIV

La Femme fidèle.


  Ô ! combien Blaise était heureux
 De rencontrer une femme fidèle.
  Hélas ! je borne tous mes vœux,
 À voir ainsi récompenser mon zèle.
  Depuis longtemps le gars lorgnait
  Manon. — Il faut que je te baise.

  — Oui-da ! si mon mari venait !
— C’est sur la bouche. — Oh ! bien grand merci, Blaise,
 Si tu l’entends de la bouche d’en haut :
  Explique-toi comme il le faut.
— Si tu le veux, Manon, j’établirai mon centre
  Et mon camp, au bas de ton ventre ;
 Mais je n’osais te proposer cela.
  — Voyez donc le sot que voilà !
  Tu ne sais donc pas, imbécile,
Que ma bouche a promis de la fidélité ?
  J’ai promis d’être honnête fille,
  Et je la suis, en vérité.
  Si jamais, avec tes caresses,
  Tu portes la bouche à mon front,
 De vingt soufflets je régale tes fesses,
 Et, pour toujours, je te ferme le con.
 Mais si tu veux, avec ton allumelle,
  Sonder le faubourg de mon cul,
  J’y consens sans être infidèle,
  Et je mettrai mon ventre à nu.



CONTE XLV

L’Outil vital noir jugé par des commères.


 Dans un trio de sincères femelles
 Où l’on vantait ses vigoureux exploits.

 L’on s’avisa de nommer les endroits
 Où l’on avait cessé d’être pucelles ;
  Et puis, de propos en propos,
  L’on articula de gros mots.
 — Ne parlons plus, s’il vous plaît, mes princesses,
  Je tais les secrets de mon lit ;
  Mais je ne sais par quelle envie,
 Je veux savoir la nature du vit.
 Vous me direz que c’est une folie :
  Soit ; mais à cette question,
 Je vous demande une solution.
  (L’idée était extravagante.)
  Contentons-nous d’ouvrir la fente
  Aux vits qui bandent en rigueur.
  Mais la belle questionneuse
  Voulait s’instruire ; elle jura.
  Chacune bientôt fut rêveuse ;
  Chacune, à son tour, décida.
  La plus jeune se lève et dit :
  — Mesdames, pour juger un vit,
 Il faut, je crois, remonter au bel âge,
  Au bon temps de mon pucelage.
 J’aimais alors un fort joli garçon :
  J’aimais encor plus ses caresses.
 Un jour, la main glissée entre mes fesses,
Il me dit en riant : « — Que fais-tu de ton con ? »
 La question ne me parut pas fine :
  L’ignorance était mon défaut.
 Je répondis : « — Toi-même, mon lourdaud,

 Dis-moi ce que tu fais de ta machine ? »
 Il me riposte : « — Hélas ! je n’en fais rien !
 Si tu le veux, nous nous ferons du bien,
  Ou dans deux jours je me mutile :
  Je suis las d’un meuble inutile. »
  Ce parti parut rigoureux,
  Et nous prononçâmes tous deux
  Une plus utile sentence.
 Arrêté fut qu’il bonderait mon con,
 Et que son vit servirait de tampon.
  Or, d’après cette expérience,
  J’atteste et jure, en vérité,
  Que le vit est un nerf qui fesse
 Pour faire peur à la belle jeunesse :
Le nom en a passé dans la société.
  — Je n’en crois rien, dit la seconde ;
  Et voici sur quoi je me fonde.
  Lorsque j’étais encore enfant,
  J’avais un bien jeune galant :
 Mais, plus que moi, connaisseur en femelle,
 Il savait bien le prix d’une pucelle.
  Si nous n’étions que tous les deux,
  Nous faisions de tout petits jeux ;
  Et j’étais alors assez sotte,
  Pour souffrir sa main sous ma cotte,
 Me tâtonner et le ventre et le cul.
 J’étais bien loin de deviner son but.
  Il me rendit un grand service,
  Lorsque couchés sur le gazon,

  En finissant son exercice,
 Il mit un doigt sur le bord de mon con.
  Je sentis que j’étais bien aise.
  « — Fous donc encor, dis-je, mon fils. »
  « — Non pas, répond-il, quand je baise
 Au lieu du doigt, je me sers de mon vit. »
  Sitôt dit, il lève ma cotte,
  Puis déboutonne sa culotte,
  Et m’étale son instrument.
  Qu’il est mollasse quand il pend !
  À son ordre, je m’en empare,
  Tandis qu’à rire il se prépare.
 Son mol engin n’avait pas l’air vainqueur :
 Mais du velours il avait la douceur.
 Dans un instant le voilà qui frétille,
  Qui se dresse comme une quille ;
 Il devient raide, et si gros, et si long,
 Que je conclus que c’est un vrai tendon.
  Il fallut en faire l’épreuve :
  Ce sera ma seconde preuve.
 Je le présente au bord de son fourreau.
 Dès qu’il sentit la chaleur de ma gaîne,
 Le gars tenta de saisir son domaine :
 Onc je ne vis un plus friand morceau.
 Dieu ! que de coups ! quels plaisirs ! quelle extase !
Un nouveau gonflement me remplit et m’embrase.
 Jamais, jamais tendon ne fut tendu
Si fort que ce tendon qui m’a si bien foutu :
  — Oh ! vous faites la raisonneuse,

  Dit la belle questionneuse
 Je ne sais pas, pour moi, tant raisonner,
  Mais je sais me faire enconner,
  Et bien juger de la nature
  Du vit et de son encolure.
  Si je le vois sur son repos,
  Ma foi, je ne sais trop qu’en dire ;
  Mais quand le compère veut rire,
  Je dis alors que c’est un os.
  Vous pouvez m’en croire, ma belle ;
  Car, pas plus tard que ce matin,
  Ma main à pressuré la moelle
  D’un vit bouillant dans mon conin.
  Je respecte trop ces charmantes,
  Four contester leurs sentiments.
Qu’importe au vit ces divers jugements,
  S’il se plaît à foutre leurs fentes ?



CONTE XLVI

Le Conseil salutaire.


  Dans un couvent de Bernardin,
  Sis tout au fond de la Bretagne,
  Un jeune seigneur suzerain
 Qui, las, dit-on, de battre la campagne,
Et d’avoir accolé les femmes du canton,

Voulut, pour ses péchés, entrer en pénitence.
  Aux pieds du père Simeon,
  Il veut s’accuser d’indécence,
  En disant que de plus d’un con
  Il avait toisé la mesure ;
  Que de sa trop grande luxure,
  Il demandait à Dieu pardon.
  — Allez, allez, dit le bon père ;
  Vite d’ici retirez-vous :
  Ou si vous n’en voulez rien faire,
  Culotte bas, moi je vous fous !


Cul de lampe de fin de paragraphe
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AVIS AUX FOUTEURS


  Le plaisir de foutre est divin ;
  C’est le grand jeu de la nature.
  Foutons, ou branlons-nous l’engin,
  Et jouons-nous de la censure.
  C’est ainsi que nos jeunes gens,
  Emportés par de fougueux sens,
  Agissent et parlent sans cesse.
  Je ne blâme point leur tendresse ;
  Mais je veux brider leurs désirs,
  Pour multiplier leurs plaisirs ;
  Interdire la jouissance
  Qu’ils recueillent sans défiance,
  Et dont les horribles effets
  Leur laissent d’éternels regrets.
  Écoutez-moi, mâle, fillette,
  Et profitez de ma recette.
  Je parle d’abord aux garçons,

  Et je leur dis : — Fuyez trois cons.
  Celui-ci gardé par deux armes,
  Jusqu’au vit porte les alarmes.
  Bandez, et foutez ce conin :
  Le ressort part, adieu l’engin.
  Il y va donc de votre vie.
  De le foutre aurez-vous l’envie ?
  Avez-vous un peu de vertu ?
 Craignez encore un con souvent foutu ;
  Car je vous en donne parole,
  Chancre, chaudepisse, vérole,
  S’empareront de votre vit
  Et vous aurez le cul pourri.
  Fuyez encor ces chaudes fentes,
  Qui, d’abord, semblent ravissantes,
  Mais dont les plus raides bourdons
  Contentent à peine les cons.
  Il faudrait les foutre sans cesse,
  Même jusqu’à l’épuisement,
  Et pour prix de votre tendresse,
  Périr d’amour en les foutant.
  Mes chers enfants, soyez en garde ;
 Avant de foutre un con, je le regarde.
  Tous devez être satisfaits,
  De mes leçons, de mes secrets.
  Ajoutons deux mots pour nos filles ;
  Elles sont toutes si gentilles,
  Qu’il faut être un monstre inhumain,
  Pour en empoisonner le sein.

  Filles, détestez ces caresses
  Que vous font, jusque dans les fesses,
  Tant de coupables amoureux,
  Et corrupteurs des plus beaux feux.
  Loin de vos cons la faible andouille
  Dont à peine l’on voit la couille :
  Elle exciterait vos désirs,
  Sans vous donner aucuns plaisirs.
  Lèverez-vous vos lestes cottes,
  Pour coffrer cet affreux engin
  Qui n’injecte que du venin ?
  Je ne vous crois pas assez sottes.
 Et puis, d’ailleurs, le pus, la pourriture,
  Gâteraient la belle nature.
 Loin de laisser caresser votre con,
  Faites rengainer ce bourdon.
  D’un vit voulez-vous les caresses ?
  Recipe toujours les plus gros,
  Dont les couillons tiennent aux fesses :
  C’est le remède à tous vos maux.
  Pour éviter l’erreur encore,
  Ravissant sexe que j’adore,
  Voici ma dernière leçon :
  Ou faites-en l’expérience,
  Ou fiez-vous à ma prudence.
  Avant de fêter votre con,
  Assurez-vous de sa mesure.
 L’un est trop large, et l’autre trop petit.
 Il ne faut pas à tous deux même vit.

  Suivons l’ordre de la nature.
 Au large con, il faut vit de mulet.
  De le trouver j’ignore le secret.
 Et puis, tel con n’a rien qui me ragoûte.
  Voulez-vous, belles, que je foute ?
 Présentez-moi ce joli petit con
  Dont je ne puis voir l’orifice
  Sans le secours d’un art propice,
  Et qu’entoure une ample toison.
  Je vous ferai voir, à mon tour,
  Un vit gros, raide, et dont la crête
  Ne menacera sa conquête
  Que pour vous enivrer d’amour.


Cul de lampe de fin de paragraphe
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AVIS AUX LECTEURS


  D’après le conseil de Verville,
  J’avertis un nez délicat
  Qu’il doit être un peu difficile
  Sur les objets de l’odorat.
  Voulez-vous d’une odeur puante
  Affecter ce sens précieux ?
 Sentez un œuf, une huître bien béante,
 Vous n’avez rien de plus délicieux.
J’en excepte, pourtant, l’odeur aromatique
  Qu’exhalent tant de chastes cons
  Échauffés sous des cotillons :
  Leur vapeur est diabolique.
  Que ceci soit dit en deux mots,
  Pour faire jaser tous les sots,
  Je n’ajoute qu’une parole :
 « Sur mes écrits l’on a mis le contrôle. »
 — Ah ! quel auteur, quel maudit libertin !

Il est trop ordurier, pour un esprit lutin.
Lecteurs, vous vous trompez, lisez mon épigraphe
Et si vous renoncez aux plaisirs du conin,
 Prévenez-m’en, j’en ferai l’épitaphe.


  Versus scribere me parum severos
  ……quœreris ? Sed hi libelli,
  Tanquam conjugibus suis mariti,
  Non possunt, sine mentula, placere.


Martial.


FIN