Lucrezia Floriani/Chapitre 26

Lucrezia Floriani
◄  XXV.
XXVII.  ►

XXVI.

S’il n’est guère d’hommes qui puissent se résigner à voir face à face celui qui les remplace dans le cœur d’une maîtresse, sans désirer d’en tirer un peu de vengeance, il n’est guère de femmes non plus qui se hasardent, sans un peu de trouble, à mettre ces deux hommes en présence.

Pourtant la Floriani n’éprouva pas le secret malaise qui accompagne de pareilles rencontres. Pourquoi l’eût-elle éprouvé, lorsque, toute sa vie, elle avait joué cartes sur table avec une franchise sans bornes ? Il ne s’agissait point là de payer d’audace ou d’habileté pour ménager deux rivaux également trompés. Il y avait un amant avoué dans le présent et un amant avoué dans le passé. Si la passion pouvait être un peu philosophe, l’amant heureux serait plein de courtoisie et de générosité pour l’amant délaissé ; mais elle ne l’est pas du tout : elle voudrait accaparer le passé comme le présent et comme l’avenir. Elle s’alarme d’un souvenir, et en cela elle raisonne fort mal ; car, en amour, rien n’est moins tentant que de retourner au passé, rien n’est moins dangereux que la vue d’un être qu’on a quitté volontairement et par lassitude.

Malheureusement personne ne connaissait moins le cœur humain que le prince Karol. Le sien était unique en son genre, et chaque fois qu’il voulait rapporter les pensées d’autrui aux siennes propres, il était certain qu’il devait se tromper. Il essaya de se représenter l’émotion qu’il éprouverait si la princesse Lucie venait à lui apparaître, et il s’imagina que si elle se présentait, comme le spectre de Banco, à la table de la Floriani, il tomberait foudroyé, non pas tant de frayeur que de remords et de regret. De là, il partit pour supposer que la Floriani ne pouvait pas revoir Vandoni en chair et en os sans éprouver aussi le regret violent de l’avoir brisé, et le remord d’appartenir sous ses yeux à un autre.

Or, il n’y avait pas de supposition plus injuste et plus absurde que celle-là. Lucrezia revoyait tous les petits travers, tous les innocents ridicules de Vandoni, avec des yeux qu’elle ne se faisait plus conscience d’ouvrir tout grands. Elle comparait cet être, dont elle n’avait jamais été très-enthousiasmée, avec celui qui lui causait un enthousiasme sans bornes. En réalité, d’ailleurs, la comparaison était tellement à l’avantage du prince, que, s’il eût pu lire dans l’âme de sa maîtresse, il aurait vu clairement que la présence de Vandoni redoublait la passion de Lucrezia pour lui-même.

Il ne sut pas comprendre le triomphe de sa position. Son inquiétude jalouse le rendit à cet égard trop modeste, tandis que, d’autre part, le peu de cas qu’il croyait devoir faire de Vandoni le rendait hautain, au point qu’il se sentait humilié de succéder à un pareil homme. Il ne sut pas cacher son dépit, son anxiété, son mortel déplaisir. Pendant que Vandoni soupait à côté de Lucrezia, il ne put tenir en place. Il sortit pour ne point le voir et l’entendre. Puis il rentra pour l’empêcher d’être entreprenant. Il ne fit qu’aller et venir, en proie à une fièvre terrible, évitant le regard tendre et rassurant de Lucrezia et dédaignant les avances de ce bon Vandoni, qui, grâce à lui, se croyait chargé du rôle de généreux.

Si c’est, comme je le crois, l’orgueil qui nous rend jaloux, il faut avouer que c’est un orgueil bien maladroit et bien inconséquent. Vandoni s’était promis d’abord d’inquiéter un peu son rival par un air de confiance et de familiarité avec Lucrezia. Mais il n’avait point réussi à se donner cet air-là. Il y avait, dans la tranquille bonté de la Floriani, quelque chose de si franc et de si digne, que tout l’art du comédien échouait devant cette absence d’art. Mais le prince prit si bien à tâche d’aider, par sa folie, à la démangeaison d’impertinence de Vandoni, que ce dernier se trouva vengé sans y avoir contribué le moins du monde. Il put se réjouir de voir les angoisses qu’il causait, et, à la fin du souper, il dit à Lucrezia, en suivant des yeux Karol qui sortait pour la dixième fois : « Vous vous vantiez, ma belle amie, ou plutôt vous vantiez votre charmant prince, en me disant qu’il valait mieux que moi, qu’il n’était point jaloux du passé, et qu’il ne souffrirait pas en me voyant. Il souffre au contraire, il souffre trop pour que je reste davantage. Adieu donc ! je m’en vais sur cette triste vérité qu’il n’y a point d’amant sublime, et que les ennuis que vous avez cru fuir en me quittant, vous les retrouvez avec un autre. Vous n’avez fait que mettre un beau visage brun à la place d’un visage blond qui n’était pas mal. Le changement est toujours un plaisir pour les femmes ! Mais convenez, à présent, que pour être jaloux de vous, je n’étais point un monstre, puisque voici votre nouveau Dieu, votre idole, votre ange, tourmenté par le même démon qui me rongeait le cœur. »

— Vandoni, répondit Lucrezia, j’ignore si le prince est jaloux de toi. J’espère que tu te trompes ; mais, comme je ne veux pas que tu m’accuses de feindre avec toi, supposons qu’il le soit en effet : qu’en veux-tu conclure ? Que j’ai eu tort de te quitter ? Ai-je fait ici un plaidoyer pour te prouver que j’avais eu raison ? Non ; je crois que le tort est toujours à celui qui veut se soustraire à la souffrance. J’ai eu ce tort : ne me l’as-tu point encore pardonné ?

— Ah ! qui pourrait garder du ressentiment contre toi ? dit Vandoni en lui baisant la main avec une émotion sincère. Je t’aime toujours, je serais toujours prêt à te consacrer ma vie, si tu voulais revenir à moi, même en ne m’aimant pas plus que par le passé !… car je ne me fais point illusion, tu ne m’as jamais aimé que d’amitié !

— Je ne t’ai, du moins, jamais trompé à cet égard et j’ai fait mon possible pour n’être pas trop ingrate. Peut-être avions-nous une trop ancienne amitié l’un pour l’autre, peut-être nous sentions-nous trop frères pour être amants !

— Parle pour toi, cruelle ! moi…

— Toi, tu es un noble cœur, et, si tu crois faire souffrir en effet le prince, tu vas te retirer. Mais je ne veux pour rien au monde renoncer à ton amitié, et je compte la retrouver plus tard, quand les feux de la jeunesse auront fait place, chez le prince, au calme d’une paisible affection. La mienne pour toi, Vandoni, est fondée sur l’estime ; elle est à l’épreuve du temps et de l’absence. Il existe entre nous un lien indissoluble ; ma tendresse pour ton fils est un garant pour toi de celle que je te conserve.

— Mon fils ! Ah ! oui, parlons de mon fils, s’écria Vandoni redevenu tout à fait sérieux. Eh bien, Lucrezia, êtes-vous contente de moi ? Ai-je laissé voir à vos autres enfants que celui-là m’appartenait ? Ah ! quelle étrange position vous m’avez faite ! ne jamais entendre le nom de père sortir pour moi de la bouche de mon fils !

— Vandoni, votre fils sait à peine parler, et ne sait encore que mon nom et celui de ses frères. Je ne savais pas si nous nous reverrions jamais… Maintenant, si vous êtes calme, si vous avez pris une décision importante, parlez ! Sous quel nom et dans quelles idées dois-je l’élever ?

— Ah ! Lucrezia, vous savez ma faiblesse pour vous, mon dévouement aveugle, ma lâche soumission, devrais-je dire ! Si vous ne devez pas vous marier, que votre volonté soit faite, que mon fils porte votre nom, et qu’il me soit seulement permis de le voir et d’être son meilleur ami, après vous. Mais si vous devez devenir princesse de Roswald, j’exige que mon enfant me soit rendu. J’aime mieux lui voir partager ma vie errante et mon sort précaire que d’abandonner mon autorité et mes devoirs à un étranger.

— Mon ami, reprit Lucrezia, il y a plus d’orgueil que de tendresse dans cette résolution, et je n’emploierai qu’un seul argument pour la combattre. En supposant que je me marie demain, Salvator est encore, pour huit ou dix ans, au moins, un petit enfant, et les soins d’une femme lui sont nécessaires. À quelle femme le confierez-vous donc ? Avez-vous une sœur, une mère ? Non ! vous ne pourrez le confier qu’à une maîtresse ou à une servante ! Croyez-vous qu’il soit aussi bien soigné, aussi bien élevé, aussi heureux qu’avec moi ? Dormirez-vous tranquille, quand, forcé de vous rendre à la répétition tout le jour, et à la représentation tout le soir, vous laisserez ce pauvre enfant à la merci d’une servante infidèle ou d’une marâtre haineuse ?

— Non, sans doute ! dit Vandoni en soupirant, vous avez raison. De ce que vous êtes riche, indépendante et célèbre, vous avez tous les droits, tous les pouvoirs, même celui de chasser le père et de garder l’enfant.

— Vandoni ! tu me fais mal, répondit Lucrezia, ne parle point ainsi. Veux-tu que j’assure, dès à présent, à notre enfant, une partie de ma fortune, dont tu auras la tutelle et la direction ? Veux-tu surveiller son éducation, être consulté sur tous les détails, régler son avenir ? J’y consens avec joie, pourvu que tu le laisses près de moi et que tu me charges d’être le pouvoir exécutif de tes volontés. Je suis bien sûre que nous nous entendrons sur tous les points, dans l’intérêt d’un être qui nous est plus cher que la vie.

— Non ! non ! Pas d’aumône ! s’écria Vandoni ; je ne suis point un lâche, et je mourrai à l’hôpital avant d’accepter de toi un secours déguisé sous un nom, sous une forme quelconque. Garde l’enfant ! garde-le tout entier. Je sais bien qu’il ne connaîtra et n’aimera que toi ! Ce serait bien vainement qu’un jour je viendrais le réclamer, lui dire qu’il m’appartient, qu’il est forcé de me suivre. Il ne se séparera jamais volontairement d’une mère telle que toi ! Allons, le sort en est jeté, je vois que tu vas devenir princesse…

— Rien n’est décidé à cet égard, mon ami, je te le jure, et je te jure surtout, par ce qu’il y a de plus sacré, par ton honneur et par ton fils, que si tu mets à mon mariage la condition que je me séparerai de cet enfant, je ne me marierai jamais !

— Tu es donc toujours la même, ô femme étrange et admirable ! s’écria Vandoni exalté. Tu es donc toujours mère avant tout ! Tu préfères donc toujours tes enfants à la gloire, à la richesse, à l’amour même !

— À la richesse et à la gloire, très-certainement, répondit-elle avec un sourire calme. Quant à l’amour, dans ce moment-ci, je n’ose te répondre ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que je connais mon devoir, et que mon premier devoir c’est celui de tout sacrifier, même l’amour, à ces enfants de l’amour. Le plus épris, le plus fidèle des amants peut se consoler, mais des enfants ne retrouvent jamais une mère.

— Eh bien, je pars tranquille, dit Vandoni en lui serrant la main, et je n’exige plus de toi qu’une promesse. Jure-moi de ne point épouser ce prince si charmant, mais si jaloux, avant un an d’ici ! Je ne puis me persuader qu’il soit meilleur que moi et qu’il voie toujours d’un œil calme ces gages de tes amours passées. Je connais ta clairvoyance, la fermeté et la promptitude de tes sacrifices quand le sort de tes enfants te semble compromis. Je sais fort bien pourquoi tu n’as pu me supporter longtemps ! c’est que j’avais beau faire, je détestais la ressemblance de ta Béatrice avec le misérable Tealdo Soavi. Eh bien, d’ici à un an, le prince de Roswald détestera Salvator, si ce n’est déjà fait ; si aujourd’hui, peut-être, la vue de cet enfant ne lui est pas déjà insupportable. Pas d’entraînement trop subit, pas de coups de tête, je t’en supplie, ma chère Lucrezia ; et tu resteras toujours libre, car je m’en rends bien compte, maintenant que je suis sage et désintéressé dans la question : la liberté absolue est le seul état qui te convienne, et la tendre mère de quatre enfants de l’amour ne doit pas confier leur sort à la vertu d’un mari, quelque assurée qu’elle soit.

— Je crois que tu as raison, dit Lucrezia, et j’entends avec plaisir la voix calme de mon ancien ami. Sois tranquille, frère ! ta vieille camarade, ta sœur fidèle n’exposera pas, dans un moment d’enthousiasme, l’avenir des enfants qu’elle adore.

— Maintenant, adieu ! dit Vandoni en la pressant sur son cœur avec une tendresse chaste et profonde. Adieu, l’être que j’aime encore le mieux sur la terre ! Je ne te reverrai pas de si tôt, peut-être. Je ne chercherai pas à te revoir ; je vois que je troublerais tes amours, et je t’avoue que je ne suis pas assez fort pour les voir sans souffrir. Quand tu auras un intervalle de repos et de liberté, à travers tes sublimes et folles passions, appelle-moi un instant à tes pieds ; j’y resterai docile et soumis, heureux de te voir et d’embrasser mon fils, jusqu’à ce que tu me dises comme aujourd’hui : « Va-t’en, j’aime, et ce n’est pas toi ! »

Si Vandoni était brusquement parti sur ce noble épanchement, il eût été ce que Dieu l’avait fait, un bon esprit et un bon cœur. Si, au lieu de courir le monde d’émotions factices que lui imposait son emploi, il eût pu demeurer quelque temps dans cette disposition chaleureuse et vraie, il eût reparu transformé sur la scène, et le public eût peut-être été fort surpris d’avoir à applaudir un excellent artiste, au lieu de sourire patiemment aux froides et correctes déclamations d’un comédien utile.

Mais on n’évite point sa destinée, et le prince Karol reparaissant tout à coup, Vandoni retrouva tout à coup son affectation. Il voulut lui faire un discours d’adieux, dans lequel il s’efforçait d’insinuer délicatement les idées et les sentiments sous l’empire desquels il venait de se trouver. Il échoua complétement ; il ne dit que des choses embrouillées, sans goût, sans suite, et, passant du grave au doux, du plaisant au sévère, il fut tour à tour emphatique et trivial, pédant et ridicule.

Il est vrai que l’air hautain et impatient du prince, ses réponses sèches et ses saluts ironiques étaient faits pour démonter un acteur plus habile que Vandoni. Ce dernier vit bien qu’il manquait son effet ; et, se rejetant sur l’aplomb maladroit du comédien sifflé, il se retourna vers la Floriani, en lui disant d’un air un peu débraillé : « Ma foi, je crois que je patauge, et que je ferai bien d’en rester là, si je ne veux m’enfoncer tout à fait, et te faire rougir de ton pauvre camarade. N’importe, tu parleras à ma place quand je serai parti, et tu diras que ton ami est un bon diable, qui ne veut faire de peine à personne. » Quelle chute !

Salvator Albani, qui avait occupé ces deux heures à tâcher de distraire Karol, s’empressa, avec sa bienveillance accoutumée, de passer sur toutes ces misères l’éponge de la politesse et de l’enjouement affectueux. Il prit Vandoni sous le bras, en lui disant qu’il était charmé d’avoir fait connaissance avec lui, qu’il irait le voir dans la première ville d’Italie où ils se retrouveraient ensemble ; enfin, qu’il allait lui tenir compagnie en se promenant avec lui jusqu’à Iseo, où Vandoni avait laissé son voiturin.

— Et le petit Salvator ? dit Vandoni au moment de partir. Je ne le reverrai donc pas ?

— Il est endormi, répondit Lucrezia. Viens lui dire bonsoir.

— Non, non ! reprit-il à voix basse, mais de manière à être entendu du prince et du comte : cela m’ôterait le peu de courage que j’ai !

Il fut assez content de l’intonation de cette dernière parole et du mouvement qu’il fit en s’arrachant de la maison. C’était un petit effet, mais il était juste, et, pour tous les enfants du monde, il n’eût pas voulu ne pas sortir brusquement sur cet effet-là.

— À moins que le prince ne soit un âne, pensa-t-il, il ne pourra douter que je n’aie dans le caractère un certain héroïsme naturel, qui me rend bien supérieur aux emplois secondaires où me réduisent l’injustice du public et la jalousie des concurrents.

La faiblesse secrète du pauvre Vandoni était de se croire né pour de plus hautes destinées, et, quand il commençait à se lier avec quelqu’un, il ne manquait pas de lui raconter toutes les intrigues de coulisses dont il se regardait comme victime. Il n’en fit point grâce au comte Albani durant le trajet à pied qu’ils parcoururent ensemble. Salvator l’encourageant par sa complaisance et se dévouant à cet ennui capital pour laisser à Karol et à Lucrezia le loisir de s’expliquer. Vandoni lui exposa toutes les traverses de sa vie de théâtre, et ne put même résister au désir de réciter à pleine voix, sur la grève, des fragments d’Alfieri et de Goldoni, pour lui montrer de quelle manière il eût pu s’acquitter des premiers rôles.

Pendant que Salvator subissait cette épreuve, Karol, assis dans un coin du salon, gardait un silence obstiné, et la Floriani cherchait à entamer une conversation qui les amènerait à de mutuels épanchements. Elle n’avait pas encore pénétré le fond de son âme à l’endroit de la jalousie, et, malgré les avertissements de Vandoni, elle se refusait à y croire. Comme il n’entrait pas dans ses instincts de franchise de tourner longtemps autour du sujet qui l’intéressait, elle se leva, s’approcha du prince, et lui prenant la main avec force : « Vous êtes mortellement triste ce soir, lui dit-elle, et j’en veux savoir la cause. Vous tremblez ! Vous êtes malade ou vous souffrez d’un secret chagrin. Karol, votre silence me fait mal, parlez ! Je vous l’ordonne au nom de l’amour, ou je vous le demande à genoux, répondez-moi. Est-ce ma persistance à refuser d’unir mon sort au vôtre qui vous affecte ainsi, et ne prendrez-vous jamais votre parti à cet égard ?… Eh bien ! Karol, s’il en est ainsi, je céderai ; je ne vous demande qu’une année de réflexions de votre part…

— Vous avez été très-bien conseillée par votre ami M. Vandoni, répondit le prince, et je dois lui savoir un gré infini de son intervention. Mais vous me permettrez de ne pas me soumettre aux conditions que vous daignez me faire de sa part. Je vous demande la permission de me retirer. Je suis un peu fatigué des déclamations que j’ai entendues ce soir. Peut-être m’y habituerai-je si vos amis redeviennent assidus chez vous. Mais ce n’est pas encore fait, et j’ai la tête brisée. Quant aux persécutions que je vous ai fait subir, et dont vous devez être bien lasse vous-même, je vous supplie de les oublier, et de croire que je respecterai assez votre repos désormais pour ne plus les renouveler.

En parlant ainsi d’un ton glacial, Karol se leva, et, saluant très-profondément la Floriani, il alla s’enfermer dans sa chambre.