Loi barbare contre les hommes de couleur

GEORGIELoi barbare contre les hommes de couleur. — On a appris, il y a quelque temps, que le grand jury du comté de Richemond, dans l’état de Georgie, considérait comme un grand danger pour l’état, l’habitude qu’avaient prise quelques imprimeurs d’employer des nègres dans leurs ateliers, parce qu’ils leur donnent ainsi l’occasion d’apprendre à lire et à écrire. Depuis, la législature de cet état a adopté une loi, dont les dispositions renchérissent encore sur les opinions du grand jury, et à laquelle nous ne pourrions croire si nous n’en avions eu le texte tout entier sous les yeux.

Il est d’abord défendu aux nègres ou aux hommes de couleur libres, venant des autres états, de quitter le bâtiment qui les aura amenés et de communiquer avec les nègres ou hommes de couleur libres de la Georgie. S’ils contrevenaient à cette défense, ils seraient arrêtés immédiatement, et le capitaine devrait payer les frais de détention jusqu’au jour du départ du bâtiment et ramener les prisonniers.

Si un esclave, un nègre libre, ou tout autre personne, apprend à lire ou à écrire à un esclave ou à une personne de couleur libre, l’esclave ou l’homme de couleur libre sera puni de l’amende et du fouet, et si c’est un blanc, il sera seulement puni de l’amende et de l’emprisonnement.

Cette loi digne des siècles de barbarie, est datée du 22 décembre 1829, et signée : Warren Jourdan, orateur de la chambre des représentans, Thomas Stocks, président du sénat, et George R. Gilmer, gouverneur.

Il est important de remarquer que la Géorgie fait partie des états du Sud de l’Union, dont les principes en matière d’esclavage sont beaucoup plus rigoureux que ceux des états du Nord (Voyez l’article suivant, et ci-dessus le Voyage de M. Hulswitt).