Livre de prières, 1852/Tropaires et cantiques (fêtes)
Votre nativité, Vierge, Mère de Dieu, apporta au monde les prémices de la joie ; car le Soleil de justice, le Christ notre Dieu devait naître de votre sein, pour anéantir la malédiction, nous donner la grâce, vaincre la mort et nous accorder la vie éternelle.
Joachim et Anne virent s’effacer l’opprobre de leur stérilité, Adam et Ève furent soustraits à la corruption par votre nativité, ô Vierge Très-pure. C’est pourquoi les fidèles, soulagés du fardeau de leurs péchés, célèbrent cette naissance en disant : Les entrailles stériles ont porté la Mère de notre Dieu, qui nous soutient et nous console dans le cours de notre vie.
Seigneur, sauvez votre peuple et bénissez votre héritage ; accordez les victoires à notre pieux souverain et que la vertu de votre croix protége votre cité.
Volontairement attaché à la croix, répandez, Seigneur, vos miséricordes sur votre nouvel héritage ; élevez par votre force notre orthodoxe monarque, en lui accordant les victoires sur les ennemis par la vertu de l’arbre de votre croix.
Apôtre bien-aimé du Christ notre Dieu, hâtez-vous de secourir ce peuple qui espère sur votre intercession ; car celui qui jadis vous a laissé reposer sur son sein vous exauce volontiers. Demandez-lui, ô Interprète des divins mystères, de dissiper les ténèbres des nations, en le suppliant de nous accorder sa paix et sa miséricorde.
Qui pourrait vous célébrer dignement, âme virginale bienheureuse ? Vous répandez sur nous les miracles et les guérisons, et vous intercédez pour le salut de nos âmes comme évangéliste et disciple bien-aimé du Christ.
Hâtons-nous de recourir, pécheurs indignes que nous sommes, à Marie la Mère de Dieu ; invoquons-la du fond de notre âme affligée et disons-lui : Bienheureuse Reine, prenez pitié de nous, hâtez-vous de nous assister, car nous périssons sous le poids de nos péchés ; ne repoussez point vos serviteurs qui se confient dans votre secours.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Quoique indignes nous publierons les secours que vous nous prodiguez ; car si ce n’était votre intercession, qui pourrait nous soustraire à tant de périls et nous garder saufs jusqu’à ce jour ? Non, nous ne cesserons, ô Bienheureuse Reine, de nous attacher à vous après tant de secours accordés à nos tribulations.
En ce jour le mystère de la miséricorde de Dieu s’annonce et le salut des hommes est préfiguré : la Vierge se présente au Temple en devançant le Christ. Disons-lui donc de tout notre cœur : Nous vous saluons, céleste aurore de l’accomplissement de la promesse.
Le Temple radieux du Sauveur, la royale demeure, la Vierge bienheureuse, le précieux trésor de la gloire divine est présenté aujourd’hui dans la maison du Seigneur, et sa présence y fait entrer la grâce et les dons du Saint-Esprit. Les Anges de Dieu la célèbrent par de pieux accents. Elle est en effet une céleste demeure.
Votre naissance, ô Christ notre Dieu, fit luire dans le monde la lumière de la vérité ; car les adorateurs des astres, par le ministère d’un Astre, apprirent à n’adorer que vous seul, ô Soleil de justice, et à reconnaître dans votre personne l’Orient d’en haut. Seigneur, gloire à vous.
Aujourd’hui la Vierge met au monde l’Éternel, et la terre offre pour abri une étable au Dieu dont la gloire est inaccessible. Les Anges et les bergers le glorifient, et les mages, guidés par l’étoile, viennent vers Jésus-Enfant, c’est pour nous qu’est né cet Enfant qui est le Dieu éternel.
Nous vous glorifions, ô Christ, auteur de la vie, car c’est pour nous que vous avez voulu naître selon la chair de Marie, Vierge Très-pure.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Bethléem reçoit dans son enceinte celui qui est assis à la droite du Père, et les Anges célèbrent par leurs cantiques religieux l’Enfant nouveau-né. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Seigneur, assis sur un trône resplendissant en l’union du Père et du Saint-Esprit, vous n’avez pas néanmoins dédaigné de naître ici-bas d’une Vierge Très-pure, et de subir la circoncision selon la loi, au huitième jour. Gloire au conseil de votre ineffable miséricorde, gloire à l’œuvre de notre rédemption, gloire, Seigneur, à votre adorable bonté.
C’est maintenant que le Maître souverain se soumet à la circoncision du pécheur ; il circoncit en même temps les péchés des hommes et donne le salut au monde entier. En ce jour le saint Pontife de Dieu, Basile dont nous honorons la mémoire, participe à notre joie du haut des cieux, lui qui fut élu et initié ici-bas aux célestes mystères.
Seigneur, lorsque dans les eaux du Jourdain vous receviez le baptême, le culte de la Trinité fut manifesté ; car en ce jour la voix de votre Père vous rendit témoignage en vous appelant son Fils bien-aimé, et l’Esprit-Saint, figuré par la colombe, a confirmé cette parole de vérité ! Ô Christ notre Dieu, vous révélant à la terre et répandant sur elle votre clarté, nous vous glorifions.
Seigneur, vous vous êtes aujourd’hui manifesté au monde, et votre lumière s’est répandue sur nous. C’est pourquoi nous vous glorifions en disant : Vous êtes venu, et vous vous êtes manifesté, ô Lumière inaccessible.
Nous vous glorifions, ô Christ dispensateur de la vie, vous qui avez daigné recevoir le baptême selon la chair de la main de Jean, dans les eaux du Jourdain.
C’est la voix du Seigneur qui se fait entendre au-dessus des eaux : venez, recevez l’esprit de sagesse, l’esprit d’intelligence, l’esprit de crainte de Dieu, par la venue du Christ.
En ce jour la nature des eaux est sanctifiée, le Jourdain se divise comme autrefois et reflue vers sa source, à l’aspect du Maître subissant le baptême de l’eau.
Ô Christ notre Roi, vous êtes venu, comme le plus humble des hommes, sur le bord du fleuve pour recevoir l’immersion de l’esclave de la main de votre précurseur, afin d’effacer nos péchés, ô source vivante de miséricorde.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Docile à la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le sentier du Seigneur, vous êtes venu, ô Sauveur, sous la figure d’un esclave en demandant le baptême, bien qu’exempt du péché. Aussi les eaux en vous voyant se sont épouvantées, votre précurseur trembla et s’écria : À quoi servira mon flambeau en présence de la vraie lumière ? Comment la main du serviteur se posera-t-elle sur le Maître ? Oh ! venez me sanctifier ainsi que les eaux, ô agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde.
Imitateurs des Apôtres et docteurs inspirés du monde entier, implorez pour nous le Maître souverain, et demandez-lui la paix du monde et le salut de nos âmes.
Seigneur, vous avez appelé à la jouissance de vos célestes biens et au repos de votre demeure ces bienheureux Pontifes, qui furent le modèle des Pasteurs. Leurs travaux et leur mort vous furent plus agréables que le plus suave holocauste, car c’est votre grâce qui glorifie vos élus.
Je vous salue, Vierge Mère de Dieu, pleine de grâces ; c’est de votre sein qu’est sorti le Soleil de justice, qui répand sa lumière sur les hommes entourés de ténèbres. Réjouissez-vous aussi, Siméon le Juste, comblé de jours ; car il vous fut accordé de recevoir et de porter dans vos bras le Libérateur de nos âmes et l’auteur de notre résurrection.
Vous avez sanctifié le sein d’une vierge et vous avez béni les mains de Siméon ; abaissez-vous jusqu’à nous, ô Christ notre Dieu, et que notre salut soit votre œuvre. Donnez, ô Dieu de bonté, la force et la paix au monarque que vous aimez.
Aujourd’hui s’annoncent les prémices de notre salut, et le mystère préparé dès l’origine des temps se révèle à nous ; le Fils de Dieu devient fils de la Vierge, et l’Ange Gabriel apporte la nouvelle de grâce. C’est pourquoi nous unissant à lui, nous adressons à la Mère de Dieu ces paroles : Salut à vous, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous.
Guide tutélaire dans les combats, ô Mère de Dieu, nous qui sommes vos serviteurs nous vous offrons le cantique d’actions de grâces et de victoire pour notre délivrance. Vous possédez un pouvoir invincible, arrachez-nous donc à toute espèce de périls et nous vous dirons : Salut, Mère et Vierge.
Nous vous offrons, ô Vierge Très pure, la salutation angélique : je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous.
Prophète et précurseur de la venue du Christ, nous ne saurions vous louer dignement, bien que nous vous honorions avec amour. Votre naissance a mis fin à la stérilité de votre mère et a rendu la parole à votre père, et annonça au monde l’incarnation du Fils de Dieu.
C’est une mère, jadis stérile, qui met au monde aujourd’hui le précurseur du Christ. En lui se termine la mission des prophètes, ayant baptisé dans l’eau du Jourdain celui qu’avaient prédit les prophètes. Aussi est-il justement appelé : Prophète et précurseur du Verbe fait chair.
Vous qui êtes les premiers entre les Apôtres et les Docteurs inspirés du monde, invoquez et priez le Souverain Maître d’accorder la paix au monde, et à nos âmes son infinie miséricorde.
Seigneur, c’est vous qui avez appelé vos élus, les premiers de l’assemblée des Apôtres, à jouir du repos et de la béatitude céleste. Vous avez agréé leurs travaux et leur mort préférablement au plus suave des holocaustes, parce que seul vous êtes le scrutateur des cœurs.
Ange dans la chair, solide fondement des prophètes, précurseur du second avénement du Christ, glorieux Élie, c’est par vous qu’Élisée reçut d’en haut le don de guérir les maladies et de purifier les lépreux ; vous dispensez encore aujourd’hui les guérisons à ceux qui vénèrent votre mémoire.
Saint Prophète, contemplateur des œuvres miraculeuses de Dieu, Élie à jamais célèbre, auquel les nuages obéissent, priez pour nous l’Auteur de toute miséricorde.
Transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, vous avez manifesté à vos disciples l’éclat de votre gloire, autant qu’ils le pouvaient supporter. Que votre splendeur éternelle reluise sur nous pauvres pécheurs, par l’intercession de votre divine Mère, car toute lumière vient de vous, et nous vous glorifions.
Ô Christ notre Dieu, vous vous êtes transfiguré sur la montagne, et vos disciples, autant qu’ils pouvaient la supporter, furent appelés à contempler votre gloire, afin que plus tard, à la vue de leur Maître crucifié, ils comprissent que votre Passion était volontaire, et allassent prêcher au monde que vous êtes véritablement la Splendeur du Père.
Nous vous glorifions, ô Christ dispensateur de la vie, et nous rendons hommage en ce jour à la glorieuse transfiguration de votre corps très-pur.
Mère de Dieu, vous avez conservé votre virginité dans la maternité ; en subissant la mort vous n’avez point délaissé le monde. Mais vous fûtes enlevée d’ici-bas vers la source de la vie, vous qui êtes Mère de celui qui est la vie. Délivrez, par vos prières, nos âmes de la mort.
Le sépulcre et la mort ne purent retenir la Mère de Dieu qui veille et prie sans cesse pour le salut de ceux qui l’implorent. Celui qui est demeuré dans son sein virginal l’a enlevée vers la vie, comme Mère de la vie.
Très-pure Mère du Christ notre Dieu, nous vous glorifions, en célébrant votre glorieuse assomption.
La mémoire du juste est toujours un sujet de louanges ; mais pour vous, précurseur du Sauveur, son témoignage doit vous suffire ; car sa grâce fit de vous le plus grand des prophètes et vous rendit digne de baptiser, dans les eaux du Jourdain, celui que les prophètes annonçaient au monde. Ayant souffert avec joie pour la vérité, vous allâtes prêcher aux enfers le Dieu manifesté dans la chair, qui enlève le péché du monde et qui répand sur nous sa miséricorde.
La décollation du précurseur fut l’œuvre et le décret de la clémence divine, afin que précédant le Sauveur aux enfers, il y annonçât sa venue. Pleurez et gémissez, Hérodiade, cause criminelle de cette mort ; foulant aux pieds la loi de Dieu, vous n’avez point recherché les biens incorruptibles, mais vous n’avez poursuivi qu’un funeste prestige et une déplorable illusion.
Nous vous honorons et vénérons, ô saint Jean, vous qui baptisâtes le Sauveur Jésus, et nous célébrons votre glorieuse décollation.