Livre de prières, 1852/Préparation à la sainte communion





PRÉPARATION


À


LA SAINTE COMMUNION.


Le fidèle qui se propose de participer aux divins mystères, doit, après avoir assisté la veille aux offices du soir, réciter avec recueillement et contrition le Canon suivant.


CHANT PREMIER.


Peuples de la terre, accourez, chantons au Christ Dieu qui divisa la mer et guida le peuple, qu’il avait délivré du joug de l’Égypte, car il a fait éclater sa gloire.

Que votre corps saint soit pour moi, ô Seigneur, le pain de la vie éternelle, et que votre Sang précieux devienne pour moi le remède à tous mes maux.

Souillé comme je le suis par le péché, je me sens indigne de recevoir votre Corps sans tache et votre Sang divin : mais, ô Christ Sauveur, rendez-moi digne d’y participer.


À LA VIERGE.


Terre féconde, bénie Fiancée de Dieu, vous fîtes germer dans votre sein l’épi spontané et salutaire au monde ; assistez-moi, afin qu’en le mangeant je me sauve.


CHANT TROISIÈME.


Affermi par vous, Seigneur, sur le rocher de la foi, vous avez ouvert ma bouche contre mes ennemis, mon âme s’est remplie de joie en vous chantant : Vous êtes le seul Saint, ô mon Dieu, et il n’y a de justice qu’en vous.

Donnez-moi, ô Christ, des larmes abondantes, qui puissent laver les impuretés de mon cœur, afin que redevenu pur selon le témoignage de ma conscience, j’ose, ô mon divin Maître, m’approcher avec foi de vos redoutables mystères.

Que la participation à votre Corps très-pur et à votre Sang divin soit pour moi la rémission de mes péchés, la communication du Saint-Esprit, le gage de la vie éternelle et le rempart contre toute passion et malheur.


À LA VIERGE.


Autel sacré, où fut déposé le Pain de vie descendu du ciel par miséricorde pour répandre une nouvelle vie sur le monde, assistez-moi, Vierge très-pure, afin que je goûte humblement de ce Pain et que je vive !


CHANT QUATRIÈME.


Ce n’est pas un médiateur pris parmi les hommes, ni un ange, mais vous-même, ô Seigneur, qui vous êtes incarné dans le sein d’une Vierge, et qui avez sauvé le monde. C’est pourquoi je vous dis : Seigneur, gloire à votre puissance.

Seigneur, étant revêtu de notre chair, vous avez bien voulu vous laisser immoler, comme une brebis, pour les péchés des hommes : c’est pourquoi je vous implore : daignez effacer les miens.

Guérissez, ô Seigneur, les plaies de mon âme, sanctifiez tout mon être et admettez-moi, malgré mon indignité, à votre cène mystérieuse et divine.


À LA VIERGE.


Ô Reine des cieux, faites descendre sur moi la grâce de celui qui est né de vos entrailles, et préservez-moi de tout péché, afin que je sois sanctifié, ayant reçu la perle spirituelle.


CHANT CINQUIÈME.


Ô Christ mon Sauveur, Lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, Salut des pécheurs, je vous supplie au commencement de ce jour, ô Roi de paix : éclairez-moi de votre lumière ; car seul vous êtes mon Dieu.

Seigneur Jésus, ainsi que vous l’avez annoncé, qu’il me soit fait à votre serviteur indigne ; venez habiter en moi, comme vous l’avez promis ; car je vais me nourrir de votre Corps et boire votre Sang adorés.

Verbe de Dieu et vrai Dieu, que votre Corps, comme du charbon ardent, vienne dissiper les épaisses ténèbres de mon âme, et que votre Sang purifie ma souillure.


À LA VIERGE.


Marie, Mère de Dieu, arche sacrée exhalant une douce odeur, rendez-moi par vos prières, un vase d’élection digne de contenir le sacrement de votre Fils.


CHANT SIXIÈME.


Ô mon Dieu, du fond de l’abîme de mes péchés, j’ai recours à la multitude de vos miséricordes : sauvez-moi de la perdition éternelle.

Ô Christ Sauveur, sanctifiez mon intelligence, mon âme et mon cœur et ce corps de poussière, pour me rendre digne, ô mon Sauveur, de m’approcher sans condamnation de votre redoutable Sacrement.

Puissé-je me délivrer des passions, obtenir une augmentation de grâces et une sauvegarde dans les dangers de cette vie par la vertu de vos Saints Mystères.


À LA VIERGE.


Ô Verbe Dieu, daignez par les prières de votre Sainte Mère me sanctifier, moi qui ose m’approcher de vos Divins Mystères.


CHANT SEPTIÈME.


Les trois jeunes Hébreux, pleins de sagesse, n’adorèrent point l’idole d’or, méprisèrent les faux dieux et préférèrent d’aller dans les flammes. Ils invoquèrent Dieu au milieu de la fournaise, et leurs prières furent exaucées : l’ange fit descendre sur eux la douce rosée.

Source de tous les biens, que la communion à vos Saints Mystères répande sur moi la lumière et la vie, et m’affranchisse du joug du péché ; puissé-je en retirer par votre grâce le gage de mon avancement dans la vertu, afin que je vous glorifie.

Puissé-je, en m’approchant avec crainte, amour et recueillement, de vos Divins Mystères, me voir délivré de mes passions, de mes ennemis et de tous les maux qui m’affligent, en sorte que je chante le cantique d’allégresse : Béni soit le Dieu de nos pères.


À LA VIERGE.


Vous qui avez conçu le Christ Sauveur d’une manière incompréhensible, ô Marie, pleine de grâces et très-pure, je vous supplie, malgré toutes mes souillures, votre serviteur qui me prépare à recevoir le très-pur Sacrement, daignez me purifier de toutes les souillures de l’esprit et de la chair.


CHANT HUITIÈME.


Que toute créature chante le Dieu qui descendit dans la fournaise ardente, où avaient été jetés les jeunes Hébreux, et qui changea la flamme en une rosée ; chantez-le comme votre Maître souverain, et glorifiez-le dans tous les siècles.

Daignez m’admettre aujourd’hui, ô Christ, à votre Cène mystérieuse et sainte, à vos redoutables Mystères ; faites que je n’en sois pas indigne, malgré mon indigence, car vous êtes mon Sauveur et mon Dieu.

Je me réfugie à l’abri de votre infinie miséricorde et je dis avec crainte : Venez habiter en moi, mon Sauveur, et que je demeure en vous, selon votre promesse : car, plein de confiance en votre miséricorde, je mange votre corps et bois votre sang.

Au moment de recevoir un feu dévorant, je frémis, je crains d’être fondu comme la cire et consumé comme l’herbe ; mais, ô mystères redoutables, ô bonté ineffable de Dieu ! la poussière participe au Corps et au Sang divins, et elle acquiert l’incorruptibilité.


CHANT NEUVIÈME.


Le Seigneur et Dieu, Fils de l’Éternel, nous est apparu incarné au sein de la Vierge pour porter la lumière là où étaient les ténèbres, et mettre l’union, où était la séparation : glorifions la Vierge bénie par toutes les nations.

Contemplez et goûtez : c’est le Christ Notre-Seigneur, qui autrefois s’immola à son Père comme victime pour nous ; et depuis lors il s’immole continuellement, en sanctifiant ceux qui participent à ce sacrifice sans tache.

Que mon âme et mon corps soient sanctifiés, ô mon divin Maître ; éclairez-moi, sauvez-moi, faites de moi votre demeure par la vertu de votre auguste Sacrement ; et puissé-je vous posséder, miséricordieux Sauveur de mon âme, avec le Père et le Saint-Esprit.

Que votre Corps et votre Sang précieux deviennent pour moi un feu qui m’embrase, une clarté qui m’éclaire, en anéantissant la trace de mes péchés, les racines de mes mauvaises passions, jusqu’à ce que je sois régénéré et capable d’adorer votre divinité.


À LA SAINTE VIERGE.


Dieu s’est fait chair dans votre sein virginal, c’est pourquoi toutes les nations proclament vos louanges, et les Esprits célestes vous glorifient, parce qu’ils ont contemplé le Maître souverain s’unissant en vous à la nature humaine.

Ensuite le cantique ordinaire à la Sainte Vierge, le Trisagion, l’Oraison dominicale et la conclusion de l’Office.

Le matin, après les prières d’usage, le fidèle récite les prières suivantes :


PSAUME 22.


Le Seigneur est mon pasteur ; je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de fertiles pâturages ; il me mène sur les bords d’une eau paisible. Il rend la force à mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice, pour la gloire de son nom. Quand même je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, parce que vous êtes avec moi, Seigneur. Votre houlette même et votre bâton sont ma consolation. Vous avez dressé devant moi une table à la vue de mes ennemis : vous avez répandu sur ma tête une huile de parfum : et combien est excellente la coupe pleine, que vous me mettez en main ! Votre miséricorde me suivra tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison du Seigneur pendant la longue suite des jours de l’éternité.


PSAUME 23.


C’est au Seigneur qu’appartient la terre et tout ce qu’elle contient, la terre et tous ceux qui y habitent. Car c’est lui qui l’a fondée en élevant l’aride au-dessus du niveau des mers, et qui l’a disposée en élevant sa surface au-dessus du niveau des fleuves. Qui montera sur la montagne du Seigneur ? et qui se présentera dans son lieu saint ? Ce sera celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui ne fait point d’imprécations contre son âme pour assurer le mensonge, et qui ne trompe point son prochain par ses serments. Celui-là recevra du Seigneur la bénédiction : il recevra de Dieu son Sauveur la couronne de justice. Car telle est la race de ceux qui cherchent le Seigneur, de ceux qui cherchent votre face, ô Dieu de Jacob. Portes, élevez vos têtes ; élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Qui est ce Roi de gloire ? C’est le Seigneur fort et puissant ; c’est le Seigneur puissant dans le combat. Portes, élevez vos têtes ; élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Qui est ce Roi de gloire ? Le Seigneur, le Dieu des armées est lui-même ce roi de gloire.


PSAUME 115.


J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, lorsque j’étais dans une profonde humiliation. J’ai dit dans le trouble où j’étais : Tout homme est menteur. Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits ? Je prendrai le calice du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur. Je rendrai mes vœux au Seigneur en présence de tout son peuple. La mort de ceux qui sont l’objet de la miséricorde du Seigneur, est précieuse à ses yeux. Ô Seigneur ! parce que je suis votre serviteur, le fils de votre servante, vous avez rompu mes liens. Je vous offrirai le sacrifice d’actions de grâces, et j’invoquerai le nom du Seigneur. Je rendrai mes vœux au Seigneur en présence de tout son peuple : je les rendrai dans le parvis de la Maison du Seigneur, au milieu de toi, ô Jérusalem ! Alléluia !


TROPAIRES.


Seigneur, qui avez daigné naître d’une vierge, détournez votre face de mes iniquités ; purifiez mon cœur et rendez-le digne d’être le temple de votre Corps et de votre Sang ; ne me rejetez pas de votre présence, ô source de bonté infinie !

Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit.

Indigne que je suis, comment oserai-je aspirer à la communion des choses saintes ? si j’avais l’audace d’en approcher avec les élus, le vêtement que je porte me trahirait, car n’est-il pas celui de noces, et il ne ferait qu’attirer la condamnation sur mon âme pécheresse. Daignez, Seigneur, purifier les souillures de mon âme et sauvez-moi, ô Dieu de miséricorde.

Et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Mes péchés sont sans nombre, ô Mère de Dieu, j’ai recours à vous et je vous implore pour mon salut. Venez visiter mon âme infirme et languissante, intercédez auprès de votre Fils qui est notre Dieu pour qu’il m’accorde la rémission de mes fautes, ô vous qui êtes comblée de bénédictions.

Seigneur, ayez pitié (40 fois).

Le pénitent pendant ce temps se prosterne autant de fois qu’il le juge convenable.

Il dit ensuite les prières suivantes avec le recueillement le plus profond.


PRIÈRE DE SAINT BASILE LE GRAND.


Maître Souverain, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, Source de vie et d’immortalité, Créateur de tous les êtres visibles et invisibles, Fils coéternel du Père éternel, vous qui, par une bonté infinie, avez daigné au temps marqué vous revêtir de notre chair mortelle, qui avez bien voulu être crucifié et mis au tombeau pour nous tous, ingrats et misérables que nous sommes, et qui avez renouvelé ainsi au prix de votre propre sang notre nature corrompue par le péché ; agréez, Roi éternel, la pénitence du pécheur, prêtez-moi une oreille favorable et recevez mon aveu : J’ai péché, Seigneur, j’ai péché contre le ciel et contre vous, et je ne suis plus digne d’élever les yeux vers la hauteur de votre gloire. Car j’ai contristé votre bonté ineffable par la violation de vos commandements et par ma désobéissance à votre volonté sainte. Mais vous êtes, Seigneur, bon, plein de patience et de miséricorde ; vous ne m’avez point laissé périr à cause de mes péchés, vous avez attendu patiemment ma conversion et mon retour à vous. Car, Dieu clément, vous avez dit par la bouche de votre prophète : Je ne veux point la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Seigneur, vous ne voulez pas laisser périr l’œuvre de vos mains, mais vous voulez que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. C’est pourquoi, bien que je me reconnaisse indigne du ciel et de la terre et même de cette vie passagère, puisque je me suis livré moi-même au péché et adonné à mes passions, jusqu’à souiller votre image : néanmoins, je suis votre créature, et à ce titre, malgré l’excès de ma misère, je ne désespère point de mon salut ; me confiant en votre infinie miséricorde, je viens vers vous ; recevez-moi, ô Seigneur qui aimez les hommes, daignez m’accueillir, comme vous accueillîtes autrefois la femme pécheresse, le larron, le publicain et l’enfant prodigue, ô vous qui enlevez les péchés du monde et qui vous plaisez à guérir les infirmités des hommes ; qui appelez tous ceux qui sont fatigués et chargés pour les consoler ; vous qui n’êtes pas venu inviter les justes, mais les pécheurs à la pénitence. Prenez, je vous en supplie, le fardeau de mes péchés, purifiez-moi de toute souillure de la chair et de l’esprit ; enseignez-moi à pratiquer la sainteté dans votre crainte, afin que dans le témoignage d’une bonne conscience j’ose participer à vos Sacrements et m’unir intimement à votre Corps et à votre Sang précieux, pour vous posséder en l’union de votre Père et du Saint-Esprit. Oui, Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, qu’il en soit ainsi, et que la présente communion de vos saints et vivifiants mystères ne me soit point à condamnation, et que les recevant avec foi je ne devienne pas infirme et malade par un effet de mon indignité, mais accordez-moi jusqu’à mon dernier soupir la grâce de recevoir sans reproche votre auguste Sacrement, comme gage de la communication du Saint-Esprit et de la vie éternelle, comme l’assurance de ma justification au jour où je paraîtrai devant votre tribunal redoutable, afin que je sois admis au nombre de vos élus pour jouir des biens éternels que vous avez préparés, Seigneur, à ceux qui vous aiment et en qui vous êtes glorifié dans tous les siècles. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME.


Seigneur, mon Dieu, je sais que je suis indigne de vous recevoir dans la demeure de mon âme, car elle est déserte et en ruine, de sorte que vous n’y trouverez pas une place pour y reposer votre tête. Cependant n’êtes-vous pas descendu du haut des cieux jusqu’à nous ? abaissez-vous encore jusqu’à mon profond abaissement. Et de même que vous voulûtes jadis reposer dans une étable et dans la crèche de vils animaux, daignez en ce jour descendre dans la crèche de mon âme avilie et dans la demeure de mon corps rempli d’iniquités. Ainsi qu’autrefois vous ne dédaignâtes point d’entrer et de prendre le repas du soir avec des convives pécheurs dans l’habitation de Simon le lépreux, de même venez visiter la demeure de mon âme humiliée et atteinte de la lèpre du péché. Et puisque vous n’avez pas repoussé la femme pécheresse, à laquelle je ressemble, lorsqu’elle osa vous approcher et vous toucher ; prenez également pitié de moi, indigne pécheur, qui vous approche et vous touche. Vous permîtes alors à des lèvres impures d’embrasser votre Corps très-pur ; ne repoussez pas mes lèvres encore plus souillées, ni ma langue impure. Mais que le charbon ardent de votre très-pur Corps et de votre Sang précieux me sanctifie, m’éclaire et rende une nouvelle vigueur à mon âme et à mon corps dégradés : qu’ils soulagent le fardeau de mes innombrables péchés, me mettent à l’abri de toute influence du démon ; qu’ils détournent et détruisent l’ascendant de mes mauvaises habitudes, mortifient mes passions, gravent en moi vos commandements, me confèrent un surcroît de grâces, ainsi que la possession de votre royaume éternel. Non, je ne vais pas à vous avec une coupable insouciance, ô Christ mon Dieu ! mais je m’abandonne à la merci de votre ineffable miséricorde, de peur qu’en m’écartant de votre sainte communion, je ne devienne la proie du loup dévorant. Je vous supplie et je vous implore, ô seul Saint ; qu’il vous plaise de sanctifier mon âme et mon corps, mon entendement et mon cœur, mes reins et mes entrailles, afin que je sois renouvelé tout entier, que votre crainte salutaire prenne racine en moi, et que l’œuvre de votre sanctification reste inséparable avec moi. Soyez mon secours et mon appui, que le cours de ma vie soit dans la paix, rendez-moi digne de comparaître à votre droite parmi vos saints. Accordez-moi ces grâces par les prières et par l’intercession de votre Mère très-pure ; par celles des Saints Anges, messagers de vos volontés, de toutes les puissances célestes et de tous les saints qui vous ont été agréables depuis l’origine du monde. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SIMÉON MÉTAPHRASTE.


Seigneur, infiniment pur et sans tache, vous, qui dans votre ineffable miséricorde avez bien voulu revêtir notre nature et notre chair mortelle, formée du sang virginal de celle qui vous a mis au monde miraculeusement par l’opération du Saint-Esprit et par le décret de miséricorde du Père éternel, Christ Jésus, sagesse de Dieu, notre paix et notre force ; vous, qui avez accepté les souffrances volontaires de votre passion, source de salut, et qui avez voulu, percé de clous, mourir sur la croix, donnez aujourd’hui la mort aux passions qui perdent mon âme. Vous, dont la sépulture dépouilla les enfers de leurs proies, venez ensevelir maintenant mes mauvais désirs dans le sein de salutaires pensées, et éloignez de moi les esprits de ténèbres. Vous, dont la victorieuse et vivifiante résurrection au troisième jour fit sortir notre premier père de la tombe, arrachez-moi au péché, en me frayant les voies de la pénitence. Vous, dont la glorieuse ascension fit participer la chair au principe divin et l’éleva jusqu’à la droite du Père ; aujourd’hui par la communion de vos saints Mystères faites-moi la grâce d’y être admis à votre droite avec tous les justes. Seigneur, qui par la descente de votre esprit consolateur avez rendu vos disciples autant de vases d’élection : daignez faire aussi de moi un vase digne de recevoir votre consolateur. Ô vous, qui viendrez juger le monde dans votre justice, accordez-moi d’aller au-devant de vous, qui êtes mon Créateur et mon Juge, parmi le cortége glorieux de vos saints, afin qu’éternellement je vous offre le cantique de louanges, ainsi qu’à votre Père éternel, et à votre saint et vivifiant Esprit, maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


DEUXIÈME PRIÈRE DE SIMÉON MÉTAPHRASTE.


Seigneur Dieu, de la même manière que je comparaîtrai devant votre tribunal redoutable et impartial pour y être jugé et pour y rendre un compte rigoureux de tout le mal que j’aurai commis, de même aujourd’hui, prévenant l’heure de ma condamnation, je me présente à vous au pied de votre autel, ainsi qu’aux regards de vos saints Anges, courbé sous le poids du témoignage de ma conscience, je vous confesse toutes mes mauvaises actions, les avouant au grand jour et sans réserve. Regardez, Seigneur, ma misère, et remettez-moi toutes mes fautes ; mes iniquités sont devenues plus nombreuses que les cheveux de ma tête. Quel est le mal que je n’aie pas commis ? Où est le péché dont je ne sois pas coupable, l’iniquité dont je ne découvre point la trace dans le fond de mon âme ? Et déjà n’ai-je pas commis l’impureté, l’adultère ; n’ai-je pas péché par l’orgueil, l’audace, l’insulte et le blasphème, par des paroles oiseuses, des rires insensés, des accès d’ivresse ou de gourmandise ; par des mouvements de haine, d’envie, de cupidité et d’intérêt sordide ? N’ai-je pas péché par l’amour-propre, par la vanité, par l’injustice et par la jalousie, par la médisance et la perversité ? Oui, j’ai souillé chacun de mes sens et dépravé chacun de mes organes, jusqu’à me transformer en instrument et en repaire de l’esprit malin. Je sais, Seigneur, et je confesse, que je me suis enfoui dans mes iniquités par-dessus ma tête, mais l’abondance de vos miséricordes est infinie, et les grâces de votre bonté sont inépuisables ; il n’est point de péché que vous ne puissiez pardonner. C’est pourquoi, Maître adorable, dont la patience n’a point de bornes, daignez montrer en moi un prodige de vos miséricordes ; manifestez la puissance de votre grâce et l’efficacité de votre commisération. Acceptez le retour du pécheur qui implore son pardon ; accueillez-moi, qui vous ai tant de fois offensé par pensées, par paroles, par désirs et par actions, comme vous avez accueilli l’enfant prodigue, le larron et la femme adultère ; recevez-moi, comme les ouvriers venus à la onzième heure et qui n’avaient rien fait. J’ai péché bien des fois et j’ai contristé votre Esprit-Saint ; j’ai affligé vos entrailles compatissantes par mes actions, par mes paroles et mes pensées, de nuit et de jour, manifestement et en secret, volontairement et malgré moi. Je sais que je reconnaîtrai mes péchés tels que je les ai commis, et que vous me demanderez compte de toutes mes offenses préméditées et sans excuse. Cependant ne me jugez pas, Seigneur, selon la rigueur de vos jugements, et ne me punissez pas dans votre colère ; prenez pitié de moi, Seigneur, car je suis votre chétive créature. Vous avez mis en moi votre crainte salutaire, et néanmoins j’ai péché contre vous. N’entrez pas en jugement avec votre serviteur ; car si vous observez exactement nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui subsistera devant vous ? Ce n’est pas moi, couvert de péchés, indigne de lever les regards vers vous, à cause de la multitude de mes péchés ? Dégradé au jugement de Dieu et à celui des hommes, qui me relèvera de ma chute, qui me retirera de l’abîme de mes maux ?

Seigneur, mon Dieu, j’ai mis en vous mon espérance. Si j’ai encore quelque espoir de salut, si votre clémence l’emporte sur l’excès de mes iniquités, soyez mon Sauveur, et dans la multitude de vos miséricordes, remettez et pardonnez-moi tous mes péchés. Mon âme est accablée de douleurs, et elle tremble pour son salut. Ayez pitié de moi, ô Dieu, selon votre grande miséricorde, et me ne jugez point d’après mes actions, mais convertissez-moi et défendez-moi, et arrachez mon âme aux maux affreux qui l’accablent. Que votre grâce opère mon salut, qu’elle abonde là où abondait le péché. Je vous en louerai, je vous en glorifierai tous les jours de ma vie ; vous êtes le Dieu des âmes repentantes et le salut des pécheurs ; nous vous rendons gloire, ainsi qu’à votre Père éternel, et à votre Saint-Esprit, auteur de la vie, maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SAINT JEAN DAMASCÈNE.


Jésus-Christ, notre maître et notre Dieu, ayant seul la puissance d’absoudre les péchés des hommes, ne m’imputez point, ô Dieu de bonté et de miséricorde, les fautes que j’ai commises sciemment ou par ignorance ; rendez-moi digne de participer à vos divins, glorieux et ineffables Mystères, et qu’ils ne me soient pas imputés ni à réprobation, ni à augmentation de mes péchés, mais qu’ils soient ma sanctification et le gage de la vie et du règne futur. Que cette communion me fortifie et me soit un puissant secours contre tous les ennemis de mon salut ; qu’elle me purifie de tous mes péchés ; car vous êtes le Dieu de bonté, la source des miséricordes, c’est à vous que nous rendons gloire, ainsi qu’au Père, et au Saint-Esprit, maintenant, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SAINT BASILE.


Seigneur, je ne suis pas digne de participer à votre Corps sans tache et à votre Sang précieux ; je crains de me rendre coupable, en mangeant et en buvant ma propre condamnation, faute de discerner le Corps et le Sang du Christ, qui est mon Dieu. Néanmoins je mets toute ma confiance en vos miséricordes, et je m’approche, parce que vous avez dit : Celui qui mange mon Corps et qui boit mon Sang demeure en moi, et moi en lui. Ayez pitié de moi, Seigneur, et ne me rejetez pas quoique pécheur. Que votre miséricorde se répande sur moi, et que le Sacrement auquel j’aspire me guérisse, me purifie, m’éclaire et me protége, et soit mon salut. Que cette sainte communion sanctifie mon âme et mon corps, éloigne de moi tous les vains prestiges et les mauvaises actions, et détruise les influences du démon qui rôde autour de moi ; que cette Cène mystérieuse nourrisse ma foi et mon amour ; qu’elle redresse les funestes écarts de ma vie, qu’elle me fasse croître en vertu et en perfection ; que j’y trouve la grâce d’accomplir vos commandements, et d’aspirer à la communion du Saint-Esprit, et d’arriver à la vie éternelle avec l’espoir de ne pas entendre ma condamnation à votre redoutable tribunal.


PRIÈRE DE SIMÉON LE NOUVEAU THÉOLOGIEN.


Ô Seigneur Jésus, quoique ma prière sorte d’une bouche coupable, de lèvres impures, d’une langue criminelle et d’un cœur qui a été souillé, daignez ne point repousser ma voix suppliante à cause de mes péchés et de ma témérité. Permettez-moi, ô Jésus, de vous exprimer ma douleur et mon repentir, ou plutôt, enseignez-moi ce qu’il me faut faire et confesser. J’ai péché plus grièvement que la femme pécheresse qui, ayant découvert votre demeure, se pourvut d’un baume précieux et vint à vous pour répandre le parfum sur vos pieds. Ô Christ Sauveur, vous qui n’avez pas repoussé autrefois le repentir d’un cœur contrit, ne me rejetez point, Verbe-Dieu. Souffrez qu’en me prosternant j’embrasse vos pieds, que je les baigne de mes larmes, comme d’un parfum d’agréable odeur : que mes larmes me servent de bain pour me purifier. Accordez-moi le pardon de mes péchés. Vous connaissez la multitude de mes péchés, la profondeur des blessures qu’ils ont faites à mon âme et les ulcères dont elle est couverte ; mais ne rejetez pas la prière de ma foi et de ma ferveur ; prêtez l’oreille à l’accent de mes soupirs. Rien ne vous échappe, ô mon Dieu, mon Créateur et mon Sauveur, nulle goutte des pleurs que je verse n’est perdue devant vous, votre vue pénètre ce que je n’ai pas encore fait et ils sont inscrits d’avance dans votre livre. Ne détournez pas les yeux de mon humble prière, voyez ma douleur et pardonnez-moi tous mes péchés ! C’est alors qu’avec un cœur pur, pénétré de crainte et de contrition, j’oserai participer à vos très-saints mystères, qui répandent la source de la vie éternelle sur ceux qui communient avec foi et sincérité. Car, Seigneur, vous avez dit : celui qui mange ma chair et boit mon Sang demeure en moi. La parole du Maître que j’adore est véritable ; celui qui reçoit le Sacrement n’est plus seul, mais bien avec vous, ô Jésus, lumière incréée qui luit sur le monde. Que je ne sois pas privé de vous, source et souffle de ma vie, salut du monde et du mien ; je me présente à vous, baigné de larmes et avec un cœur tout brisé. Je vous en supplie, Seigneur, accordez-moi le pardon de mes péchés, permettez que je reçoive votre communion vivifiante. Daignez habiter dans ma misère, selon votre promesse, afin que le tentateur ne me rencontre pas dépouillé de votre grâce et qu’il ne puisse plus m’égarer de la voie de votre parole de vie. C’est pourquoi je me prosterne devant vous, vous suppliant de m’accueillir comme l’enfant prodigue et comme la femme pécheresse lorsqu’ils eurent recours à vous. Perdu comme eux par mes fautes, mais repentant aujourd’hui, ô divin Sauveur, personne ne vous a autant offensé que moi ; mais il n’est point de péchés si grands et si nombreux que votre patience, votre bonté et votre miséricorde, ô mon Dieu, ne surpassent. La clémence de votre miséricorde se répand sur ceux qui font pénitence, les purifie, les fait briller comme des enfants de lumière, et les rend participants de votre divinité. C’est alors que frappant d’étonnement les anges et les hommes, vous vous plaisez souvent à converser avec les pécheurs repentants, comme avec des amis qui vous sont chers. C’est ce qui m’enhardit et me donne des ailes. La profusion de vos grâces fait ma joie et ma terreur : herbe des champs que je suis, je touche au feu, et par un étrange miracle, je me sens ranimé et rafraîchi, semblable à ce buisson ardent du désert, qui brûlait sans se consumer. Je vous adore et vous glorifie, ô mon Dieu, de toute mon âme, de tout mon cœur et de toutes mes forces, puisque vous êtes béni maintenant et dans les siècles des siècles.


PRIÈRE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME.


Ô mon Dieu, pardonnez-moi mes péchés commis par paroles et par actions volontaires ou involontaires. Pardonnez-moi toutes mes fautes, selon votre miséricorde pour les hommes. Par l’intercession de votre bienheureuse Mère, de vos saints Anges et de tous les Saints qui ont trouvé grâce devant vous depuis la création du monde, accordez à un pauvre pécheur la grâce de participer à votre Corps et à votre Sang précieux, pour la guérison de son âme et de son corps, et pour le délivrer de toute mauvaise pensée : car à vous, Seigneur, appartiennent le règne, la puissance et la gloire, à vous, Père, Fils et Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


AUTRE PRIÈRE DU MÊME PÈRE.


Ô mon Sauveur et souverain Maître, je suis indigne de vous recevoir sous l’humble toit de mon âme. Mais puisque vous ne dédaignez pas dans votre miséricorde d’habiter en moi, me voici, Seigneur, je viens à vous avec confiance. Vous me commandez d’ouvrir les portes, qui sont votre ouvrage, et vous daignez y entrer avec tous les trésors de votre habituelle miséricorde, pour éclairer mon intelligence obscurcie. Je crois fermement que vous le ferez ; car vous n’avez point repoussé la femme pécheresse, baignée de larmes, ni le publicain repentant, ni le larron, auquel vous aviez promis votre royaume, ni le persécuteur converti, que vous ne laissâtes point dans l’erreur. Tous ceux que la pénitence a conduits à vos pieds ont été admis au nombre de vos amis par vous, ô Dieu de miséricorde, béni dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


AUTRE PRIÈRE DU MÊME PÈRE.


Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, venez absoudre et pardonner au pécheur qui vous implore, à un serviteur indigne tel que moi, tous mes péchés et égarements, tout ce que depuis ma première jeunesse et jusqu’à ce moment j’ai péché envers vous avec connaissance ou par ignorance, en paroles, en actions, en pensées, par l’abus de mes facultés et de tous mes sens. Daignez m’en accorder le pardon par l’intercession de la Sainte Vierge Marie, votre Mère, qui vous a conçu d’une manière toute miraculeuse et en laquelle reposent mes espérances. Accordez-moi de participer sans condamnation à vos très-saints, très-purs, vivifiants et redoutables mystères, pour la rémission de mes péchés et la vie éternelle. Faites que votre Sacrement sanctifie, éclaire, rende la force à mon âme et la guérisse ainsi que mon corps ; que cette communion détruise en moi toutes les mauvaises pensées, les prestiges et les illusions du démon. Car à vous appartiennent le règne, la puissance, la gloire et l’adoration, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SAINT JEAN DAMASCÈNE.


Seigneur, déjà je touche le seuil de votre Temple, et néanmoins je ne puis m’arracher à mes mauvaises pensées. Vous, ô mon Dieu, qui avez justifié le publicain, qui avez eu pitié de la femme chananéenne et qui avez ouvert au larron les portes du Paradis, ouvrez-moi les entrailles de votre miséricorde ; accueillez-moi comme vous avez accueilli la femme pécheresse et celle qui était malade d’une perte de sang ; l’une n’eut besoin que de toucher le bord de votre vêtement, et elle obtint sa guérison ; l’autre embrassa vos genoux et reçut la rémission de ses péchés. Et moi misérable pécheur, qui suis au moment de recevoir votre corps tout entier, faites que je ne sois pas consumé ; recevez-moi et répandez votre clarté sur mon âme, comme vous avez fait à ces femmes, et ne consumez que mes péchés ; je vous en supplie par les prières de la Vierge Très-pure, et de toutes les Puissances célestes. Car vous êtes béni dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


PRIÈRE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME.


Je crois, Seigneur, et je confesse que vous êtes en vérité le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui êtes venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.

Je crois encore que ceci est votre Très-saint et Très-pur corps, et que cela est votre Très-saint et précieux Sang. C’est pourquoi je vous implore, ayez pitié de moi, et pardonnez-moi mes fautes volontaires ou involontaires, commises par paroles ou par actions, avec connaissance ou par ignorance, et daignez m’admettre à participer sans condamnation à vos Très-saints Mystères pour la rémission de mes péchés, et pour la vie éternelle.

Recevez-moi aujourd’hui à votre Table mystique, ô Fils de Dieu, car je ne révélerai pas ce Mystère à vos ennemis, et je ne vous donnerai pas le baiser comme Judas ; mais à l’exemple du larron je vous confesse, et je vous dis : Souvenez-vous de moi, Seigneur, dans votre Royaume.

Et que la communion de vos Saints Mystères, Seigneur, ne me tourne ni à jugement, ni à condamnation, mais qu’elle me procure la guérison de l’âme et du corps.