Livre de prières, 1852/Cantiques, prières et versets





CANTIQUES,


PRIÈRES ET VERSETS,


EXTRAITS DU TRIODION OU RITUEL DU GRAND CARÊME,


Durant les semaines préparatoires qui précèdent la Quadragésime.




LE DIMANCHE DU PUBLICAIN ET DU PHARISIEN.


À Matines, après l’Évangile.


Ouvrez-moi les portes de la pénitence, ô Source de vie ; car mon âme, dès le jour aspire à votre saint Temple, bien que le temple de mon corps soit entièrement profané. Mais, ô Dieu de bonté, rendez-le pur par votre grâce infinie.

Mère de Dieu, guidez mes pas dans le chemin du salut ; car mon âme est souillée de péchés et ma vie s’est passée dans une honteuse paresse. Que vos prières me délivrent de toute iniquité.

Au souvenir de tant de mauvaises actions, je frémis comme un misérable et je redoute le jour terrible du jugement ; mais mettant mon espoir dans votre bonté, je m’écrie vers vous, Seigneur, comme le faisait David : Prenez pitié de moi, ô mon Dieu, selon votre grande miséricorde.

Remarque. L’Église chante ces cantiques de pénitence, depuis le dimanche du publicain jusqu’au dimanche de la cinquième semaine du Carême.


CANTIQUE.


Ne prononçons pas les orgueilleuses paroles du pharisien, mais imitons la sublime humilité du publicain ; disons à Dieu avec l’esprit de la pénitence : Sauveur du monde, venez purifier vos serviteurs.


LE DIMANCHE DE L’ENFANT PRODIGUE.


À Matines après le troisième chant.


Ô mon Sauveur Jésus, hâtez-vous de me recevoir dans vos bras paternels ; j’ai passé ma vie dans le déréglement, mais ne repoussez pas mon cœur, réduit à la misère, et qui soupire après l’inépuisable trésor de votre miséricorde. Dans mon repentir je m’adresse à vous en disant : J’ai péché, ô mon Père, j’ai péché contre le ciel et contre vous !


CANTIQUE APRÈS LE SIXIÈME CHANT.


Insensé que je suis, j’ai fui la gloire et les délices de la maison paternelle, pour dissiper dans le désordre le trésor qui me fut confié. Aussi comme l’enfant prodigue je vous dis : J’ai péché envers vous, ô mon Père généreux, recevez-moi qui suis repentant, et traitez-moi comme l’un de vos serviteurs.


LE DIMANCHE DU JUGEMENT DERNIER.


À Matines.


CANTIQUE APRÈS LE TROISIÈME CHANT.


J’ai présent à la mémoire le jour redoutable, et je pleure mes iniquités ; comment répondrai-je au Roi éternel ? De quel front, fils ingrat, oserai-je paraître devant mon Juge ? Ô Père de miséricorde, Fils unique, et Esprit-Saint, ayez pitié de moi.


CANTIQUE APRÈS LE SIXIÈME CHANT.


Ô mon Dieu, lorsque vous viendrez sur la terre, dans la splendeur de votre gloire, tous les hommes trembleront d’effroi. Un torrent de feu roulera ses flots devant le Tribunal redoutable : le Livre se déploiera et les secrets des âmes seront manifestés au grand jour. Daignez me sauver alors des flammes qui ne s’éteindront point, et rangez-moi à votre droite, ô Juge infiniment juste.


LE DIMANCHE AVANT LE CARÊME.


À Matines.


CANTIQUE APRÈS LE TROISIÈME CHANT.


Adam fut banni du séjour du Paradis, pour avoir goûté du fruit défendu et violé le commandement du Seigneur. Sa punition fut de travailler la terre dont il avait été formé, et de manger son pain à la sueur de son front. Apprenons donc à aimer l’abstinence, pour n’être pas exclu du Paradis, mais bien pour y rentrer.


CANTIQUE APRÈS LE SIXIÈME CHANT.


Maître suprême de toute sagesse, Dispensateur de l’intelligence, vous qui ramenez ceux qui s’égarent et qui protégez les pauvres, affermissez et illuminez mon cœur, ô Jésus, Verbe du Père, accordez-moi votre parole, et ce cri s’échappera de mes lèvres : Seigneur, prenez pitié de votre créature déchue.


À Vêpres.


Seigneur, ne détournez pas de votre serviteur la vue de votre face, car il est dans la douleur ; hâtez-vous de l’exaucer, inclinez-vous vers l’âme qui vous implore, et délivrez-la du danger.


PRIÈRE DE SAINT ÉPHRÈME DE SYRIE.


Seigneur et maître de ma vie, détournez de moi l’esprit d’oisiveté, d’abattement, d’orgueil et de vains discours. (génuflexion.)

Donnez-moi au contraire l’esprit de chasteté, d’humilité, de patience et de charité. Accordez-le à votre serviteur. (génuflexion.)

Oui, mon Seigneur et mon Roi, accordez-moi la grâce de connaître mes péchés et de ne pas juger mon frère. — Car vous êtes béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il. (génuflexion.)

Ô mon Dieu, purifiez-moi qui suis un pécheur.


LE LUNDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE DU CARÊME.


À Matines.


STROPHE APRÈS LA LECTURE DE LA DEUXIÈME SECTION DES PSAUMES.


Au commencement du saint jeûne, que le repentir soit notre partage. Disons du fond de notre âme : Ô divin Sauveur, souverain Maître, agréez notre prière comme la fumée de l’encens, et délivrez-nous de la corruption et du châtiment, selon votre bonté.


CANTIQUE.


Le temps de l’abstinence est arrivé ; elle est la source de la chasteté, l’accusatrice de nos fautes, l’institutrice de la pénitence, la compagne des Anges et l’instrument du salut des hommes. Ô fidèles, disons : Ô mon Dieu, ayez pitié de nous.


LITANIES.


Très-Sainte Vierge Marie, intercédez pour nous, pécheurs.

Puissances célestes, saints Anges et Archanges, priez pour nous, pécheurs.

Saint Jean Baptiste, prophète et précurseur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, priez pour nous, pécheurs.

Saints et glorieux Apôtres, prophètes et martyrs, et tous les Saints, priez pour nous, pécheurs.

Vénérables Pasteurs, Pères inspirés et docteurs, priez aussi pour nous, pécheurs.

Ô force invincible et incompréhensible de la divine et vivifiante croix, ne vous éloignez point de nous, pécheurs.

Ô mon Dieu, purifiez-nous qui sommes de misérables pécheurs, et faites-nous miséricorde.


STROPHES.


Seigneur Dieu de force, soyez avec nous ; car il n’est point pour nous de protecteur autre que vous dans nos affections ; Seigneur Dieu de force, ayez pitié de nous.

On récite le psaume 150 en ajoutant à chaque verset l’invocation ci-dessus.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Seigneur, si nous n’avions pas en vos Saints des intercesseurs fervents, et si votre bonté n’avait compassion de nous, comment oserions-nous chanter vos louanges, ô divin Sauveur, que les Anges glorifient sans cesse et qui sondez les cœurs, faites miséricorde à nos âmes.

Maintenant, et toujours, et dans tous les siècles des siècles.

Ô Mère de Dieu, mes péchés sont innombrables ; je me réfugie vers vous, implorant votre secours ; venez visiter mon âme défaillante, priez votre Fils notre Dieu, ô Vierge Très-pure, afin qu’il m’accorde la rémission de mes péchés.

Très-Sainte Vierge, pendant tout le cours de ma vie, ne me délaissez point et ne me laissez point à la protection des hommes, mais soyez ma protectrice.

Je mets toute ma confiance en vous, Mère de Dieu, prenez-moi sous votre garde.


LE MERCREDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE.


À Vêpres.


CANTIQUE.


Mes frères, en jeûnant corporellement, jeûnons aussi spirituellement. Brisons tous les liens du péché, rompons les entraves et les piéges des passions qui nous tyrannisent, déchirons la promesse de tout engagement injuste, donnons du pain à ceux qui sont affamés et faisons entrer sous notre toit les pauvres qui n’ont point d’abri ; c’est ainsi que nous obtiendrons du Christ, notre Dieu, la plénitude de ses miséricordes.


Pendant la liturgie des dons pré-sanctifiés, les Mercredi et les Vendredi du grand Carême.


Que ma prière s’élève vers vous, comme la fumée de l’encens. Que l’élévation de mes mains vous soit agréable, comme le sacrifice du soir.

Seigneur, j’ai crié vers vous : Exaucez-moi ; écoutez ma voix lorsque je pousserai mes cris vers vous.

Seigneur, mettez une garde à ma bouche, et à mes lèvres une porte qui les ferme exactement.

Ne souffrez point que mon cœur se laisse aller à des paroles de malice pour chercher des excuses à mes péchés.


CHANT DES CHÉRUBINS.


C’est maintenant que les Puissances célestes officient invisiblement avec nous, car voici le Roi de gloire qui entre ; voici que le sacrifice mystérieux accompli est porté en triomphe. Approchons avec foi et avec amour, afin de participer à la vie éternelle.

Alléluia. (3 fois.)


VERSET DE LA COMMUNION.


Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Alléluia.

Je bénirai le Seigneur en tout temps ; sa louange sera toujours dans ma bouche.

Goûtez du pain céleste et du calice de la vie, et apprenez combien le Seigneur est bon.

Alléluia. (3 fois.)


LE VENDREDI.


À Vêpres.


Venez, âmes fidèles, opérons à la clarté du jour l’œuvre de Dieu ; marchons ainsi qu’il convient, avec recueillement et en plein jour ; déchirons toute écriture injuste contre notre prochain, afin de ne donner aucune occasion de scandale ; renonçons aux plaisirs du monde, appliquons-nous à cultiver les biens spirituels, partageons notre pain avec l’indigent et hâtons-nous d’aller au Sauveur par la pénitence, en disant : Ô mon Dieu, ayez pitié de nous.


DURANT LA PREMIÈRE SEMAINE DU GRAND CARÊME.


TROPAIRE.


Nous nous prosternons devant votre sainte Image, ô Jésus-Christ notre Dieu, implorant le pardon de nos péchés. Et puisque, revêtu de notre humanité, vous avez bien voulu vous laisser attacher à la croix pour sauver les hommes de l’esclavage du démon ; pleins de reconnaissance, nous élevons nos voix vers vous en disant : Divin Sauveur, en venant racheter le monde, vous l’avez comblé de joie.


STROPHE.


Le Verbe infini du Père éternel s’est humilié par son incarnation dans votre sein. Vierge bienheureuse ; il a rétabli en nous l’image de la Divinité, souillée par le péché, en y mêlant la Beauté divine. Par nos paroles et nos actions, approprions-nous le salut, et revêtissons-nous de cette image primitive.


LE SECOND DIMANCHE DU GRAND CARÊME.


TROPAIRE À SAINT GRÉGOIRE, ARCHEVÊQUE DE THESSALONIQUE.


Flambeau de l’orthodoxie, soutien et docteur de l’Église, modèle de la vie monastique, honneur des théologiens ; Grégoire thaumaturge, gloire de Thessalonique, prédicateur de la grâce, priez sans cesse pour le salut de nos âmes.


STROPHE.


Ministre révéré de la Sagesse divine, nous honorons en vous l’organe de la sainte doctrine ; Grégoire, inspiré de Dieu, dont l’âme est présente à la suprême intelligence, apprenez-nous à nous élever vers elle, et nous vous rendrons hommage, saint docteur de la grâce, qui nous en révélez les trésors.


LE TROISIÈME DIMANCHE DU CARÊME.


TROPAIRE.


Sauvez votre peuple, Seigneur, et bénissez votre héritage, etc., page 14.


STROPHE.


Les accès du Paradis terrestre ne sont plus gardés par un Ange, faisant étinceler une épée de feu. Le bois précieux de la croix en a ouvert l’entrée ; l’aiguillon de la mort et la puissance de l’enfer ne sont plus. Vous êtes venu, ô mon Sauveur, et vous avez dit à ceux que l’enfer retenait captifs : Rentrez en Paradis.


TROPAIRE EN L’HONNEUR DE LA SAINTE CROIX.


Nous nous prosternons, Seigneur, devant votre Sainte Croix, et nous célébrons votre glorieuse résurrection.


LE QUATRIÈME DIMANCHE DU GRAND CARÊME.


TROPAIRE EN L’HONNEUR DE SAINT JEAN CLIMAQUE.


Habitant du désert, Ange revêtu de chair et auteur de tant de miracles, vous vous êtes manifesté au monde, ô Bienheureux Père. Les jeûnes, les veilles et les prières vous ont mérité des grâces abondantes, dont la vertu guérit les infirmes et fortifie les âmes de tous ceux qui ont recours à vous. Gloire à celui qui vous a revêtu de sa force ; gloire à celui dont vous avez reçu la couronne ; gloire à celui qui se plaît à opérer par vous des guérisons.


STROPHE.


Le Seigneur vous a élevé jusqu’à l’extrême abnégation, comme un astre, guide certain, qui nous conduit au port. Ô bienheureux Jean, soyez notre protecteur.


LE SAMEDI DE LA CINQUIÈME SEMAINE.


HYMNE À LA SAINTE VIERGE.


L’Archange, fidèle messager du décret mystérieux de l’Éternel, descendit sous l’humble toit de Joseph et dit à la Vierge : Celui qui abaisse les cieux vient tout entier habiter en vous sans altération ; je le contemple dans votre sein, revêtu de la forme de l’esclave, et frappé d’étonnement, je vous dis : Salut, Mère et Vierge.


LE CINQUIÈME DIMANCHE DU GRAND CARÊME.


TROPAIRE EN L’HONNEUR DE SAINTE MARIE L’ÉGYPTIENNE.


En vous, Bienheureuse Mère, nous découvrons tous les traits de l’image de Dieu ; car ayant pris votre croix, vous avez marché sur les traces du Christ, nous enseignant par votre exemple à dédaigner la chair qui passe et se flétrit, et à nous préoccuper de notre âme, cet être immortel. C’est pourquoi, associée désormais aux Anges, votre esprit, ô Marie, se réjouit avec eux.


STROPHE.


Nous louons dans nos cantiques la brebis docile de Jésus, son enfant d’adoption, Marie de pieuse mémoire, appelée au salut du milieu de l’Égypte, soustraite à l’erreur et devenue l’ornement de l’Église à force de mortifications, de prières ferventes et de combats qui surpassent la nature humaine. Aussi le Tout-Puissant s’est-il plu à manifester la vie et les œuvres de Marie la Bienheureuse.


LE VENDREDI DE LA SIXIÈME SEMAINE DU CARÊME.


À Vêpres.


CANTIQUE.


Ayant passé le temps salutaire de la sainte quarantaine, maintenant qu’il nous soit donné de contempler les jours de votre Passion, si féconds en mystères. Pour célébrer vos grandeurs et l’admirable œuvre de notre salut, d’une voix unanime nous disons : Ô Seigneur, à vous seul appartient la gloire.


LE SAMEDI DE LA RÉSURRECTION DE LAZARE.


À Matines.


TROPAIRE.


Ce fut pour annoncer la Résurrection universelle, que vous voulûtes, Seigneur, ressusciter Lazare d’entre les morts. Et nous aussi, à l’instar des enfants d’Israël, tenant en nos mains les palmes de la victoire, ô Christ, vainqueur de la mort, nous vous disons : Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.


À Vêpres.


STROPHE.


C’est maintenant que la grâce du Saint-Esprit nous rassemble en ce lieu, et ayant tous pris votre croix, nous vous chantons : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des cieux.


LE DIMANCHE DES RAMEAUX.


À Matines.


On dit le même tropaire que ci-dessus.


DEUXIÈME TROPAIRE.


Ô Christ, notre Dieu, ensevelis avec vous par le baptême, nous fûmes appelés à la vie éternelle par votre résurrection, et nous vous invoquons en vous disant : Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.


CANTIQUE.


Au plus haut des cieux, assis sur votre trône, et ici-bas porté sur le poulain de l’ânesse, ô Christ, notre Dieu, que les Anges célèbrent, vous avez agréé néanmoins le cantique d’allégresse que vous chantaient les enfants : Béni soit celui qui vient régénérer le vieil Adam.


GLORIFICATION.


Nous vous glorifions, ô Christ, auteur de la vie, en disant d’une voix unanime : Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.


PENDANT LA SEMAINE DE LA PASSION.


À Matines, les Lundi, Mardi et Mercredi saints.


TROPAIRE.


Voici l’Époux qui approche à l’heure de minuit, etc., page 42.


CANTIQUE.


Votre palais nuptial s’ouvre devant moi, ô mon Sauveur, dans toute sa magnificence ; mais je ne possède point le vêtement de noce qui m’en permettrait l’entrée. Venez donc rendre son éclat à la robe souillée de mon âme, ô Père de lumière, et accordez-moi le salut.


LE LUNDI SAINT.


À Vêpres.


STROPHE.


Craignons, mes frères, la punition qui frappa jadis le figuier stérile ; offrons à Jésus-Christ les fruits de la pénitence, car c’est lui qui nous fait miséricorde.


LE MARDI SAINT.


À Matines.


CANTIQUES.


Mes frères, aimons, adorons l’Époux de nos âmes ; faisons briller nos flambeaux des clartés de la vertu et de la vraie foi ; imitant les vierges saintes, soyons prêts à entrer avec le Seigneur dans la salle du festin : l’Époux céleste y dispense les couronnes incorruptibles.

Ô mon âme, en pensant à ton heure suprême et au figuier succombant sous la formidable cognée, hâte-toi de faire valoir le talent qui te fut confié, veille et prie sans cesse afin que la demeure de l’Époux ne nous soit pas fermée.


STROPHE.


Ô mon âme, tu sais quelle fut la réprobation du dépositaire qui enfouit le talent reçu ; garde-toi de cacher la parole de Dieu, proclame hautement ses miracles, et ayant fait profiter ses dons, tu entreras dans la joie de ton Seigneur.


LE MERCREDI SAINT.


CANTIQUE DURANT LA PSALMODIE.


À pareil jour, Jésus vint visiter la demeure du pharisien, et aussitôt une femme pécheresse se prosterna à ses pieds et s’écria : Daignez jeter les yeux sur moi pauvre pécheresse, désespérée à cause de ses œuvres, et que votre bonté et votre miséricorde ne me repoussent pas ; accordez-moi, ô Jésus, le pardon de mes péchés et la grâce du salut.


À l’office du soir.


Ô Maître souverain, pendant votre dernière cène avec vos disciples, vous avez voulu manifester votre sainte communion qui, lorsque nous y avons recours, nous arrache à la corruption et à la mort.


LE JEUDI ET LE VENDREDI SAINTS.


À Matines.


TROPAIRE.


Au moment de la Cène, vos bienheureux disciples étaient éclairés de votre lumière, par l’ablution faite sur leurs pieds. Judas le pervers, entraîné par l’avarice, se plongeait seul dans les ténèbres et vous livrait, ô Juge équitable, à des juges d’iniquité. Voyez, vous tous qui aimez les richesses, à quoi cette passion conduisit ce disciple, à une mort infamante. Fuyez les insatiables désirs de Judas qui trahit son divin Maître. Gloire à vous, Seigneur, Dieu de bonté.


LE JEUDI SAINT.


À Matines.


STROPHE APRÈS LE SIXIÈME CHANT.


En approchant avec une sainte crainte de la Cène mystique, recevons le pain de vie avec un cœur pur, et demeurons auprès de notre adorable Maître, afin de le mieux voir occupé à laver les pieds de ses disciples, afin que chacun de nous soit disposé à laver les pieds et à servir le prochain en toute humilité. Car c’est ainsi que le Christ le prescrivit à ses disciples ; mais Judas, serviteur infidèle, ne l’écouta point.


LE MÊME JOUR.


Pendant la liturgie.


Au lieu de l’hymne des Chérubins.


Recevez-moi aujourd’hui à votre table mystérieuse, etc. Voyez la page 62.


LE VENDREDI SAINT.


À Matines.


Ô Seigneur, attaché à la croix et le côté percé d’une lance, vous nous avez racheté de la malédiction de la loi par votre précieux sang, et vous avez répandu sur les hommes la source de la vie. Gloire à vous, ô mon Dieu.


CANTIQUE.


Venez, glorifions tous ensemble celui qui fut crucifié pour nous ; en le voyant sur la croix, Marie, en proie à sa douleur, disait : Bien que vous soyez crucifié, vous n’en êtes pas moins et mon fils et mon Dieu.


Pendant la lecture des Évangiles de la Passion.


CANTIQUE.


Le voici suspendu à l’arbre du supplice, celui qui autrefois suspendit la terre au-dessus des eaux ; son front est ceint de la couronne d’épines, et il est le Roi des Anges et le Maître. Il est revêtu de la pourpre dérisoire, celui qui couvre le ciel de nuages comme d’un vêtement ; on frappe au visage avec opprobre celui qui délivra Adam notre premier père, en se plongeant pour lui dans les eaux du Jourdain ! L’Époux désiré de l’Église est attaché à la croix, et une lance perce le côté du Fils de la Vierge !…

Nous adorons vos souffrances, ô Christ Sauveur ; nous vénérons votre Passion, ô Christ notre salut ; nous adorons vos douleurs, Jésus, crucifié pour nous ; rendez-nous bientôt témoins de votre résurrection glorieuse.


TROPAIRE À LA SIXIÈME HEURE.


Ô Christ notre Dieu, vous avez accompli sur la terre l’œuvre du salut. Du haut de la croix vos bras ont été ouverts à tous les hommes, afin qu’ils vous disent un jour : Seigneur, gloire à vous.


LE SAMEDI SAINT.


À Matines.


TROPAIRE.


Le vertueux Joseph, après avoir descendu de la croix votre corps très-pur, l’enveloppa soigneusement d’un linceul blanc avec des aromates, et le déposa dans un sépulcre neuf, dont il ferma l’entrée.

Source de la vie éternelle, en descendant dans l’abîme du trépas, l’enfer ne put résister à l’éclat de votre Divinité. Et en rendant la vie aux morts, toutes les puissances célestes vous saluèrent. Source de la vie, Christ notre Dieu, gloire à vous.

L’Ange, qui apparut au sépulcre, dit aux saintes femmes : Les aromates et les parfums ne servent qu’aux morts ; apprenez que Jésus est exempt de la corruption.


CHANTS À MATINES.


1. Celui qui ensevelit autrefois dans les vagues de la mer Rouge Pharaon, le tyran persécuteur, aujourd’hui les enfants de ceux qu’il avait sauvés alors le déposent dans le sein de la terre et l’ensevelissent. Mais nous, imitant les filles d’Israël, célébrons le Seigneur, car il a fait éclater sa gloire.

2. Lorsque, sur le Calvaire, les créatures vous contemplèrent attaché à l’instrument du supplice, vous, qui suspendîtes la terre au-dessus des eaux, l’univers entier tressaillit d’effroi et tous les êtres s’écrièrent : Nul n’est Saint si ce n’est vous, ô notre Maître.

3. Le prophète Habacuc prévit votre humiliation divine, et saisi de terreur il s’écriait : Ô Dieu de bonté, vous avez détruit l’empire de Satan, en descendant vers les captifs des enfers par votre vertu toute-puissante.

4. Isaïe, apercevant dans l’avenir les douces clartés de votre avénement sur la terre et l’aurore du jour sans déclin, le devançait du fond de la nuit et disait dans sa joie : Les morts ressusciteront, et ils se lèveront, ceux qui sont dans leurs tombes, et tous les fils de la terre seront réjouis.

5. Jonas fut englouti, sans être perdu, dans le ventre de la baleine, car il portait l’empreinte de votre image et figurait votre Passion et votre sépulture. Aussi le prophète sortit des flancs du monstre, comme d’un palais nuptial, et exhorta d’avance les gardiens du sépulcre de Jésus. En vain vous le gardez, en vain vous vous éloignez de sa grâce.

6. Celui qui préserva du feu les jeunes hommes précipités dans la fournaise, le voyez-vous maintenant, comme on le dépose sans vie dans son sépulcre, qui est le sanctuaire de notre salut. Aussi chantons et célébrons le Dieu notre Libérateur, et que son nom soit béni.

7. Cieux, tremblez, et que les fondements de la terre s’émeuvent ; car celui qui habite au plus haut des cieux est rangé parmi les morts et descend tout entier dans un humble sépulcre. Bénissez-le, enfants d’Israël ; célébrez-le, prêtres du Très-Haut ; et vous, peuples de la terre, exaltez-le dans tous les siècles.

9. Mère, ne pleurez point en voyant au tombeau le Fils que vous avez conçu virginalement. Car je ressusciterai et je serai glorifié, et je ferai partager ma gloire à ceux qui vous vénèrent avec foi et amour.

Pendant la messe du Samedi saint, au lieu de l’hymne accoutumée des Chérubins, on chante le cantique suivant de saint Basile.

Que toute chair mortelle fasse silence, qu’elle assiste en ce lieu avec crainte et tremblement, qu’elle s’abstienne de toute pensée terrestre ; car le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs approche, pour s’immoler et de se donner lui-même en aliment aux fidèles ; les chœurs des Anges le précèdent avec toutes les Puissances et toutes les Dominations ; les Chérubins aux yeux innombrables, et les Séraphins aux six ailes se voilent et s’écrient : Alleluia, alleluia, alleluia.