Lexique des Antiquités Grecques/Avant-propos

Albert Fontemoing (p. 9-10).
AVANT-PROPOS
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Ce Lexique voudrait rendre aux élèves de l’Enseignement secondaire, et peut-être aux Etudiants des Facultés des Lettres, les mêmes services que le Lexique des antiquités romaines publié sous la direction de M. R. Cagnat.

Je l’ai rédigé avec la collaboration très active de mon ancien élève, M. Gabriel Roques, agrégé de l’Université, inspecteur d’Académie à Cahors. M. Léandre Cave, professeur agrégé d’histoire, qui fut aussi étudiant à l’Université de Bordeaux, a fourni de même une bonne part de travail, surtout en ce qui concerne les mots relatifs à la marine.

Il est inutile de dire que si nous avons apporté un très grand soin à être le mieux informés possible, et le plus précis, nous ne prétendons avoir évité ni toutes les omissions, ni toutes les obscurités, ni toutes les erreurs inhérentes à un pareil livre. Du moins nous y avons fait effort, en consultant et utilisant les meilleures autorités. L’Illustrated Companion to the latin Dictionary and greek Lexicon, d’Anthony Rich, nous a peu servi. La partie grecque y est sacrifiée à la romaine, et l’illustration est empruntée presqu’exclusivement à des monuments romains. Mais on verra de reste ce que nous devons d’abord et avant tout à ce qui a paru du grand Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de MM. Daremberg, Saglio et Pottier, et ensuite à la Technologie de Blumner, au Manuel des antiquités grecques de Schœmann, à l’Attische Process de Meier-Schœmann, etc. C’est grâce à ces ouvrages de choix que nous avons pu faire leur place légitime aux mots relatifs au droit, aux métiers et à l’industrie, aussi bien qu’aux institutions civiles, militaires et sociales. Nous avons dû laisser de côté, à regret, sauf de très rares exceptions, tout ce qui concerne la religion. Ce serait la matière d'un lexique aussi volumineux au moins que celui-ci, et qui manque à nos élèves. Nous avons aussi exclu, toutes les fois que nous n'avons pas jugé absolument nécessaire d'en admettre un, les mots qui ne se trouvent que dans les lexicographes anciens ; nous en avons repoussé un très grand nombre que le seul texte d'Athénée nous fait connaître, et beaucoup, employés seulement à une basse époque, car nous ne nous adressons, en principe, qu'aux lecteurs des auteurs classiques. Cependant, sur ce terrain, nous avons préféré donner trop que trop peu, dans l'espoir d'être utiles.

L'illustration, on le verra, a été l'objet de soins particuliers. Nous avons emprunté toutes les figures à des monuments grecs, le plus souvent aux vases peints. Nous avons tenu, sauf dans quelques cas, à ne pas donner d'images fragmentaires ; nous voulons dire que, par exemple, ayant à montrer un cimier de casque au mot Χαίτη, nous avons reproduit tout le guerrier dont nous avions choisi le cimier pour modèle, et même un second guerrier groupé avec lui. C'est qu'il nous a semblé que l'objet en question resterait ainsi mieux gravé dans l'esprit du lecteur, qui en garderait un souvenir moins aride. D'ailleurs, en étudiant le casque, le lecteur a l'occasion de remarquer tout le costume des deux personnages et leur intéressante attitude ; sa curiosité et son goût trouvent ensemble à se satisfaire.

Si ces vignettes ont quelque mérite de précision et de finesse, nous aimons à le rapporter aux élèves de l'École Municipale des Beaux-Arts et des Arts décoratifs de Bordeaux, qui ont bien voulu les dessiner, et parmi lesquels nous devons citer, avec MM. Dubois et Bouffanais, Mlles Merzeau et Corrège. Ces jeunes artistes ont apporté à ce labeur archéologique autant de souplesse et d'élégance que de bonne volonté.

P.P.