Texte établi par Faculté des lettres de Rennes, J. Plihon et L. Hervé (p. 237-257).
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S

Sabr (T.), s. m., sève. Empr. ags. saep > ag. sap « sève »[1].

Sadorn, s. m., samedi. Empr. lat. Sàtdrni(diês).

Saé, s. f., habit, robe, cymr. sae, vir. sâi « tunique ». Empr. bas-lat. *saia (> fr. ancien saie et dim. sayon), pour *saga, cf. gaul. **yoç « blouse militaire », gaul. latinisé sagum et sagulum.

Saez, s. f., flèche, corn. seth, cymr. saeth, vir. saiget, ir. et gael. saighead. Empr. lat. sagitta (> fr. ancien sae te, savant sagette).

Saézen, s. f., rayon : dér. de saez (métaphore).

Safar, s. m., bruit, clameur, mbr. saffar. Empr. roman probable (provençal chafaret, etc.[2]), mais d’origine inconnue (onomatopée).

Safron, s. m., bourdonnement : soit « nasillement », composé de fron et d’un élément préfixai inconnu. Cf. sardonen.

Safronen, s. f., bourdon, escarbot : dér. de safron.

Sacha, vb., tirer. Empr. fr. (normand, picard) saquer ou espagnol sacar « tirer », contaminé d’empr. fr. ancien sachier « ensacher ».

1 Sac’h, s. m., sac, corn. et cymr. sach, vir. sacc. Empr. lat. saccus.

2 Sac’h, adj., stagnant : soit un celt. *stakko-, pour *stag-n6- 9 identique à lat. stag-nu-m dont Tétymologie est assez obscure. Cf. sler.

Sâl, s. m., manoir, salon. Empr. fr. salle[3].

1 Sâḷ, s. m., bond : abstrait de mbr. saillaffu sauter ». Empr. fr. ancien saillir (conservé dans tressaillir et assaillir) < lat. satire.

2 Saḷ, s. f., seau (aussi seḷ V.), mbr. sailh et seilh. Empr. fr. seilleià., du lat. situla, dont relèvent aussi fr. seau, ital. secchia, etc.

Sall, adj., salé : abstrait de mbr. sallaff. Empr. fr saler.

Salokrâs, terme de politesse : décomposer en *salo ho gras « sauf votre grâce », où le terme du milieu seul est breton.

Samm, s. m., charge, corn. sam (douteux). Empr. bas-lat. *sammu pour sagma (empr. gr. σάγμα), d’où aussi fr. [bête de] somme.

Sammédein (V.), vb., soupeser : dér. du précédent.

San, s. f., aqueduc, canal : abstrait de mbr. sanell « rigole ». Empr. fr. ancien chaignel > fr. chéneau. — Conj. Ern.

Sanab, s. m., morelle. Empr. lat. sinapi « moutarde ».

Sanaḷ, s. f., grenier, fenil. Empr. fr. altéré arsenal[4].

Saṅka, vb., enfoncer, planter, imprimer, cymr. sangu et sengi « fouler ». Empr. ags. sencan « enfoncer », causatif de sincan[5].

Saṅtol (V.), s. m., encan : la seconde syllabe parait être taol « coup » [6] ; le premier élément est inconnu, cf. safronei sardonen.

Saô, s. m., élévation, montée, lever, mbr. sqff (cf. saoen et séoel), etc. : soit une base celt. *sta-m- [7], sk. sthâ-man « place où on se tient debout », gr. στή-μεν-αι « se tenir », στή-μων et lat. sta-men « chaîne de tissu », got. stô-ma « matière », lit. sto-mu « stature » ; tous issus de rac. STÂ « se tenir debout », sk. ti-sth-a-ti^ sihi-tâ, stha-târ, etc., gr. ἵ-στη-μι) « je place », ἕ-στη-ϰε « il se tient », στα-τό-ς, etc., lat. stàr-e, sta-tu-s, si-st-ere, etc., vir. tâu et ta « je suis », etc., got. st-and-an, ag. to stand et al. stehen t lit. stà-ju « je marche », vsl. sta-yV « je m’arrête » et sto-ja « je me tiens debout », etc. Cf. arzaô, gwestad, ros, etc.

Saônen, s. f., vallée. — Étym. inc.

Saotr, s. m., ordure, vbr. pl. saltr-ocion « vicieuses » : abstrait d’un baslat. exalter-atusy « gâté, corrompu, souillé »[8]. — Conj.

Saoud, s. m. f., gros bétail, vaches. Empr. bas-lat. solidus > bas-lat. soldum[9] (monnaie), par répercussion du rapport de pecunia à pecu.

Saouzan, s. f., surprise, tromperie, corn. sawtheny « tromper », vbr. Soudan « stupeur » : dér. d’un empr. bas-lat. *subidànus « soudain » < lat. *subitànus, dér. de l’adv. subito.

Saoz, adj., s. m., Anglais, mbr. Saus, corn. Sows, cymr. Sais, etc. (Empr. bas-lat. Saxo (pl. celt. *Sax-ŏn-es), qui est un ethnique germanique.

Sap, sapr, s. m., sapin : d’un gaul. latinisé *sap-u-s, attesté par bas-lat. sapinus > fr. sapin, etc. ; la forme celt. se ramène à *soq-o- « résine », gr. ὀπ-ό-ς et vsl. sok-û « suc », lit. sak-aï « résine », etc. ; cf. corn. sib-uit « sapin », et cymr. syb-wydd-en « pin »[10]. Cf. sabr.

Saragérez, s. f., bardane : parait, comme sérégen, se rattacher à une forme sans t du radical de staga. V. ces deux mots[11].

Sardonen, s. f., frelon : pour *sa-dron- (vbr. pl. satron), dont le second élément parait l’équivalent de l’ag. drone id. et se retrouve ailleurs encore qu’en germanique ; le premier est un préfixe inconnu[12].

Savellek (V.), s. m., râle de genêt, cf. cymr. sefylliog « ce qui tient debout » [13] (aussi a flâneur, errant »). V. sous saô et sével — Ern.

Saven, s. f., terrasse : dér. de saô. V. ce mot.

Skabel, s. f., escabelle. Empr. fr. Cf. skaoṅ et eskammed.

Skaf, s. m., esquif. Empr. lat. scapha et scaphium.

Skalf, s. m., fente : abstrait de skalfa « se fendre », qui pourrait être une métathèse avec corruption de l’al. spalten « fendre ».

Skaṅ, skaṅv. adj., léger, agile, mbr. scaff, corn. scaf, cymr. ysgafn, vbr. scamn-hegint « ils allègent », vir. scaman « léger » : d’un celt. *skam-no- auquel on ne connaît nulle part d’équivalent sûr ; mais cf. skéveṅt.

Skaṅbenn, adj., étourdi. V. sous skaṅ et penn.

Skaṅdala, vb., gronder : dér. d’empr. fr. scandale.

Skaṅt, s. m., écaille, vbr. -scant-, isolé : soit un celt. *skant-o-, pour i.-e. *sknt-o-, dont la rac. est la même que celle de l’al. schind-en « écorcher », également isolé ; cf. pourtant visl. skinn, ags. scinn > ag. skin « peau ».

Skaô, s. m., sureau, mbr. seau, corn. scawen, cymr. ysgaw, gaul. latinisé scobis ou scobiès id. : celtique, sans équivalent connu.

Skaoṅ, s. m., banc, mbr. scaffn. Empr. lat. scamnum.

Skaota, vb., échauder, brûler, détremper, chauffer. Empr. bas-lat. ex-caldàre > fr. échauder. V. aussi kaot

Skaouarc’h, s. m., fenouil marin : peut se rattacher à skaô.

Skara, vb., marcher à grandes enjambées (en se fendant), d’où skarinek « qui a de grandes jambes » : dér. de skarr. V. ce mot.

Skarn, adj., maigre, sec, décharné : abstrait d’un mot *skarn-et, qui correspondrait à un bas-lat. *ex-carn-àtus id. Empr. lat.

Skarnil, s. m., sécheresse, gerçure : dér. du précédent.

Skarr, s. m., fente, fêlure, crevasse : soit un celt. **fazr-« o-, qui se rattache à la même racine que skarxa. Cf. skara et rapprocher diwesker.

Skarz, adj., nettoyé, net, mince : abstrait du suivant.

Skarza, vb., curer, diminuer, cymr. ysgarthu et dy-sgarth-u « nettoyer », vbr. iscarth-ol’ion « balayures », vir. diu-scart-ai-m « j’écarte », ir. sgardaim « je déverse », gael. sgàird « diarrhée » et cf. cymr. ysgarth a excrément » : d’un celt. *skar-tô « je sépare ». dér. d’une rac. SKER, dont les formes plus simples sont cymr. ysgar « séparer », vir. scar-ai-m « je sépare », sk. apa-skar-a « excrément », ags. scer-an> ag. to shear et al. scher-en « tondre », lit. skir-ti « séparer ». Cf. le doublet karza.

Skéd, s. m., éclat, lustre, vir. scoth, ir. et gael. sgoth, « fleur, éclat » ; cf. lat. scat-ëre, « jaillir, éclater » et lit. skat-au « je sautai ». — Étym. inc.

Skei, vb., frapper, mbr. squey. — Étym. inc.[14] — Cf. skô.

Skéja, vb., tailler, couper, mbr. squegaff > cymr. ysgi « coupure » et ysgien « sabre », vir. scian, ir. et gael. sgian « couteau » : soit un celt. ske-ô « je coupe », rac. SKHÂ, sk. ch-ya-ti « il coupe », gr. σχάω et σχάζω « je dépèce ». Tous autres rapprochements sont arbitraires.

Skeltren, s. f., éclat de bois fendu, trique : se rattache à une forme d’une des racines qu’on trouvera sous faouta. Cf. skirien.

Skeûd, s. m., ombre, apparence, corn. scod, cymr. ysgod, vir. scàth, ir. sgâth, gael. sgàth id. : d’un celt. *skat-o- i que reproduisent, à des degrés divers, gr. σϰότ-ο-ς « obscurité » (cf. gr. σϰιά et sk. chayà « ombre »), got. skad-u-s, ag. shadeetshad-ow, al. schatt-en « ombre ». Cf. gwasked.

Skeûl, s. f., échelle, cymr. ysgol. Empr. lat. scala > fr. eschelle.

Skéveṅt, s. m., poumon, corn. skephans et scevem, cymr. ysgyfainty ir. scaman > sgamhân, gael. sgamhan, « foie, poumon »[15] : dér. de la forme qui est devenue en br. skan. V. ce mot.

Skiaṅt, s. f., science, intelligence, corn. sceans. Empr. lat. scientia (très ancien, vu la prononciation purement gutturale du c).

Skiber (C.), s. m., hangar, cf. cymr. ysgubor « grange » qui se rattache à br. skuba : dér. d’un empr. ags. scyf-en, de même famille que ags. sceoppa > ag. shop > fr. échoppe.

Skidi, vb., défricher (enlever des souches) : dér. de skôd.

Skilf, s. m., griffe, défense, mbr. pl. squilf-ou> par métythèse de squifl-eu ; cf. cymr. ysgwfl « prise » et ysgyfl-u « saisir », sans équivalent précis[16], et même le vocalisme ne concorde pas. V. aussi skoul.

Skiliô, s. m., hièble : soit skaô + évl (ce dernier empr. lat. eb’lum « hièble », et cf. ces deux mots), ultérieurement contaminé de iliô « lierre », le tout avec violente contraction ; ou simplement syncopé de *skil-iliô[17] (Loth).

Skiltr, adj., éclatant, sonore : dér. d’un radical *skilt-, peut-être pour *sklit-, qui rappelle le fr. esclat-er, également d’origine peu claire.

Skîn, s. m., rayon de roue, etc. Empr. germanique *skina « aiguille », d’où aussi al. schien-bein « tibia » (os allongé) et fr. eschine.

Skiña, vb., éparpiller, mbr. squignet « épars », cf. aussi stigna « étendre » (> stéña, sous stéñ) : contamination d’empr. lat. extendere « étendre » et scindere « diviser ». — Conj. Ern.

Skirien, s. f., attelle, gourdin, vbr. scirenn : dér. probable de la rac. qu’on trouvera sous skarza au sens de « fendre ». Cf. skeltren.

Sklas, s. m., glace légère, verglas, mbr. sclacenn, etc. Empr. fr. altéré glace (avec s prothétique, cf. quelques-uns des suivants).

Skléar, adj., clair, limpide, mbr. sclaer. Empr. fr. Cf. sklas[18].

Skieṅt (méan), ardoise : avec k épenthétique[19], pour *slent = vir. slind « tuile » (cf. vir. sliss « tranche » et slissiu « latte »), d’un celt. *slint-opour *splini-o-, « [pierre] qui se fend, schiste » ; rac. SPLIT « fendre », ou SPLID, dans ag. to split et dans splint « éclat de bois », al. spleiss-en « fendre » et splitt-er « éclat », etc. Cf. les variantes sous faouta, etc.

Skléren, s. f., râcloire : variante de 1 klèren[20]. V. ce mot.

Skleûr, s. m., lueur, apparence. Empr. lat. clarus. Cf. skléar.

Sklisen, s. f., éclisse, attelle, spatule. Empr. fr. esclice.

Sklôka, vb., glousser, mbr. scloquat (aussi sclossein V.), cf. ags. clocian, ag. to cluck, lat. clôcîre, etc. Onomatopées, comme kloc’ha.

Skô, s. m., coup (vieilli). V. sous skei.

Skoaz, s. f., épaule, corn. scuid (voc), cymr. ysgwydd, cf. vir. sciath, « omoplate, aile, nageoire », ir. et gael. sgiath « aile » : respectivement d’un celt. *skeid-â et *skeit-o-, qui se rattachent peut-être à la même rac. que sk. chi-nà-t-ii « il fend », gr. σχίζω « je fends », lat. scind-ere, al. scheid-en « séparer »[21] (il y a alternance de dentales finales).

Skoazel, s. f., appui : dér. du précèdent. Cf. fr. épauler.

Skôbitel, s. f., volant. Empr. espagnol escobeta, « petite brosse, tète de chardon » (et non fr. escopette, dont le sens est tout différent).

Skôd, s. m., menue branche, souche. Empr. fr. ancien escot > écot, lui-même venu du bas-al. skot (al. schoss « rejeton »).

Skôed, s. m., écu, mbr. scoet, cymr. scuit > ysgwyd, vbr. scoit « bouclier », vir. sciath, ir. et gael. sgiath id. : d’un celt. *skeito-, dont le plus proche parent est en visl., mais joindre lat. scûtum (< *skoito-).

Skôl, s. f., école, cymr. ysgol, etc. Empr. lat. schola.

Skolaé, s. m., dorade : dér. de skoul (poisson rapace). — Conj.

Skolp, s. m., copeau, cymr. ysgolp, vir. scolb, ir. et gael. sgolb id. : dér. d’une amplification (soit i.-e. SKELGw) d’une des racines qu’on lira sous faouta, etc. ; cf. gr. σϰόλοψ et ag. shelf « billot ». V. aussi skeltren. — Mcb. — Ou bas-lat. : *excolpâre, de colpus « coup » ?

Skôp, s. f., écope. Empr. fr., lui-même empr. germanique.

Skôpa, vb., cracher avec effort. Empr. roman ; cf. provençal escupir <lat. *ex-con-spuere.

Skôr, s. m., étai, étançon. Empr. fr. ancien escore > écore, altéré en accore « étai de navire ». Ou bien empr. ags. *scor > ag. shore « étai » > fr. escore. Cf. cymr. ysgor « rempart », empr. ir. scor.

Skorf, s. m., décharge d’un étang. Empr. germanique probable ; cf. ags. sceorp-an et al. schûrf-en <( pratiquer une coupure ». — Conj.[22]

Skouarn, s. f., oreille, corn. scovarn, cymr. ysgyfarn, et ysgyfarnog « lièvre » = vbr. pl. scobarn-oc-ion « qui ont des oreilles » : soit un celt. *skow-erna, dér. de rac. SKOW « faire attention à », sk. kav-l « sage », gr. ϰο(ϝ)-έω et ἀ-ϰού-ω « j’entends », lat. cao-ëre « être sur ses gardes », vhal. scouw-ôn <c épier » > al. schauen « regarder » (cf. ag. tfo show « montrer »), etc. — Douteux.

Skouér, s. f., équerre, exemple, cymr. ijsgwâr et ysgwîr. Empr. fr. ancien esquarre ou escjuierre (cf. ag. square et squire) < lat. *exquadrâre.

Skoul, s. f., milan, corn. &coa/ : pour *skoucl < *skoufl i attesté par fr. écoufle empr. br. ; cf. cymr. ysgyflwr « saisisseur ». V. sous s/riT/*.

Skoultr, s. m., branche de bois d’émonde : abstrait de diskoultra « émonder », qui contient Tempr. fr. coultre « couteau »[23].

Skourjez, s. f., fouet. Empr. fr. ancien escourgêe id.

Skourn, s. m., glace forte. — Étym. inc.[24].

Skourr, s. m., grosse branche, corn. scorren (voc.) > scoren, cymr. ysgwr id. : soit un celt. *s/.*or-o-, « séparation, fourche », qui se rattacherait à la même rac. que shara, skarr, skarza, etc.

Skraba, vb., gratter, racler, cymr. ysgrafu. Empr. germanique, visl. skrapa, ag. to scrape, etc., et cf. aussi skrapa et lat. scabere.

Skrampa, vb., ramper : contamination du précédent (« racler le sol ») avec l’empr. fr. ramper. Cf. rampa, skrapa et krampinel.

Skrapa, vb., agripper, escroquer. V. sous 1 kràf, et cf. skraba ou skléar pour l’explication de Ys initial. D’ailleurs semi-onomatopée.

Skrîd, s. m., acte écrit. Empr. fr. ancien *scrit > escrit.

Skrija, vb., frémir, tressaillir, pousser des cris aigus[25] : dér. d’une variante de kridien[26]. V. ce mot, et cf. skias, skléar, etc.

Skrimpein (V.), vb., hennir : dans certains dialectes du br. et en corn. (scrymba) signifie respectivement « vagir, crier », et parait une onomatopée vague ; cf. aussi ag. to screech et to shriek.

Skrîn, s. m., coffret, cymr. ysgrin. Empr. lat. scrïnium.

Skriña, vb., grincer des dents. Cf. kriña et sklas[27].

Skriva, vb., écrire, corn. scrife « écrit », cymr. ysgrif « écrit », ysgri/o et ysgrifenu[28] « écrire », etc. Empr. lat. scrïbere.

Skuba, vb., balayer, corn. scibia, cymr. ysgubo, cf. cymr. ysgub, vir. *scôp- > scuap, ir. et gael. sguab « balai ». Empr. lat. scôpae « balai », d’où ital. scopa et fr. écouo-illon. Cf. skôbitel.

Skudel, s. f., écuelle. Empr. bas-lat. *scutella id., dim. de scutum.

Skuîz, adj., las, ennuyé, corn. squyth, squytheys, etc. : d’un celt. *skwïtto-, dér. d’une variante labialisée de la même rac. qui a produit le celt. *skï-to- > vir. scith, ir. sgith, gael. sgith « las », soit donc rac. SKI ou SKHI, peut-être variante à métathèse de la rac. d’où procèdent sk. ksi-nà-ti « il détruit » et ksi-ti « destruction », gr. φθί-ω (phthi-ô) et φθίνω (phthinô) « je dépéris », φθί-σι-ς (phthi-si-s) « consomption », lat. si-tu-s « corruption ». — Conj. Mcb.

Skuḷa, vb., répandre, mbr. scuyllaff, corn. scullye (cymr. chwalu), vir. scàili-m « je répands », ir. sgaoilim et gael. sgaoilid. : dér. d’une forme de la rac. SQEL ou SKEL au sens de « diviser », et peut-être empr. ir. en brittonique (à cause du k). V. sous faouta, skarza, skolf, etc.

Skuria, vb., fourbir. Empr. fr. ancien escurer « écurer ».

, adv., là : écourté de asè. V. sous azè et zé.

1 Séac’h (V.), s. m., foudre : variante de saez[29].

2 Séac’h, adj., sec, corn. sech, cymr. syck, vbr. sich. Empr. lat. siccus. Cf. hespei hesk, qui au contraire sont celtiques.

Sébéza, vb., éblouir, s’évanouir. Empr. lat. stupidâre. Cf. souex.

Séder (T.), adj., sain, gai, franc, cymr. sad et sedr « ferme » : soit un celt. *sta-to- et *sta-tero- « ferme », lat. sta-tu-s id. f dér. de la rac. qu’on trouvera sous saô. Cf. aussi goustad. — Conj.

Ségal, s. m., seigle, corn. sygal. Empr. lat. secàle id.

Sec’hed, s. m., soif : dér. de sec’h > 2 séac’h.

Sec’hik, s. m., mousse terrestre : du même (mousse sèche).

Seitek, dix-sept : pour *seit-dek[30]. V. sous 1 seiz.

1 Seiz, sept (aussi seic’h V.), corn. seyth, cymr. seith, vir. secht n-, gael. seachd : d’un celt. *septen-, sk. saptá, gr. ἑπτά, lat. septem, got. sibun (ags. seofon > ag. seven et al. sieben), lit. septyn-ì, vsl. sedm-ǐ[31].

2 Seiz, s. m., soie. Empr. roman *séda (cf. espagnol et provençal seda, fr. soie, vhal. sida > al. seide), issu de lat. sëta « soie de porc ».

Sélaoui, vb., écouter, mbr. sezlou, cf. corn. golsowas id. — Étym. inc.

Sell, s. m., regard (et sellout vb.), corn. syll et sylly, cymr. syllu, vir. sell « œil » et sell-ai-m « je regarde », gael. seall « regard » : d’un celt. *stil-no- « œil », qu’on peut ramener à *stilp-no- = gr. στιλπ-νό-ς « brillant » ?

Semeḷ (V.), s. m., fantôme. Empr. lat. similia pl. nt.[32].

Sempl, adj., faible, défaillant. Empr. fr. simple.

Seni, vb., sonner, bruire : dér. de son. V. ce mot.

Seṅti, vb., obéir. Empr. lat. sentïre, qui a pris en roman le sens d’ « entendre » ; cf. en lat. même le rapport d’oboedw à audiô.

Séô, s. m., sève (aussi seo). Empr. fr. Cf. sabr.

Sérégen, s. f., bardane. V. sous saragérez.

Serc’h, s. m. f., concubinaire, concubine, mbr. serch id., cymr. serch « amour », vir. serc, ir. searc, gael. seirc « amour » : d’un celt. *serk-o et *serk-à, contamination du radical *sterg- « aimer » ( gr. στέργ-ω et στοργ-ή) et du radical *serk- « se soucier de » (got. saurga, ag. sorrow et al. sorge « souci »)[33], tous deux très isolés.

Serra, vb., fermer. Empr. fr. ancien serrer ou espagnol cerrar id.

Sétu, voici, voilà : confusion probable de la locution sellet hu « voyez là », avec une autre forme plus simple contenant un démonstratif tel que se. V. sous et sell, et cf. sédé « voici » qui ne saurait procéder d’une locution hypothétique sel té « vois toi ».

1 Seûl, s. f., talon, mbr. seuzl, cymr. sawdl, vir. sâl, gael. sàil (empr. de l’irlandais-gaélique au brittonique ? à cause de st > s) : d’un celt. *stâ-tlà y « base, piédestal, ce sur quoi on se tient ». V. la rac. sous saô.

2 Seûl (particule superlative), d’autant [plus], corn. suel et cymr. sawl « tel », isolés : paraissent se ramener à une base celt. *stal-, contamination d’un type *sà-li- et d’un type *tà-li- (= lat. tà-li-s « tel »), tous deux construits respectivement sur les thèmes démonstratifs i.-e. *so et */o- que montre, entre autres, la déclinaison de l’article grec. V. aussi sous 1 ann.

Seûlen, s. f., seine à pêcher, mbr. seulenn id. : dissimilé pour *seun-en, dérivation singulative d’empr. lat. sagëna id. — Loth.

Seurt, s. m., espèce, qualité. Empr. fr. sorte.

Sével, vb., élever, bâtir, aussi saouein V., et cf. le ppe saouet, etc., cymr. sefyll « être debout » : dér. de mbr. saff. V. sous saô et le suivant.

Séven, adj., honnête, avenant, poli ; mbr. secen, « grand, sain, fort, bien venu », vbr. Seman n. pr. : dér. de saff. Cf. le précédent.

Sévéni, vb., accomplir [loyalement] : dér. de séven.

Sézô, s. m., sénevé. Empr. lat. altéré sesamum[34].

Siblen, s. f., cordeau. — Étym. inc.[35]

Sidan, s. m., linot : proprement duveté, soyeux », cf. cymr. sidan, « soie, duvet ». Empr. germ. (ags. sîde « soie »). Cf. 2 seiz.

Siel, s. f., sceau. Empr. fr. ancien sèel « lat. sigillum).

Sifern, s. m., rhume de cerveau, morfondure : abstrait de l’empr. fr. en-chifren-é « enrhumé du cerveau ».

Sifoc’hel, s. f., seringue, sarbacane. Empr. bas-lat. *sifoncella, dimin. dér. de siphunculus « petit tuyau », d’origine grecque.

Sigodiez, s. f., espièglerie. Empr. fr., cf. gôdisa. — Conj.

Sigur (V.), s. m., prétexte[36], mbr. sigur « sûr », corn. segyr « oisif », cymr. segur « tranquille ». Empr. lat. sēcūrus.

Sich, sij, s. m., siège. Empr. fr. ; cf. azéza et lich.

Sîl, s. f., passoire, mbr. sizl, cymr. hidl, vir. sithl-àn id. : soit un celt. *sèd-la > *sïdlà, de rac. SÊdh attestée par gr. *I6-u> (et <nî6-u>) « je filtre » ; cf. une variante radicale SEIbh dans ag. to sif-t et sieve, al. sieb « filtre », etc., et une forme plus simple encore dans lit. sè-ta-s « filtre » (accent traînant sur l’initiale), sijo-ju « je filtre », etc.[37].

Sili, s. m., anguille, corn. silli, gael. siolag « anguille de sable » : peut-être simplement empr. ir. en brittonique. V. aussi sous stlaon.

Silzik, s. m., saucisse, mbr. silsiguen, cymr. selsig. Empr. bas-lat. *salsïcia (dér. de salsus « salé »), d’où fr. *saussice > saucisse.

Sioaz, hélas, corn. soweth, cymr. ysywaeth, soit une locution signifiant « d’autant pire ». V. sous se, 2 seul et 4 gwâz[38] et cf. zôken.

Sioc’han, adj., s. m., délicat, faible, avorton, mbr. Syohan n. pr. Empr. ags. sëoc « maladif » > ag. siek, et cf. al. siech id.

Sioul, adj., tranquille, patient, cf. mbr. sioulic, « tout bas, en secret ». Empr. ags. stilleu silencieux », cf. al. still id. etag. still « encore » (la résonnance de II a pu développer l’o). — Conj. hasardée.

Sistr, s. m., cidre, corn. sicer, cymr. suger id. Empr. bas-lat. *cisera (d’où aussi fr. cidre), altéré de lat. sicera « vin de fruits » < gr. σίϰερα.

Sivellen, s. f., surfaix, mbr. ciuellen : contamination d’un empr. bas-lat. *cingella (qui eût pu donner *kinvel, cf. cymr. cengl = empr. lat. cingula) avec un mbr. cenclenn (prononcé senkl-) = empr. fr. sangle. — Conj. en l’air, car l’altération serait très forte.

Sivi, s. m., fraise, mbr. seuuien, cymr. syfi, vir. subi pl., ir. suibh, gael. sùbh « framboise ». Empr. ir. en brittonique. — Étym. inc.

Sizun, s. f., semaine, corn. seithun etsythyn, vir. sechtmaine. Empr. lat. vulgaire septimana (d’où aussi fr. semaine) > *sectimâna par contamination du numéral celtique secht. V. sous 1 seiz.

Soa, soav, s. m., suif, mbr. soaff, corn. suif (voc.) et cymr. swyf, vbr^ soui. Empr. lat. sébum, d’où aussi fr. suif.

Soavon, s. m., savon. Empr. fr. contaminé du précédent.

1 Sôl, s. f., sol, aire. Empr. lat. solum contaminé du suivant.

2 Sôl, s. f., semelle. Empr. lat. solum ou plutôt *sola fm.[39] contaminé d’un autre empr. lat. plus correct solea « semelle », que représentent, sous la forme *solia, le corn. sel et le cymr. sail « fondement ».

3 Sôl, s. f., poutre : écourté de fr. solive par imitation de 1 sôl.

Sôlier, s. f., grenier, galetas. Empr. fr. ancien solier, du lat. solarium « terrasse de faîte exposée au soleil », d’où aussi al. sôlier id.

[40]

Sommona, vb., assigner en justice. Empr. fr. ancien semondre <*semonre < bas-lat. *summônere < lat. submonère.

Son, s. m., son, chanson, corn. son « son ». Empr. lat. sonus.

Sorc’hen, s. f., rêverie, radotage. Empr. ags. sorg et sorh « souci » (> ag. orrow). V. sous serc’h. — Conj. Ern. (peu probable).

Soroc’h, s. m., cri du pourceau, bruit sourd. Onomatopée.

Soroc’hel, s. f., vessie de porc gonflée : contamination par le précédent de l’empr. bas-lat. *syrincella ou *syringella, « petit tuyau, corps creux en général », dimin. de syrinx empr. gr.. Cf. strinkel.

Souba, vb., tremper, imbiber, baigner : originairement « tremper la soupe », dér. de *soup- > *soub-. V. les deux suivants.

Souben, s. f., potage : dér. d’empr. fr. soupe.

Souberc’h, s. m., neige fondue ou qui tombe à demi fondue : composé de *soub- eterc’h. V. ce mot et les deux précédents.

Soubla, vb., baisser, incliner, mbr. soublaff^ cf. mbr. soupl > soubl, « agile, qui se ploie », etc. : dér. d’empr. fr. souple.

Souez, s. f., surprise, admiration (aussi souéc’h V.). Empr. lat. stupèdô « stupeur », contaminé peut-être de stupefactus[41]. Cf. sébéza.

Soucha, vb., se tapir, s’accroupir (aussi choucha) : contamination possible de soub la et de pucha, ou de soub la avec empr. fr. coucher, ou cf. fr. se jucher avec changement de sens. — Aucune donnée ferme.

1 Souc’h, s. m., soc, corn. soch (voc.) > xôh, cymr. swch id. : le même mot que br. houc’h « porc > groin » (à cause de la forme de l’instrument -qui affouille), mais contaminé d’empr. bas-lat. *soccus[42].

2 Souc’h, adj., émoussé : soit un celt. *stukko-, pour *stug-nô- « froissé », rac. STUG, cf. sk. tunj-à-te, « ils brandissent, lancent, poussent », etc., ag. stock « tronc » et al. stock « gourdin », ags. stycce et al. stûck « morceau », sans équivalent assuré ailleurs. — Conj.

Souin, s. m., jeune porc Empr. lat. suînus « de porc »[43].

Soul, s. m., chaume (aussi seul V.), corn. soûl > zoul, cymr. soft. Empr. lat. stipula > *stupula ou *stupila > *stubla. Cf. ag. stubble.

Sounn, adj., droit, d’aplomb, ferme, mbr. sonn, « arrêté, sans mouvement », cymr. syn-u « regarder fixement » : paraît se rattacher d’une manière quelconque à la rac. STÂ (sous saô), cf. vir. con-à-snaim « je cesse », etc. ; ou à celle qui a produit ag. to stun « rendre immobile », si ce n’est même un emprunt très ancien (le mot ags. est inconnu).

Sourin, s. m., bois de charpente : dér. d’une base celt. *stur- > cf. gr. σταυρ-ό-ς « poteau », lat. in-staur-àre « édifier », sk. sthâ-var-â « ferme », se ramenant tous en dernière analyse à la rac. STÂ. Cf. le précédent. — Conj.

Sout, s. f., bergerie. Empr. fr. ancien soute « abri ».

Souta, vb., souder : contamination d’un dér. d’empr. lat. solidus > roman sôldo (cf. saout) et d’empr. fr. souder qui a la même origine.

Spanaat (T.), vb., cesser. Empr. ags. spannan « assujettir »[44].

Spanel, s. f., spatule (à étaler) ; cf. le précédent.

1 Sparf, s. m., goupillon : abstrait du vb. sparfa, pour *sparc’ha « asperger ». Empr. bas-lat. sparg-ere. Cf. le suivant.

2 Sparf, s. m., asperge. Empr. fr. contaminé du précédent[45].

Sparfel, s. f., épervier (aussi spalfer et spalver T., et cf. splaouer) : dissimilations diverses pour *sparver forme romane = ital. sparoiere et fr. éperoier, empr. vhal. sparwàri^>a. sperber.

Sparl, s. m., barre, pêne. Empr. bas-lat. *sparulus, dér. d’un germanique latinisé *sparus ou *spara[46] (> fr. espar et esparre).

Sparr, s. m., gaffe, lance. Empr. ags. *sparre > ag. sparre > spar « barre » (attesté par ags. sparr-ian « barrer »), et cf. ags. spere « lance » > ag. spear. Cf. le précédent et speur.

Spaza, vb., châtrer : dér. d’empr lat. spad-ô, « castrat, eunuque ».

Spék, s. m., javelot, levier, dorade (C.), fruit de la bardane, pistil[47]. Empr. lat. spïca « épi » (cf. spiculum « dard »), d’où un mot *spik qui a subi par synonymie l’influence de bék « pointe ». V. ce mot, et cf. ag. spike a pointe » etpike « brochet », cymr. pig, ir. pice, gael. pic, etc.

Spelc’h (V.), s. m., hâle, gerçure. Empr. ags. spilc « éclisse », plus anciennement sans doute « *action de fendre, *fente ».

Spéô, s. m., entrave : écourté pour *sepeo. Empr. fr. ancien cepiel « entrave » > fr. cépeau (dér. de cep id.), Bas-Maine dim. seplè Dn.

Sper, s. m., sperme, germe. Empr. lat. savant sperma, mais apocope par une sorte d’euphémisme venu de confusion volontaire avec le radical (empr. lat.) sper- « espoir [de génération] ». — Conj.

Spéred, s. m., esprit, intelligence, corn. spirit (voc.) > spyrys, cymr. yspryd, vir. spirui, ir. et gael. spiorad. Empr. lat. spïritus prononcé *spiritus tel qu’il est venu par la langue ecclésiastique.

Spern, s. m., épine, corn. spern, gaul. sparno- dans Sparno-magus « le champ des épines », soit un radical brittonique *sper-, pour celt. *skwer- « piquer », cf. lit. skvèrb-ti « forer »[48]. Rien du lat. spīna.

Speûṅia, vb., glapir, cf. vir. scem, ir. sceamh, gael. sgeamh et sgiamh. Onomatopée très ancienne probable à initiale sq, cf. ag. squeak.

Speûr, s. f., cloison, cf. ags. sparrian et al. sperrenu enclore » : dér. d’une forme altérée par allongement *spara. V. sous sparl et sparr.

Speûrel (C.), s. f., étai : dér. du précédent.

Spévia, vb., entraver : dér. de spéô. V. ce mot.

Spézad, s. m., groseille à maquereau, corn. spedhes, cymr. ysbyddad, vir. scé (gén. sciach), ir. et gael. sgeach « baie d’arbuste épineux » : soit un celt. *skwiyat- ou *$qiyat’, qui relève peut-être de la même rac. que lat. spïca « épi », ag. spit « broche », al. spitz « pointu », dont on ignore la forme radicale et les appartenances. — Conj. Ern., très douteuse.

Spî, s. m., affût, attente, espérance ; abstrait de mbr. spiaff£> br. spia « guetter ». Empr. fr. ancien espîer y d’origine germanique.

Spîl (V.), s. m., givre, verglas : variante dialectale de spelc’h au sens de « éclisse, éclat ayant un aspect fendu ». — Conj.

Spiḷen, s. f., épingle : pour *spinl-yen, qui procède d’empr. lat. spinula, ou d’empr. roman *espin'la > fr. espingle.

Spina, vb., effleurer, ouvrir [avec une pointe très fine, cf. cymr. yspîn « épine »] une pustule, une ampoule, etc. : dér. d’empr. lat. spïna.

Spinac’h, s. f., hâle, gerçure : proprement « incision faite avec une pointe fine », d’où « fente » : dér. d’empr. lat. spina. Cf. spina.

Spisa, vb., nouer deux cordes en en entrelaçant les bouts : exactement « épaissir » ; dér. d’empr. lat. *spissus, pour spissus « épais »[49].

Splann, adj., clair, diaphane, pur, évident, corn. splan, cymr. ysplan (et ysplenydd). Empr. lat. splendens et splendidus « brillant ».

Splaouer (V.), s. m., épervier. V. sous sparfel.

Splét (V.), s. m., avantage, profit (a dû aussi signifiera outil », cf. spléten[50]) : abstrait d’empr. fr. ancien espleitier > exploiter.

Spléten (V.), s. f., languette : dér. du précédent.

Spluia, vb., tremper, imbiber. V. sous pluia, et cf. skléar.

Splûs, s. m., pépin (aussi spus mbr.), corn. sprus : abstrait d’empr. fr. épluch-ure, cf. fr. ancien espelucher « becqueter ». — Conj. et cf. plusk.

Spoué, s. f., éponge, cymr. yspwng, et cf. le vocalisme de moue. Empr. bas-lat. *sponga altéré de lat. spongia id.

Spouṅt, s. m., effroi. Empr. fr. ancien espoentera épouvanter ».

Spréc’hen, s. f., haridelle : variante de bréc’han. V. ce mot, et cf. sklas, skléar (ici l’s a assourdi le b subséquent). — Conj.

Spura, vb., fourbir : comme qui dirait lat. *ex-pûrdre. Cf. par.

Stâd, s. f., état, situation, État, estime[51], cymr. ystad. Empr. lat. status.

Stafad, s. f., soufflet : proprement « [coup] sur la bouche », dér. du radical de 1 staoii au sens de « bouche ». V. ce mot.

Staga, vb., lier, attacher, cf. cymr. ystigo « persévérer » : contamination possible d’empr. fr. ancien (picard) attaquera attacher » et d’empr. ags. stic-ian, « attacher, s’attacher » (ag. to stick). — Conj. hasardée.

Stagel, s. f., le filet de la langue : dér. du précédent.

Stâl, s. f., boutique. Empr. fr. ancien estai « étal ».

Stalaf, s. f., panneau, vantail, volet : semble identique à l’infinitif mbr. stalaff « in-stall-er »[52], dér. du précédent ou empr. fr.

Stalbenn, s. m., pignon : exactement tâl-benn y mais avec s prothétique (cf. skléar), ou (bien plutôt) contamination de stâl. V. ces mots.

Stambouc’ha, vb., gonfler, s’enfler : exactement « se trop remplir la bouche », composé de 1 staofi au sens de « bouche »et de bac* h au sens de « joue gonflée ». V. ces mots. — Conj. (la formation serait peu claire).

Stamm, s. m., tricot. Empr. fr. ancien estam[53] « tricot » Dn > estaim étaim « longue laine de chaîne », du lat. stāmen. Cf. steùen.

Stamp, s. m., enjambée : exactement « foulée ». Empr. ags. stempan « broyer », cf. gr. στέμϐειν et al. stampfen « fouler aux pieds ».

1 Staṅk, s. f., étang, corn. stanc. Empr. fr. estang.

2 Staṅk, adj., épais, serré, abondant : identique au précédent ; procède de la locution dour staftk « eau d’étang », d’où « eau stagnante »[54].

Staṅka, vb., étancher, obstruer. Empr. fr., et cf. provençal estancar.

Staol, s. f., étable. Empr. lat. stabulum > *slablum.

1 Staoṅ, s. f., le palais de la bouche, mbr. staff n, corn. dér. stefen-ic « palais », cymr. safn « bouche » et sefn-ig « gorge » (cf. br. san V.), cymr. ystefaig « palais », vbr. istom-id id. : d’un celt. *stamen- « bouche », zd staman et gr. στόμα id., sans autre équivalent sûr (al. stimme « voix » ?).

2 Staoṅ, s. f., étrave : suppose un mbr. *siaffh et un vbr. *stamn. Empr. ags. siemn, « tronc, bloc » (>ag. stem).

Staot, s. m., urine, mbr. staut. Empr. germanique probable ; cf. ag. to stale, al. stallen et fr. ancien estaler « uriner », dont les relations sont obscures. Cf. Loth, Romania, XIX, p. 593.

Stard, adj.,raide, ferme, solide, mbr. start. Empr. ags. stearc ou ag. stark id. (al. stark), en tous cas inexplicablement altéré.

Stavad, s. f., variante de stafad. V. ce mot.

Stéan, s. m., étain, mbr. et corn. stean, cymr. ystaen, ir. stân, gael. stàn et staoin. Empr. lat. stannum > bas-lat. stagnum.

Stéki, vb., heurter, se heurter : dér. destôk.

Stéfia, vb., boucher : dér. de stouf. V. ce mot.

Stéc’hen, s. f., quenouillée : dér. d’empr. ags. staef[55] « bâton » > ag. staff, et cf. ag. dÎstqff(<C *dise-staef « b. à écheveau ») « quenouille ». — Conj.

Stél, s. m., ciel-de-lit, corn. stil « poutre », cymr. ystyllen « latte, » etc. Empr. lat. astilla « attelle ». Cf. astel et le suivant.

Stellen, s. f., maladie de nerfs qui cause raccourcissement et immobilité : abstrait destellenna « consolider à l’aide d’attelles », d’où « immobiliser », dér. dii précédent. — Ern.

Stéñ, adj., raide, tendu : abstrait de stéña « étendre », lequel est une contamination, par le lat. extendere, de l’ancien vb. celt. *ten-yô « je tends » = gr. τείνω), cf. vbr. tin-s-ot « il aépandu » ; la rac. est TEN, sk. tân « continuité », tan-d « mince » et tan-à-ti « il étend », gr. τανυ- et ταν-αϝό-ς « étendu », lat. ten-ui-s et ten-dô, vir. tan « temps » et tana, etc. (sous tanaô), ag. thin et al. dûnn « mince », vsl. tïn-ûkû id., etc., etc.

Ster, s. f., rivière, mbr. staer : soit un celt. *stag-râ, qui relève de même rac. que gr. σταγ-ών « goutte », στάζω ( *σταγ-yω), « je dégoutte, je coule », et lat. stag-nu-m, sans autre équivalent assuré.

Stéréden[56], stéren, s. f., étoile, corn. steyr pl. et ster-en sg., cymr. seren, gaul. Sir-ona (nom d’une déesse stellaire) : d’un celt. *ster-à « étoile », sk. star, tàr et tar-à, gr. ἀ-στήρ et ἄ-στρ-ο-ν, lat. *ster-ula dimin. >*sterla > sfe//a, got. stair-nô, ag. star et al. ster-n, etc. ; subsidiairement tous rattachés à rac. STER, « joncher, épandre », sk. str-nà-ti, gr. στόρ-νῡ-μι, lat. ster-nô, vii.fo-sair « couverture », etc. Cf. gouzer.

Stern, s. m., cadre, châssis, métier de tisserand, bois de lit, attelage, cf. cymr. ystarn « bât » et ystarnu « seller », cymr. sarn, « pavé, litière »[57] : d’un celt. *star-no-, dér. de la rac. qu’on verra sous le mot précédent, mais contaminé sans doute d’empr. lat. sternere.

Sterven (C.), s. f., morve : variante à métathèse de *strev-en dont on trouvera l’explication sous stréfia. Cf. aussi 2 dérô.

Steûden, s. f., tenon, mortaise : dér. de mbr. steut y « série, rangée » (parce que tenon et mortaise se font suite), cymr. ystod, « couche, rang ». Empr. bas-lat. *status, allongé d’après stàre « avoir de la consistance ».

Steûein (V.), vb., variante dialectale de stoufa.

Steûen, s. f., la chaîne ou la trame d’un tissu, mbr. steuven, cymr. gstof « chaîne » seulement. Empr. lat. stàmen id. (rien du fr. étoffé).

Steûzia, vb., fondre, disparaître. V. sous teûzi et cf. skléar.

Stiv (V.), s. m., cloison (de navire). Empr. bas-lat. stuba, « pièce à feu, salle de bain, chambre » (d’où al. stube « chambre » et fr. étuve).

Stivel, s. f., fontaine à lavoir : dér. d’empr. bas-lat. stuba au sens de « salle de bain ». — Conj., et cf. le précédent.

Stlabéza, vb., souiller, salir. Empr. fr. altéré esclabouter « éclabousser », contaminé de labéza (l’idée de « jet » leur est commune). — Ern.

Stlaka, vb., claquer. Onomatopée compliquée d’empr. fr. ou germ., cf. fr. claquer et fr. ancien esclachier « éclater ».

Stlafesk, s. f., mercuriale (plante) ) variantes d’un seul et même mot,

Stlaṅvesk, s. f., petit plantain ) d’origine inconnue.

Stlaoṅ, s. m., frai d’anguille, cf. cymr. slowen et yslywen « anguille » : ce mot et sili paraissent être des variantes différenciées d’un celt. *slangwina (empr. germ. ?), dont la base est la même que celle de bas-al, slang et al. schlange « serpent », sans autre équivalent. — Rhys.

Stlapa, vb., jeter, lancer. Empr. ags. probable[58].

Stléja, vb., ramper, cf. vir. slind-a poli » et slâet « glissoire » : dér. d’une rac. SLIDH ce glisser », d’où ags. slîd-an > ag. to slide, lit. slid-à-s « lisse », slyd-au « je glissai » et slystu « je glisse ». Cf. aussi lifitr.

Stleûk, s. m., étrier. Empr. fr. altéré estrieu[59].

Stlôak, s. m., cendre à lessive ; cf. al. moderne aus-laug-en « lessiver les cendres, etc. » pour en extraire le principe détachant[60].

Stloné, s. f., grand plantain. Cf. stlaûvesk.

Stok, s. m., choc, pulsation (d’où stoker « trébuchet » et stokirez « ratière ») : abstrait d’empr. fr. choquer et toquer (ital. toccare « toucher »), contaminés en outre de fr. estoc, « souche, tige ».

Stôl, s. f., étole, bande d’étoffe (d’où stôliken, « lisière d’enfant, barbe de coiffe »), corn. stol, cymr. ystola. Empr. lat. stola « robe ».

Stonn, s. m., herbe à brûler. Empr. fr. ancien altéré estoute, «éteule, chaume », du lat. stipula. Conj., et cf. soûl.

Storéen, s. f., courroie, fouet à sabot : pour *skoréen (lat. ex corio « de cuir »), cf. skourjez et korréen. — Conj. assez hasardée.

Stou, s. m., inclinaison, mbr. stouff, etc., cf. cymr. ytstwng « dépresssion », vir. stdag « arche » et tuag « arc » : semble le produit d’une confusion celtique des deux radicaux *stig- « faire un mouvement ascendant ou descendant » (rac. STIGH, gr. στείχ-ω, got. steig-an, al. steig-en « monter », etc.) et bug- « courber » (rac. BHUG, gr. φεύγ-ω et lat. fug-iô « je dévie > je fuis », cf. got. biug-an, ag. to bow et al. bieg-en, br. bouk et bouch) cf. en outre ag. steep « en pente » et to stoo-p « s’accroupir ».

Stouf, s. m., bouchon (d’où stou/a « boucher »). Empr. lat. stuppa (d’où fr. étoupe et al. stop/en « bourrer »), et cf. fr. estouffer.

Stoup, s. m., étoupe. Empr. fr. estoupe, et cf. stouf.

Stourm, s. m., bataille, assaut, tourmente (aussi storm). Empr. ags. storm > ag. storm « tempête », et cf. al. sturm.

1 Strâk, s. m., craquement. Empr. fr. craquer, cf. stlaka.

2 Strâk (V.), s. m., boue, ordure : relève du même radical inconnu qui a produit visl. threkk-r et al. dreck id., mais avec s prothétique.

Straker, s. m., hableur : cf. 1 strak et fr. popul. craqueur.

Strâd (C.), s. m., fond, mbr. et corn. strad (toponymique), cymr. ystrad « vallée », vbr. istrat « plaine », vir. israth, ir. et gael. srath « vallée » : d’un celt. *stra-tu- ou *stra-to-, sk. str-tâ « étendu », gr. στρω-τό-ς, lat. stra-tu-s-[61], tous issus de la rac. qu’on verra sous stéréden.

Strafiḷ, s. m., agitation, trouble, émoi, frayeur. Empr. à un radical roman (fr.) estrebil-, estourbeil-, etc., qui relève en dernière analyse du lat. exturb-âre, cf. turba « tumulte » et turbô « tourbillon ».

Straṅtal, adj., léger, dissipé : doit se rattacher au même radical que stréaouein, mais on ne voit point par quelle dérivation.

Strâp, s. m., fracas. Onomatopée ; cf. stlaka et 1 stràk.

Strapen, s. f., crochet à attacher le bétail : contamination des empr. fr. trappe et grappin par le mot précédent. — Conj.

Stréaouein (V.), vb., éparpiller : soit un celt. *strou-ô « je disperse », lat. stru-ô « j’édifie » (cf. le suivant), got. strâu-jan, ags. strêatcian> ag. to strew, et al. streuen « éparpiller », tous relevant, par une amplification primitive (STERu), de la rac. de stràd et stéréden.

Stréat, s. f., chemin étroit, venelle, rue, mbr. strehet « voie pavée », et cf. vbr. strouis « j’ai jonché » : ppe passé du vb. précédent au sens de « joncher, édifier, paver », etc.

Strébotein (V.), vb., buter, trébucher : contamination de ces deux empr. français, surchargée de Vs prothétique, cf. skléar.

Stréfia, vb., éternuer, mbr. streuyaff, cymr. ystrew et trexo « éternuement » [ystrewi vb.), vir. sreo-d y ir. srao-th, gael. sreo-th-art id. : d’un celt. *streu-ô « j’éternue », pour *pstretj,’ô, lui-même amplifié (cf. stréaouein) d’une rac. PSTER (onomatopée), gr. πτάρ-νυ-μαι, lat. ster-nu-ô.

Strec’h (V), adj., variante dialectale de strîz.

Streḷ, s. m., pierre d’attente. Empr. lat. altéré *extralium (corrompu d’après alius ?), pour extraneum, « extérieur, faisant saillie ». — Conj.

Stréoued (V.), s. m., litière des chemins. Cf. stréaouein.

Strep, s. m., étrape, serpe : contamination de ces deux mots français, ou abstrait d’empr. lat. extirpare (d’où aussi fr. étrape).

Strîf, s. m., effort, querelle. Empr. fr. ancien estrif[62].

Strîḷ, s. m., goutte, filet d’eau : abstrait du vb. striḷa qui lui-même semble abstrait et altéré d’empr. fr. distiller « dégoutter ».

1 Striṅk, s. m., cristal. Onomatopée du son cristallin.

2 Striṅk, s. m., jaillissement, jet : abstrait du vb. striṅka, « jaillir, lancer », qui lui-même est abstrait du suivant.

Striṅkel, s. f., seringue, sarbacane : dér. d’empr. fr. altéré seringue « lat. syrinx). Cf. soroc’hel pour la forme et sifoc’hel pour le sens.

Stripen, s. f., tripe. Empr. fr. altéré, cf. skléar[63].

Striva, vb., s’efforcer, quereller. V. sous strîf.

Strîz : adj., étroit ; s. m., détroit (aussi strec’h et stric’h V.). Empr. lat. *strictus et strictus (> fr. estreit > étroit).

Strôb, s. m., lien d’assemblage. Empr. lat. struppus > bas-lat. *stropus, « lien, bandelette », lui-même empr. gr. στρόφος[64].

Strôbinel, s. m., tourbillon : dér. d’une forme romane issue du lat. turbō (gén. turbin-is), cf. cymr. twrf « tumulte » et br. strafiḷ.

Strôden, s. f., coureuse, drôlesse, mbr. siroton et strodton, et cf. fr. ancien trottière ou troteresse « prostituée » : dér. d’empr. fr. trotter, mais avec contamination du sens de stroul 9 etc. ; ou se rattachant par une métaphore grossière au vbr. strotur « selle », empr. lat. strātūra.

Stroll, s. m., assemblage, amas, bande : peut-être proprement « rouleau [de papier] ». Empr. ag. altéré scroll. — Conj.

Stroṅs, s. m., ébranlement, cahot. — Étym. inc.[65].

Strouez, s. f., brousse, hallier. Empr. germanique probable ; cf. mhal. strûch > al. strauch « buisson ». — Conj. Ern.

Strouḷ (C.), s. m., ordure (d’où strouḷen « souillon ») : terme d’argot populaire d’origine très indécise ; cf. bastrouḷein.

Strouḷen (C.), s. f., brume (temps sale) : dér. de strouḷ.

Strûj, s. m., fécondité : abstrait du vb. struja « féconder »(< *strud-ya-), dont la base *strût- suppose un empr. ags. ; cf. ag. to strut « se gonfler ») = al. strotz-en, « regorger, pulluler ».

Stûc’h, s. m., plume, etc., vir. stuaic « pointe », gael. stuaic « promontoire » : sens primitif mal défini. — Étym. inc.[66]

Stuc’hen, s. f., gerbe : dér. du précédent.

Stumm, adj., petit : comme qui dirait « ramassé », abstrait de dastumi analysé faussement da-stum-i. V. ce mot. Ou cf. al. stump « avorton »[67].

Stûr, s. m., gouvernail. Empr. hollandais stuur id.[68]

Sudélen, s. f., judelle (oiseau). Empr. fr. altéré. Cf. jualen.

Sûg, s. f., trait, corde d’attelage, cymr. syg « chaîne ». Empr. bas-lat. *sôca (cf. fr. populaire souquer « tirer »), d’origine inconnue.

Suien, s. f., dorade. Empr. lat. zëus. — Conj. Ern.

Sûl, s. m., dimanche, corn. [dèdh] sût, cymr. sul. Empr. lat. salis (diès).

Sûl-, préf. augmentatif, variante de seùl- « tellement ». V. ce mot.

Suḷa, vb., rôtir, flamber, cf. suein (V.) « noircir » : exactement « se flamber à l’ardeur du soleil », dér. d’empr. lat. sol. Cf. sûl. — Ern.

Sulbéden, s. f., imprécation : proprement « prière très instante, surprière ». V. sous sùl-, zôken et sioaz.

Sûn, s. m., suc, succion : abstrait de mbr. sunqffa sucer », cymr. sugno « sucer » et sugn[69] « succion », vbr. dis-sungn-etic «épuisé» : soit un celt. *sûk-nô « je suce », qui relève de la même rac. que lat. sûc-u-s et vir. sûg « suc », lat. sUg-ô et vir. sûg-i-m « je suce », ags. sac-an > ag. to suck, al. saug-en, lett. sùkt « sucer », lit. sùnk-ti « faire couler », etc.

Sûr, adj., aigrelet, cymr. sur. Empr. fr. sûr, d’origine germanique.

Suta, vb., siffler, flûter. Onomatopée, et cf. c’houitel.

Suzun, s. f., variante de sizun. V. ce mot et cf. burzud.

T

1 Ta, ton, ta. V. sous da et .

2 Ta, variante écourtée de éta. V. ce mot.

Tabut, s. m., bruit, querelle, cf. fr. tabut, tabuter, tabuster, tarabuster, etc. : onomatopées de langage populaire et de provenance très indécise.

Taken, s. f., goutte, morceau : identique au fond à takon.

  1. Le mot est altéré comme sapr pour sap.
  2. Le prov. a aussi safret, « frétillant, lascif, égrillard » (Mistral) ; mais il n’y a aucun fond à faire sur ces homophonies. Cf. plutôt fr. ef-faré.
  3. Le sens « manoir » n’a dû appartenir d’abord qu’au pl. salou, puis a passé par abus au singulier.
  4. Où ar a été pris pour l’article breton. De plus l’emprunt procède sans doute d’une corruption populaire arfenallle s. f.
  5. Devenu ag. to sink. Cf. al. sinken « s’enfoncer » e^senken « enfoncer ».
  6. Vente au coup de marteau ou autre instrument.
  7. L’absence totale de nasale dans toutes les formes bretonnes ramènerait plutôt à un type *stab t cf. sk. stabh-nâ-ti « il étaie » ; mais celui-ci n’est après tout qu’une amplification ou une contamination de la rac. ci-dessus (sk. skabh-nd-ti id.).
  8. Le cymr. salder « pauvreté » n’est homophone qu’en apparence : il dérive de sal « souffreteux », dont au surplus l’origine m’est inconnue.
  9. D’où ital. soldoei fr. *sold > sol > sou.
  10. Pour le second terme de ces composés, voir gwèzen.
  11. L’insertion de l’r peut provenir d’une contamination du fr. grateron, ou mieux du br. skraba, skrapa, etc.
  12. Conj. Ern. — Cf. safron et saṅtol.
  13. Parce qu’il vole avec les pieds en position verticale. Ou le second sens ?
  14. Le radical étant skô, et le sens a échouer » existant pour squôein, M. Ernault songe a un rapport avec fr. eschouer, dont l’origine est également inconnue.
  15. Viscères beaucoup plus « légers » que la chair.
  16. Ou songe au germanique (ag. claie, al. klauc), qui présente à peu près les mêmes éléments dans un ordre différent : en ce cas, il l’aurait emprunt ; mais de qui à qui ?
  17. Qui signifierait « lierre d’abri » ; le cymr. a un mot ysgil « retraite ».
  18. Ici la prothèse s’explique aisément par un mot abstrait du fr. esclairer. Partout ailleurs elle peut être analogique de ce cas.
  19. Contaminé peut-être de fr. esclater, esclice. Cf. skiltr.
  20. Avec contamination de fr. rascler. Ou cf. skléar.
  21. L’articulation de l’épaule « sépare » le bras du tronc.
  22. M. Loth soupçonne dans le nom du Scorff (rivière) une nasale ancienne devenue ^T, qui réduirait à néant l’hypothèse proposée.
  23. Mais avec contamination probable de skourr.
  24. La variante sorn (Ern.) n’aurait jamais pu signifier que « temps brumeux », et l’on ne voit guère comment une contamination par skias lui aurait donné le sens de « glace forte ». On penserait plutôt à une relation avec lat. cortex « écorce ».
  25. Ce sens doit provenir de contamination du fr. crier.
  26. Elle n’est pas isolée : corn. scruth et cymr. ysgryd « frisson ».
  27. Fr. ancien grigner dos dents id. ; aucun rapport avec ag. grin.
  28. Br. skrieen « lettre missive » = lat. scrlbenda.
  29. V. ce mot (c’h tt). Le changement de genre est dû à foultr.
  30. A une époque où la sourde explosive subsistait encore.
  31. La conservation de l’s initial, qui aurait dû devenir h en brittonique, vient de contamination de sizun. — Ern.
  32. Cf. le sens du lat. simulācrum « apparence ».
  33. C’est la seule façon de s’expliquer à la fois Vs initial gaélique et le maintien de Va (au lieu de A) en brittonique, ainsi que la finale cymr. rh au lieu de y.
  34. La nasale conservée dans séon V. < *sesano.
  35. Le visl. et al. seil « corde *> est trop éloigné, et la locution fr. ancienne a un sible (God.) « tout d’une venue » n’est pas étymologiquement éclaircie.
  36. « Ce qui couvre, met quelqu’un en sécurité, en repos ».
  37. L’s br. pour h cymr. est une grave difficulté : la conjecture d’une contamina
  38. L’élément initial est le démonstratif qui sert de base à soûl « tel ».
  39. Que supposent également fr. sole [d’un four, etc.], et al. solde « semelle ».
  40. tion par fr. ancien doulcil « bonde » (cf. doulsil) compris et coupé *dour-sil (Ern.), est remarquablement élégante.
  41. Pour expliquer l’aspirée vannetaise au lieu de a. Ou se ramenant, avec vir. socht-aim « je me tais », ir. et gael. sochd a silence », à une base celt. *stup-to-, dont la rac. est la même que celle du lat. stup-ëre (Loth).
  42. Lui-même évidemment gaulois latinisé. »
  43. Ou ags. swin > ag. swine, qui est aussi empr. lat.
  44. D’où ag. to span « saisir », cf. al. spannen « tendre » ; l’ai, spannung signifie encore aujourd’hui « attente immobile ».
  45. A cause de l’homophonie fortuite dCasperge « lat. asparagus) et asperger, et de la forme des tiges d’asperge qui figurent un goupillon et en peuvent tenir lieu. — La mutation c'h >/ est peu régulière, mais non sans exemple. Cf. /arien, fubu, etc.
  46. Cf. al. sparr en « poutre » et sperren a enclore ».
  47. Tous ces sens sont dérivés : le levier a une partie effilée qui s’insinue sous l’objet à soulever ; il y a aussi un poisson qu’on appelle « dard » en fr. ; le reste va de soi.
  48. Aucun autre équivalent, à moins qu’on n’y rapporte les mots germaniques et latins cités sous sparl et sparr. Mais i.-e. kw peut-il donner germ. f ou p ?
  49. Le fr. a le terme de marine épissure.
  50. Provençal esplet « outil », fr. juridique exploit a instrument » au sens de « document, pièce ».
  51. Ce dernier sens vient du fr. classique faire état de qqch. « en faire cas ».
  52. L’f final conservé à cause du pl. stalafou, plus usité que le sg.
  53. D’où fr. étamine, tissu qui ressemble au tricot.
  54. Puis, par abstraction, « stagnant » tout court, etc.
  55. Sur l’échange d’f et c’h, cf. 2 sparf.
  56. Singulatif refait sur le collectif ster-ed, comme ster-en sur ster tout courte — Lat. astrum est empr. gr.
  57. L’idée générale est « jonchée » ou « surface, espace vide destiné à être rempli ». Le cymr. sarn est celtique pur.
  58. Cf. ag. slappe > slap « coup violent », d’où aussi br. stlafad « soufflet » par contamination de stafad. V. ce mot.
  59. Influence de stlaka « claquer, bruire » ? — Conj. Ern., d’autant plus légitime qu’il y a une variante stlev beaucoup plus rapprochée du fr.
  60. Empr. peu vraisemblable : par où le mot serait-il venu ?
  61. Naturellement tous ces mois ne sont pas identiques.
  62. Empr. germ. contaminé d’al. strit > streit « combat » et *streb-en > streben « s’efforcer », et cf. ag. to strive.
  63. L’s peut provenir d’un vb. *stripaff < fr. estriper > étriper.
  64. Mais fals-strôb est une simple corruption pour fals-strep.
  65. A la grande rigueur, il n’y a dans le passage de fr. secousse à br. strouns aucun phénomène inusité dans les emprunts du br. au fr. ; mais l’ensemble de la corruption est trop choquant.
  66. Voir les articles de MM. Stokes, Macbain et Ernault.
  67. Dans ce cas le br. serait empr. germ., et le double m s’expliquerait mieux, mais en revanche Vu ne se comprendrait pas.
  68. Cf. al. steuer, vb. steuern, et ag. to steer.
  69. Us brittonique maintenu par influence du lat. sûcus.