Texte établi par Faculté des lettres de Rennes, J. Plihon et L. Hervé (p. 119-127).
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F


, s. m., variante de fâv. V. ce mot.

Faé, s. m., dédain, mbr. fac et foi, cymr. ffei « fi ! », cf. fr. fi, ag. fie, al. pfui, etc. Onomatopée du mépris. Cf. fec’h.

Faez, adj., vaincu, las, corn. feth-e « vaincre » : soit un celt. (ppe passé), *spak-to- « vaincu », sans apparentation claire.

Falaouéta, vb., dénicher des oiseaux : pour *faoul-aéta, dér. d’un radical *faoul. Empr. ags. fugol « oiseau » > ag. fowl « volaille ».

Falc’h, s. f., faux. Empr. lat. falcem. Cf. 1 fals.

Falc’han (etc.), s. m., faucon. Empr. lat. falconem.

Fall, adj., mauvais. Empr. fr. ancien fel, « félon, pervers ».

Fallakr, s. m., scélérat : combinaison de fall et akr.

Fallout, vb., manquer, falloir, faillir. Empr. fr. falloir[1].

1 Fals, s. f., faucille. Empr. fr. ancien falz « faux ». Cf. falc’h.

2 Fals, adj., faux. Empr. fr. ancien fals id. Cl. faoz.

Faṅk, s. m., boue. Empr. normand fanque « fange ».

Faṅken, s. f., sole : dér. du précédent[2].

1 Faô, s. m., fève, mbr. faff y corn. fao. Empr. lat. faba.

2 Faô, s. m., hêtre. Empr. lat fàgus > fr. ancien fou.

Faout, s. m., fente, cf. faouta « fendre » et vir. scoilt-im « je fends » : dér. d’une double rac. SPEL et SQEL, sk. spháṭ-a-ti « il éclate », gr. σκάλ-λω « je hache », lit. skél-ti « fendre », etc. Cf. aoten.

Faoz, adj., faux. Empr. fr. moderne. Cf. 2 fais.

Fard, s. f., charge, tonnage. Empr. fr. (cf. fard-eau).

Farien, s. f., bagatelle : variante de c’hoariel. Cf. c’hoari.

Farlota, vb., s’amuser : dér. de l’empr. fr. altéré falot « bouffon ».

Farouel, farvel, adj., étourdi, bouffon : pour *frav-el, dér. de frav = frao[3]. V. ce mot. — Conj.

Fata, vb., s’évanouir, mbr. fataff, « être ébahi, hébété ». Dér. d’empr. fr. fat (ou provençal fat), « sot, stupide, ahuri » < lat. fatuus id.

Fav, s. m., variante de 1 faô (d’où aussi fav-az s. m. « tige de fève ») et de 2 faô. V. ces mots.

Fazi, s. m., erreur (aussi faïV.) : abstrait du vb. mbt. faziaff « se tromper », pour *faï-yaff. Empr. fr. faillir. Cf. la note sous koṅchéza.

Féal, adj., fidèle, loyal. Empr. fr. ancien féal.

Féaz : adj., variante de faez ; s. m., battant du métier de tisserand (« le fatigué », parce qu’il est sans cesse en mouvement).

Fec’h ! fi ! Cf. faé. Onomatopée de l’action de cracher.

Feiz, s. m., foi, probité, corn. fedh, cymr. ffydd. Empr. lat. fides.

Felc’h, s. f., rate, vir. selg, ir. et gael. sealg id. : soit un celt. *selga < spelg-â, cf. sk. plih-àn et gr. σπλή-ν « rate », gr. σπλάγχ-νο-ν « viscère », lat. lien « rate » < *spli-ën, etc. — Rapprochements très obscurs.

Feller, s. m., défaillant, délinquant : dér. de

Fellout, vb., variante de fallout. V. ce mot.

Felpenn, s. m., lopin, gros morceau, mbr. falpen. Empr. fr. ancien (argot) felpe, flipe, fripe, etc. (sens analogues).

Feltra, vb., éparpiller : primitivement « filtrer » (tamiser). Dér. de lempr. fr. *feltre « tamis » > fr. moderne feutre.

Félu, s. m., goémon. Empr. lat. ulva « algue », avec métathèse ; ou bien dér. d’un celt. inconnu apparenté au lat. ulva. — Ern.

Fenna, vb., répandre, couler, cymr. ffynnu, « produire, prospérer », ffynnus « productif ». Empr. lat. fund-ere « verser ». Cf. founn.

Fénôz, adv., cette nuit : forme imitée de fèteiz.

Férô, ferv, adj., sévère, farouche, mbr. ferf, cymr. ffyrf. Empr. lat. firmus « ferme », mais contaminé du sens du lat. férus « farouche ».

Feskad, s. m., gerbe : dér. d’un simple *fesk (mbr. fesq-en), cymr. ffasg « paquet ». Empr. lat. fascis, faisceau », et cf. béac’h.

Fesken, s. f., fesse. Empr. fr. altéré[4] fesse.

Fest, s. f., festin. Empr. fr. ancien feste.

Féteiz, adv., aujourd’hui : pour *vet-deiz, où *vet est le même élément que bet dans bété, soit « tout le long du jour ». Cf. bété, birviken, biskoaz, etc., et deiz, fénôz. — V. le Gloss. Ern., p. 61 sq.

Fétiz, adj., épais, massif. Empr. fr. ancien (nominatif) faitis (accus, faitif), du bas-lat. factious « fabriqué »[5].

Feûk, s. m., variante usuelle (muée ?) de peùk.

Feûl, adj., fringant, alerte. Empr. fr. ancien fol[6].

Feunteun, s. f., fontaine. Empr. bas-lat. fontàna.

1 Feûr, s. m., prix, taux, cours. Empr. lat. forum « marché » ou fr. ancien fuer, conservé dans la locution « au fur et à mesure » (en proportion du prix et de la quantité). V. aussi afeûr.

2 Feûr, s. f., fourreau. Empr. fr. ancien feurre s. m.

Fibla (C.), vb., rosser d’importance. Empr. fr. ancien afibler « affubler » [de coups]. Ou empr. ags. *flappan et *flippan « battre » ? cf. ag. moyen flapp-en « battre », ag. to flap « battre des ailes » et flippant [tongue] « langue battante > bavarde » ; avec métathèse.

Fibu, s. m., variante dissimilée de fubu. V. ce mot.

Figuz, adj., délicat, difficile : dér. d’un radical *fig. Empr. fr. figue[7].

Fichel, s. f., épieu, fourgon. Empr. fr. fiche, etc. « tout ce qui sert à ficher » (sens ancien) ; d’où aussi br. ficha vb., « fourgonner, vétiller », et l’onomatopée bv.fich-fich « frétillant ».

Flc’h, s. m., fistule, ulcère. Empr. fr. fic < lat. ficus.

Filip, s. m., moineau. Empr. fr. Philippe, sobriquet[8].

Fillidigez, s. f., faiblesse : dér. du radical defell-out.

Fiḷor, s. m., filleul. Empr. fr. filleul dissimilé.

Finich, finij, s. m., faîne : pour *fic y hin, par métathèse et peut-être contamination de kivich. Empr. lat. fdginus > *fàgïnus. Ct.fion.

Finouc’hella, vb., fouir à la manière des porcs : contamination de fiṅval et de houc’hélla, « remuer, cochonner ». Cf. houc’h.

Fiṅval, vb., bouger, mbr. fifual, cymr. chwyf-io (de chwyfa agitation »), ir. *siumal > siubalet gael. siubhal « marche » : dér. d’uncelt. *swem-omouvement », rac. SWEM, cf. ag. to swim et al. schwimm-en « nager ». V. aussi koc’hu et gwiûoal.

Fion, s. m., faîne : métathèse pour *foïn. Empr. fr. *fouine, dér. de fr. ancien fou « hêtre ». Cf. finich. — Conj.

Firboucha, vb., fureter : contamination possible d’empr. fr. ancien fourgier « fouiller » et forbouter « chasser ». — Conj.

Fisiout, vb., fier, se fier, mbr. fizyaff. Empr. fr. fier « laX.fîdere), mais peut-être contaminé defeiz. V. ce mot, et ct.fazi.

Fistiḷ, s. m., babil : soit « frétiller de la langue », cf. fr. (argot) la festillante, « la frétillante, la queue », du vb. fr. ancien festier « fêtoyer qqun comme le chien son maître » (en remuant la queue). Empr. fr. — Ern.

Flak, adj., faible, fade. Empr. fr. (argot) flac « flasque ».

Flacha, vb., bouger. Empr. fr. ancien fleschier, « fléchir, dévier ». — Conj.

1 Flac’h, s. f., le creux de la main. Empr. ags. flasce, « bouteille, récipient » (> ag. flask, empr. lat. vasculum).

2 Flac’h, s. f., béquille. Empr. fr. ancien flaque ou flasque « madrier d’appui » (Hatzf. s. v. 3 flasque). — Conj.

1 Flamm, s. m., flamme, corn. flam, cymr. fflam. Empr. lat. flamma.

2 Flamm, adv., parfaitement : identique au précédent, abstrait de locutions telles que névez flamm « flambant neuf », puis transporté à d’autres avec sens généralisé.

Flamoad, s. m., tithymale, épurge (euphorbiacée), cymr. fflam-goed « aiguille de bois ». V. sous flemm et koat.

Flastra, vb., écraser. Empr. fr. ancien flastrer « aplatir ».

Flatra, vb., moucharder, dénoncer : contamination de flatter[9] et de flairer ou flétrir « marquer d’infamie ». Empr. fr.

Fléar, s. m., puanteur, corn. flair « odeur », cymr. fflair « pet » etffleir-io « puer », vbr. fler-iot « odorant » et flair -maur « d’odeur forte ». Empr. lat. fragr-àre « avoir bonne odeur » (euphémisme) > *flagrare (> fr. flairer).

Fléd, s. m., lit, grabat, mbt. flet. Empr. ags. flett, « chambre, demeure », mais primitivement « lit »[10].

Flemm, s. m., aiguillon, injure, cymr. fflaim « lancette ». Empr. fr. ancien flieme[11], aujourd’hui flamme, ag. fleam, etc.

Fléria, vb., puer : dér. de fléar. V. ce mot.

Flistra, vb., jaillir : altéré pour *flstla t cf. cymr. chwistrell « tuyau » et chwistrellu « asperger ». Empr. bas-lat. flstulàre id.

Flôda, vb., cajoler, caresser : dér. de l’empr. picard flaud, « mou, flasque » (confondu en fr. avec flou). — Conj. Ern.

Floc’h, s. m., écuyer, page (pl.flec’h), corn. flogh et floch « enfant », cf. gael. fleasg-ach « célibataire »[12]. — Étym. inc

Floṅdren (V.), s. f., vallée. Empr. fr. ancien altéré fondoire id. — Conj.

1 Flour, s. m., fleur (de farine), élite, lustre, éclat, cymr. fflwr, et cf. flwrdylis « fleur-de-lis ». Empr. fr. ancien flor et flour « fleur ».

2 Flour, adj., frais, doux, bon, doux au toucher : identique au précédent, mais influencé dans la dernière acception parle fr. velours.

, s. m., ardeur, chaleur. Empr. fr. ancien fou « feu ».

Foar, s. f., grand marché. Empr. fr. foire.

Foas, s. m., sorte de gâteau. Empr. fr. fouace.

Foeltr, s. m., foudre : contamination de foultr par foét.

Foenn, s. m., foin, corn. foen, cymr. ffwyn. Empr. lat. fènum.

Foesk, foest (V.), adj., mou, faible. V. sous ioust.

Foét, s. m., fouet Empr. fr. (aussi fouet).

Folligen-vaé, s. f., bécassine de mer (oiseau dont le passage s’opère au mois de mai). Empr. lat. fulica « poule d’eau », et cf. Maè.

Forc’h, s. f., fourche, corn. forh, cymr. forch. Empr. lat. furca.

Forc’hein (V.), vb., priver, sevrer : exactement « contraindre » [à se passer de], dér. de forh, forme dialectale de/ors. V. ce mot.

Forlok, s. m., anse du gouvernail : exactement << très mobile », altéré de furluok. V. ce mot. — Conj.

Forn, s. m., four, corn. forn, cymr. ffwrn. Empr. lat. furnus.

Fors, s. m., cas, estime, rabr. et corn. forz, « force, estime 1 >*. Empr. fr.

Fouanv (V.), s. m., enflure, hydropisie : forme dialectale dont la dérivation se rattache à c’houéza. V. ce mot et koenv[13].

Fougé, s. f., vanité, ostentation : dér. d’empr. fr. fougue[14].

Fouin, s. m., fauvette mâle. Empr. fr. *fauvin, qui est, au même titre que fauvette, un dér. naturel de fadj. fauve.

Foultr, s. m., foudre. Empr. fr. ancien fouldre.

Founil, s. m., entonnoir. Empr. bas-lat. *fundiculum pour in-fundi-bulu-m « instrument à verser ». Ou peut-être empr. fr., cf. gascon hounilh id.

Founn, founnuz, adj., abondant : abstrait ou dér. de l’empr. lat. fund-ere « répandre ». V. sous fenna.

Fourgas, s. m., agitation : contaminé de plusieurs sources, cf. mbr. fregaff « s’agiter », fr. ancien fourbot « tumulte » et fr. ancien furgier (> br. furgein V.) « fourgonner » (sous firboucha).

Foutouḷa, vb., barboter. Onomatopée.

1 Fraez, s. m., anus : exactement « la brèche ». Empr. lat. fractura « brisé », cf. h. fesse < lat. fissa « fendue »[15].

2 Fraez, adj., adv., variante primitive de fréaz.

Fraḷ, s. m., fente, crevasse : abstrait de l’empr. fr. ancien fraill-er « briser », qui remonte à un bas-lat. *fragillàre.

Framm, s. m., jointure, charpente, cymr. ffrâm id. : abstrait d’empr. ags. fremman « ajuster », cf. ag. frame « cadre ».

Frank, adj., franc, loyal. Empr. fr. ancien/ranc.

Fraô, s. m., corneille grise, corn. frau, d’un celt. *srato-o- <C*sprawo-, qui rappelle tout à la fois lat. parra « orfraie » et ag. sparrow « moineau ». Cf. aussi fr. freux[16].

Fraost, adj., inculte. Empr. fr. ancien frost, « en ruine, en friche », et cf. le fr. moderne fruste refait sur Tital. frusto.

Fréalzi, vb., soulager, consoler : exactement « affranchir » [de peine], mbr. freate « libre ». Empr. ags. frëols « liberté » et frëols-ian « affranchir »[17] ; cf. got. frei-hah « qui a le cou libre », al. freihals.

Fréaz : adj., clair ; adv., clairement ; cymr. ffraeth « éloquent » < celt. *srak-to- <C*VaAr-/o-, cf. cymr. ffrec « abondance de paroles » et ffregod « bavardage » : tous dér. de la même rac. qui a donné ags. sprecan et al. sprech-enu parler ».

Freḷ, s. f., fléau, mbr. fraeill, cymr. ffrewyll id. Empr. lat. flagellum, ou (pour le br.) fr. ancienne/, avec l dissimilé en r[18].

Frenn (V.), s. m., odorat : soit un dér. celt. *srok-n-yo-, à rattacher à la même rac. que f ri et/ron. V. ces mots.

Frésk, adj., frais. Empr.fr. ancien *fresc, cf. ital. fresco.*

Fret, s. m., cercle de moyeu. Empr. ir.freite « virole », etc.

Freûza, vb., défaire, briser. Empr. bas-lat. *fractdre (fréquentatif de frangere), mais confondu avec mbr. froesaff (empr. fr. froissicr).

Freûzel, s. f., herse : dér. du précédent.

Frî, s. m., nez, corn. fruc (voc.) > frig « narine », pl. frigow, qu’on ne retrouve ni en ir. ni même en cymr. : soit un celt. *srī-n-, sans autre équivalent connu que gr. ῥί-ς (rhi-s) ( *σρί-ν-ς (*sri-n-s), mais apparenté à fron.

Frika, vb., écraser, froisser, mbr, fricaff. Empr. fr. ancien friquer.

Frigas, s. f., boue. Empr. fr. probable fricass(ée), et pour le transport de sens cf. br. souberc’h. — Conj.

Frimm, s. m., frimas, verglas : abstrait de l’empr. fr. frimas.

Friṅga, vb., sauter, s’amuser (d’où aussi friṅgot, « fredon, roulade »). Empr. fr. ancien fringuer « gambader », dont le ppe présent fringant est resté en usage. V. aussi grigoṅsa.

Friol, adj., prodigue, dissipateur, mbr. frivoll. Empr. fr.

Frita, vb., frire : dér. de l’empr. fr. frit frite.

Fromm, s. m., plénitude, cf. mbr. from-et « enflé », cymr. ffrom « colère » : soit un celt. *srei-smen- < *sprei-smen « extension > gonflement », qu’on peut rapporter à une rac. SPER > SPREI à sens assez variés, vir. ser-n-im « j’étends », gr. σπείρ-ω « je sème », al. sprei-i-en « étendre », spross « rejeton », etc. — Rapprochements hasardés.

Fron, s. f., narine, mbr. froan, cymr. ffroen, vir. srón, gael. sròn « nez » : soit un celt. *sroknā, sans équivalent clair ; cf. gr. ῥέγϰ-ω « je ronfle », vir. sren-im. V. aussi sous frî.

Froṅden, s. f., cravate : pour *front-en, dér. d’empr. fr. front[19].

Frota, vb., frotter, mbr. frotaff. Empr. fr.

Froud, s. f., torrent, corn. frot, cymr. ffrwd, vbr. frut, vir. sruth, etc. : soit un celt. *srutu- « courant », dér. de la rac. SRU SREW, sk. srâv-a-ti « il coule » et gr. ῥεῖ *σρέϝ-ει, sk. sru-ti et gr. ῥύ-σι-ς « courant », lat. rîvus = *srîv-o-s (pour *srêw-o- avec rac. allongée ?), ags. stream (< germ. *srau-ma-z) > ag. stream et al. strom, russe o-strov-û « île » (autour de quoi il y a courant), etc.

Frouden, s. f., fougue, caprice : dér. du précédent.

Frouez, s. m., fruit, cymr. ffrwyth. Empr. lat. fructus.

Frougadel, s. f., urine (cf. frougein V. « uriner »), mbr. froucq « urine » et cymr. ffrwg « tumulte » : peut se rattacher par amplification à la même rac. que frou-d. V. ce mot[20].

Froun, s. f., variante de fron. V. ce mot.

Fubu, s. m., moucheron. Empr. ags. wibba « scarabée », dont le dat. pl. est wibbum[21]. Cf. c’houibu et c’houit. — Conj. Thomas.

Fui, vb., se répandre subtilement. Empr. lat. fum-are*[22].

Fuḷ, adj., brouillé, crépu, crépi : abstrait de fula, qui semble une metathèse de luia prononcé *luvia « brouiller » ; ou empr. ags. *full-ian > fyllan « remplir » (cf. cymr. ffyll « couvert touffu »), influencé dans son sens par luia. Cf. aussi fr. fouillis[23].

Fulen, s. f., étincelle : métathèse pour *uflen t cymr. ufel-yn « étincelle », ufel et uwel « feu », vir. oibel, « étincelle, feu », sans autre équivalent connu. Cf. aussi eloen. — Conj. Ern.

Fan, s. f., longue corde, corn. funen, cymr. jffun « gerbe » et ffun-en « lien », vbr. pl.funiou « bandelettes ». Empr. lat./Rrus « corde ».

Fur, adj., sage, prudent, corn. fur, cymr. ffur « rusé ». Empr. lat./ôr « voleur » (le cymr. fournit à souhait la transition sémantique).

Furlukin, s. m., bouffon, charlatan. Empr. fr. arlequin (aussi harlequin), plus ou moins contaminé du suivant.

Furluok, adj., volage, vagabond ; cf. fr. breloque, freloche, fanfreluche, freluque, freluquet, etc. Empr. fr. populaire.

Fust, s. m., manche de fléau, futaille, corn. fust et cymr. ffust. Empr. lat. fustis, « gros bâton, fût de colonne », etc.

  1. Là où ce vb. se traduit eu apparence par « vouloir », il n’est eu réalité que l’exact équivalent de « falloir » : pétra a fell d’éhoc’h ? que vous faut-il ? > que voulez-vous ? »
  2. Ce poisson s’enfouit dans le sable ou la vase.
  3. Cf. l’expression française a comme une corneille qui abat des noix ». Au sens de « bouffon » la métathèse a été peut-être favorisée par l’existence du mot fars « plaisanterie » (empr. fr. farce), lequel a aussi agi sur *falota > farlota.
  4. Sous l’influence de l’homophonie du précédent ?
  5. Le sens de « bien fabriqué » s’en déduit naturellement.
  6. Cf. les locutions « faire le fol, fol-âtrer », etc. Toutefois foll existe aussi.
  7. Par l’intermédiaire de la locution « moitié figue moitié raisin = bon gré mal gré » ? — Conj. désespérée.
  8. Par onomatopée du pépiement ; cf. d’une part ag. to chirrup et chirp, et de l’autre le fr. pierrot. V. aussi br. hilèri.
  9. Ou se fait souvent dénonciateur par flatterie.
  10. Pour le sens, cf. le lat. cubiculum,
  11. Du bas-lat. phlèbotomum « lancette ».
  12. Rapprochement presque impossible. Autrement on serait fixé sur l’étymologie du mot, qu’on trouvera dans Mcb.
  13. A partir d’ici, chercher sous l’initiale /o- les mots qu’on ne trouverait pas sons l’initiale fou-.
  14. La transition de ce sens, tant soit peu étrange, a dû se faire par l’intermédiaire de celui de « fanfaronnade ».
  15. On simplement empr. fr. fraise, euphémisme facétieux (Loth).
  16. Issu sans doute d’un mot gaulois de même origine.
  17. C’est un des premiers mots qu’ont dû apprendre les Bretons insulaires réduits en esclavage. Cf. ag. //ec etc.
  18. La jolie métaphore fre{ al lagad « coin de l’œil » se comprend mieux qu’elle ne se peut définir : regarder quelqu’un qui cligne de l’œil.
  19. Soit donc « fronteau », cf. l’évolution de sens de l’ag. kerchief = fr. couvre-chef. Ou fr. fronde « sorte de bandage » ?
  20. C’est le plus probable ; car ce terme, devenu très grossier, fut sûrement, à l’origine, un euphémisme, comme la plupart des similaires ; mais il est absolument impossible d’en suivre de plus près l’histoire.
  21. Le pl. de ces sortes d’appellatifs est naturellement beaucoup plus courant dans la langue que le sg.
  22. On attendrait *fuào-i, mais la labiale s’est résorbée dans la voyelle labiale précèdente, et la nasalisation avec elle. Toutefois cette explication est douteuse.
  23. Très obscur. En tout cas, dans le passage de sens de « crépu » à « crépi », il doit y avoir la même évolution qu’en fr., et peut-être une contamination française. V. le Dict Hatzf.