Lettres de mesdames de Scudéry, de Salvan de Saliez et de mademoiselle Descartes/Texte entier

LETTRES

DE MESDAMES

DE SCUDÉRY,

DE SALVAN DE SALIEZ,

ET DE

MADEMOISELLE DESCARTES.
Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/9
De l’Imprimerie de P. N. ROUGERON,

rue de l’Hirondelle, Hôtel Salamandre,

N°. 22.

À MON MEILLEUR AMI, FREDÉRIC BOURGUIGNON, Membre de l’Académie de Législation.

C’est à toi, mon ami, que mon cœur dédie ce foible essai. Puisse ton amitié, qui embellit ma vie y trouver une preuve nouvelle de mon sincère attachement. En se satisfaisant par cet hommage, mon cœur est loin de se croire acquitté, du bonheur qu’il te doit ; ce n’est qu’en t’aimant avec une tendresse égale à la tienne, que je puis te prouver ma vive reconnoissance.

Léopold COLLIN.

NOTICES

Sur Mme M. et de Melle de Scudéry, Mme de Saliez et Mme Descartes.

NOTICE SUR MADAME DE SCUDÉRY.

Marie-Françoise de Martin-Vast, naquit en Normandie vers l’an 1630 ; elle y épousa trés-jeune monsieur Georges de Scudéry. Ils vécurent ensemble plusieurs années, dans la plus parfaite intelligence. À la mort de son mari, madame de Scudéry refusa de s’engager dans d’autres liens, et consacra le reste de sa vie à cultiver les douceurs de l’amitié.

Par malheur pour elle, tous ses amis ne méritoient pas également l’intérêt qu’elle leur portoit. Du nombre de ces derniers étoit M. le comte de Bussy-Rabutun, avec qui elle eut la correspondance que nous publions, et dont la constance, en amitié, ne s’étendoit pas plus loin que celle qu’il eut toujours pour ses maîtresses. M. de Bussy étoit celui que madame de Scudéry aimoit le mieux ; elle le lui dit dans ses lettres, en se plaignant de ses amis. « Vous n’êtes pas le seul dont je pourrois me plaindre, et, parce que je vous aime plus que les autres, je ne me plains que de vous ». Madame de Scudéry lui donna en effet les marques les plus touchantes de son affection, pendant tout le temps que dura le trop rigoureux exil de ce courtisan disgracié. Elle obtint du roi, par M. de Noailles, le rappel de M. de Bussy, qui n’en jouit pas longtemps. Le peu de sensation qu’il fît à la cour de Louis XIV, porta un coup si violent à son amour-propre, qu’il repartit sur-le-champ pour la Bourgogne, lieu de son exil, où il mourut en 1693, âgé de 71 ans. Madame de Scudéry fut en grande relation d’amitié avec M. le duc de Saint-Aignan[1], qui jouissoit dune très-grande faveur auprès de Louis XIV et de ses ministres. Elle fut aussi liée avec plusieurs autres personnes de la plus haute distinction ; mais son cœur appartenoit encore plus a deux fidelles amies, dont les noms sont Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/16 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/17 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/18 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/19 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/20 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/21 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/22 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/23 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/24 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/25 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/26 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/27 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/28 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/29 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/30 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/31 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/32 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/33 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/34 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/35 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/36 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/37 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/38 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/39 le lendemain elle y fut enterrée. Plusieurs savans s’empressèrent de faire l’éloge funèbre de mademoiselle de Scudéry ; celui qui nous a paru le plus digne d’elle, est de M. Bosquillon. Nous regrettons que sa longueur nous empêche de le transcrire ici, il se trouve dans le Journal des Savans de juillet 1701.


NOTICE SUR MADAME DE SALIEZ.

Antoinette de Salvan naquit à Alby en i638 ; elle épousa Antoine de Fonvielle, seigneur de Saliez et viguier d’Alby[2]. Après la mort de son mari, madame de Saliez se livra entièrement a la culture des lettres. Elle fut reçue membre de l’académie des Ricovrati de Padoue en 1689. À beaucoup d’esprit, cette femme célèbre joignoit un goût décidé pour les sciences. Elle chercha dans plusieurs écrits à prouver la supériorité de son sexe sur celui des hommes. Ce dessein lui fît naître le projet d’établir une académie de femmes. Elle Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/42 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/43 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/44 les défauts de mon langage, comme l’on alloit autrefois corriger à Athènes ceux de la langue asiatique, je ne puis écrire avec la même justesse que mademoiselle de Scudéry et que mesdames Deshoulières, Dacier et de Villedieu, qui sont si dignes du rang que vous leur avez donné parmi vous.

Madame de Saliez mourut a Alby le 14 mai 1730. Elle a laissé plusieurs ouvrages, qui sont : Les Paraphrases sur les Pseaumes, l’Histoire de la comtesse d’Isimbourg, qui a été traduite en plusieurs langues, entr’autres en italien par la princesse Capisati, — les Princesses de Bavière^ Isabelle et Marguerite, — et des Réflexions critiques.

NOTICE SUR Melle DESCARTES.

On ignore l’époque de la naissance de mademoiselle Descartes ; on sait seulement qu’elle étoit fille d’un conseiller au parlement de Bretagne, et nièce du philosophe de ce nom, dont elle soutint si dignement la réputation, qu’elle fit dire que l’esprit du grand Descartes étoit tombé en quenouille. On a beaucoup vanté son talent 5 et le peu d’ouvrages quelle nous a laissés justifie bien ce qu’on a publié de son mérite.

Cette fille illustre ayant vécu fort sédentaire à la campagne et dans le fond de sa province, on ne sait rien des détails de sa vie privée. Ses études continuelles lui donnèrent la pierre, dont elle mourut à Rennes en 1706. Elle fut très-liée avec mesdemoiselles de Lavigne et Scudéry, a qui elle adressa le madrigal suivant, sur les Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/47 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/48 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/49

Ainsi, de mes tendres propos
Je fais résonner les échos,
Et, quand je prononce Coulange,
Ils prennent plaisir tour à tour
De répéter tant de fois ange,
Qu’ils en augmentent mon amour.

Comme il ne nous reste que très-peu de choses de mademoiselle Descartes, nous avons cru devoir placer dans notre collection épistolaire tout ce que nous avons pu rassembler de ses productions.

Léopold COLLIN.

LETTRES DE MADAME DE SCUDERY, AU COMTE DE BUSSY-RABUTIN.


LETTRE PREMIÈRE.

Paris, 30 mai 1670.

Enfin, monsieur, mesdames du **** m’ont fort grondée de ce que je ne vous avois point écrit depuis voire exil, et j’ai reçu leur réprimande avec as$ez de douceur, pour une personne qui a coutume de n’être pas docile. J’ai eu beau leur dire que je vous avois fait visite pendant que vous fûtes malade ici, et que je n’avois ouï parler depuis ni de vous ni de vos visites, tant que vous restâtes à Paris, ni de vos lettres depuis que Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/52 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/53 sez-vous dans votre solitude ? Je souhaite que, suivant les prophéties de madame de Chantal, tout ceci vous fasse devenir saint ; car après tout, la vie dure trop peu pour ne songer qu’à ce monde-ci.

LETTRE II.

Paris, ce dernier juillet 1670.

Je vous assure, monsieur, que j’ai beaucoup de joie de me retrouver de vos amies. J’aurois beau chercher ici un ami qui eût autant d’esprit que vous, je n’en trouverois jamais. Je m’en vais parler bien plus hardiment (et ne vous en déplaise), contre le sentiment public, dont je ne suis nullement esclave, c’est que je pense que je ne pourrois pas trouver un ami qui eût plus de bonté et plus de fidélité pour ses amis que vous.

Au reste, monsieur, je vous trouve bien hardi de parler si assurément contre Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/55 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/56 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/57 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/58 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/59 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/60 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/61 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/62 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/63 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/64 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/65 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/66 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/67 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/68 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/69 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/70 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/71 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/72 Page:Scudery - 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LETTRES DE MADAME DE SALIEZ

LETTRE PREMIÈRE.

Sur son Projet pour une nouvelle Secte de Philosophes, en faveur des Dames,

À MADAME LA MARQUISE DE MONTPELLIAT[3].

Devis que j’ai su, madame, avec combien de galanterie et d’enjouement vous avez répondu à certains discours ridicules, auxquels toute autre que vous auroit eu la foiblesse d’être sensible, je me confirme plus que jamais dans l’estime que j’ai toujours faite de vos maximes ; je ne doute point qu’elles ne fussent Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/212 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/213 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/214 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/215 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/216 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/217 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/218 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/219 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/220 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/221 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/222 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/223 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/224 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/225 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/226 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/227 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/228 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/229 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/230 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/231 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/232 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/233 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/234 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/235 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/236 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/237 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/238 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/239 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/240 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/241 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/242 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/243 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/244 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/245 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/246 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/247 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/248 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/249 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/250 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/251 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/252 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/253 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/254 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/255 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/256 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/257 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/258 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/259 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/260 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/261 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/262 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/263 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/264 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/265 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/266 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/267 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/268 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/269 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/270 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/271 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/272 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/273 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/274 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/275 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/276 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/277 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/278 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/279 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/280 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/281 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/282 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/283 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/284 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/285 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/286 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/287 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/288 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/289 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/290 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/291 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/292 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/293 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/294 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/295 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/296 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/297 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/298 vous ôte la peur que l'on a quelque-fois de leurs influences. Vous trouverez en moi tous les sentimens que le cœur le plus délicat et le plus tendre peut avoir pour ce qu'il aime; et le soin que j'aurai de rendre notre commerce divertissant vous fera connoître le désir que j'ai de vous plaire, et de quelle manière je suis, avec repect,

Votre très-humble
et très-obéissante servante.

LETTRE DE MADEMOISELLE DESCARTES À MADEMOISELLE DE LA VIGNE.

LETTRE

D E

MADEMOISELLE DESCARTES

A MADEMOISDLE DE LA VIGNE.

« S’il vous prend envie de savoir pourquoi je m’avise de faire mourir mon oncle quarante ans après sa mort, j’ai à vous dire que c’est la révocation de l’édit de Nantes qui en est cause. Il a passé par cette ville un vieillard qui, sachant que j’étois nièce du bon cœur, et me dit qu’il étoit à Stokolm, quand mon oncle mourut. C’est un ministre qui alloit s’embarquer à Saint-Malo, pour l’Angleterre. Il me parla tant de cette mort, que je crois que c’est lui qui a fait la relation que je vous envoie ; car je tiens de lui tout ce que j’y ai mis.

Christine jouissoit d’une éclatante estime : Sa beauté, son esprit et son savoir sublime, Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/304 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/305 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/306 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/307 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/308 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/309 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/310 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/311 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/312 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/313 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/314 Page:Scudery - Salvan - Descartes - Lettres.djvu/315

L’OMBRE DE DESGARTES À MADEMOISELLE DE LA VIGNE.

Merveille de nos jours, jeune et belle héroïne,
Qui, sous les doux appas d’une beauté divine,
Cachez tant de vertus, d’esprit et de savoir,
Ne vous étonnez pas qu’un mort vous vienne voir.
Si je pus autrefois pour une Jeune reine
Dont je connoissois peu l’âme inégale et vaine ;
Abandonner des. lieux si fleuris et si verts,
Pour aller la chercher au pays des hivers ;
Je devois bien pour vous quitter ces climats sombres
Où, loin de la lumière, errent les pâles ombres ;
Quelque espace entre nous que mette le trépas,
Pour être auprès de vous que n’entreprend-on pas ?
Je n’ai pu vous entendre estimer mes ouvrages,
Et vous voir chaque jour en feuilleter les pages,
Sans sentir en mon cœur tout ce qu’on peut sentir
Dans le séjour glacé d’où je viens de partir.
Depuis que de mes jours je vis couper la trame,
Aucun autre plaisir n’a voit touché mon âme :

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De faux dogmes détruits et d’erreurs étouffées,
Vous allez m’ériger cent illustres trophées ;
Par vos illustres soins mes écrits, à leur tour,
De t^ous les vrais savans vont devenir l’amour.
J’aperçois nos deux noms toujours joints l’un à l’autre,

Porter chez nos neveux ma gloire avec la vôtre ;
Et j’entends déjà dire en cent climats divers ;
« Descartes et La Vigne ont instruit l’Univers ».
  Car enfin je l’avoue et veux bien vous le dire,
La sage Elizabetb, la gloire de l’Empire,
Dont l’esprit surpassa les merveilleux attraits,
( Les morts ne flattent pas) ne vous valut jamais.
Aussi j’attends de vous cet insigne miracle,
Qu’enfin la vérité ne trouve plus d’obstacle,
Et que, malgré l’erreur et la prévention,
Tout l’Univers entier n’ait qu’une opinion
Je sens pourtant troubler ces grandes espérances,
Quand je vous vois cacher ces belles connoissances,
A vos meilleurs amis en faire un grand secret,
Et, quand vous en parlez, n’en parler qu’en secret.
Ah ! loin de les cacher sous un cruel silence,
Croyez-moi, donnez-leur toute votre éloquence,
Et pensez qu’après tout elles méritent bien
Que, pour les faire aimer, on ne ménage rien.
S’il est vrai que pour moi vous avez de l’estime ;
Pourquoi de la montrer vous faites — » vous un crime ?
Pensez-vous, en m’aimant, vous faire quelque tort ?

Qui peut trouver mauvais que vous aimiez un mort ?
Mais ce n’est pas assez de m’aimer en cachette ;
Qu’un vivant soit content de cette ardeur secrète ;
Comme, parmi les morts, la gloire est le seul bien,
Être en secret aimé ne nous tient lieu de rien.
Ainsi, dites par-tout que j’ai touché votre âme,
Et faites-vous honneur d’une si belle flamme.
Est-il rien qui me vaille ? et voit-on, entre nous,
Un amant plus illustre et plus digne de vous ?

FIN.

ANNONCE

Paroitront, le premier janvier, chez le même Libraire, les Chansons choisies de M. Piis, 2 Vol. in-18, papier vélin, ornés du portrait de l’auteur, avec la Musique des Airs nouveaux, gravée. Prix des

deux vol. 4 liv. et par la poste 5 liv.

TABLE DES MATIÈRES

(ne fait pas partie de l’ouvrage original)

  1. François de Beauvilliers, duc Saint-Aignan, de l’Académie française ; on lui a adressé plus de vers qu’il n’en a fait. Ses balades à madame Déshoulières ont tout l’agrément que ce genre de poésie peut comporter. On les trouve dans les œuvres de cette dame : à la fin, se voyant vaincu par elle, il lui envoya ce madrigal.

    Oui, je le dis sans hyperbole,
    Vous écrivez d’un air qui par-tout est vainqueur ;
    Je veux bien confesser qu’il me reste du cœur,
    Mais je demeure sans parole.

  2. La place de viguier étoit la même en Languedoc que celle de prévôt-royal dans les autres provinces.
  3. Madame de Montpelliat, femme du grand trésorier du pape.