Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/L5 XIII. À Scaurus

Traduction par Louis de Sacy revue et corrigée par Jules Pierrot.
éditeur Panckoucke (p. 387).
XIII.
Pline à Scaurus.

Dans le dessein de lire un petit discours que je songe à publier, j’ai rassemblé quelques amis : ils étaient assez pour me donner lieu de craindre leur jugement, et assez peu pour me pouvoir flatter qu’il serait sincère. Car j’avais deux vues dans cette lecture : la première, de redoubler mon attention par le désir de plaire ; la seconde, de profiter de celle des autres, pour découvrir des défauts que ma prévention en ma faveur pouvait m’avoir cachés. Mon but a été rempli : l’on m’a donné des avis ; et moi-même j’ai marqué quelques endroits à retoucher. J’ai donc corrigé l’ouvrage que je vous envoie : le titre vous en apprendra le sujet, et la pièce même vous expliquera le reste. Il est bon de l’accoutumer, dès aujourd’hui, à se passer de préface pour être entendue. Mandez-moi, je vous en supplie, ce que vous pensez, et de l’ensemble de l’ouvrage, et de chacune de ses parties. Je serai ou plus disposé à le garder, ou plus déterminé à le faire paraître, selon le parti que vous aurez appuyé de l’autorité de votre sentiment. Adieu.