Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 110-111).
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XCIX

À M. CHARLES HENRY

Mercredi [mars 1885].
Mon cher ami,

Je ne te réponds qu’après avoir envoyé à Vanier ta figure que je lui conseille et qui ira bien ; d’autant plus que s’il remet la publication de mon malheureux volume au jour où je lui aurai livré ses armes parlantes par un artiste d’ici, ce n’est plus la peine d’en parler. Je quitte Berlin dès le 15 avril, et de plus les personnes qui auraient acheté mon volume ne seront plus là dès le 1er mai.

Enfin toutes les plaintes sont superflues. Que sa volonté soit faite et non la mienne.

Que penses-tu de Lindenlaub ?

Il n’est pas riche au premier abord. Mais peu à peu on voit qu’il sait pas mal de choses, d’expérience, et d’intéressantes. Il meuble bien, comme verve, dans un cercle de camarades, en fumant.

Kahn me doit une lettre.

Je m’intéresse pour le moment à un volume de nouvelles.

Et toi ?

Rien ne me serait plus facile que de revenir un peu le 1er mai pour le Salon mais denaro.

Au revoir, en août seulement.

Je te serre la main.

Jules Laforgue.

Merci toujours pour tes corvées chez Vanier.