Lettres d’Augusta Holmès à Camille Saint-Saëns/Lettre du 10 Octobre 1899
J’étais invitée pour vous rencontrer ce soir chez Mme de Maupeou. Je lui avais dit, bien tristement, un engagement préalable qui m’empêcherait de venir ; et il se trouve que je suis forcée de rester chez moi, à cause de ce froid horrible qui m’a donné une violente douleur dans l’épaule. Donc, j’espère que vous me pardonnerez mon absence.
Quand partez-vous ? Je voudrais bien vous revoir avant que vous ne retourniez aux pays bleus. Je suis triste aussi que vous n’entendiez pas mon nouveau poème symphonique Andromède, qui sera vraisemblablement joué chez Colonne cet hiver. Mais à ce moment, heureux, vous fumerez des tabacs parfumés sous les palmiers, en suivant de l’œil le vol des colombes !
Faites-moi signe s’il est possible de nous rencontrer, fut-ce une demi-heure. Mes soirées sont libres à partir de Lundi prochain.
Vous ne m’avez rien envoyé pour la 1re de « Proserpine » ; pourtant j’aurais été bien heureuse de joindre mes applaudissements à ceux du public, justement emballé !
Au revoir, cher illustre ! Un petit mot, n’est-ce pas ?
Pardon pour cette ignoble écriture !