Lettres à un ami sur l’office divin de l’Église catholique orthodoxe d’Orient/II/Lettre septième


Lettres à un ami sur l’office divin de l’Église catholique orthodoxe d’Orient (Письма о Богослуженіи Восточной Каѳолической Церкви)
Traduction par le Prince Nicolas Galitzin.
Imprimerie française (p. 151-163).


LETTRE SEPTIÈME.


Enfin ce jour d’allégresse, si longtemps désiré, va luire : et comment les fidèles s’apprêtent-ils à le recevoir ? comment passent-ils le reste de la journée du samedi saint ? Ils emploient ce temps à la lecture des Actes des apôtres, sans quitter le temple, comme s’ils désiraient prévenir les saintes femmes elles-mêmes, et s’unir aux anges pour soulever la pierre du tombeau qui renferme l’Auteur de la vie. Minuit sonne : un dernier souvenir est donné au samedi :

« Les enfants de ces Hébreux, sauvés par celui qui jadis engloutit dans les flots de la mer leur tyran, leur persécuteur (Pharaon), ont enseveli leur Sauveur sous terre ; mais nous, comme les vierges d’Israël, chantons le Seigneur, parce qu’il a fait éclater sa gloire. »

Ce cantique termine le samedi ; le jour du Seigneur va paraître alors pour la première fois : le sanctuaire, encore fermé, retentit de l’hymne :

« Les anges chantent dans les cieux votre résurrection, ô Christ, notre Sauveur. » Les portes fermées signifient que les grandes destinées de l’humanité ont été déroulées dans les cieux, avant d’être proclamées sur la terre. Ensuite les officiants sortent avec la croix et les bannières sacrées, et faisant le tour extérieur de l’église, ils entonnent dans les ténèbres et le silence de la nuit :

« Les anges chantent dans les cieux votre résurrection, ô Christ notre Sauveur : faites que sur la terre aussi nous puissions vous glorifier avec un cœur pur. »

Cette procession préliminaire s’arrête à la porte occidentale de l’église qui est fermée ; les fidèles ont évacué le temple, tout le peuple a suivi le clergé ; les enfants d’Adam se précipitent vers le nouvel Adam, pour qu’à la nouvelle de sa résurrection, ils puissent par la porte étroite entrer dans la vie nouvelle ; alors, comme les premières paroles qui échappent à l’enfant, les lèvres de l’homme régénéré font entendre :

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts ; il a terrassé la mort par la mort, et a rendu la vie à ceux qui étaient dans les tombeaux. »

Entendant ce cri, qui a brisé les liens de l’enfer, l’église ne s’ouvre néanmoins pas tout de suite : ce retard rappelle l’incrédulité momentanée des disciples hésitant à croire à un événement aussi fortuné. Puis on entonne le psaume prophétique de David :

« Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés, que ceux qui le haïssent fuient devant sa face ! » Et chaque verset du psaume est suivi de la proclamation du même fait : « le Christ est ressuscité etc. »

Enfin le plus ancien parmi les officiants, tenant d’une main le crucifix et de l’autre l’encensoir rempli de parfums, encense, en forme de croix, les portes de l’église, dont les battants s’ouvrent en ce moment : c’est le moment de l’entrée solennelle du clergé et des fidèles ; ils passent des ténèbres extérieures à la lumière intérieure du temple, à l’exemple du Christ ; qui passe des régions les plus souterraines au plus haut des cieux, conduisant avec lui ceux qu’il a sauvés par la victoire de la croix.

Continuant à faire éclater sa joie par le même chant de victoire, le cortége des officiants ne s’arrête plus dans sa marche, traverse toute l’église et va droit à l’autel, dont les portes restent ouvertes pendant toute la semaine de Pâques, car désormais le royaume de Dieu est ouvert aux fidèles ; le temple est soudain illuminé par la multitude de cierges allumés que chacun tient en main, et les chœurs commencent à chanter :

« C’est le jour de la résurrection : éclairons nos esprits ; c’est la pâque, la pâque de Seigneur ! Le Christ Dieu nous a fait passer de la mort à la vie, de la terre dans le ciel ; chantons sa victoire ! »

« Purifions nos sens et nous verrons le Christ, resplendissant de la lumière inaccessible de sa résurrection ; chantons aujourd’hui sa victoire, pour entendre distinctement sa voix qui nous crie : réjouissez-vous ! »

« Que les cieux se réjouissent dignement, que la terre soit dans la jubilation, que le monde entier, visible et invisible, célèbre ce jour : car le Christ est ressuscité, allégresse éternelle ! » Tout ce cantique divin, le plus excellent de tous les cantiques spirituels, a découlé de l’âme inspirée de St. Jean Damascène ; c’est le monastère de saint Sabbas, qui le premier en a eu connaissance dans la vallée de larmes, et qui en a fait hommage à l’Église. Ce cantique est comme une éjaculation extatique de l’âme ; les idées lumineuses du poëte embrassent le ciel, la terre, les abîmes : lui-même est plein du Christ qui remplit tout l’univers.

« Maintenant la lumière a tout pénétré, et le ciel et la terre et les abîmes, et tout ce qui est créé : que tout ce qui est créé célèbre la résurrection du Christ, car il est notre fondement ! »

Par le second irmoss (1-er verset de chaque section) de son cantique, Damascène invite les fidèles à venir « boire d’un breuvage nouveau, qui découle miraculeusement, non d’une pierre aride (que Moïse a frappée de sa verge), mais du tombeau du Christ, d’où jaillit une source d’incorruptibilité. »

Comme un enfant qui se cramponne au sein de sa mère, ou s’enveloppe dans les plis de sa robe, pour ne jamais s’en séparer, de même l’auteur du cantique, uni au Rédempteur par l’esprit, ne le quitte pas un instant :

« Hier je me suis enseveli avec vous, ô Christ ! aujourd’hui je me réveille en votre résurrection ; hier je me suis crucifié avec vous : glorifiez-moi avec vous, ô Sauveur, dans votre royaume ! » Dans l’intervalle des irmoss, pendant la répétition fréquente des versets auxquels on ajoute chaque fois : le Christ est ressuscité d’entre les morts, » les prêtres qui célèbrent l’office vont l’un après l’autre, avec la croix, l’encensoir et un triple flambeau, faire le tour de l’église, l’emplissant de la fumée de l’encens ; de même qu’à l’aube matinale, les saintes femmes apportant des aromates et cherchant, les larmes aux yeux, la dépouille mortelle du Christ, qu’elles ne trouvèrent plus, saluèrent avec acclamations le Dieu vivant, marchant au milieu des assistants, ils répètent sans cesse : le Christ est ressuscité, afin que personne ne puisse être agité du moindre doute pendant cette nuit de salut qui a vu poindre le jour, alors que la lumière éternelle, jaillissant du tombeau, s’est répandue dans l’univers. Dans les passages qui suivent, est rappelée la vision du prophète Habacuc, auquel un ange indiqua le jour du salut ; puis c’est Isaïe qui invite les fidèles à venir célébrer le matin solennel, à apporter au lieu de parfums un cantique au Seigneur, à contempler le Christ, soleil de vérité, qui a fait luire la vie pour tous ; puis c’est la victoire éclatante remportée dans les profondeurs de l’enfer.

« Vous êtes descendu dans les profondeurs de la terre, et vous avez brisé les liens éternels de ceux qui y étaient détenus, ô Christ, et après trois jours, comme Jonas, sorti du ventre de la baleine, vous êtes ressuscité du tombeau. Célébrons la victoire sur la mort, la destruction de l’enfer, le commencement d’une vie immortelle, » s’écrie Damascène, et il nous montre toute la grandeur de la solennité de la, rédemption : « Ce jour est appelé saint, il est seul, entre tous les sabbats, roi et seigneur : c’est la fête des fêtes, la solennité des solennités, dans lequel nous bénissons Jésus-Christ dans tous les siècles. »

Dans cette hymne triomphale, les deux Sions se livrent à la joie ; mais la nouvelle Sion a une auréole de gloire bien plus céleste que l’ancienne :

« Porte tes regards autour de toi, Sion, et contemple : voilà que de l’occident, du nord, du côté de la mer, et de l’orient tes enfants, tels que des astres qui brillent d’une lumière divine, affluent vers toi : le Christ est béni dans tous les siècles. »

« Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur a brillé sur toi : réjouis-toi et tressaille d’allégresse, Sion, et vous, pure et sainte mère de Dieu, parez-vous de la résurrection de celui qui vous est né ! »

Existe-t-il quelque chose de comparable à cet admirable office de matines ? Je ne sais quelle extase spirituelle s’empare de tous ; chacun, dans l’élan de son allégresse sainte, voudrait pouvoir exprimer ses sentiments, mais au lieu des paroles, les lèvres font entendre des hymnes : dans ce moment chacun voudrait témoigner sa joie devant le Seigneur, comme jadis David devant l’arche mystique, car le chrétien voit maintenant l’accomplissement des anciennes figures de Jésus-Christ. Quand des captifs, qui ont longtemps gémi dans l’obscurité d’une prison, voient soudain la porte s’ouvrir et leur libérateur paraître, alors leurs transports ne connaissent plus de bornes : ils brisent leurs chaînes, se traînent aux pieds de celui qui les a délivrés, se jettent dans les bras les uns des autres, sautent, dansent, rient ; puis de nouveau ils chantent, prient, ils se pardonnent mutuellement leurs fautes : il en est de même à l’office nocturne de Pâques. « Jour de la résurrection ! illuminons-nous à cette solennité, embrassons-nous les uns les autres, donnons-nous le nom de frères, pardonnons même à ceux qui nous haïssent à cause de la résurrection, et écrions-nous : le Christ est ressuscité etc. »

C’est au bruit de ces accents que tous les fidèles commencent à s’embrasser mutuellement ; le baiser de paix circule dans toute l’église transformée en un seul corps de Jésus-Christ uni par l’esprit de son amour ; car en un tel moment, il est comme impossible de ne se point précipiter dans les bras de son frère, de ne pas le saluer d’un saint baiser.

Quand Damascène a cessé d’exciter nos transports par ses inspirations, le prêtre célébrant fait lecture d’une touchante homélie de St. Jean Chrysostome. Craignant de la défigurer par une analyse incomplète, je vous la transcris ici en entier :

« Quiconque a la piété et l’amour de Dieu, qu’il se délecte à cette bienfaisante et splendide solennité ! Que le serviteur sage entre avec allégresse dans la joie de son Seigneur ! Que celui qui a travaillé en jeûnant, reçoive aujourd’hui sa solde ; que celui dont le labeur a commencé à la première heure, recueille en ce jour ce qui lui est équitablement dû ; que celui qui est venu à la troisième heure, célèbre cette fête avec reconnaissance ; que celui qui n’est venu qu’à la sixième heure, ne doute pas un instant, car rien ne lui sera enlevé ; que celui qui a différé jusqu’à la neuvième heure, s’approche sans hésitation ni crainte, et que celui qui n’a paru qu’à la onzième heure, ne s’épouvante pas de son retard. Car le maître est magnanime, il reçoit le dernier comme le premier, il rassure également celui qui n’est venu qu’à la onzième heure, comme celui qui a travaillé depuis la première heure : il fait grâce au dernier, et il favorise le premier, il donne à l’un, tandis qu’il gratifie l’autre ; il reçoit les œuvres et accepte l’intention ; il estime les actions, et loue les bonnes dispositions. Ainsi donc, entrez tous dans la joie de votre Seigneur : premiers et seconds, vous recevrez votre récompense ; riches et pauvres, réjouissez-vous ensemble ; sobres et relâchés, honorez ce jour ; jeûneurs et non-jeûneurs, réjouissez aujourd’hui. Le festin est préparé : goûtez-en tous ; le veau gras est devant vous : que personne ne sorte d’ici affamé, que tous se rassasient à ce délectable banquet de la foi ; puisez tous au trésor de l’infinie bonté. Que personne ne déplore plus sa misère, car le royaume de tous a paru. Que personne ne pleure ses péchés, car le pardon de tous a surgi de la tombe. Que personne ne s’épouvante plus de la mort, car la mort du Sauveur nous a tous délivrés : il l’a éteinte, celui qui l’a subie ; il a enchaîné l’enfer, celui qui y est descendu ; il l’a réduit au désespoir, après qu’il l’a laissé toucher à sa chair. Isaïe, en entrevoyant ces choses, s’écrie : l’enfer s’est vu tout en trouble, dit-il, à ton arrivée. Il est en trouble, car il est dépouillé de tout son pouvoir ; il est en trouble, parce qu’il est couvert d’opprobre ; il est en trouble, car il est frappé de mort ; il est en trouble, car il est terrassé ; il est en trouble, car désormais il est lié. Il a pris un corps, et il se brisa contre Dieu ; il a accepté la terre, et il y a rencontré le ciel ; il a accepté le visible, et il est tombé dans l’invisible. Ô mort ! où est ton aiguillon ? enfer ! où est ta victoire ? Le Christ est ressuscité, et tu es anéanti. Le Christ est ressuscité, et les démons sont précipités. Le Christ est ressuscité, et les anges sont dans l’allégresse. Le Christ est ressuscité, et la vie s’anime d’une nouvelle vie. Le Christ est ressuscité, et il n’est plus un seul mort dans les tombeaux. Car Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, est devenu les prémices de ceux qui passent de la vie à la mort. À lui gloire et puissance dans les siècles des siècles, amen. »

Les heures de Pâques qui précèdent la messe, nous apportent encore une joie spirituelle : elles se résument en hymnes, qui s’étendent sur la victoire remportée par le Christ sur la mort et sur l’enfer. Après le chant toujours répété : Le Christ est ressuscité d’entre les morts, etc. vient le cantique habituel du dimanche :

« Après avoir vu la résurrection du Christ, prosternons-nous devant notre Seigneur Jésus-Christ, lui seul impeccable : nous saluons votre croix et nous chantons et glorifions votre sainte résurrection etc. »

Ensuite on célèbre les saintes femmes qui vinrent avec des parfums au tombeau déjà vide, puis on chante le verset du jour, qui se répète aussi à la messe :

« Vous êtes descendu au tombeau, Seigneur immortel, mais vous avez détruit la puissance de l’enfer, et vous êtes ressuscité victorieux, ô Christ Dieu ; vous avez dit aux femmes qui apportaient des parfums : réjouissez-vous ! vous avez fait part de la paix à vos apôtres, et vous rendez la vie à ceux qui sont tombés dans la mort. »

Puis, pour la conclusion, vient le troparion qui exprime si vivement la divinité du Christ, présenté partout au moment de sa mort :

« En chair dans le tombeau, en âme dans l’enfer, comme Dieu dans le paradis avec le larron, assis sur votre trône avec le Père et l’Esprit, vous remplissez à la fois tous les lieux, indéfinissable Jésus ! »

Ces chants solennels remplacent, pendant toute la semaine de Pâques, non-seulement la lecture des heures, mais le service de nuit et le commencement de l’office de vêpres, car ces autres jours solennels pour le service divin ne diffèrent pas du premier. Durant ce temps on ne cesse de répéter : le Christ est ressuscité ; ces paroles commencent et terminent la liturgie de Pâques, comme témoignage d’une joie, que les fidèles ne peuvent contenir muette. Au commencement de la messe les officiants chantent aussi : « que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés » ; sur l’autel est étendu le linceul qui recouvrait la tombe divine, et qui y reste jusqu’à la fête de l’Ascension, en signe de 40 jours que Notre-Seigneur passa sur la terre après sa résurrection.

Avant la fin de la messe, on bénit l’Artos (en grec pain) qui rappelle que le Sauveur a été pour nous un pain de vie, et cet artos se distribue aux fidèles le dernier jour de la semaine de Pâques, comme signe d’une communauté d’amour en Jésus-Christ.

À dater du premier jour de Pâques jusqu’à l’Ascension, on lit à l’office de la messe les Actes des apôtres, afin que les chrétiens sachent avec quelle rapidité la prédication de la rédemption se propagea, malgré toutes les persécutions et les tourments que subirent les chrétiens de la primitive Église. Un des moments les plus solennels de la liturgie que l’évêque, assisté de son clergé, célèbre dans la cathédrale au jour de Pâques, c’est la lecture de l’Évangile qui représente la prédication universelle des apôtres, à tous les peuples et dans toutes les langues. Et quel est l’Évangile dont on a fait choix pour cette joyeuse prédication ? — c’est le premier chapitre de saint Jean, de ce disciple du Christ qui reposait sur le sein de son maître chéri, et qui nous a si clairement exposé le mystère de sa divinité :

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et Dieu était le Verbe ; il était de tout temps avec Dieu. Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui ; en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise. »

L’évêque commence le premier à lire cet Évangile en langue slavonne sur l’autel même, et après lui les prêtres officiants le lisent en hébreu, grec, et latin, ces trois langues de l’inscription placée sur la croix ; ensuite, on continue la lecture dans les langues modernes des peuples qui ont hérité du salut. En dehors de l’autel se tiennent quatre diacres, l’un sur l’estrade, tourné vers l’orient, et les trois autres vers les portes du nord, de l’occident et du midi ; l’église en ce moment représente l’univers, car « leur prédication s’étendra par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux confins de l’univers » ; les diacres, l’un après l’autre, répètent en langue slavonne ce même Évangile qui se termine par ces mots :

« Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. » À l’office de vêpres — qui représente l’apparition du Sauveur à ses disciples, quand le soir du jour de la résurrection il se présenta à eux, les portes de leur maison étant fermées — l’évêque lit le récit de cet événement si consolant pour nous ; il est tourné vers le peuple et placé à la porte même du sanctuaire, comme s’il représentait l’apparition du Seigneur ; l’Église entend deux fois de sa bouche la salutation deux fois répétée par Jésus-Christ à ses disciples : « La paix soit avec vous ! » Après quoi, le Sauveur leur communique par son souffle le don de l’Esprit saint qui transmet le pouvoir de lier et de délier les péchés : elle entend aussi les doutes manifestés par l’apôtre Thomas, absent lors de l’apparition du Seigneur et qui se priva ainsi lui-même pour un temps du bonheur de goûter cette joie divine, refusant de croire à la résurrection du Seigneur, tant qu’il n’aurait pas mis lui-même le doigt dans ses plaies. Huit jours après, selon saint Jean, l’incrédulité de Thomas cède : il voit le Seigneur, il pose le doigt dans ses plaies, et dans une sainte extase il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » à quoi Jésus lui répond : « Vous avez cru, Thomas, parce que vous m’avez vu : heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ! » Et St. Jean, prévoyant déjà l’incrédulité future qui ne pourra plus être dissipée si facilement, ajoute :

« Ceci a été écrit, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »