Lettres à sa marraine/7 août 1918

Gallimard (p. 88-89).


7 août 1918
Kervoyal par Damgan (Morbihan)
jusqu’au 20, après à Paris


Ma chère marraine, comme c’est dommage ! et envoyez aussi mes excuses à votre mari que j’eusse été heureux de connaître. Mais j’espère que la première fois que l’occasion se présentera je saurai la mieux saisir aux cheveux.

J’ai écrit à Léonard. Je suis en permission de 21 jours depuis le 27 juillet.

L’an prochain j’enverrai peut-être ma femme dans le midi. Je suis au bord de l’océan, ou plutôt nous sommes, puisque je suis auprès de ma femme. J’avais un très grand besoin de repos. Parlez-moi toujours de votre projet. Je suis certain que vous l’expliquerez très clairement même par lettre. Envoyez mes amitiés — avant la lettre — à votre mari. Je vous envoie celles de ma femme et vous baise la main.

Guillaume Apollinaire.