Lettres à la princesse/Lettre166

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 228-229).


CLXVI


Ce jeudi 5 juillet 1866.
Princesse,

J’ai été bien contrarié hier dans une douce habitude. Me voilà chargé d’un rapport sur la loi de propriété littéraire[1] et il m’a fallu l’écrire ce matin. — Et puis ce passage brusque de la canicule à l’automne m’a laissé presque aussi rhumatisant du genou que M. Du Sommerard.

Il faut vous féliciter ce matin, Princesse : j’ouvre le Moniteur et j’y lis avec joie cette solution tant désirée. Je félicite Mme Vimercati ; tous les amis de l’Italie doivent une belle chandelle à l’empereur ! C’est un beau jour et un grand moment dans son règne que la remise de la Vénétie entre ses mains. Ce pays-ci, déjà si gâté, saura-t-il apprécier la grande et glorieuse situation que son chef lui a faite ?

J’irai en causer au premier jour de liberté, Princesse. Je mets à vos pieds l’hommage de mon respectueux et tendre attachement.


  1. Ce rapport, lu au Sénat le 6 juillet 1866, a été recueilli dans le tome IX des Nouveaux Lundis, page 453.