Lettres à la princesse/Lettre153

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 214-215).


CLIII


Ce vendredi.
Princesse,

C’est en effet une infamie : c’est le génie du libelle. On ne peut tuer ce démon-là, il reparaît sous une forme ou sous une autre. Je sais mieux que personne les services rendus par M. Schneider, ayant été de concert avec lui et son confident en tout ce commencement. Il faut croire au mal, — au mal pour le mal — quand on voit cela. Voilons-nous, et restons du côté des honnêtes gens. C’est le sentiment qu’on éprouve.

Je me reproche, Princesse, de vous avoir trop fait assister à mes préoccupations et à mes sombreurs (comme dit mon maître de grec lorsqu’il traduit). C’est une disposition temporaire et qui passera. Je lui assigne, en médecin qui connaît son sujet, un certain terme. Croyez, Princesse, que j’apprécie plus que jamais cette bonté délicate qui est en vous et qui se voile, pour ainsi dire, de l’éclat de soleil d’une si riche nature. On sait l’y découvrir toutefois.

Agréez, Princesse, l’expression de mon respectueux et sincère attachement.