Lettres à la princesse/Lettre149

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 208-209).


CXLIX


Ce 24, mercredi midi.
Princesse,

Je suis sensible à tant de bons soins. M. Giraud vous dira de visu comment je suis. Il y a deux manières d’aller dans une maladie : la manière médicale, conforme aux règles et aux pronostics. D’après cette manière je vais bien. Mais, d’après l’autre manière, qui est celle du malade, je suis loin du compte. Je n’ai rien pris depuis l’opération. Jugez si je suis fort. On me permet aujourd’hui les consommés, mais je n’en ai pas usé encore. Je ne suis pas en état d’écrire moi-même. Tout cela reviendra vite, mais pas avant le courant de la semaine prochaine. Celle-ci est encore toute destinée à aller à petits pas et à vaincre des douleurs accessoires, mais assez obstinées.

Je ne crains pas de vous raconter mes maux, Princesse, parce qu’en tout, votre esprit aime ce qui est. Je n’ai encore rien lu de tous ces beaux discours, excepté celui du maître.

Je mets à vos pieds l’expression de mon respectueux attachement.