Lettres à la princesse/Lettre113

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 158-159).

CXIII


7 juillet.
Princesse,

Quoi qu’on puisse dire, j’étais hors de combat hier encore : l’orage m’a averti que tout simplement je suis un baromètre. Heureux ceux qui, comme ce jeune M. Lebrun, se moquent du soleil et font la pluie et le beau temps ! Je l’enviais hier en le voyant si allègre et si alerte au départ.

Sacy a été un messager de Votre Altesse, des plus aimables et des plus pathétiques.

Mais je croyais, Princesse, que vous aviez lu ces livres de MM. Erckmann-Chatrian. Je m’étais même avancé jusqu’à dire à ce dernier, M. Chatrian, que Votre Altesse le verrait avec plaisir. J’étais bien un peu étonné que le Conscrit de 1813 eût passé si coulamment ; mais je m’étais dit que la Princesse prise le talent et la vérité avant tout. Ce M. Chatrian est très-bien et, attaqué à fond, il aurait de quoi se défendre : il est de Phalsbourg même, et ce premier roman doit être une réalité.

Renan est revenu avec une teinte de soleil, et amoureux d’Athènes.

Le Sénat travaille à force, j’ai l’air de m’en mêler.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon respectueux et tendre attachement.