Lettres à la princesse/Lettre061

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 80-81).
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LXI


Ce samedi matin, 31 octobre.
Princesse,

Voici un grand et triste contre-temps à ce projet d’avoir M. Thiénot pour maître de conférences historiques ; je viens de recevoir de lui la lettre que je joins ici. Je vais m’informer et penser à quelque autre ; mais je n’en vois pas d’avance qui soit aussi désigné par son savoir à la fois et son affabilité[1].

J’ai le volume de Renan complet et pour vous, Princesse ; je vous le fais remettre.

Me voilà, par suite de la fête de demain, forcé d’avancer d’un jour mon lundi et d’être toute l’après-midi au Constitutionnel mais, ce soir, je compte avoir l’honneur de vous aller saluer.

Veuillez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.


  1. M. Thiénot devait succomber deux ou trois ans après à la maladie dont il était déjà atteint et qui le força d’interrompre ses conférences de l’École normale, après lui avoir fait suspendre ses cours du lycée Charlemagne. C’était un charmant homme, des plus instruits, et qui faisait aimer l’érudition et la science, rien qu’en l’écoutant. Tous ceux qui l’ont connu sentiront renaître l’amer regret qui a inspiré cette note.