Lettres à l’Abbé Le Monnier
Lettres à l’Abbé Le Monnier, Texte établi par J. Assézat et M. TourneuxGarnierŒuvres complètes de Diderot, XIX (p. 369).
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X


1770.

Monsieur et cher abbé, laissez partir ces dames pour leur terre ; ensuite j’aurai quelques journées dont je pourrai disposer, et vous saurez qu’il y a peu d’hommes avec lesquels j’aime mieux me trouver qu’avec l’abbé Le Monnier. Il faut qu’en attendant j’aille une de ces soirées vous prendre, vous détourner dans quelque endroit où nous serons seuls, et là causer avec vous de ma position domestique, sans quoi il y aura toujours dans ma conduite quelque chose d’inintelligible, que je n’y veux pas laisser pour vous. Un autre avantage, ce sera de vous donner une marque d’estime et de confiance. Bonjour, mon cher abbé, je vais courir un autre lièvre que le vôtre, et que je n’aurai pas sûrement le même plaisir à prendre. Bonjour encore, point d’humeur, je vous prie ; ce n’est point refus, c’est nécessité.