Lettres à M. Félix Coudroy/Lettre 28

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fixé. Quelquefois il me prend envie de déserter, mais quand je songe au bon effet que produira le simple manifeste avec ses quarante signatures, je n’en ai pas le courage. Peut-être, une fois le manifeste lancé, irai-je à Mugron attendre qu’on me rappelle, car je suis effrayé de passer les mois entiers à travers de simples formalités, et sans rien faire d’utile. D’ailleurs la lutte électorale pourra réclamer ma présence. M. Dupérier m’a fait dire qu’il s’était formellement désisté, il a même ajouté qu’il avait brûlé ses vaisseaux et écrit à tous ses amis qu’il renonçait à la candidature. Puisqu’il en est ainsi, si d’autres candidats ne se présentent pas, je pourrai me trouver en présence de M. de Larnac tout seul ; et cette lutte ne m’effraye pas, parce que c’est une lutte de doctrines et d’opinions. Ce qui m’étonne, c’est de ne recevoir aucune lettre de Saint-Sever. Il semble que la communication de Dupérier aurait dû m’attirer quelques ouvertures. Si tu apprends quelque chose, fais-le-moi savoir.