Lettres à Herzen et Ogareff/Pour Valérien (24-07-1870)

Lettres à Herzen et Ogareff
Pour «Valérien» - 24 juillet 1870



« POUR VALÉRIEN »


14 juillet. Neuchâtel.


Cher ami,


Au nom de Dieu, je te supplie de ne pas commettre de bêtises, c’est-à-dire de ne pas faire d’esprit, mais de suivre notre conseil avec pleine confiance et de croire que chaque mot dans ma lettre à Taland., que je t’engage beaucoup à lire, est juste. Il s’agit de votre salut ; tu le comprendras bien, lorsque tu te seras donné la peine d’approfondir le sens de chacune de mes paroles dans cette lettre.

Tu serais bien brave et tu rendrais un service inappréciable à notre sainte cause commune, si tu t’ingéniais à reprendre à Nétchaïeff tous les papiers qu’il nous a volés et les siens en même temps. Mais je crains fort que tu ne te sois complètement émoussé et que tu n’aies perdu ton agilité d’autrefois, c’est pourquoi, je vous supplie, dans votre intérêt même, de rompre toutes relations avec Nétchaïeff et son petit compagnon Woldémar S. (Sallier), et si possible, de lui faire perdre entièrement votre trace. Comme la princesse[1] appartient au camp d’Outine, hostile au nôtre, prie-la de ma part de n’en rien écrire à Outine.


Votre M. B.


  1. Obolenski. (Drag.)