Lettres à Herzen et Ogareff/À Ogareff (6-08-1866)

Lettres à Herzen et Ogareff
De Bakounine à Ogareff - 6 août 1866



LETTRE DE BAKOUNINE À OGAREFF


(1866), 5, ou plutôt 6 d’août, nuit.


Mon cher Aga[1],


Il serait bon d’écrire à propos de Kelsieff[2]. On devrait même faire des articles violents. J’enverrai la circulaire à Herzen ; probablement il voudra la signer. À propos, il a des amis en Amérique : Schurtz, Kahn et autres ; pourquoi ne leur écrirait-il pas ? Il le faudrait bien. Il est nécessaire de démasquer cette canaille en Amérique aussi. De mon côté, je le ferai savoir à mon ami Charles Sumper. Quant au moyen d’écrire à Boy[3], tu peux lui envoyer une lettre chiffrée, vu qu’il nous a laissé tout un alphabet pour lui écrire. Enfin, à mon avis, tu pourrais lui écrire même sans chiffrer ta lettre, en faisant simplement une allusion à ton sujet. Il est intelligent et le comprendra bien. Rollin est venu chez moi avec une lettre de Herzen ; il m’a beaucoup plu. Comme j’avais une chambre vide, il est descendu chez nous. Sur la demande de Herzen et parce que moi-même j’ai le désir de le faire, je l’amènerai chez toi, demain, peut-être, ou après demain, entre trois et cinq heures dans l’après-midi.

Adieu, il n’est que temps d’aller me coucher.


Ton M. B.


  1. Les enfants de Herzen appelaient ainsi Ogareff (Drag.).
  2. À cette époque, Kelsieff s’était rallié au gouvernement ; après sa libération, il commença à publier des articles contre la propagande qu’il avait faite auparavant (Drag.).
  3. Bakounine appelait ainsi Nétchaieff (Drag.).