Lettres à Herzen et Ogareff/À Ogareff (19-09-1870)

Lettres à Herzen et Ogareff
Lettre de Bakounine à Ogareff - 19 septembre 1870



LETTRE DE BAKOUNINE À OGAREFF


19 septembre 1870. Lyon.


Mon vieil ami,


Je viens de recevoir ta lettre. Je te demande pardon de t’avoir laissé sans mes nouvelles pendant cinq jours. Il y a tant de travail à faire, la tête me tourne. La véritable révolution n’a pas encore éclaté ici, mais ça viendra. On fait tout ce qui est possible pour la préparer. Je joue gros jeu. J’espère voir le triomphe prochain.

Écris-moi ainsi : France, Mme Palix. Cours Vittou, 41. Lyon. Dessous l’enveloppe : pour Mme Antonie.

Envoie-moi à la même adresse le journal de ces coquins de Londres[1]. Après l’avoir lu, je te dirai mon avis et ce qu’il y aurait à faire. Et quant à notre vaillant capitaine de cavalerie, donne-lui un baiser pour moi et remets-lui mon billet, ci-joint, en réponse à sa lettre.

Encore une commission : Fais dire par Heinrich à Lindecker de venir chez toi et remets-lui en mains, après l’avoir lu préalablement, le mot que j’envoie pour lui. Arrange avec lui ponctuellement ce dont je le prie, mais alors tout à fait scrupuleusement.

Fais l’usage suivant de l’argent que tu recevras de notre vaillant général de cavalerie — si, pourtant, tu ne l’as pas déjà employé d’une manière différente : envoies-en 100 francs à Gavirati, Farmacista. Retiens 50 francs pour les menues dépenses pour nos affaires et envoie-moi ici les 100 francs restants, à l’adresse de M. Palix (pour l’argent) et non pas pour Mme Palix ; tu ajouteras aussi une lettre pour M. Palix avec prière de remettre cet argent à Mme Antonie.


Adieu, Ton M. B.


  1. « La Commune » dont Nétchaïeff a publié deux numéros (Drag.).