Lettre n°25 d'Eginhard

Lettre n°25 d’Eginhard
Texte établi par Alexandre TeuletJules Renouard et Cie (2p. 53-55).

XXV. A UN ÉVÊQUE.

Pour demander une grâce.

Au saint et justement vénérable seigneur N., très-révérend évêque, Éginhard pécheur. Un serf de Notre Dame, le nommé N., qui appartient à la seigneurie de votre sainteté, s’est réfugié[1] dans l’église des bienheureux martyrs du Christ, Marcellin et Pierre, à cause du crime qu’il a commis en tuant un de ses compagnons dans une rixe qui s’est élevée entre eux. Je prie donc votre sainteté que, par respect pour les saints martyrs, près desquels cet homme est venu chercher un asile, elle daigne être assez indulgente pour lui faire grâce de la mutilation et de la peine du fouet, en l’autorisant à composer à prix d’argent et à racheter le crime qu’un mauvais mouvement lui a fait commettre. Je fais des væux, très-saint et très-révérend père, pour que le Christ conserve votre sainte personne en grâce et en santé.

  1. L’asile dans les églises n’était pas un droit d’impunité, c’était un moyen, conforme aux principes du christianisme, d’éviter de