Lettre de Saint-Évremond à M. Des Maizeaux


CXXIII. Billet à M. Des Maizeaux, 1701.


BILLET À M. DES MAIZEAUX.

Je vous renvoie, Monsieur, le livre qu’on vient d’imprimer à Paris, sous mon nom1. Il n’y a rien de moi dans tout ce volume, que le commencement du parallèle de M. le prince et de M. de Turenne ; encore est-il tout changé. La lettre sur la mort de Mme Mazarin est la chose du monde que j’aurois le moins faite ; je n’ai jamais pensé à l’écrire.

Vous pouvez sûrement répondre à vos amis de Hollande, que les Mémoires de la vie du comte D..., et le saint-evremoniana ne m’appartiennent point2. Il n’y a pas une ligne dans ce dernier qui me convienne. À l’égard des autres livres qu’on m’attribue, j’ai marqué dans votre exemplaire les pièces qui ne sont pas de moi ; et vous savez qu’on a rempli d’un si grand nombre de fautes celles qui en sont, que je ne m’y reconnois presque plus. Vous m’avez engagé à les corriger, et il y a trois mois que j’y travaille, sans avoir pu les ôter. Je continuerai pourtant de les revoir, puisque cela vous fait plaisir.


NOTES DE L’ÉDITEUR

1. Le libraire Anisson, excité par la rivalité, avoit voulu publier aussi son volume de Saint-Évremond. Ce livre est intitulé : Recueil d’ourrages de M. de Saint-Évremond, qui n’ont pas encore été publiés. Paris, Anisson, 1701, in-12. Le volume de Barbin avoit paru l’annee précédente.

2. Sur ces deux ouvrages apocryphes, voy. notre hist. de Saint-Évremond.