Lettre 831, 1680 (Sévigné)

1680

831. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce dimanche 14e juillet.

Enfin, ma fille, j’ai reçu vos deux lettres à la fois[1] ; ne m’accoutumerai-je jamais à ces petites manières de peindre de la poste ? et faudra-t-il que je sois toujours gourmandée par mon imagination ? La pensée du moment où je saurai le oui ou le non d’avoir ou de n’avoir pas de vos nouvelles, me donne une émotion dont je ne suis point du tout la maîtresse ; ma pauvre machine en 1680 est tout ébranlée ; et puis je me moque de moi[2]. C’étoit la poste de Bretagne qui s’étoit fourvoyée pour le paquet de du But uniquement ; car j’avois reçu toutes les lettres dont je ne me soucie point. Voilà un trop grand article : ce même fond me fait craindre mon ombre toutes les fois que votre amitié est cachée sous votre tempérament ; c’est la poste qui n’est pas arrivée : je me trouble, je m’inquiète, et puis j’en ris, voyant bien que j’ai eu tort. M. de Grignan, qui est l’exemple de la tranquillité qui vous plaît, seroit fort bon à suivre, si nos esprits avaient le même cours, et que nous fussions jumeaux. Mais il me semble que je me suis déjà corrigée de ces sottes vivacités ; et je suis persuadée que j’avancerai encore dans ce chemin où vous me conduisez, en me persuadant bien fortement[3] que le fond de votre amitié pour moi est invariable. Je souhaite de mettre en œuvre toutes les résolutions que j’ai prises sur mes réflexions ; je deviendrai[4] parfaite sur la fin de ma vie. Ce qui me console du passé, ma très-chère, c’est que vous en voyez aussi le fond : un cœur trop sensible[5], un tempérament trop vif, et une sagesse fort médiocre. Vous me jetez tant de louanges au travers de toutes mes imperfections[6], que c’est bien moi qui ne sais qu’en faire ; je voudrois qu’elles fussent vraies et prises ailleurs que dans votre amitié. Enfin, ma chère enfant, il faut se souffrir ; et l’on peut quasi toujours dire, en comparaison de l’éternité :

Vous n’avez plus guère à souffrir,

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comme dit la chanson. Je suis effrayée comme la vie passe[7] : depuis lundi j’ai trouvé les jours infinis à cause de cette folie de lettres ; je regardois ma pendule, et prenois plaisir à penser : voilà comme on est quand on souhaite que cette aiguille marche ; et cependant elle tourne sans qu’on la voie, et tout arrive à la fin[8].

J’ai reçu un dernier billet de Mlle de Méri, tout plein de bonne amitié ; elle me fait une pitié étrange de sa méchante santé[9] ; elle a bien vu qu’elle n’avoit pas toute la raison, c’est assez. Je ne comprends pas que mes lettres puissent divertir ce Grignan, où il trouve[10] si souvent des chapitres d’affaires, des réflexions tristes, des réflexions sur la dépense[11] : que fait-il de tout cela ? il faut qu’il saute par-dessus[12] pour trouver un endroit qui lui plaise : cela s’appelle des landes en ce pays-ci ; il y en a beaucoup dans mes lettres avant que de trouver la prairie[13]. Vous avez ri de cette personne blessée dans le service[14] ; elle l’est à un point qu’on la croit invalide. Elle ne fait point le voyage, et s’en va dans notre voisinage de Livry bien tristement[15]. À propos, le bon Païen 1680 est mort des blessures que lui firent ses voleurs[16]. Nous avions toujours cru que c’étoit une illusion ; quoi ? dans cette forêt si belle, si traitable, où nous nous promenons si familièrement avec un petit bâton et Louison[17] ! Voilà pourtant qui doit nous la faire respecter : nous trouvions plaisant qu’elle fût la terreur des Champenois et des Lorrains[18].

On me mande qu’il y a quelque chose[19] entre le Roi et Monsieur ; que Madame la Dauphine et Mme de Maintenon y sont mêlées ; mais qu’on ne sait encore ce que c’est. Là-dessus je fais l’entendue dans ces bois, et je trouve plaisant[20] que cette nouvelle me soit venue tout droit, et que je l’aie envoyée[21] : ne l’avez-vous point sue d’ailleurs ? Mme de Coulanges vous écrira volontiers tout ce qu’elle saura ; mais elle ne sera pas si bien instruite. Monsieur le Prince va au voyage ; et cette petite princesse de Conti[22], qui est méchante comme un petit aspic pour son mari, demeure à Chantilly auprès de Madame la Duchesse[23] : cette école est excellente, et l’esprit de Mme de Langeron doit avoir l’honneur de ce changement[24].

1680 Vous aurez bientôt vos deux prélats et le petit Coulanges, qui veut aller à Rome avec le cardinal d’Estrées. Vous êtes une si bonne compagnie à Grignan, vous y avez une si bonne chère, une si bonne musique, un si bon petit cabinet, que, dans cette belle saison, ce n’est pas une solitude, c’est une république fort agréable ; mais je n’y puis comprendre la bise et les horreurs de l’hiver. Vous me dites des merveilles de votre santé, c’est-à-dire que vous êtes belle ; car votre beauté et votre santé tiennent ensemble. Je suis trop loin pour entrer dans un plus grand détail ; mais je ne puis manquer en vous conjurant de ne point abuser de cette santé, qui est toujours bien délicate[25]. Montgobert ne me mande point qu’elle soit mal avec vous : elle me conte la jolie vie que vous faites, et me dit des folies sur ce chapelet ; mes filles ont été ravies de votre approbation ; elles trembloient de peur ; mais voyant que vous êtes fort aise qu’elles se moquent de moi[26] : « Bon, bon, dit Marie, nous allons bien tromper Madame. » Il est vrai que jamais il n’y eut une telle sottise. Vous pouvez croire, après cela, que si quelqu’un entreprenoit de me prouver que vous n’êtes point ma fille, il ne seroit pas trop impossible dé me le persuader.

Vous lisez donc saint Paul et saint Augustin ; voilà les bons ouvriers pour établir la souveraine volonté de Dieu. Ils ne marchandent point à dire que Dieu dispose de ses créatures[27], comme le potier : il en choisit, il en rejette. Ils ne sont point en peine de faire des compliments pour sauver sa justice ; car il n’y a point d’autre justice que sa volonté : c’est la justice même ; c’est la règle 1680 même[28] ; et après tout, que doit-il aux hommes ? que leur appartient-il ? rien du tout. Il leur fait donc justice, quand il les laisse à cause du péché originel, qui est le fondement de tout, et il fait miséricorde au petit nombre de ceux qu’il sauve par son fils. Jésus-Christ le dit lui-même : « Je connois mes brebis, je les mènerai paître moi-même, je n’en perdrai aucune ; je les connois, elles mecomioissent[29]. Je vous ai choisis, dit-il à ses apôtres, ce n’est pas vous qui m’avez choisi[30]. » Je trouve mille passages sur ce ton, je les entends tous ; et quand je vois le contraire, je dis : c’est qu’ils ont voulu parler communément ; c’est comme quand on dit que Dieu s’est repenti, qu’il est en furie ; c’est qu’ils parlent aux hommes[31], et je me tiens à cette première et grande vérité, qui est toute divine, qui me représente Dieu comme Dieu, comme un maître, comme un souverain créateur et auteur de l’univers, et comme un être très-parfait, comme dit votre père[32]. Voilà mes petites pensées respectueuses, dont je ne tire point de conséquences[33] ridicules, et qui ne m’ôtent point l’espérance d’être du nombre choisi, après tant de grâces qui sont des préjugés et des fondements de cette confiance. Je hais mortellement à vous parler de tout cela ; pourquoi m’en parlez-vous ? ma plume va comme une étourdie.

Je vous envoie la lettre du pape ; seroit-il possible que 1680 vous ne l’eussiez point ? Je le voudrois. Vous verrez un étrange pape ; comment ? il parle en maître ; vous diriez qu’il est le père des chrétiens[34]. Il ne tremble point, il ne flatte point, il menace ; il semble qu’il veuille sous-entendre[35] quelque blâme contre Monsieur de Paris[36]. Voilà un homme étrange ; est-ce ainsi qu’il prétend se raccommoder avec les jésuites[37] ? et après avoir 1680 condamné soixante-cinq propositions, ne devoit-il pas filer plus doux[38] ? J’ai encore dans la tête le pape Sixte[39] ; je voudrois bien que quelque jour, vous voulussiez lire cette vie ; je crois qu’elle vous arrêteroit.

Je lis l’Arianisme[40], je n’en aime ni l’auteur, ni le style ; mais l’histoire est admirable : c’est celle de tout l’univers ; elle tient à tout ; elle a des ressorts qui font agir toutes les puissances. L’esprit d’Arius est une chose surprenante, et de voir cette hérésie s’étendre par tout le monde ; quasi tous les évêques en étoient ; le seul saint Athanase soutient la divinité de Jésus-Christ[41]. Ces grands événements sont dignes d’admiration. Quand je veux nourrir mon esprit et ma pauvre âme[42], j’entre dans mon cabinet, et j’écoute nos frères, et leur belle morale, qui nous fait si bien connoître notre pauvre cœur. Je me promène beaucoup, je me sers fort souvent de mes petits cabinets[43] ; rien n’est si nécessaire en ce pays, il y pleut[44] continuellement : je ne sais comme nous 1680 faisions autrefois ; les feuilles étoient plus fortes, ou la pluie plus foible ; enfin je n’y suis plus attrapée.

Vous dites mille fois mieux que M. de la Rochefoucauld, et vous en sentez la preuve : Nous n’avons pas assez de raison pour employer toute notre force[45]. Il seroit honteux, ou du moins l’auroit dû être de voir[46] qu’il n’y avoit qu’à retourner sa maxime pour la faire beaucoup plus vraie. Langlade n’est pas plus avancé qu’il étoit dans le pays de la fortune ; il a fait la révérence au pied de la lettre, et puis c’est tout[47] ; cet article étoit bien malin dans la gazette[48]. Langlade est toujours fort bien avec M. de Marsillac.

Vous me demandez[49] ce qui a fait cette solution de continuité entre la Fare et Mme de la Sablière[50] : c’est la bassette ; l’eussiez-vous cru ? C’est sous ce nom que l’infidélité s’est déclarée ; c’est pour cette prostituée de bassette qu’il a quitté cette religieuse adoration. Le moment étoit venu que cette passion devoit cesser, et passer même à un autre objet : croiroit-on que ce fût un chemin pour le salut de quelqu’un que la bassette ? Ah ! c’est bien dit, il y a cinq cent mille routes où il est attaché. Elle regarda[51] d’abord cette distraction, cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences 1680 de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouoit[52], les ennuis, les ne savoir plus que dire ; enfin quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisoit, et le corps étranger qui cachoit peu à peu tout cet amour si brillant, elle prend[53] sa résolution : je ne sais ce qu’elle lui a coûté[54] ; mais enfin, sans querelle, sans reproche, sans éclat, sans le chasser, sans éclaircissement, sans vouloir le confondre, elle s’est éclipsée elle-même ; et sans avoir quitté sa maison, où elle retourne encore quelquefois, sans avoir dit qu’elle renonçoit à tout, elle se trouve si bien aux Incurables, qu’elle y passe quasi toute sa vie, sentant avec plaisir que son mal n’étoit pas comme ceux[55] des malades qu’elle sert. Les supérieurs de cette maison sont charmés de son esprit ; elle les gouverne tous ; ses amis la vont voir, elle est toujours de très-bonne compagnie. La Fare joue à la bassette :

Et le combat finit faute de combattants[56].

Voilà la fin de cette grande affaire qui attiroit l’attention de tout le monde ; voilà la route que Dieu avoit marquée à cette jolie femme ; elle n’a point dit les bras croisés : « J’attends la grâce ; » mon Dieu, que ce discours me fatigue ! eh, mort de ma vie ! elle saura bien[57] vous préparer les chemins, les tours, les détours, les bassettes, les laideurs, l’orgueil, les chagrins, les malheurs, les grandeurs : tout sert, et tout est mis en œuvre par ce grand ouvrier, qui fait toujours infailliblement tout ce qu’il lui plaît.

Comme j’espère que vous ne ferez pas imprimer mes lettres, je ne me servirai point de la ruse de nos frères pour les faire passer. Ma fille, cette lettre devient infinie : c’est un torrent retenu que je ne puis arrêter ; répondez-y trois mots ; et conservez-vous, et reposez-vous ; et que je puisse vous revoir et vous embrasser de tout mon cœur : c’est le but de mes desirs. Je ne comprends pas le changement de goût pour l’amitié solide, sage et bien fondée ; mais pour l’amour, oh ! oui, c’est une fièvre trop violente pour durer.

Adieu, Monsieur le Comte[58] : je suis à vous, embrassez-moi tant que vous voudrez. Que j’aime Mlle de Grignan de parler et de se souvenir de moi ! Je baise les petits enfants. J’aime et j’honore bien la solide vertu de Mlle de Grignan. Adieu, ma très-chère et très-loyale, j’aime fort ce mot : ne vous ai-je pas donné du cordialement[59] ? nous épuisons tous les mots. Je vous parlerai une autre fois de votre hérésie.


  1. Lettre 831 (revue en grande partie sur une ancienne copie). — 1. « J’ai reçu enfin vos deux lettres à la fois. » (Édition de 1754.)
  2. 2. Ce qui suit, jusqu’à : « ce même fond, etc., » manque dans le texte de 1737.
  3. 3. « En m’assurant, comme vous faites. » (Édition de 1754.)
  4. 4. « Si je réussis à mettre en œuvre toutes mes résolutions je deviendrai, etc. » (Ibidem.)
  5. 5. « C’est que vous devez me connoître un cœur trop sensible. »(Ibidem.)
  6. 6. « Au travers de mes imperfections. » (Ibidem.)
  7. 7. « Je suis effrayée de voir comme la vie passe. » (Édition de 1754.)
  8. 8. « Et tout arrive. » (Ibidem.)
  9. 9. « De sa mauvaise santé. » (Ibidem.)
  10. 10. « …puissent divertir ce Grignan : il y trouve, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.) Cette phrase est la première de la lettre qui soit dans notre manuscrit.
  11. 11. Ces mots : « des réflexions sur la dépense, » ne se trouvent que dans notre manuscrit.
  12. 12. « Il est obligé de sauter par-dessus. » (Édition de 1754.)
  13. 13. Est-ce une allusion à la jolie lettré de la prairie ? Voyez la lettre du 22 juillet 1671, tome II, p. 291.
  14. 14. Mlle de Fontanges. — Dans l’édition de 1754 : « elle l’est au point, etc. »
  15. 15. À l’abbaye de Chelles. Voyez ci-dessus, p. 347, note 1, et plus bas, p. 534, note 30. — Dans l’édition de 1754 : « Et s’en va bien tristement dans notre voisinage de Livry. »
  16. 16. Voyez la lettre du 7 juillet, p. 514.
  17. 17. Ces derniers mots : « avec… Louison, » ne se trouvent que dans notre manuscrit.
  18. 18. Ce membre de phrase : « nous trouvions, etc., » n’est pas dans le texte de 1754.
  19. 19. « Qu’il y a eu quelque chose. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  20. 20. « Et j’admire. » (Édition de 1737.)
  21. 21. « Et que je vous l’aie envoyée. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  22. 22. « Monsieur le Prince est du voyage, et cette jeune princesse de Conti (dans l’édition de1737 : princesse de***). » (Ibidem.) — Nous avons dit plus haut (p. 512, note 26) que le prince de Condé partit de Paris le 28 juillet.
  23. 23. Anne de Bavière. (Note de Perrin.)
  24. 24. Notre manuscrit n’a pas l’alinéa qui suit ; il ajoute ici ces deux mots avec des points : « Je ne… » Il est à craindre que Perrin n’ait encore omis quelque chose.
  25. 25. La fin de l’alinéa, à partir d’ici, a été donnée pour la première fois par Perrin dans sa seconde édition (1754).
  26. 26. Voyez la lettre du 21 juin précédent, p. 473 et 474.
  27. 27. « Des créatures. » (Édition de 1737.) — Voyez l’Épître de saint Paul aux Romains, chapitre ix, versets 20 et 21.
  28. 28. « C’est la règle. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  29. 29. Évangile de saint Jean, chapitre x, verset 14.
  30. 30. Évangile de saint Jean, chapitre xv, verset 16.
  31. 31. Ce membre de phrase n’est pas dans notre manuscrit, mais il est dans les deux éditions de Perrin.
  32. 32. Descartes : voyez la IV partie du Discours de la Méthode. — Dans le texte de 1737 : « et comme un être enfin très-parfait, selon la définition de votre père. Dans celui de 1754 : « et comme un être enfin très-parfait, selon la réflexion de votre père. »
  33. 33. « Des conséquences. » (Édition de 1737.)
  34. 34. « Diriez-vous qu’il fût le père des chrétiens ? » (Édition de 1737.) — « Il parle en maître plutôt qu’en père des chrétiens. » (Édition de 1754.)
  35. 35. « On croit voir qu’il sous-entend. » (Édition de 1754.)
  36. 36. Voici quelques passages de cette lettre du pape, datée du 28 décembre 1679 dans les deux anciennes impressions que nous en avons vues (le texte et une traduction, au Recueil Thoisy de la Bibliothèque impériale, volume intitulé Régale) « Il se trouve en cette occasion dans votre royaume des évêques nos frères pleins de générosité et de zèle pour la loi de Dieu et pour la liberté de l’Église, et il s’en trouveroit bien plus grand nombre qui défendroient leurs intérêts devant Votre Majesté avec la même constance et le même esprit, dans une cause si importante non-seulement à l’Église de France, mais encore à l’Église universelle ; mais ils se tiennent dans le silence, par une crainte excusable à leur avis et vaine à notre jugement, et même injurieuse à votre équité et à votre grandeur d’âme (plus exactement : « metu… non solum episcopali officio, sed etiam magnanimitati equitatique injurioso »), attendant que notre humilité obtienne de l’obéissance que vous rendez au saint-siége l’établissement des droits de leurs Églises, qu’ils n’osent eux-mêmes demander à votre justice royale. Reconnoissez donc dans nos lettres la juste douleur et les prières de tous ces évêques, etc. » (p. 3 et 4). Un peu plus haut (p. 2), conjurant le Roi de l’écouter plutôt que « ces enfants sans foi qui n’ont que des affections terrestres » (« filios diffidentiæ qui terrena tantum sapiunt » ), il lui dit : « Si ces conseillers vouloient répondre aux engagements de leur dignité, leur charge, et la bonté singulière dont vous les honorez, ils devroient imiter l’intégrité et la fidélité de ceux qui étant dans le rang où ils sont, ainsi que l’histoire et les mémoires du clergé de France en font foi, ont pris autrefois la liberté, dans une semblable occasion, d’avertir les rois vos prédécesseurs qu’ils devoient se souvenir de ce qu’ils avoient promis à Dieu dans leur sacre, etc. »
  37. 37. Les mots : « Voilà un homme étrange, » ne sont pas dans l’édition de 1754, et celle de 1737 n’a pas : « avec les jésuites. »
  38. 38. « Et ne devoit-il pas filer plus doux, après avoir, etc. » (Édition de 1754.) — En 1679, sur les exhortations de Bossuet, Innocent XI avait condamné soixante-cinq propositions des nouveaux casuistes. Voyez l’Histoire de Bossuet par le cardinal de Bausset, livre VI, chapitre xxiv.
  39. 39. Sixte-Quint. Sa Vie fut écrite par Grogorio Leti, qui la publia à Lausanne en 1669 ; elle fut traduite par Lepelletier en 1685.
  40. 40. Histoire de l’Arianisme depuis sa naissance jusqu’à sa fin, avec l’origine et le progrès de l’hérésie des Sociniens, par L. Maimbourg. Achevé d’imprimer pour la première fois le 10 novembre 1672.
  41. 41. « Quasi tous les évêques embrassent l’erreur, et saint Athanase soutient seul la divinité de Jésus-Christ. » (Édition de 1754,) — Le texte de 1737 n’a pas cette partie de la phrase.
  42. 42. « Et mon âme. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  43. 43. Voyez la lettre du 21 juin précédent, p. 472, et celle du 31 juillet suivant, p. 560.
  44. 44. Notre manuscrit, par une erreur de copiste, porte : « il n’y a plus, » au lieu de : « il y pleut. »
  45. 45. La Rochefoucauld a dit : « Nous n’avons pas assez de force pour suivre toute notre raison. » (Maxime XL1I.)
  46. 46. « Il auroit été bien surpris de voir, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  47. 47. Voyez ci-dessus, p. 99.
  48. 48. Voyez ci-dessus, p. 475.
  49. 49. Dans le texte de 1737, par erreur : « vous me mandez. »
  50. 50. Voyez la lettre du 21 juin précédent, p. 475 et 476.
  51. 51. « …cinq cent mille routes qui nous y mènent. Mme de la Sablière regarda, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  52. 52. Les mots où il jouoit ne sont pas dans le texte de 1754.
  53. 53. Dans le texte de 1754 : « elle prit. »
  54. 54. Dans le manuscrit, on est incertain s’il faut lire coûté ou conté.
  55. 55. « Comme celui. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  56. 56. Vers du Cid, déjà plusieurs fois cité, et que notre manuscrit donne seul.
  57. 57. « La grâce saura bien. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  58. 58. Le commencement de cet alinéa, jusqu’à « Adieu, ma très-chère, » ne se trouve que dans notre manuscrit, qui s’arrête immédiatement avant ces mêmes mots.
  59. 59. Voyez la fin de la lettre du 3 juillet précédent, p. 507.