Lettre 813, 1680 (Sévigné)

1680

813. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Nantes, samedi 25e mai.

En attendant vos lettres, ma bonne, je m’en vais un peu vous entretenir. J’espère que vous aurez reçu une si grande quantité des miennes, que vous serez guérie pour jamais des inquiétudes que donnent les retardements de la poste. Pour moi, ma chère, il me semble qu’il y a six mois que je suis ici, et que le mois de mai n’a point de 1680 fin. Vous souvient-il des fantaisies qui vous prennent[1] quelquefois de trouver qu’il y a des mois qui ne finissent point du tout ? Je n’étois point de cet avis quand j’étois avec vous ; ma douleur étoit de voir courir le temps trop vite. Me voilà dans l’admiration du joli mois de mai : que n’ai-je point fait ? que n’ai-je point vu ? que n’ai-je point rêvé ? et j’arriverai encore aux Rochers devant qu’il finisse[2]. Mon fils avoit fort envie que nous allassions à Bodégat[3], où effectivement nous avons beaucoup d’affaires ; mais il desiroit surtout que j’allasse chez Tonquedec. Comme je ne suis pas si touchée de cette visite, je la diffère lorsque[4] je serai peut-être obligée d’aller à Rennes voir[5] M. et Mme de Chaulnes. Présentement je m’en vais aux Rochers, où je ferai venir tous mes gens de Bodégat[6]. Tout ce que j’ai pu faire ici, c’est de m’assurer un rachat et des ventes d’une terre qui acquitteront la Jarie envers moi de deux mille écus ; il restera encore trois ou quatre cents francs ; mais c’est là qu’il faut dire, comme en toute autre chose :

Fait-on, je ne dis pas la moitié, Dieu m’en garde !
Mais fait-on seulement le quart de ce qu’on veut[7] ?

Cet argent n’est pas comptant, mais il est assuré ; il viendra assez à propos pour faire que je vous prie encore, ma bonne, de n’en point envoyer : vous ne le pourriez faire sans vous incommoder, et quand je pourrai vous 1680 soulager, je m’en trouverai trop heureuse. Vous m’allez demander si personne ne pouvoit faire cette affaire pour moi[8] ; je vous dirai que non : il a fallu ma présence et le crédit de mes amis ; cela m’a un peu consolée avec mes pauvres filles de Sainte-Marie, où je passe une partie de mes après-dînées[9]. Je leur ai fait prêter un livre dont elles sont charmées : c’est la Fréquente[10] ; mais c’est le plus grand secret du monde. Je vous prie de lire, ma bonne, la seconde partie du second[11] traité du premier tome des Essais de morale ; je suis assurée que vous le connoissez, mais vous ne l’avez peut-être pas remarqué : c’est de la Soumission à la volonté de Dieu. Voyez comme il nous la représente souveraine, faisant tout, disposant de tout, réglant tout ; je m’y tiens : voilà ce que j’en crois ; et si en tournant le feuillet, ils veulent dire le contraire pour ménager[12] la chèvre et les choux, ils auront sur cela la destinée à mon égard de ces ménageurs politiques[13] et ils ne me feront pas changer : je suivrai leur exemple, car ils ne changent pas d’avis pour changer de note. Nous fûmes dîner l’autre jour à la Silleraye, comme je vous avois dit. Mon Agnès fut ravie d’être de cette partie, quoiqu’il n’y eût que le bon abbé et l’abbé de Bruc[14] : elle a dix-neuf ans, mon Agnès, et n’est pas si 1680 simple que je pensois ; elle a plus que le desir d’apprendre, elle sait, comme vous disiez[15] de Marie à Grignan : elle se doute[16] de ce qu’on lui veut dire ; elle est aimable. Le jésuite qui la gouverne[17] la fait communier deux fois la semaine : bon Dieu ! quelle profanation ! elle est de tous les plaisirs quand elle peut en être, et du moins elle le desire toujours : « Je le voudrois, du moins, mon père[18] ; » et c’est assez pour n’être pas dans un usage si familier. Elle a lu tout ce qu’elle a pu attraper de romans, avec tout le goût que donne[19] la difficulté et le plaisir de tromper. Vraiment, si je vouîois mettre une fille sur le rempart[20], je ne lui souhaiterois qu’une mère et un confesseur comme elle en a. Ma bonne, je vous parle de Nantes, en attendant les lettres de Paris. Il y a ici une espèce d’intendante, qui ne l’est point pourtant ; c’est Mme de Nointel[21]. Elle est fille de Mme de 1680 Bretonvilliers ; elle a dix-sept ans, et fait la sotte, l’entendue[22]. Son mari est de la vraie maison de Béchamel, ou Bec-à-miel[23] ; il n’est pas ici : sa femme fait la belle, et croit que c’est mon devoir de l’aller voir ; je n’ai pas bien compris pourquoi ; et en attendant qu’elle me montre par où, je m’en vais aux Rochers : cela seroit bon pour Mme de Molac ; ce n’est pas une difficulté : elle est à Paris ; son mari[24] l’est allé trouver. Vous pouvez[25] mettre désormais, ma bonne, sur vos paquets, à moi à Vitré, et une autre enveloppe à M. Riaux, commis au bureau général de la grande poste, rue des Bourdonnois, à Paris : c’est afin que la poste de Provence arrivant, il jette le paquet à celle de Bretagne, qui part le même jour. Du But en a eu des soins admirables jusques ici ; c’est afin de lui donner moins de peine. Je vous écrirai encore mardi d’ici avant que de partir.


Voilà vos lettres du 15e de ce mois infini ; car il est vrai, ma bonne, que je n’en ai jamais trouvé un pareil. Vous avez reçu toutes les miennes : je vous conjure, ma bonne, de n’être point en peine si vous n’en recevez pas : vous voyez bien que cela dépend de l’arrangement de certains moments de la poste qui peuvent souvent manquer[26] ; jusques ici je n’ai pas sujet de m’en plaindre, je ne reçois vos lettres que deux jours plus tard qu’à Paris : 1680 c’est tout ce qu’on peut ménager sur une distance aussi extrême que celle-ci. Vous dites, ma bonne, que je n’en suis point touchée : cela est d’une personne qui est encore plus loin de moi que je ne pensois, qui m’a tout à fait oubliée, qui ne sait plus la mesure de mon attachement, ni la tendresse de mon cœur, qui ne sait plus la sensibilité que j’ai pour elle, ni cette belle foiblesse naturelle et cette disposition aux larmes qui ont été l’objet de la moquerie de votre fermeté et de votre philosophie27. Ma bonne, c’est à moi à me plaindre : je ne suis que trop pénétrée de tout cela ; et avec toute ma belle Providence, que je comprends si bien, je ne laisse pas28 d’être toujours affligée au delà de toute raison de ces arrangements : c’est aux parfaits qu’elle cause cette paix et cette soumission sans murmurer ; mais à moi misérable, hélas ! ma bonne, elle ne m’empêche point d’être troublée et agitée, et occupée du desir de voir bientôt changer l’état où je suis : il y a des pensées sur cela que je ne soutiens pas. Je sens une main qui me serre le cœur : je ne devois point vous laisser partir ; je devois vous emmener avec moi aux Rochers. Ah ! ma bonne, il est vrai, je comprends que je serois fort aise de vous avoir ; votre chère idée ne me quitte pourtant point, mais elle me fait soupirer ; c’est pour ma peine, c’est pour ma pénitence

27. « …de mon cœur, qui ne connoît plus cette foiblesse naturelle, ni cette disposition aux larmes dont votre fermeté et votre philosophie se sont si souvent moquées. » (Édition de 1754.)

28. « Je ne laisse pas d’être toujours affligée de ces arrangements au delà de toute raison. Une paix entière, une soumission sans murmure est le partage des parfaits, tandis que la connoissance de cette Providence et du mauvais usage que j’en fais ne m’est donnée que pour ma peine et pour ma pénitence. Vous dites qu’on veut que Dieu soit l’auteur de tout ce qui arrive ; lisez, lisez ce traité que je vous ai marqué, et vous verrez qu’en effet c’est à Dieu qu’il s’en faut prendre, mais avec respect et résignation. » (Ibidem.) 1680 que la connoissance m’est donnée. Vous dites que c’est pour se prendre à Dieu de tout : lisez, lisez ce traité que je vous ai marqué, et vous verrez que c’est à lui en effet qu’il s’en faut prendre, mais c’est avec respect et résignation ; et les hommes à qui[27] nous arrêtons notre vue, il faut les considérer comme les exécuteurs des ordres de Dieu[28], dont il sait bien tirer la fin qui lui plaît[29]. C’est ainsi qu’on raisonne quand on lève les yeux ; mais ordinairement on s’en tient aux pauvres petites causes secondes, et l’on souffre avec bien de l’impatience tout ce qu’on devroit recevoir avec soumission : voilà le misérable état où je suis ; c’est pour cela que vous m’avez vue me repentir, m’agiter et m’inquiéter tout de même qu’une autre ; et comme vous dites, ma belle, toutes les philosophies[30] ne sont bonnes que quand on n’en a que faire. Vous me priez de vous aimer davantage et toujours davantage ; en vérité, ma très-chère, vous m’embarrassez ; je ne sais point où l’on prend ce degré-là ; il est au-dessus 1680 dessus de mes connoissances ; mais ce qui est bien à ma portée, c’est de ne vous être bonne à rien, c’est de ne faire aucun usage qui vous soit utile de la tendresse que j’ai pour vous, c’est de n’avoir aucun de ces tons si desirés d’une mère, qui peut retenir, qui peut soulager, qui peut soutenir : ah ! voilà ce qui me désespère, et qui ne s’accorde point du tout avec ce que je voudrais.

Le bien Bon[31] vous répond sur votre bâtiment et sur M. Chapuis[32] ; il vous déchiffrera son grimoire ; je crois même qu’il l’a déjà fait par les chemins. Vous verrez que vous devez être contente.

Mme de la Fayette ne se console point, malgré les agréments qu’elle trouve encore pour son fils[33] ; son cœur est blessé au delà de ce que je croyois[34]. Elle a été remercier le Roi, qui lui fit des merveilles[35], et cependant elle n’y put durer, et revint coucher à Paris. Mme de Vins m’est revenue à la pensée, comme à vous, sur ce séjour[36] de Fontainebleau, où elle étoit si agréablement l’année passée. Elle a mille honnêtetés pour moi ; et en vérité je suis touchée de son mérite et de son malheur ; elle est plus tombée qu’un autre, ne peut plus[37] souffrir tous ces pays où elle n’est plus ; elle se renferme uniquement dans sa famille, et dans les procès, dont elle est plus accablée que jamais. Je crois que je lui étois assez bonne à Paris ; je la mettois au premier rang de 1680 mes devoirs, et par mon inclination, et par l’état de sa fortune. Nous nous écrivons de vous ; elle me mande qu’elle est notre entrepôt ; je me tiens honorée de son commerce et de son amitié. Vous m’avez réjouie, en me parlant de ces carmélites, dont les trois vœux sont changés en trois choses tout à fait convenables à des filles de Sainte-Thérèse, l’intérêt, l’orgueil et la haine[38].

Madame la Dauphine dit qu’elle n’a vu à Paris que des têtes, et le haut des arbres des Tuileries : elle ne se brouille pas à la cour par un tel discours. Il y eut l’autre jour une extrême brouillerie entre Sa Majesté[39] et Mme de Montespan : M. Colbert travailla à l’éclaircissement, et obtint avec peine que le Roi y feroit[40] médianoche comme à l’ordinaire : ce ne fut qu’à condition que tout le monde y entreroit. La belle Fontanges est retombée dans ses maux ; le prieur[41] va recommencer ses remèdes ; s’ils sont inutiles, il pourra bien retourner à ses fagots[42]. La Troche m’écrit de bonnes lettres ; son fils est témoin de bien des choses ; mais ce seroit une raillerie de vous envoyer des nouvelles, ayant[43] un frère et un beau-frère à la cour. Vous vous moquez, ma bonne, de trouver qu’il[44] devroit me préférer ; j’en serois bien fâchée ; je suis fort aise[45] qu’il ne manque point à cette sorte de devoir ; il viendra[46] quand le Roi fera son voyage. Je ne puis 1680 m’empêcher de croire et d’espérer que vous ferez celui de Paris ; votre bon Entrecasteaux vous fera le même effet que si vous étiez présentement à la fin de décembre. Mon Dieu ! quel cruel mécompte, et que j’aimerois quelque partie casuelle qui réformât ce calendrier ! Vous vous fâchez, mon ange, quand je vous parle de ce meuble ; vous croyez m’avoir expliqué ce présent[47] : vous ne l’avez fait que dans cette dernière. Je croyois que vous puissiez[48] choisir des louis d’or ou du damas ; j’étois pour le premier, mais de la manière dont vous m’expliquez cette affaire, hélas ! ma bonne, il n’y a pas de difficulté ; cela est clair, et même cela est plus honnête, et le choix d’un meuble d’été ou de rien n’est pas difficile[49] à faire. Je vous ai fatiguée faute de vous entendre.

Ma chère enfant, si j’allois vous dire que je vous prie de m’aimer davantage, et que vous n’êtes point fâchée de mon absence, que me répondriez-vous ? Dites-vous encore plus de ma part, ma bonne, avec votre permission. Je vous recommande votre santé, et de ne guère écrire, si vous m’aimez ; ma belle, servez-vous de la Pvthie[50]. N’avez-vous jamais ouï dire : « Il a une belle voix pour écrire ? » Mille amitiés, embrassades, tendresses à M. de Grignan et à ces chers enfants. Le perfide est-il pas de retour ? Je prie Pauline de me mander ses amours et votre jalousie.

Adieu, ma très-chère : vous êtes trop aimable de préférer tous les riens et tous les discours de Pilois[51], que je vais vous mander, à toutes les nouvelles du monde : je vous le rends bien ; les détails de Grignan me sont plus chers que toutes les relations de Fontainebleau.

Ne vous pressez point pour cette lettre de la princesse de Tarente : elle n’est peut-être pas encore à Vitré. La vision d’épouser le prince de Danemark n’a pas duré longtemps ; il est échoué beaucoup d’autres mariages depuis. Elle n’est que du trois au quatre[52] avec Madame la Dauphine ; il faut être son neveu ou sa nièce, pour qu’elle compte cela pour quelque chose. Elle a eu seulement deux Bavières palatines dans sa maison, et deux électeurs palatins[53] ont épousé des Hesses ; mais cela n’est rien[54].


  1. Lettre 813 (revue sur une ancienne copie). — 1. Dans l’édition de 1754, la seule des deux éditions de Perrin où il ait donné cette lettre : « qui vous prenoient. »
  2. 2. « Avant qu’il finisse. » (Édition de 1754.)
  3. 3. Voyez tome IV, p. 306, note 12.
  4. 4. « Je la diffère jusqu’au temps où. » (Édition de 1754.)
  5. 5. « Pour voir. » (Ibidem.)
  6. 6. Tout ce qui suit, jusqu’à : « Vous m’allez demander, » se trouve uniquement dans notre manuscrit.
  7. 7. Ces vers ont déjà été cités au tome IV, p. 303.
  8. 8. « Agir ici pour moi. » (Édition de 1754.)
  9. 9. « Cela m’a un peu consolée, joint au plaisir de passer une partie de mes après-dînées avec mes pauvres filles de Sainte-Marie. » (Ibidem.)
  10. 10. Le livre de la Fréquente communion, d’Àrnauld, publié en 1643. — L’édition de 1754 porte la Fréquence, pour la Fréquente.
  11. 11. Le mot second a été sauté dans notre manuscrit.
  12. 12. Dans notre manuscrit, il y a, par une faute singulière, manger, au lieu de ménager
  13. 13. « Je les traiterai sur cela comme ces ménageurs politiques. (Édition de 1754.) — Ce trait parait être dirigé contre les jésuites.
  14. 14. Bruc, canton de Pipriac, arrondissement de Redon (Ille-et-Vilaine).
  15. 15. « Elle sait assez de choses ; c’est comme vous disiez, etc. » (Édition de 1754.)
  16. 16. Notre manuscrit porte : « elle ne se doute. »
  17. 17. « Le confesseur qui la gouverne. » (Édition de 1754.) — Dans notre manuscrit, il y a : « les jésuites qui la gouvernent, » mais le verbe suivant, fait, a été laissé an singulier.
  18. 18. Ces mots : « Je le voudrois, du moins, mon père, » manquent dans le texte de 1754.
  19. 19. « Que donnent. » (Édition de 1754.)
  20. 20. « Si je voulois rendre une fille galante. » (Ibidem.)
  21. 21. Madeleine-Hyacinthe, seconde fille de Bénigne le Ragois, sieur de Bretonvilliers (fils d’un secrétaire du Roi enrichi dans les partis, président à la chambre des comptes de 1657 à 1671, mort en janvier 1700), et de Claude-Elisabeth Perrot. Elle était sœur de Mme Hervart (l’amie de la Fontaine) et avait épousé Louis Béchameil, marquis de Nointel, qui fut intendant en Bretagne (voyez Saint-Simon, tome IV, p. 118) et mourut en ï718 ; veuve en 1704, elle mourut en janvier 1737. Voyez sur les Bretonvilliers et leur célèbre hôtel, et sur Nointel, Tallemant des Réaux avec le commentaire de M. P. Paris, tome VI, p. 511 et suivantes, et la Correspondance de Bussy, tomes III, p. 50 et 52 ; V, p. 39, 612 et suivantes.
  22. 22. « La sotte et l’entendue. » (Édition de 1754.)
  23. 23. « Est de la vraie maison de Be… » (Ibidem.)
  24. 24. M. de Molac étoit gouverneur des ville et château de Nantes. (Note de Perrin.)
  25. 25. Cet alinéa n’est que dans notre manuscrit.
  26. 26. « Qui peuvent très-souvent manquer. » (Édition de 17S4.) — Le mot manquer a été sauté dans notre manuscrit.
  27. 29. « Sur qui. » (Édition de 1754.)
  28. 30. « De ses ordres. » (Ibidem.)
  29. 31. « Nous ne voyons, dit Nicole, que le bâton qui nous frappe et qui nous châtie, et nous ne voyons pas la main qui s’en sert. Si nous découvrions Dieu partout, et que nous le regardassions au travers des voiles des créatures ; si nous voyions que c’est lui qui leur donne tout ce qu’elles ont de puissance, qui les pousse dans les choses qui sont bonnes, et qui dans les mauvaises détournant leur malice de tous les autres objets auxquels elle se pourroit porter, ne lui laisse point d’autre cours que celui qui sert à l’exécution de ses arrêts éternels : la vue de sa justice et de sa majesté arrêteroit nos plaintes, nos murmures et nos impatiences ; nous n’oserions pas dire en sa présence que nous ne méritons pas le traitement que nous souffrons, et nous ne pourrions pas avoir d’autres sentiments que celui qui faisoit dire à David : Je me suis tu, et je me suis humilié, parce que c’est vous qui l’avez fait. » (Essais de morale, IIe traité, seconde partie, chapitre i.)
  30. 32. « …tout de même qu’une autre. Je pense, comme vous, que toutes les philosophies, etc. » (Édition de 1754.)
  31. 33. Ce petit alinéa n’est que dans notre manuscrit.
  32. 34. Voyez plus haut, p. 109, note 41.
  33. 35. Nous avons vu, dans la lettre du 6 mai précédent, p. 382, qu’il avait obtenu un régiment.
  34. 36. « Au delà même de ce que je croyois. » (Édition de 1754.)
  35. 37. « Qui la reçut à merveilles. » (Ibidem.)
  36. 38. Notre manuscrit a jour, au lieu de séjour.
  37. 39. « …plus tombée qu’une autre ; elle ne peut plus, etc. » (Édition de 1754.) — Il y un autre dans notre manuscrit : voyez tome V, p. 500, et la note 6.
  38. 40. Trait dirigé contre les carmélites de la rue du Bouloi. Voyez la note 27 de la lettre du 6 mai précédent, p. 381.
  39. 41. « Le Roi. » (Édition de 1754.)
  40. 42. « Que Sa Majesté feroit. » (Ibidem.)
  41. 43. Le prieur de Cabrières. Voyez les lettres du 26 avril et du 6 mai précédents, p. 361, 362 et 381.
  42. 44. Comme le Médecin malgré lui. Voyez ci-dessus, p. 362.
  43. 45. « Tandis que vous avez. » (Édition de 1754.)
  44. 46. « Que votre frère. » (Ibidem.)
  45. 47. « Il est à propos. » (Ibidem.)
  46. 48. « Il viendra me trouver. » (Ibidem.) — Tout ce qui suit, à partir de : « Je ne puis m’empêcher, » jusqu’à : « Adieu, ma très-chère » (p. 421), ne se lit que dans notre manuscrit.
  47. 49. Un corps de ville avait pris une délibération pour offrir en présent à Mme de Grignan un meuble de damas du prix de cent louis. M. de Grignan écrivait aux échevins, le 23 juin 1680, pour leur exprimer sa gratitude. Il ajoutait : « Je vous prie de vous contenter de cette vue que j’ai de vos sentiments et de trouver bon que la chose en demeure là, et que je n’accepte pas ce présent. Vous savez que c’est la manière dont j’ai toujours agi dans la province, et vous connoîtrez dans la suite l’estime que je sais faire de cette bonne volonté dont vous avez voulu faire voir des effets. » Nous donnons cet extrait d’après une copie du temps.
  48. 50. Puissiez est la leçon du manuscrit. Faut-il lire pussiez ?
  49. 51. Notre manuscrit porte difficulté, au lieu de difficile.
  50. 52. Nous avons déjà vu ce nom dans la lettre du 26 mars, p. 325.
  51. 53. Jardinier des Rochers.
  52. 54. On a vu plus haut, p. 261, note 14, le sens qu’a cette locution en généalogie ; mais il est probable que le texte est ici altéré : il n’y avait point entre les deux princesses une parenté aussi proche ; la plus proche que nous ayons trouvée n’est que du sept au sept : la princesse de Tarente était (par sa trisaïeule, Charlotte de Bourbon Vendôme Montpensier) descendante au sixième degré, et la Dauphine (par sa grand’mère, Christine de France, duchesse de Savoie) descendante au septième degré de Jean de Bourbon Vendôme, trisaïeul de Henri IV. Il semble résulter d’une lettre de Madame de Bavière (du 24 juillet 1689), que la Dauphine ne donnait point, comme le faisait Madame, le titre de cousin au fils de la princesse de Tarente.
  53. 55. La maison de Wittelsbach était, comme on sait, partagée en deux branches : l’aînée, la rodolphine ou des électeurs palatins, et la cadette, la wilhelmine ou des électeurs de Bavière.
  54. 56. Mme de Tarente était de la maison des landgraves de Hesse-Cassel (voyez tome II, p. 229, note 4) ; les deux princesses de la branche palatine de Bavière qui entrèrent dans sa maison sont, à ce que nous croyons : 1o Anne, fille de Louis II de Wittelsbach (auteur des deux branches de Bavière), qu’avait épousée Henri l’Enfant (mort en 1308, le premier des landgraves de Hesse) ; 2o Anne-Élisabeth, fille de l’électeur palatin Frédéric III, qu’avait épousée au seizième siècle Philippe, arrière-grand-oncle de Mme de Tarente et l’un des fils de Philippe le Magnanime, landgrave de Hesse-Cassel. Les deux électeurs palatins, qui s’étaient alliés à des princesses de Hesse, étaient : 1o Louis V, électeur palatin en 1576, qui épousa en 1560 Élisabeth, arrière-grand’tante de Mme de Tarente et fille du landgrave Philippe le Magnanime ; 2o l’électeur palatin d’alors, Charles-Louis, qui épousa en 1650 Charlotte, la propre sœur puînée de Mme de Tarente (le père et la mère de Madame).