Les veillées d’un fouteur, 1832, Bandeau de début de chapitre
Les veillées d’un fouteur, 1832, Bandeau de début de chapitre


VRAIE CATIN.


air : Vivandière du régiment.


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Vrai salope de régiment,
C’est catin qu’on me nomme,
Je bois, je suce, et donn’ gaîment
Le foutre et le rogome,
J’ai l’cul bien ferme et p’tit vagin,
Tin, tin,
J’ai l’cul bien ferme et p’tit vagin,
Je suis une vrai’ catin,

Vignette roue 8 rayons

La Catin de monsieur Béranger,
N’est qu’une saint ni touche,

Ç’a n’a jamais fait dégorger
De pine dans sa bouche,
Un verre d’eau-de-vie m’rince l’garguin,
Tin, tin,
Un verre d’eau-de-vie m’rince l’garguin,
Je suis une vrai’ catin !

Vignette roue 8 rayons

Elle se vante d’avoir pu branler
Un sacristain tout blême,
Moi, je me suis fait enculer
Par le Saint-Pèr’ lui-même,
Quell’ pine il avait ! quel engin,
Tin, tin,
Mais il a béni mon vagin,
Je suis une vrai’ catin.

Vignette roue 8 rayons

À Pantin dont elle parle tant,
Comme elle j’fus humaine,

Et l’élite de chaque régiment,
M’passa sur la bedaine,
Cavalier ou bien fantassin,
Tin, tin,
Me trouvaient gratis sur l’chemin,
Je suis une vrai’ catin !

Vignette roue 8 rayons

La Russie où furent, s’enfoncer
Les soutiens d’la patrie,
Plus qu’elle, je sus réchauffer
Notre armée engourdie,
À grands coups d’cul, à grands coups de main,
Tin, tin,
Moi, je dégelais chaque engin,
Je suis une vrai’ catin.

Vignette roue 8 rayons

Si l’ennemi doit recevoir encore
Une pile de la France,

Mon cul qui fait mon seul trésor,
Je le donne d’avance,
En offrande à mon libertin,
Tin, tin,
Qui r’viendra la victoire en main,
Je suis une vrai’ catin !


A. du Caveau moderne.

Les veillées d’un fouteur, vignette fin de chapitre
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