Les templiers (tragédie de Raynouard)/Les templiers - Tragédie











LES TEMPLIERS,


TRAGÉDIE.






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DÉCORATIONS.


Le théâtre représente une grande salle du palais du Temple. On y voit des trophées d’armes, les tableaux des batailles des chevaliers, et les statues de huit grands-maîtres :


Ve. Grand-maître. Bertrand de Blanquefout.

VI. ____________________________ Philippe de Naplouse.

VII. ____________________________ Odon de St.-Amand.

XI. ____________________________ Robert de Sablé.

XII. ____________________________ Guillaume de Chartres.

XV. ____________________________ Pierre de Montaigu.

XVI. ____________________________ Armand de Périgord.

XX. ____________________________ Guillaume de Beaujeu.




(L’action se passe à Paris, en octobre 1307.)
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PERSONNAGES.


PHILIPPE-LE-BEL, roi de France. Texte de la cellule
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|- | JEANNE DE NAVARRE, reine de Navarre et de France.

|- | GAUCHER DE CHAÏILLON, connétable.

|- | ENGUERRAND DE MARIGNI,

|- | premier ministre.

|- | MARIGNI, son fils.

GUILLAUME DE NOGARET,

chancelier.

JACQUES DE MOLAY, grandmaître des templiers.

PIERRE DE LAIGNEVILLE. —)

GUILLAUME DE MONTMORENCY.

JEAN DE BEAUFREMONT.

JEAN DE VILLENEUVE.

PIERRE DE VILLARS.

GILLONDE CHEVREUSE.

FOULQUES DE TRÉCY.

Un officier du roi.

Suite et gardes du roi.

M. Lafond.

Mme. Georges.

M. Damas.

M. Baptiste aîné.

M. Talma.

M. Desprez.

M. Saint-Prix.

M. Lacave.

Autres templiers.

Personnages muets.

M. Varenne.

LES TEMPLIERS.


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ACTE PREMIER.


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SCENE PREMIERE.


LE MINISTRE, LE CHANCELIER.


LE MINISRE.


Illustre chancelier, le roi que je devance.
Veut que dans ce palais j’annonce sa présence.
Vous savez son dessein : avant la fin du jour
Un grand événement étonnera la cour.


LE CHANCELIER.


Ministres l’un et l’autre, il faut que notre zèle
De Philippe outragé défende la querelle.
Ces fameux chevaliers qui, s’égalant aux rois,
Remplissaient l’Orient du bruit de leurs exploits,
Qui dans toute l’Europe, et surtout dans la France.
Etalaient leur orgueil, leur faste, leur puissance,

Les templiers, enfin, ne peuvent échapper
Aux coups dont le monarque est prêt a les frapper
S’il faut les accuser, je l’oserai moi-même :
L’intérêt 4e l’état sera ma loi suprême,


LE MINISTRE.


Leur pouvoir, de grands noms, de perfides bienfaits,
Attachent k leur sort la plupart des Français ;
De nombreux courtisans, même le connétable.
Forment aux templiers un parti redoutable.
Plus d’une fois la reine a prodigué pour eux
Un crédit tout puissant, des soins trop généreux ;
Sans doute elle voudra protéger le grand-maître :
Oui, les plus grands dangers nous attendent peut-être ;
Mais vous me connaissez, comptez toujours sur, moi
Contre ces ennemis de l’état et du roi.
Quoi ! leur coupable audace est encore impunie !
fis vivent étrangers dans leur propre patrie.
Ils se sont affranchis des tributs solennels
Que partout les chrétiens acquittent aux autels.
Riches de nos bienfaits, mais possesseurs avides,
Ils repoussent loin d’eux le fardeau des subsides.
Dangereux ennemis et perfides sujets,
Sans cesse ces guerriers formaient d’affreux projets ;

Et s’ils ont quelquefois combattu pour la France,
Ils voulaient par leur gloire affermir leur puissance.


LE CHANCELIER.


Le roi depuis long-temps est irrité contr’eux ;
Ses soupçons surveillaient leurs complots ténébreux.
Nous avons découvert qu’un pacte affreux, impie,
A remplacé les lois de la chevalerie ;
Dans leurs rites secrets blasphémant l’Éternel,
Pour renverser le trône ils attaquaient l’autel[1].
La vengeance du roi serait terrible et prompte ;
Mais ce sont des Français, il veut cacher leur honte ;
Il se borne a détruire un ordre dangereux :
Qu’ils se montrent soumis, il sera généreux.


LE MINISTRE.


Non, plus de templiers ! tous ont cessé de l’être
Alors que sous le joug d’un vainqueur et d’un maître,

Leurs revers éclatants ont pour jamais livré
Et Solyme, et le temple, et le tombeau sacré.


LE CHANCELIER.


Le roi veut une entière et prompte obéissance j
Il exerce les droits de sa toute-puissance :
Malheur a ces guerriers s’ils osent résister !


LE MINISTRE.


Ils lui résisteront ; pouvez-vous en douter ?
Nous aurons k venger l’honneur du diadème.
Qui frappera les coups ?


LE CHANCELIER.


L’inquisiteur lui-même.


LE MINISTRE.


Il est notre ennemi. Quand nos hardis succès
Contre la cour de Rome animaient les Français,
Lui seul, du Vatican (1)[2] défenseur téméraire,
Exhalait contre nous une injuste colère ;
A ses yeux, nos succès étaient des attentats :
H prêche le pardon, mais ne pardonne pas.


LE CHANCELIER.


Apprenez nos desseins : sûr de votre prudence,
Le prince m’autorise à cette confidence.

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  1. L’accusation contre les templiers supposait que d’après les nouveaux statuts qui avaient remplacé l’ancienne règle de l’ordre, le chevalier récipiendaire était obligé de renier Jésus-Christ, de cracher sur la croix, et de souffrir des libertés criminelles qui devaient autoriser ensuite la dépravation de ses mœurs. (Voyez les cent vingt-sept chefs d’accusation que Clément V publia contre eux.)
  2. (1) Le Vatican bâtî dès le 5e. siècle fut beaucoup agrandi par Nicolas iii, dans le 15e. siècle.