Les principaux monuments funéraires/Gouvion-Saint-Cyr

GOUVION-SAINT-CYR.




Gouvion-Saint-Cyr (le maréchal comte de), né à Toul, le 16 avril 1764. Il s’était d’abord adonné à la peinture, il fit même un voyage à Rome pour se perfectionner dans cet art ; mais il préféra la carrière des armes, et servit comme volontaire un peu avant la révolution.

Sa bravoure, ses connaissances profondes dans l’art de la guerre, en ont fait un des généraux les plus distingués de l’armée française. Son avancement fut rapide : au commencement de 1793, il était adjudant-général à l’armée des Alpes, à la fin de l’année général de brigade, et deux ans après général de division.

Le 14 septembre 1793, il chassa les Piémontais de la vallée de Maurienne ; en 1794, il se distingua particulièrement à l’attaque de la Ramasse, où l’ennemi perdit vingt-huit pièces de canon et six mille prisonniers. Il passa, en 1797, comme général de division, à l’armée de Rhin et Moselle, commandée par Moreau, et en 1798, à celle d’Italie, sous les ordres de Masséna ; ce général, forcé par une insurrection de s’éloigner de Rome, laissa le commandement de l’armée à Gouvion-Saint-Cyr, qui, mêlant la douceur à la fermeté, apaisa des troubles dont les suites pouvaient être les plus déplorables.

Il fut appelé, en 1801, au Conseil d’État (section de la guerre) ; sous le consulat, il succéda à Lucien Bonaparte dans l’ambassade d’Espagne. En 1805, il fut employé de nouveau à l’armée d’Italie, sous les ordres de Masséna, et, dans cette campagne, fit prisonnier un corps de six mille Autrichiens ; peu de temps après, il entra à Venise en vertu de la capitulation d’Austerlitz.

Il servit dans la guerre de la Prusse et de la Pologne, et fut nommé gouverneur de Varsovie. En 1808, il passa en Espagne, où il se distingua au siège et à la prise de Roses ; les villes de Saint-Félix, d’Equixola et de Palamon, après une résistance opiniâtre et deux combats sanglans, lui ouvrirent leurs portes.

L’Empereur lavait déjà nommé colonel-général des cuirassiers et grand-aigle de la Légion-d’Honneur ; la manière brillante dont il se distingua en Russie, au combat de Polotsk, lui mérita le bâton de maréchal de l’empire.

Après la blessure du maréchal Oudinot, le commandement de l’armée du centre fut donné à Gouvion-Saint-Cyr, qui défit le général Wittgenstein ; celui-ci ayant voulu couper la retraite, fut forcé de laisser le passage libre.

Le 26 et le 27 août, après la bataille de Dresde, où il avait soutenu glorieusement sa réputation, il attaqua à Plaüen le corps russe du général Tolstoï, lui fit trois mille prisonniers et prit vingt pièces de canon.

Rentré à Dresde, il y devint prisonnier contre toutes les lois de la guerre, à la suite d’une capitulation qu’il avait signée le 11 novembre 1813, et qui ne fut point ratifiée ; de sorte qu’il ne rentra en France qu’en septembre 1814, et fut nommé pair de France, commandeur de Saint-Louis et ministre de la guerre.

Il eut pendant trois mois le ministère de la marine, et rentra à celui de la guerre ; c’est à cette seconde époque qu’il eut besoin de ses talens et de sa fermeté pour recréer une armée ; c’est aussi pendant ce second ministère que fut rendue la loi du recrutement, dont il est l’auteur.

Lorsqu’en 1819, on agita au conseil les change mens et modifications à faire à la loi électorale, le maréchal s’opposa vivement à cette mesure, et il sortit du ministère avec de nouveaux titres à la reconnaissance nationale : il l’avait quitté en 1815 pour ne pas signer le traité humiliant de Paris ; il le quitta en 1819, pour ne pas participer au renversement de la loi des élections.

Le monument du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, qui n’a rien de funèbre, est dans une enceinte demi-circulaire, entourée de trois gradins et d’un appui lambrissé, où s’élève, sur un socle de granit, surmonté d’un piédestal en marbre blanc, la statue pédestre du maréchal, revêtu de son uniforme ; sa main droite est appuyée sur des cartes géographiques, et d’autres papiers à demi roulés, placés sur un cippe, et sur lesquels on lit : Loi de recrutement. Campagnes du Rhin, Polostk.

Sur la face principale du piédestal, on lit cette seule inscription ;

LE MARÉCHAL
GOUVION-SAINT-CYR.

Un banc de pierre règne circulairement dans l’enceinte, qui est close par une grille en fer bronzé à compartimens figurés par des boulets et des ornemens symboliques de la force militaire.

La statue du maréchal, qui mérite d’être considérée comme un chef-d’œuvre, a été exécutée par M. David, statuaire, membre de l’Institut ; le monument a été construit par M. Schwind, marbrier.