Les principaux monuments funéraires/Dupuytren

DUPUYTREN.




Dupuytren (Guillaume), baron de l’Empire, chevalier de la Légion d’Honneur et de l’ordre de Saint-Michel, premier chirurgien du Roi, etc., etc., naquit à Pierre-Buffière (Haute-Vienne), le 6 octobre 1777.

Entraîné dès ses plus jeunes années par son esprit d’observation, il quitta les auteurs latins pour les ouvrages d’anatomie, et se voua exclusivement à cette science, parce que reposant tout entière sur des faits certains et reconnus, elle offre moins d’aliment aux conjectures et par conséquent aux erreurs. A dix-sept ans, il remporta au concours la place de professeur à l’École de santé à Paris, et fut appelé à donner des leçons, à un âge où la plupart des élèves sont encore sur les bancs de l’école.

En 1802, il fut nommé troisième chirurgien de l’Hôtel-Dieu, sans appointements ; mais l’année suivante il reçut de l’administration des hospices un superbe exemplaire des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et se fit recevoir docteur en chirurgie. En 1803, il fut nommé chirurgien en chef adjoint du même hôpital, et en 1815, par un concours solennel, à la place de chirurgien en chef.

Les grandes qualités qui distinguaient Dupuytren étaient un coup d’œil sûr, une rare dextérité, une hardiesse étonnante et un sang-froid imperturbable. Appelé auprès de Mgr le duc de Berry après l’assassinat de Louvel, il fut le dernier à perdre l’espoir de conserver le prince. Ses talents furent l’origine de sa grande faveur à la cour ; il y fut successivement nommé chirurgien du Roi, des princes et princesses de la famille royale ; il devint ensuite inspecteur-général de l’Université, membre de l’Académie de Médecine et de l’Institut. C’est par ses travaux en chirurgie que ce célèbre professeur s’est acquis des droits incontestables à la reconnaissance des hommes ; il a rendu moins douloureuses, plus faciles, et par conséquent moins longues une infinité d’opérations chirurgicales ; il a créé plusieurs instruments destinés à abréger les souffrances des malades, ou pour guérir plusieurs maladies réputées jusqu’alors incurables. Après avoir ouvert par ses travaux et ses cours la carrière de l’anatomie pathologique à MM. Cruveilhier, Marandel, Bichat et Andral, il a simplifié et rendu plus sûres des opérations qui offraient presque autant de lenteurs que de dangers.

Dupuytren a peu écrit, c’est-à-dire qu’il n’a publié aucun traité spécial sur les maladies qu’il a guéries, ni sur les moyens employés pour opérer des cures qu’on regardait comme impossibles ; mais ses travaux qui ont eu pour témoins ses collègues et ses élèves, forment une imposante tradition qui perpétuera la méthode de Dupuytren, aussi célèbre par son zèle pour la science que par son amour pour l’humanité.

Il est décédé à Paris le 7 février 1835, et a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Le monument dans lequel repose la dépouille mortelle de Dupuytren est construit en pierre dans le style égyptien.

Il est composé d’un stylobate flanqué de pilastres, et surmonté d’un entablement avec fronton et oreillons sur chaque face.

Entre les pilastres sont des pierres saillantes taillées en carré et disposées en compartiments qui donnent au monument l’aspect d’une sépulture de famille.

Au-dessus de l’entablement s’élève sur une estrade à trois gradins un obélisque orné de pal mettes sculptées d’un excellent goût, et au milieu duquel on lit :

DVPVYTREN
né a
pierre bvffière
le 6 octobre 1777
mort a paris
le 7 février 1835.

Ce monument a été construit par M. Guillard, marbrier.