Les premiers cimetières catholiques de Montréal et l’indicateur du cimetière actuel/Chapitre V

CHAPITRE V.

cimetière de la poudrière.


En 1748, le cimetière de l’hôpital était devenu insuffisant ; la place manquait pour « enterrer les pauvres de la paroisse. »

Une assemblée, composée de M. Louis Normant, supérieur du Séminaire et curé de la ville, grand-vicaire de l’évêque de Québec ; de M. Antoine Déat, vicaire de la paroisse et des messieurs les anciens et nouveaux marguilliers se réunit le 29 juillet 1748, dans une des salles du Séminaire pour délibérer sur cette importante question.

Il fut résolu que le curé et le marguillier en charge feraient, pour servir de cimetière aux pauvres, l’acquisition « d’un emplacement appartenant à M. Robert, situé à Montréal, près la poudrière, contenant environ un quart d’arpent en superficie. »

Mais une « déclaration de Sa Majesté, en date du 25 novembre 1743, » paraissait mettre obstacle à l’acquisition de ce terrain, aussi, dans la même assemblée, il fut résolu que M. le curé et le marguillier en charge adresseraient une requête au commandant-général et à l’Intendant de Justice, de Police et de Finance de la Nouvelle France, pour les supplier d’autoriser l’acquisition du dit terrain.

Le 27 février 1749, Rolland, Michel Barin, marquis de la Galissonnière, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, capitaine des vaisseaux du roi, commandant général pour Sa Majesté en toute la Nouvelle-France, terres et pays de la Louisiane et François Bigot, conseiller du roi en ses conseils, Intendant de Justice, Police, Finance et de la Marine, accordaient en ces termes l’autorisation demandée par la requête :

« Vue la requête, nous autorisons le curé et les marguilliers de la paroisse de cette ville (Montréal) à faire l’acquisition des terrains ci-dessus désignés pour servir à inhumer les pauvres de la dite paroisse.

« Signé, La Galissonnière, Bigot. »


L’autorisation obtenue, on se mit vite à l’œuvre et le cimetière de la poudrière fut rapidement établi. Aussi voyons-nous qu’en 1751, dans une assemblée du curé et des marguilliers anciens et nouveaux, il fut résolu qu’à ce cimetière il serait fait une clôture de murailles, et qu’on y construirait un charnier afin d’y déposer les morts pendant l’hiver.