Les mausolées français/Valenciennes

VALENCIENNES.



Sous une simple pierre tumulaire environnée d’une barrière grossière, git un artiste habile qui fut le chef de l’école actuelle du paysage historique, et que ses ouvrages ont placé au rang des meilleurs peintres français en ce genre.

Sur la tombe est tracé ce peu de mots :


a
pierre-henri valenciennes,
peintre,
né a toulouse, le 6 décembre 1750,
décédé a paris, le 16 février 1819.




Forcé d’abord par ses parents d’étudier la musique, Valenciennes renonça bientôt à un art pour lequel la nature ne l’avait point formé ; et entraîné par son goût pour la peinture, il apprit à manier le pinceau sous Doyen. Mais le beau ciel de l’Italie, les sites pittoresques de cette terre classique ornée des débris de l’antiquité et des chefs-d’œuvre modernes, développèrent en lui le genre de talent dans lequel il devait exceller. Il revint dans sa patrie riche de souvenirs et d’études, et le premier des paysagistes de l’école franchise moderne. La beauté et la sévérité de ses compositions, l’excellent goût avec lequel il traitait les fabriques et les accessoires, surtout les plantes qu’il étudiait avec beaucoup de soin, une savante entente des lignes, un heureux choix de sujets, caractérisent les productions de Valenciennes. Ses principaux tableaux sont : Œdipe trouvé par un berger, suspendu à un arbre ; Cicéron découvrant à Syracuse le tombeau d’Archimède, Œdipe nu temple des Euménides, etc.

Cet habile peintre a formé un recueil estimé, de ses observations sur son art, qu’il a publié sous le titre de Principes de l’art du paysagiste.

Étranger aux intrigues et aux coteries, Valenciennes n’a point été membre de l’Institut, ni d’aucune académie, quoique la culture de son esprit, la perfection de son talent, et l’opinion publique, lui en aient assuré le titre.