Les mausolées français/Bosquillon

BOSQUILLON.



Un homme de bien, un médecin aussi recommandable par son désintéressement et ses vertus privées que par ses connaissances étendues, repose dans ce sarcophage d’un style sévère, imité des monuments égyptiens, et qu’abrite le feuillage d’arbustes verts auxquels s’entrelacent le chèvrefeuille et le jasmin.

A l’une des extrémités, sur une table de marbre, on lit cette épitaphe latine :

hic jacet
vir omnibus desiderandes
Eduardus Franciscus Maria BOSQUILLON, eques,
lector regius, nec non litterarum in collegio regio professor,
facultatis medice Edimburgi socius
qui dum vivebat ægros restituit, egenis opitulatus est,
fuit artis medicæ tironum patronus.
amicus carus ! unica conjugis dilectissimæ cura !
obiit anno reparatæ salutis mdcccxiv.
die vigesima prima novembris, ætatis vero suæ 70.
requiescat in pace.
hoc monumentum amoris pignus erigi curavit dilectissima conjux
Maria NAUDIN.
eodem in sepulchro jubente deo olim recondenda.




Édouard François Bosquillon, régent de la faculté de médecine, professeur royal de langue et de philosophie grecque au collège de France, naquit à Mont-Didier, le 20 mars 1741 : son père prit soin de sa première éducation et lui donna les connaissances préliminaires des langues anciennes. A l’âge de onze ans, placé à Paris dans un collège des jésuites, il y fit de brillantes études et se voua, par prédilection, à la profession de médecin ; à peine reçu maitre ès-arts à l’université, il s’élança dans la carrière qu’il brûlait de parcourir, et obtint, en 1769, le titre de docteur ; étudia avec ardeur la médecine de l’antiquité, donna au public de bonnes traductions des Aphorismes et des Prognostics d’Hippocrate et de plusieurs ouvrages de Cullen, et fut nommé professeur de philosophie grecque au collège royal. Bosquillon pratiqua la médecine avec un zèle et un dévouement qui font honneur à sa philantropie. Les fatigues et les veilles altérèrent sa santé, mais il ne voulait prendre aucun repos. Les malades, disait-il, ont besoin de moi ; je ne puis les faire attendre. On le vit souvent fréquenter le réduit du pauvre ; et la surtout, sa main bienfaisante joignait sans cesse des marques de libéralité aux consolations et aux secours de son art. Il est mort universellement regretté le 22 novembre 1814.