Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite, les tentations et les confessions de la marquise de Montcornillon/01
INTRODUCTION
L’auteur de ces pages, l’abbé Théophile Marigeon-Duvernet,
vécut, sans retentissante
gloire, de 1730 à 1796. Il a écrit, sous le voile
de l’anonymat, il est vrai, un certain nombre
d’études critiques sur la tragédie, l’intolérance
religieuse, l’excommunication des
comédiens, le célibat des prêtres, dont on
retrouvera la nomenclature dans la France
littéraire de Quérard et dans le supplément
de la Biographie universelle. Toutes ces
questions n’étaient pas faites pour lui concilier
la faveur du puissant parti clérical. Duvernet
a d’ailleurs placé souvent ses diatribes dans
la bouche d’un personnage créé par lui et
auquel il a donné le juste nom de M. Guillaume
le Disputeur. C’est le type du contradicteur
quand même, plaidant avec conviction
la cause du mariage devant une jeune
fille qui va prendre le voile, et avec non
moins de conviction la cause du célibat
éternel devant une jeune fiancée. Les boutades
de M. Guillaume ne sont pas sans
agrément.
Un ouvrage cependant porte la signature de l’abbé Duvernet, c’est l’Histoire de la Sorbonne, dans laquelle on voit l’influence de la théologie sur l’ordre social. (Paris, Buisson, 1790, 2 vol. in-8.) Étouffé à son apparition par la coalition que l’auteur combattait, cet écrit a perdu ensuite toute son actualité ; les éditions en sont devenues fort rares.
Quant aux deux spirituelles facéties que nous réimprimons, elles furent publiées, sans nom d’auteur, sous les titres suivants :
Les Dévotions de Mme de Bethzamooth et les Pieuses facéties de M. de Saint-Ognon. S. l., 1787, 1789, 1790, avec une jolie figure non signée, attribuée à Desrais, et représentant une femme couchée qui dit à un homme qui la quitte : « Croyez-vous, monsieur, qu’un pape se fasse en une seule nuit ? »
L’édition de 1790 est suivie de La Retraite, les Tentations et les Confessions de Mme la marquise de Montcornillon, histoire morale, ouvrage posthume de feu M. de Saint-Leu, colonel au service de Pologne.
Ces éditions sont fort rares ; nous ne les avons pas retrouvées dans les collections de la Bibliothèque nationale.
D’après les déclarations de l’auteur au courant du livre même et dans les notes qui suivent, l’abbé Duvernet aurait écrit les Dévotions de Mme de Bethzamooth à la Bastille, « où il avait été enfermé pour avoir dit que Amelot, le ministre, était une bête ». On n’a pas connaissance du pamphlet auquel il fait allusion.
Les deux ouvrages ont été réimprimés en 1871, à Turin, par Gay et fils, en un in-16 de vii-192 pages, tiré à 100 exemplaires.
Réédition à Bruxelles, chez Gay et Doucé, en 1880, 1 volume petit in-8, tiré à 500 exemplaires.