Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 3p. 30-32).

CHAPITRE XIV

LE PROCÈS


Pendant quelques jours Churchman se promena entre Canyonville et la capitale manitobaine…

Il revint avec un gérant de banque.

Un comptable bancaire.

Un avocat.

Et un huissier…

9 jours après la bataille du plateau géant, à 10 heures du matin, le procès allait commencer…

Il était cédulé pour 9.30 heures

Mais il n’y avait pas encore d’accusé.

Il était 10 heures et une minute quand Verchères parut avec…

Avec ?

Avec le chenapan…

Buck Martin.

BUCK MARTIN !

Le marchand général de la bourgade agissait comme juge.

6 jurés furent nommés.

— C’est moi le premier témoin, dit J. B.

Il raconta l’incident du chapeau troué.

Le placement d’une note en dessous de la bande intérieure.

— Ce chapeau, dit Verchères, l’accusé l’a actuellement dans sa main.

On le lui enleva.

La note doublement signée y était.

Baptiste continua ses explications…

La grève des cowboys formentée par le défunt Marlowe à l’instigation de Buck Martin avait un but…

Celui de mettre en faillite les ranchers voisins.

Pourquoi ?

Pour les ruiner avec le concours des chevaliers de la nuit.

Pourquoi les ruiner ?

Pour acheter à l’encan, et à vil prix, les ranches.

De cette façon, Martin aurait aussi reçu TOUTES les expropriations du chemin de fer C.P.R.

— Et maintenant je prouve mes avancés, dit Verchères.

Il appela :

— M. Armour…

Le gérant bancaire de Winnipeg s’approcha…

LE TÉMOIGNAGE DU GÉRANT

Armour dit que Martin avait acheté de lui les billets promissoires que devaient à la banque Pomerleau et les Gradiers.

Buck lui avait-il dit le pourquoi de ces achats ?

Oui.

Cyniquement.

Il avait avoué vouloir bousculer les ranchers à la banqueroute afin d’acheter leurs domaines

LE COMPTABLE PARLE

Voici le résumé du témoignage du comptable…

Depuis quelques mois Martin lui donnait presque régulièrement des pourboires sans dire pourquoi.

Puis un jour il lui demanda de lui dévoiler le chiffre d’argent que Pomerleau et les deux Gradiers avaient en banque.

Comme cette indiscrétion était contraire à la loi le comptable refusa avec indignation.

L’AVOCAT

L’avocat appelé à son tour, dit que Martin avait requis ses services professionnels pour rendre jugement contre les ranchers dès les 3 jours de grâce des billets expirés.

« Au plus sacrant. »

Il devait aussi préparer les papiers de saisie-brandon.

L’HUISSIER

Celui-ci dit que l’accusé lui avait offert un pot-de-vin de cent piastres pour « FAIRE VITE » lors de la vente à l’encan des ranches, afin de désorganiser les autres enchérisseurs en faveur de Buck.

— Maintenant, dit Baptiste, je vais donner à cette cause le « finishing touch ».

Il présenta alors aux jurés les missives des chevaliers de la nuit qui avaient été écrites (il le prouva par la production d’un spécimen d’écriture) par le coupable BUCK MARTIN.

Les jurés ne se retirèrent même point pour délibérer.

Martin fut trouvé coupable.

Une heure plus tard il était pendu haut et court.

x x x

Comme Baptiste allait retourner à Squeletteville, il rencontra Céline Pomerleau en compagnie de Slime.

— Après la mort infâme, la vie…

— Heu, fit Slime.

— Le bien a triomphé du mal, fit le chef de police ; quand la déclaration d’amour triompherait-elle de la timidité ?

Les jeunes gens rougirent.

Et se regardèrent…


F I N