Les bases de l’histoire d’Yamachiche/04

C. O. Beauchemin et Fils (p. 26-27).

LES FIEFS D’YAMACHICHE.



La paroisse d’Yamachiche, érigée civilement en 1722 par proclamation de l’intendant Bégon, approuvée et confirmée la même année par arrêt du Conseil d’État du Roi, comprenait les fiefs de Grosbois, de Gatineau et de Dumontier, les deux premiers ayant front sur le lac Saint-Pierre. Grosbois avait une lieue et demie de front et Gatineau trois quarts de lieue. Ces deux lieues et quart de largeur remplissaient tout l’espace entre les paroisses de la Pointe-du-Lac et de la Rivière-du-Loup.

Voilà le champ que nous avons exploité et auquel se rapportent les documents, publiés dans la seconde partie de ce volume, comme « histoire documentaire d’Yamachiche, » presque tous inédits.

Le coin de terre où l’on est venu au monde, où l’on a vécu dans sa jeunesse, sous les regards vigilants de bons parents, conserve un attrait et des charmes particuliers qui ne décroissent pas avec le temps. Ce serait cependant une illusion de croire qu’on peut communiquer au monde l’intérêt que l’on trouve soi-même à parler de sa paroisse. Telle n’est pas notre prétention en faisant ici l’histoire abrégée de nos fiefs d’Yamachiche.

Il est peut-être à propos de faire remarquer ici que les fiefs nommés dans la proclamation d’érection civile de la paroisse en 1722, étaient au nombre de trois seulement, Grosbois, Gatineau et Dumontier, et que plus tard il y avait cinq seigneuries dans ses limites.

Voici comment cela s’est produit : Grosbois avait été divisé en deux, Grosbois-Ouest et Grosbois-Est, appartenant à des seigneurs différents ; ensuite un autre fief fut concédé en prolongation du fief Gatineau, sur une profondeur de 4 lieues, distincte de l’ancien fief Gatineau qui n’avait qu’une lieue de profondeur. Ce cinquième fief tombait sous la juridiction ecclésiastique du curé d’Yamachiche. Sous les trois mêmes noms, nous aurons donc à parler de cinq fiefs.