Les anciens couvents de Lyon/38.2. Autres hospices

Emmanuel Vitte (p. 635-636).

AUTRES HOSPICES


OUTRE l’Hôtel-Dieu et l’Aumône générale, nous avons constaté déjà l’existence d’autres hôpitaux ou hospices. Les chevaliers de Malte, en qualité d’hospitaliers, avaient un hôpital ; les Antonins en avait un autre, et les Dames de Saint-Charles avaient, à la Croix-Rousse, une maison où elles soignaient les personnes qui avaient perdu la raison.

On retrouve aussi les traces d’autres maisons semblables qui ont cependant disparu depuis longtemps : tels furent l’hôpital de Saint-Michel, sur la colline de Saint-Irénée ; il fut incendié sous saint Louis. Aujourd’hui, il en reste encore un lointain souvenir dans le nom qui est attaché à la maison du Refuge, près de Saint-Irénée ; l’hôpital du Saint-Esprit, sur le bord occidental du Rhône, vers le pont de la Guillotière, était desservi par les chanoines réguliers et hospitaliers du Saint-Esprit de Montpellier. Il recueillait les enfants exposés, les passants, et spécialement les pèlerins de Terre Sainte. Cet établissement devint prospère et puissant ; il entra même en rivalité avec l’Hôtel-Dieu, mais il finit par être absorbé par lui ; enfin l’hôpital de Saint-Lazare, bâti en 1203, au faubourg de la Guillotière, et qui était destiné aux lépreux.

Tous ces divers petits hospices, créés par des particuliers ou des confréries, disparurent, les uns par la cessation de la lèpre, les autres par l’état de ruine où ils se trouvaient. Mais trois autres hôpitaux eurent une plus longue durée et laissèrent plus de traces dans notre histoire locale :

L’hôpital de Saint-Laurent-des-Vignes, destiné aux pestiférés et fondé au seizième siècle par Thomas de Gadagne, devint l’une des premières propriétés importantes du grand Hôpital. Situé à la Quarantaine, il a laissé son nom à une montée de ce quartier.

L’hôpital de la Chana eut pour fondateur Mgr de Talaru, au commencement du quinzième siècle. Il était situé dans le voisinage de Pierre-Scize, et le cardinal de Bourbon le réunit au chapitre de Saint-Paul. Après avoir eu des malades, il eut des pauvres, et après les pauvres, les petits garçons adoptifs de l’Aumône Générale, à qui il fut donné. Tous les dimanches, on y distribuait aux pauvres une partie des vingt mille kilogrammes de pain donnés chaque semaine par l’Aumône Générale.

L’hôpital de Sainte-Catherine des Terreaux occupait l’emplacement occupé aujourd’hui par la magnifique maison qui s’appelle l’hôtel du Parc, et qui est limité par les rues d’Algérie, Terme, Sainte-Catherine et Sainte-Marie. Il dépendait de la maison de la Charité et recevait les filles adoptives de la Charité. C’est là que fut créé, pour les occuper, le premier moulinage de soie qui ait été en France.