Les anciens couvents de Lyon/14.6. Monastère

Emmanuel Vitte (p. 283-292).

VI
le monastère de la chartreuse

Les religieux, avons-nous dit, n’avaient d’abord songé qu’à construire une petite chapelle et de modestes habitations ; on ne tarda pas à donner à la nouvelle fondation un développement plus considérable ; en 1604, on commençait le grand cloître.

Avec ce qui reste aujourd’hui de l’ancienne Chartreuse, on peut facilement se faire une idée de l’ancien cloître et du grandiose aspect qu’il devait avoir. La rue, appelée aujourd’hui impasse du Cloître-des-Chartreux, formait un des côtés ; au fond de la petite place des Cloîtres, on voit encore des arcades qui sont un reste de l’ancien ordre de choses, c’est le côté du soir ; ce qui est aujourd’hui « la voûte » formait le troisième côté, et le quatrième se trouvait entre la rue Pierre-Dupont et la petite place. Les cellules étaient au nombre de vingt-cinq, dont vingt-trois étaient marquées par les lettres de l’alphabet (I et J ne faisant qu’une seule lettre, ainsi que U et V) ; il y avait de plus une cellule sans lettre et la cellule du prieur.

Du côté du midi, c’est-à-dire sous la voûte actuelle, de l’endroit où est aujourd’hui l’école des hautes études jusqu’au Sacré-Cœur, il y avait la cellule du prieur, puis cinq autres cellules marquées de A à E ; du côté de l’ouest, au soir, comme disent les manuscrits, c’est-à-dire du côté où l’on voit aujourd’hui, chez les religieuses du Sacré-Cœur, un reste de l’ancien cloître, il y avait sept cellules, marquées de F à M. Au nord, du côté où se trouve aujourd’hui la propriété de M. Dupont, on comptait seulement cinq cellules marquées de N à R ; la cellule sans lettre, appelée aussi cellule Gayet, venait ensuite, et le quatrième côté du cloître, celui où fut ouverte l’impasse, qui est aussi le mieux conservé de tous comme cellules, en comptait sept, marquées de S à Z. Pour être plus clair, j’en donne un plan approximatif :

Il faut remarquer cependant qu’avant 1730 la cellule F était marquée d’une †. À partir de cette époque, les cellules suivantes ont reculé d’une lettre.

Il existe plusieurs de ces cellules, les deux principales sont celle du prieur, qu’on appela aussi plus tard la cellule Sicard, et qui est aujourd’hui l’école des hautes études, et celle qui est marquée de la lettre V, c’était la cellule du dom sacristain, c’est aujourd’hui la cure. Elle fut d’abord bâtie au niveau du grand cloître, puis on l’éleva pour qu’elle fût au niveau du petit cloître.

Toutes les cellules ne furent pas construites en même temps et finies à la même époque, ce n’est que successivement qu’on parvint à compléter cet ensemble. Aussi chacune d’elles a-t-elle son histoire :

La cellule du Prieur fut construite en 1616, aux frais de Monseigneur Jérôme de Villars, archevêque de Vienne. Elle était un peu en dehors du cloître et isolée. C’est dans l’enclos de cette cellule, habitée alors par dom Colombi, que fut placé le tableau peint par Sarrabat (1722), représentant la Compassion de Notre-Dame.

La cellule A date de 1614, et fut construite aux dépens de M. Antoine Mallo, échevin de Lyon et natif de Rouen ; il y avait, sur la muraille du jardin, cette plaque de marbre que nous possédons encore :

pierre dédicatoire d’une cellule de chartreux

et au bas, comme on peut le voir, un écusson portant trois trèfles en chef, et au-dessous une croix dont l’extrémité inférieure représente des racines d’arbre pendant que la partie supérieure s’étend comme un feuillage, ce qu’explique du reste l’inscription qui y est jointe : Per lignum servi, Per lignum salvi. Par le bois esclaves, par le bois sauvés.

La cellule B date aussi de 1614, elle fut construite aux dépens de Jean Vidaud, de Lyon. Les descendants de ce bienfaiteur ont été nommés MM. de la Tour-Vidaud ; ils se sont retirés à Grenoble, où cette famille a occupé les premières places du Parlement.

La cellule C date également de 1614 ; elle est due aux libéralités de M. Jean de la Praye, trésorier.

La cellule D ne fut construite qu’en 1622. C’est Jean Cavelat, marchand libraire, qui en fut le bienfaiteur : ses armes étaient peintes sur les vitres de la cellule.

La cellule E, bâtie en 1614, avait été élevée des deniers de laChartreuse de Paris.

Au côté du soir, la cellule F, anciennement marquée d’une croix, avait été bâtie aux frais de J.-B. Dulieu, président de la sénéchaussée de Lyon. Il y avait, à l’entrée, une plaque d’airain qui portait ses armes.

Les cellules suivantes G, H, I, K, L, furent construites vers 1650, des libéralités de l’abbé Balthazar de Mornieu, aumônier du roi et chanoine de la Sainte-Chapelle. Cet abbé de Mornieu, que nous avons déjà signalé comme un bienfaiteur de la Chartreuse, devint pensionnaire du monastère et habitait hors du cloître.

La cellule M fut bâtie en 1685, et J.-B. Chabot de Nantoin, novice chartreux, en fut le bienfaiteur.

Pour les cellules marquées N, O, P, Q, R, côté du nord, je ne trouve aucun document ; il est très probable qu’elles ont été construites aux frais de la Chartreuse de Lyon ; la cellule suivante, qui est sans lettre, fut bâtie en 1686, aux frais de Lambert Gayet, bourgeois de Lyon, et père d’un religieux profès de la Chartreuse.

La cellule T fut bâtie en 1620, avec les libéralités de la Chartreuse de Rouen, sur la sollicitation d’Antoine Mallo, natif de Rouen, comme nous l’avons vu par la plaque de la cellule A.

La cellule V, la cure actuelle, est due à M. Langlois, conseiller au Parlement de Dombes. Cette cellule, qui fut la première de toutes, était celle du sacristain. Elle a dû être bâtie autour de 1604, et après 1620, on l’éleva pour la mettre à la hauteur du petit cloître.

La cellule X, bâtie en 1626, a pour bienfaiteur Jean Yon, échevin de la ville de Lyon. Ses armes étaient sur les vitres de la cellule et aussi sur la porte, en un bas-relief de terre cuite où est représenté saint Jean-Baptiste, aux pieds duquel est un agneau ; ce bas-relief était attribué à Jacques Sarrazin.

La cellule Y fut bâtie en 1625, aux dépens de M. Jacques Guichard, bourgeois de Lyon ; ses armes étaient sur la cheminée de la chambre.

Enfin, la cellule Z, bâtie en 1624, avait pour bienfaiteur un membre de cette famille, presque inconnue alors, et aujourd’hui assise sur le trône impérial d’Allemagne. Ce bienfaiteur s’appelait Charles de Hohenzollern, il était beau-frère de dom Guillaume d’Ottembourg, profès de la Chartreuse et coadjuteur de celle de Lyon. Les armes de ce seigneur allemand et celles de son épouse se voyaient sur la porte de la cellule, en un bas-relief de terre cuite, attribué aussi à J. Sarrazin.

Du grand cloître, en s’engageant dans le passage de l’église, on trouve à gauche, après avoir monté quelques degrés, le petit cloître. Dans toutes les Chartreuses, il y a le grand et le petit cloître ; le grand, où sont toutes les cellules ; le petit, situé près de l’église, destiné aux Récordations et au Colloque ; les Récordations sont des répétitions prises d’avance des leçons que l’on doit dire à Matines ; un côté du petit cloître avait des bancs, c’était un endroit réservé aux religieux et où ils pouvaient s’entretenir, c’était le Colloque ; je crois que ce dernier usage a été réformé.

Le petit cloître de la Chartreuse de Lyon fut commencé en 1620 et terminé l’année suivante, dom Léon Tixier étant prieur. Au côté du vent, François Perrier et Horace Leblanc avaient représenté à la fresque la vie de S. Bruno ; en 1625, on leur donna quittance finale de leurs œuvres diverses. Il ne nous reste rien de ce travail des deux artistes, et c’est dommage, car on aurait ainsi pu faire une étude comparative, qui n’aurait pas manqué d’intérêt, entre le cloître de Lyon et celui de la Chartreuse de Paris, peint par Lesueur. C’est dans ce dernier que se trouvait représentée une légende qui a fait son chemin, mais qui manque d’authenticité, celle du chanoine de l’église de Reims, dont on fait les funérailles dans la cathédrale de cette ville. À trois reprises différentes, et au milieu de l’office divin, le défunt se lève de son cercueil et d’une voix terrifiante s’écrie : « Je suis appelé au tribunal de Dieu. — Je suis jugé au tribunal de Dieu. — Je suis condamné au tribunal de Dieu. »

On a prétendu que ce fait, qui se serait passé sous les yeux de S. Bruno, aurait été la cause principale de la résolution qu’il aurait prise de se retirer dans la solitude. Rien n’est moins prouvé. On ne trouve ce fait étrange consigné dans les livres que cent ans après la mort de saint Bruno. — En 1717, les peintures ayant eu à souffrir des injures du temps, des réparations y furent faites par Adrien Lenoir. Perrier avait fait encore d’autres ouvrages pour embellir la Chartreuse de Lyon : dans la salle du chapitre, c’était un tableau du Calvaire ; à la sacristie, nous l’avons vu, c’était un tableau représentant le Jardin des Oliviers ; au réfectoire, un tableau de la Cène.

Il est maintenant facile de se faire une idée d’ensemble de notre monastère : c’était d’abord le grand cloître, bordé, comme nous l’avons dit, de vingt-cinq cellules, séparées par de petits jardins ; puis, par le passage de l’église, le petit cloître ; plus loin l’église ; plus loin encore, en continuant par le chevet de l’église, le cellier et les caves, le logement des frères convers et des domestiques (cette partie de l’ancienne Chartreuse forme aujourd’hui le réfectoire de l’Institution) ; un peu au midi, dans le clos, le tenailler, où se trouvaient le four, la boulangerie, etc., ce sont aujourd’hui les écuries, les granges et les logements de quelques domestiques ; au midi de l’église, la Chartreuse des Passants, dont nous n’avons pas encore parlé ; enfin tout autour de ces diverses maisons, des prés et des vignes.

Tout cet ensemble, je le répète, ne fut fait que progressivement, selon les besoins et le nombre des religieux. À l’époque de la fondation, ils n’étaient que quelques-uns, mais peu à peu le nombre s’accrut, soit par la venue de quelques religieux des autres Chartreuses, soit par de nouvelles vocations. En 1616, et le 25 avril, Mgr de Marquemont voulut que la Chartreuse de Lyon fût plus importante et plus digne de son grand diocèse. À cet effet, il écrivit au général de l’ordre une lettre par laquelle il lui expose le désir et la dévotion des Lyonnais, qui avec lui le supplient d’envoyer des religieux de son ordre, pour célébrer les divins, offices en cette si belle et si jolie église que, par les ordres et prudence de Sa Révérence, dom Recteur de la Chartreuse de Lyon a fait bâtir, ajoutant qu’il convient de confier à la Providence, à laquelle il est très disposé à coopérer, l’achèvement de ce qui manque à cette maison ; il supplie de nouveau Sa Révérence de lui accorder et aux Lyonnais la grâce qu’il lui demande, dans la confiance que cette grande et pieuse ville, qui affectionne l’ordre des Chartreux, ne laissera manquer de rien aux religieux que Sa Révérence y enverra. Signé Denis, arch. de Lyon.

Mgr d’Halincourt, gouverneur de Lyon, par lettre du même jour, joint sa demande à la précédente : « …Il y a longtemps que nous désirons en cette ville d’y voir votre maison des Chartreux établie, c’est ce qui me fait vous faire celle-ci pour vous supplier de vouloir donner le consentement à toute cette ville et à moy, puisque la maison est à présent en état d’y pouvoir recevoir la famille que je vous supplie y vouloir établir et me croire… »

Les prévôt et échevins joignirent une lettre aux deux précédentes : « Sachant que Mgr l’archevêque de Lyon a agréable que Sa Révérence envoie des religieux de son ordre en la Chartreuse de Lyon qui est présentement bâtie, ce motif leur fait unir leur volonté à la sienne pour la venue de ces religieux à Lyon. » C’est à partir de cette époque surtout qu’il fallut donner au monastère une nouvelle extension.

Enfin, quand nous aurons fait connaître deux salles, toujours importantes dans une communauté religieuse, le réfectoire et la salle du Chapitre, nous aurons à peu près fait connaître la Chartreuse de Lyon. Le réfectoire existe toujours, et sa destination est la même ; on y voit encore les tables et les bancs qui servaient aux anciens religieux. La salle du chapitre s’ouvrait sur le petit cloître, elle possédait un autel et, le long des murailles, des bancs que l’on voit encore ; on a fait de cette salle une chapelle connue sous le nom de chapelle des Retraites ; l’ancien autel a été remplacé et à la place du prieur on a élevé une chaire à prêcher.

Il y avait de plus, à la Chartreuse de Lyon, un bâtiment considérable qu’on ne trouve pas dans les autres couvents de cet ordre, c’était la grande hôtellerie ou la Chartreuse des Passants. Un grand nombre de religieux se rendant à la Grande-Chartreuse, ou bien sortant de la Grande-Chartreuse pour se rendre dans les diverses maisons de leur ordre, passaient par Lyon, où ils trouvaient l’hospitalité. Cette fréquence de religieux passants fit naître la pensée de construire une vaste maison à l’usage de ces hôtes d’un jour. Cette hôtellerie étant d’une utilité générale, un appel fut fait à toutes les Chartreuses de France, et cet appel fut entendu : toutes les maisons de l’ordre contribuèrent de leurs deniers à la construction de cette vaste maison, qui est devenue la maison des Missionnaires diocésains. Elle fut commencée en 1663, mais ne fut terminée qu’au milieu du dix-huitième siècle ; elle a parfaitement gardé son caractère claustral ; les corridors, les cellules, les vastes salles redisent le passage des moines.

La liste des prieurs de Lyon contient dix-neuf noms : Dom Marchand, qui devint général, 1585 ; dom Bazemont, dom Thurin, 1590 ; dom Schelsoom, 1592 ; dom Tanneguy de Barjot, 1618 ; dom Léon Tixier, qui devint plus tard général, 1621 ; dom Christophe d’Outreleau, 1641 ; dom Petitjean, 1647 ; dom Louis, dont la date d’entrée en fonctions est inconnue, mais qui mourut en 1660 ; dom Hédon, 1660 ; dom de Franqueville, 1664 ; dom Jaye, 1676 ; dom Bergoin, 1686 ; dom Guichenon, 1704 ; dom Jean-Ange Colombi, 1715 ; dom Guinet, 1733 ; dom Prenel, 1735 ; dom Antoine Callas, 1758 ; dom Gabriel Charvet, 1779. C’est ce dernier prieur qui eut à affronter les mauvais jours de 1790. Parmi les noms des religieux, je n’en trouve que deux qui méritent d’être cités : celui de Guillaume d’Ottembourg, coadjuteur, allié par sa sœur à la famille des Hohenzollern, et celui de Louis-Alphonse du Plessis de Richelieu, frère du cardinal ministre, qui plus tard fut prieur de la Chartreuse de Bompar, puis archevêque d’Aix, et enfin archevêque de Lyon, où il fut honoré de la pourpre romaine.

Ce dernier nom me rappelle un fait qu’il faut consigner ici. Parmi les tableaux qu’on remarquait dans la Chartreuse de Lyon se trouvait un S. Bruno, qui était un chef-d’œuvre. Il avait été remis par le cardinal de Richelieu, archevêque de Lyon, à son frère le ministre, pour qu’il l’envoyât lui-même au supérieur de la Chartreuse. Le ministre répondit à son frère : « Le moine parlerait si sa règle ne lui en faisait la défense. » Le Père Sautel composa pour ce tableau un huitain qui se terminait ainsi :

Verba daturus erat, sed quam tulit ipse silendi
legem aliis, arctâ relligione tenet.

Il allait parler, mais auteur de la loi du silence,
il l’observe avec un soin religieux.

Est-ce par réminiscence, ou par la même inspiration, que Clément XIV se servit des mêmes expressions pour louer l’œuvre de Houdon ?

On voyait aussi le portrait de dom François Puy, général des Chartreux, docteur célèbre et personnage d’une grande érudition. Il était né à Saint-Bonnet-le-Château, et ce tableau avait été envoyé, en 1698, par M. du Besset, natif du même endroit, à dom Bergoin, prieur.

La Chartreuse de Lyon allait s’agrandissant, mais pas à pas ; une prudente circonspection veillait au développement du monastère, il reste même plusieurs rapports établissant l’insuffisance des revenus pour nourrir le personnel de la Chartreuse. C’est en raison de cette pénurie constatée que le général de l’ordre lui accorda, en 1639, les revenus de la maison de Poletins, qui avait été un couvent de religieuses Chartreusines : ces dames, établies d’abord dans la paroisse deMionnay, en Bresse, en la maison de Poletins, avaient été chassées, en 1592, par les Huguenots, et s’étaient réfugiées à Montluel. Ces revenus sont estimés 16.600 francs. — Les Pères de la Chartreuse de Lyon possédaient aussi à Loyse, près de Mâcon, une propriété dont les revenus sont évalués 10.000 francs.

Le couvent eut encore à traverser de bien mauvaises années. Tout le monde connaît la misère profonde des dernières années du règne de Louis XIV. Ce n’était pas seulement la guerre qui était, cause de ces maux, il semblait que les rigueurs des saisons se fussent réservées pour ces déplorables moments. Une note des anciens Chartreux consigne ces désastres, et par là on pourra juger de ce que l’on eut à souffrir dans toute la France : le grand hiver de 1709 a fait perdre plus de cent cinquante ânées de vin de Loyse de 1708 gelé dans les celliers. Toutes les récoltes en blé et en vin de Loyse et de Poletins, comme aussi celles du clos de Lyon, ont été perdues. En 1713, la grêle emporta la moitié de la récolte des blés de Poletins et toute celle du vin de Loyse. En 1714, une maladie contagieuse, à Poletins et à Loyse, fait périr quarante-deux bœufs de labour et soixante-dix taureaux, vaches ou génisses. Aussi voyons-nous bien souvent les Pères réclamer ou une diminution de taxe ou certaines franchises, ce qui leur était presque toujours accordé.

Après ces mauvaises années, il semble que sont venus des jours meilleurs ; le nombre des religieux est plus considérable et l’on fait de grands travaux ; c’est l’époque où s’achèvent l’église, le dôme et la grande maison. Mais, quand les Pères croiront pouvoir jouir de la paix, viendront les mauvais jours qui les chasseront de leur solitude si laborieusement conquise.